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Animateur de radio bénévole depuis 7 ans sur Radio Judaïca STRASBOURG de deux émissions de jazz et musiques traditionnelles où je présente les concerts en région, après des études de lettres menées jusqu'à un DEA, je n'ai cependant jamais trouvé d'emploi correspondant à ma culture tant littéraire que musicale et à mes capacités rédactionnelles pourtant polyvalentes car souvent considéré comme sur diplômé et sous expérimenté. Par ce blog, je désirerais échanger avec d'autres dans le même cas nos expériences personnelles de sorte à nous enrichir mutuellement d'idées auxquelles nous n'aurions pas pensé nous-mêmes.

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ELECTRO

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jeudi, juin 30 2016

FINAL BEAT : Big, Oh, Mr Raoul K, Octave One

C’était déjà le Final Beat Samedi 18 Juin avec tout d’abord en warm up Big Oh

Big Oh c'est le premier dj qui me fit RESTER à des mixs électros (j’allais déjà aux mixs funks de Sir Jarvis) dans les années 2000s. A l’époque il se produisait à L’Elastic sous le nom de Big Olive avec Jeff Lieb. Aujourd’hui Big Oh se produit au Rafiot aux Soirées Friendship ou House Force comme ce samedi 2 juillet 2016 et Jeff Lieb au Mudd le second samedi du mois dans ses soirées « Sucre Lent»!

Dj depuis la fin des 90′s, Big Oh est également co/fondateur du label Friendship et producteur au sein du collectif du même nom dont le hit « Phreak Mania » sorti sur Sound Pellegrino en juin 2014 affole toute la sphère électronique par son saxophone, son piano balafon obsessionnel et sa voix basse à la Real Fake MC.

Il commence en beats, puis interrompt comme sur son « Piano Bar » sorti sur « Still Diggin’» mais en piano solo (courageux devant les clubbeurs du Final Beat, ça m’a soufflé!), sur lequel il reprend en Salsa, puis piano/ percus /cymbale ride mixés.

Big_Oh.jpg

Là j’avoue c'était une super sélection musicalement, super mix, avec le piano funky japonais de CROMAGNON (peut-être mal lu de loin, CROVASON ?), bon clavier lent dégoulinant Funky Soul à la Marvin Gaye House dégoulinant dynamisé d’un contretemps Reggae digital, « Bermuda » d’Harvey Sutherland, mais avec une montée de claviers sur la clavé Cubaine et les percus latines.

Paradoxalement ce qui me fait « partir » ou « planer » comme maintenant c’est toujours les instrus claviers/voix in the mix, plus rarement les beats, mais dans ils ont plus le temps de s’imposer sur la longueur jusqu’à l’ivresse hypnotique dans un mix House que de 45 tours funky style Rocafort Records ou même Gilles Peterson dont la sélection est impeccable mais ce sont les 45 tours tels quels. A partir de Larry Levan, les djs ont rallongé les 45 ou 33 tours en live (comme le faisait le dub jamaïcain dès le début) à partir des années 79 sur la basse funky de la disco.

Il continue avec le remix d’Angola de Césaria Evora et Pepe Braddock par Carl Craig appliquant le même principe aux percussions et aux voix, de la jungle tribale percussive à la jungle dancefloor des villes et des clubs mais sur la basse d’ « Evil Vibrations » pour les « Aaaah Aaah » découvert à Contretemps en 2008 avec Marc Mac de 4 Hero « A Roller Skating Jam Named Saturday » de De La Soul ici remixé plus cool par Morales à 6 du mat en 12 inch pour en proposer une version plus Latin House!



Bref, la House permet plus d’improvisation musicale sur le track que de le passer tel quel un disque après l’autre en dj pousse-disque d’une sélection fût-elle excellente! Entre la sélection et la transformation sonore ou rythmique de l’original, c’est le talent du DJ!

Pour passer le relais, Big Oh nous laisse à « Kinshasa », en afro beat house accéléré à la manière de sa reprise « Too Much Information » de Fèla Kuti, ce qui lui vaut une accolade de Mr RAOUL K, réfugié politique ivoirien venu à 12 ans d’Agboville, ébéniste rasta et dj musicien, Raoul Konan alias Mr Raoul K a construit ses mixes et sa réputation entre les soirées à Hambourg, les clubs à Berlin et son home studio à Lübeck où il réinvente les transes hypnotiques d’une house panafricaine, une « Baobab Music » scellant le mix de la techno contemporaine et des musiques d’Afrique de l’Ouest, des bpms, de la kora et du balafon, à la croisée de l’afrobeat d’Anthony Joseph, des remixes du chicagoan Ron Trent et des playlists des meilleurs dj’s de Cologne.

Mr_Raoul_K.jpg

Mr Raoul K mélange des percus djembés Afro (à l’origine de la House Music) à sa House et des vocaux « Touch Me », rajoute koras et balafons modifiés façon konono N° 1 pour compléter « Le Cercle Peul » sur des voix House acidulées « i have to get up in the morning » ou féminines « I heard you say », rallonge les percus par les nappes de la house.

Et chez lui aussi les voix Afro pygmées Sénégalaises peuvent naître d’un clavier ou d’un balafon. Le public apprécie et danse devant lui gaiement.

Après la jungle Africaine arrive celle urbaine de la troisième vague de la techno de Detroit. Octave One, duo formé par les Burden Brothers (Lenny et Lawrence parfois associés à leurs trois autres frères), est un rejeton de la Techno Bass, à l’angle des productions de Derrick May, des hits d’Inner City et des manifestes d’Underground Resistance, le mythique collectif co-fondé par Jeff Mills et Mad Mike. Fondateurs du label 430 West, label à Detroit d’Eddie Fowlkes, Terrence Parker et Aux 88, Lenny et Lawrence Burden travaillent la lumière, le rythme et la lancinance sur des thèmes urbains, sombres et fiévreux, mixant avec style, techno et deep house. Leur remix du Butterfly caught de Massive Attack, noir et onirique, est une œuvre d’art.

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Lennie Burden est le plus maigre avec des lunettes à la spike Lee et joue des sampleurs, laptop et autres claviers ( ?) (il y avait un clavier sur scène, mais je n’ai vu ni Big Oh ni Raoul K s’en servir, après pour Octave One j’étais bloqué côté Lawrence par la foule des danseurs(ses)), « crée » les sons, son frère Lawrence, plus balaise et musclé, agit plus sur les boutons pour modifier le son en ingé son, amplifier certains éléments ou en réduire d’autres.

Bon faut dire que leur premier beat énorme a soufflé ma pinte de bière du casier sous l’ampli le répandant sur le sol! Ce fut ma première rencontre avec leur musique.

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Le reste fut une suite d'ascensions sonores, de progressions de plus en plus rythmiques, de plus en plus bruitistes, de la jungle africaine à celle urbaine, technologique de Détroit.

Les claviers synthétiques sautillants augmentés d’une nappe sonore de Lennie sont poussés par Lawrence vers des formes de plus en plus rythmiques jusqu’à leur climax, puis Lennie crée une autre forme, de plus en plus rythmique.

C’est plus proche de la techno Derrick May (innovateur rythmique () il y a trois ans que de la House funky de Marshall Jefferson l’an dernier dont le « Move Your Body » faisait chanter les oiseaux au petit matin en sortant du Living Room.

Ils ne jouent pas d’instruments mais presque abstraitement du « SON » en lui-même que des disques par rapport à Marshall Jefferson qui a la culture Soul Funky et en garde les voix entre les montées rythmiques.

C’est plus froid, plus urbain, mais pour moi manque peut-être cette humanité des voix, cette « âme » et ce groove qu’on a peut-être plus pu entendre chez Sadar Bahar lors de la première soirée, mais je suis rentré trop tôt pour l’entendre, cette victoire de l’humain par contamination sur la machine qui est pour moi le miracle de l’électro quelquefois. . Pure produit de la techno allemande, DANA RUH berlinoise d’adoption est DJ résidente du Club Der Visionare, occupant ses journées à triturer des pistes gorgées de sons texturés en studio. Son style a évolué entre techno minimale et house clinquante qu’elle distille aux quatre coins du monde, remplissant aussi vite les salles que son compte Instagram. Peut-être le clavier était pour elle ? Elle termina la soirée mais j’ai pris le dernier bus de nuit à 4 h 30 du matin!

Le travail d’un DJ couvre cette « discothèque » entre la sélection des titres funkys (Rocafort Records), venus d’ailleurs (Ernesto Chahoud, Gilles Peterson) et la création du son (Octave One) ou sa transformation (Africaine 808).

Encore un bon festival cette année !

Jean Daniel BURKHARDT

jeudi, juin 16 2016

AFRICAINE 808 COSMIC WORLD au Shadok

Samedi 11 juin on pouvait entendre au Shadok Africaine 808, duo berlinois composé par Dirk Leyers, moitié de Closer Musik qui fit le grand écart entre Buenos Aires et Cologne début 2000, et DJ Nomad, Hans Reuschl de son vrai nom, disciple musical du légendaire DJ italien Beppe Loda. Leur musique se veut une rencontre entre la boîte à rythmes Roland TR-808 (prisée des fous de lignes rythmiques, du hip-hop à l’electro) et des sons piochés dans les musiques du mondes. Un voyage sans retour Lagos – New York ou la découverte d’un Cosmicumbia seront deux des surprises du live qu’ils concoctent pour Contre-Temps.

En warming et after on pouvait entendre le dj colmarien ARAMIS tout d’abord dripper dans des remixs trippants de BOs et musiques des années 70s extraits de « Drippin’ For a Tripp’ » de DJ Sotofett que je pris pour du Carlos Santana, mais remixé trip dub, tandis les V Jayes de «Super Dimanche » projetaient des danses de Marie Ziegman sur les murs, puis une femme bleue ornée de l’étoile de David et de la croix d’Ankh sur les murs, l’une plus dans les paysages, l’autre les personnages derrière la scène, dont un homme préhistorique d’un film de Jodorowski.

Arrivent Africaine 808, les deux DJs accompagnés d’un batteur en Live, Dodo, Africain ou Caribéen par son bonnet rasta. Les deux musiciens électroniques sont l’un au sampler, l’autre à l’ordi et aux effets et la batterie live donne ou change le rythme.

Le début me fait penser à Frédéric Galliano et ses African Divas déjà passé à Contretemps il y a des années pour un Dj Set avant la fin du projet. avec «Esa & Mervin Granger-Visum (Africaine 808 Remix) » La batterie est vraiment bien intégrée entre les samples et les effets, montant en breaks sur les effets dub.

Dans « Rythm Is All You Can Dance » , une voix Afro samplée est modifiée par les effets et rythmée par le batteur. Les trois se mélangent, se répètent, se suivent et se précèdent comme dans les solos de Jazz avec un jeu collectif entre samples, effets et batterie, sans frontière à l’écoute entre électronique et live dans cette Afro-Disco-Lectro bien homologuée avec la batterie Afro Beat à la Tony Allen (batteur de Fèla Kuti) S’il y a un petit côté Kononno N°1, c’est plus dansant et pas que des balafons et sanzas amplifiés d’effets, mais plus tribal et électro à la fois.

Africaine_8O8.jpg

Le passage entre batterie, sample et effet se fait imperceptiblement, et on assiste au jeu collectif des trois sans avoir le temps de se demander précisément qui fait quoi et comment, tant ça joue ensemble et collectif.

Les cultures aussi se jouent les unes des autres, les balafons rencontre leurs cousins les marimbas de plage sud américains dans « "Balla Balla" - Boiler Room Debuts »!

Ça me rappelle un autre grand moment de Contretemps ou électro et Live se mêlèrent avec L’Aroye en 2007.

Il y eut même des moments de flottements psychédéliques comme «Project01/That´s right (Africaine808 RMX) »

Quel que soit le style ou les instruments, seule compte la cohésion musicale du groupe. Le sample peut être arrêté/repris par la batterie ou le sampler en drum’n’bass comme un vrai instrument ou une note d’un pianiste électrique ou synthétiseur, modifié par les effets comme sur l’Ableton comme on le verra ce soir avec Ben Vedren à la Kulture. Les tempos world libèrent les phalènes du live à l’écho de la transe des balafons faisant chanter les chants pygmées.

L’électronique live permet aujourd’hui comme dans le dub, une modification improvisée en live de la musique et des sons comme les instrumentistes des années 70s (et de pousser leurs délires encore plus loin) d’une « Cosmicumbia » (https://soundcloud.com/africaine-808/africaine808-cosmicumbia-istr). Et quand comme ici elle joue avec le live, cela ouvre vraiment d’autres galaxies musicales où le passé serait présent et le présent le modifierait par son improvisation.

Qu’importe les djs, samplers, effets ou batterie live quand comme ici l’ensemble est dans l’instant cohérent et collectif.

A l’envoûtement hypnotique dématérialisant House/Electrode "Cobijas" peut succéder l’énergie de l’Afro Beat et de ses percussions.

Le secret ? c’est peut-être la fluidité musicale en amont et l’écoute en live, tandis que sur l’écran un Danseur préhistorique nu de La Montagne Sacrée de Jodorowsky danse avec son ombre.

De plus en plus, et peut-être depuis longtemps que je ne pense, les djs sont, en plus des garants de la culture musicale remise au goût du jour pour les dancefloors (Gilles Peterson qu’on pourra entendre vendredi à Roc En Stock en est un bon exemple), des Discothèques au double sens conservatoire et actif par la danse, de réels musiciens électroniques et c’en est encore ici un bon exemple.

Le Final Set d’Aramis fut plus Afro House et rêveur, chill out exotique mixant voix, rythmes et autres liquidités musicales. Attiré depuis longtemps et toujours aujourd’hui par les sonorités africaines dans la musique électronique, Aramis a entre autre accumulé les vinyles de cette veine. Il était donc tout trouvé pour ouvrir et clôturer ce concert.

Jean Daniel BURKHARDT

lundi, juin 13 2016

BARON RETIF & CONCEPTION PEREZ LIVE AU MUDD CLUB POUR CONTRETEMPS

Baron Retif () (Benjamin Fain-Robert) & Conception Perez (Pierre Valero) est un duo batterie claviers produit par Musique Large qui a déjà remixé Brassens et fourni un intru à Rocé et sorti un album, « Navettes ». Étymologiquement « Donc on a un aristo indocile et une mégalopole hispanophone très répandue. » mais prétendent « Ce sont nos vrais noms ; pourquoi, faut demander à nos parents ». Tu parles. Shemale chimères, ces deux blasons transgenres sont plutôt la garantie d’un artisanat jusqu’au-boutiste. Baron et Concepcion (BR&CP ) fabriquent tout, du son jusqu’au support du son, en passant par leurs noms. »

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Ils étaient invités à Black Octopus Party au Mudd Cub Vendredi pour Contretemps. Il y eut d’abord un bon warm up introductif du résident Black Octopus DJ Ficus avec un super remix du « Let’s Get In On » de Marvin Gaye par Leonard Dstroy (lien vers l’émission radio podcast de Ficus)) et une pub pour un insecticide Africain entre autres perles vocales modifiées par l’électronique! Mais «Blanchiment » de Baron Retif n’est pas loin d’une instru de Marvin Gaye revisitée et Napoléon Maddox de la Soul dans « The Crave ».

Baron Retif batterie et Conception Perez claviers arrivent. Il y a trois claviers : deux petits dont un a molette et un grand et la batterie du Mudd. Dès le début on reconnaît les influences d’Herbie Hancock (qui après quelques réticences lors du passage à l’électrique de Miles Davis (« you want me to play with this toy ? ») fit découvrir au monde les claviers avec Miles puis ses Headhunters et inaugura la techno de son « Rock It ») dans les aigus du clavier, un petit clavier assurant les effets basses, le petit à molette les aigues et le grand la mélodie tandis que la batterie ralentit les claviers trafiqués et assure un tempo drum’n’bass.

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Le clavier joue plus électrique qu’électronique, prolongeant aujourd’hui à l’ère électronique 2.0 le principe de décalage d’un autre pionnier de ces claviers, Jo Zawinul (Weather Report) de « Jouer électriquement, sonner acoustiquement » !

Puis des sons spaces du clavier douchent de leurs rémanences sonores (avantage du clavier sur le piano) de fausses musiques de films de Science Fiction de Série B n’appartenant qu’à eux en historiettes musicales sans paroles ni images sur la batterie au son par moments intérieur comme celle de Joy Division par exemple dans « Comme la vague » ou « Gazoduc », mais ne reniant pas un usage non conventionnel de la cow bell ou son usage latin originel dans « ML Disco Club » sur une structure Break’N’Beat.

Sur certains titres, le clavier passe de l’organique liturgique aux envolées psychés, aux bruitages, à l’abstract Hip Hop spacy sur la cymbale kick et les caisses claires un peu plus sèches.

Baron_Retif___Conception_Perez_Navettes.png

Et ils ont même fini par nous faire rêver à des gazouillis nocturnes avec « Les Oiseaux » qui termine leur album avec Fulgeance (qui était aussi là avec Rekick pour finir la soirée) rajoutant des beats discrets. Magnifique!

Jean Daniel BURKHARDT

mardi, octobre 27 2015

SHONAGÔN AU CHECK POINT LE 2015-10-20

SHONAGÔN AU CHECK POINT LE 20-10-2015

J’adore

Les soupirs

De la Princesse

Et de son Prince,

Mutants et nocturnes,

Aux voix finalement Sud Africaines

Dans leur château rythmique liquide

Aux Architectures

De Verre

Et d’Eau

Schonagon_Checkpoint.jpg

Voix

Qui finit par

Apprivoiser

Les Machines,

Les rendre

Humaines par

Contamination, Capillarité vocale,

Émotionnelle.

Schonagon_mains.jpg

Puis le château s’envole

Vers les Etoiles

Comme tombe la neige!

(car éléments montants,

autres descendants)

Schonagon_main_ordi.jpg

Après peut être la basse Afro

de « Once In a Life Time »

des Talking Heads

sur “Remain In Light”

Schonagon_Main_ordi_2.jpg

Des Tablas

Indiens

Servent

De piste

de Décollage

Lumineuse

Schonagon_JD_Maysoune.jpg

J’adore le

Rapport

Subtil entre

Les gouttes sonores,

Montantes

Et descendantes,

Aïgues célestes qui font rêver

La tête

Aux étoiles

Et Basses Descendantes des rythmes

Qui font danser

Jean Daniel BURKHARDT

SHONAGON II LAST RESORT 27 10 2015-12-03

Shonagon était précédée du Live Coding SVDK Immersif et liquide, puis rythmique, qui rejoint le liquide en architecturant par orgues caressants. Mais soudain arrivent les Alarme, SONNERIES, SONARS, WARNING, DANGER ! Y a comme un bug dans la Mess(e) ! Ça essaie de parler mais hurle métal, orgue surnaturel de chansons liturgiques, puis danses tribales sur claviers bullant furieux !

Shonagon commence comme on entre dans une grotte par flots et courants.

Samba sous-marine où siffle une vague et soupire une bête dans la grotte,

Tandis que des hippocampes tapent des écailles en clavé,

Sur lesquelles les vagues se fracassent en remous dubs !

Un chœur de grenouilles aigrelettes

Et une voix plus masculine

Lui répond,

Les bullent montent et deviennent un chant Amérindien,

Un tipi qui s’érige en miroitement techno

EH EH EH fait la grenouille,

La voix masculine reprend le Rituel.

L’autoroute bullée accélère son trafic en Gospel robotique de rames et se referme.

Rythme Reggae, percus sur les rambardes frappés par les poissons

OOOOOOOOOh

Les indiens arrivent,

Sortent des grottes comme des bulles,

Ralentissent le trafic avec des bulles/sons

Les chihouhououahouah

Des premiers marins clapotent.

Un planisphère émerge sur l’écran

Montrant le Pôle Nord enneigé

C’est par le détroit de Behring que passèrent les Indiens d’Inde vers l’Amérique aux temps

Préhistoriques !

Ça bubulle

Dans la mare

Aux Mythes

Un combat de Kung Fu Machines/Hommes s’engage

Aux coups assourdis/alourdis par l’eau.

Architectures et Danses Africaines sur l’écran

Et des voix Soul Orientales autour d’un ondolectro

Qui S'antour d’un Clavier/Qanûn

Puis Grave New Wave

Le New Order des Talking Heads Dépêchent la Mode des Sisters Of Mercy

en échos sur des soupirs.



Mais suit un galop zarb de cheval marin.

Le Kung Fu au fond de la Jungle

En Feu sur l’écurie.

Une Tortue luth

Joue les X-Ors!

Un petit être lumineux des fonds marins a appris la mélodie des cordes et la

Démultiplie en bulles,

La transmet aux vagues et aux algues qui la font résonner comme des orgues d’eaux !

La harpe d’une corde unique résonne sur les rumeurs indiennes

Et le grondement d’un volcan sous-marin,

Jouée peut-être par cette jolie voix qui suit sur un rythme indien de tablas !

Sur l’autoroute de New Delhi, une moto va prévenir du combat

MAD MAX dans le désert du Kalahari !

Mais un Diamant luit et résonne dans le désert!

Au Centre de la Course Spatiale, la harpiste chanteuse monocorde

Va remettre le prix

Sur la Mer écailleuse de l’écran,

Le Désert se dissout en fractales liquides, spectrales,

Devient la Mer

Et les Etoiles Galactiques s’ouvrent sur La Terre !

Bref tout cela est SOUSMAR’INDIEN !

Jean Daniel BURKHARDT

mardi, juillet 28 2015

HISTOIRES DELIREES & REFLEXIONS SUR LA MUSIQUE ELECTRONIQUE 3 à propos d'Estève

Les Musiques électroniques sont un domaine où ma pensée continue d'évoluer:

Le premier épisode c'était ça, le second ceci.

Rajout juillet 2015 en pensant à Estève] Del Canto

et de son soundcloud :

Le 06 2011 il y a quatre ans, la paix liquide de la Derealization sous marine de Milton Bradley fut troublée par des échos inconnus. La coque d’un navire fendait les flots. Un sous marin avant lancé une torpille vers ce ciel sous marin intime, ultra marin. Ils ne percevaient les chocs qu’à trravers des échos dubs à cette profondeur. Ce petit monde harmonieux mais presque endormi s’éveilla gaiement au rythme nouveau différent de celui des vagues. Une communication radio leur parvint. En fait c’était l’écho lointain d’une rave sur la plage et le dj haranguant les filles en bikini, mais ils le prirent pour eux, et dans leur intelligence supérieure crurent à un mode de communication inconnu d'eux. D’autres êtres sous marins amybes déjà s’amusaient à trouver sur les coques des effets percussifs équivalents pour rappeler les sons qui s’éloignaient, prolonger l’envoûtement. Certains se perdirent dans les hélices ou turbines qu’il fallait éviter pour survivre. D’autres s’incorporèrent lumineusement et ernégétiquement entre les plaques de la coque. Le bateau, le sous marin brillaient. De la plage ils pensaient que c’était l’effet des extasys ! quelques sirènes furent attirées par la mer par les clavés, prirent des bouts de bois et les entrechoquèrent. Elles allèrent de plus en plus loin guidées par les fanals lumineux. A elles aussi n’arrivaient que les échos marins de la rave tandis qu’elles perdaient leurs souvenirs. Leurs jambes se changeaient peu à peu en queues de poissons. Arrivées aux bateau et au sous marin, l’acier et l’électricité était devenues insupportables à leurs écailles neuves comme pour leurs nouveaux amibes. A l’électricité elles répondaient par des décharges heavy metal qui court circuitaient le système! Des profondeurs et des cieux arrivaient une musique englobante d’apaisement et de couleurs boréales, cette partie du monde se refermait à la civilisation en huître sonore hypnotique. Au fond de la mer le magma réveillait le cœur des vocans aspirant la scène comme une sorte de pompe pour retrouver une harmonie avec les machines ! Un volcan souffla une bulle qui prit l’huître, les sirènes, le bateau et le sous marin par contamination de milliers de petites billes/balles rebondissantes ! Sur la plage ils se les renvoyaient en volley ball sans filet ! Tout ce monde vivant, musical, atmosphérique, festif, animal, aquatique, interagissait, trouvant sa propre énergie cinétique ! Le DJ se croyait responsable de tout cela, l’enregistra et le mit sur [Soundcloud|https://soundcloud.com/estevemusique !

(C'est le premier Mix sous le second)

Esteve_urbain.jpg

Le 03 2014 au début ce furent de bons effets de souffles de côté percus abstraites indus réveillèrent des rythmes batucada clapotants. Des oiseaux’lectros sifflaient aux loups liquides sur un down tempo sous ultra marin que c’était le moment! La balle de ping pong rebondit dans un tunnel sous marin avec pleins de gens. Quelle que soit la musique, c’est une histoire de vagues se brisant sur les rochers ou de vents lunaires ou de frictions urbaines adoucies par les claviers mousses contre les chocs. Il y avait une lutte entre une progression mélodique et une descente rythmique, et vice versa. De la terre vers le ciel enflait la rumeur des voix humaines cherchant l’accord avec le signal d’un sonar extra terrestre. Un clavier jazz house calmait les pas des danseurs terrestres sur des clavés cubaines. Mais une tempête cosmique se préparait dans le ciel. Il y avait un soupir masculin avant, j’imagine qu’il s’est trouvé une fille ou a été entraîné par une sirène! S'éleva soudain une une rumeur de black house hédoniste prêchant l’having good time de Mr Funly Man Soul& House Music all night long à la proue de la tempête! Il need, want’n warm, réchauffe et prévient clame et dirige l’esquif à travers la tempête butinante dans sa plongée ascendante contre les parois de la fusée dub nautile. La tempête urbaine continue de clasher, c’est une apocalypse, des claviers sortent de terre ou des volcans, des insectes en feu, et de la mer en tourbillons des crabes ! Puis la tempête s’est calmée, quelque chose monta de l’eau vers le ciel, une lumière, un tourbillon d’hydres, comme une réconciliation entre la nature et l’homme par le vivant. Une danseuse dansait sur les claviers pour éviter les plaques de béton et les éboulis (les vagues pourraient aussi être des plaques de béton sur terre, des éboulis, des plaques techtoniques!) Du ciel tout se calma en une un aurore boréale de voix arc en ciel! La mer se vida comme l’eau un goulot emportant toute la civilisation et la terre se recouvrit d’une végétation luxuriante nourrissant sans effort une humanité amnésique et nue ayant retrouvé un nouveau jardin d’Eden!



Esteve_de_dos.jpg

REFLEXIONS



Si je réduis au minimum ce qu'il faut à la musique pour que je l'aime ou puisse danser dessus au delà des styles, je dirais un élément physique, rythmique qui fasse danser mes pieds comme structure (mais qui ne suffit pas, comme dans la musique Africaine que percussive ou la techno "lourde" BOUM BOUM, ça m'agresse dans la tech c'est souvent la "machine" qui fait cette rythmique obsédante) et un élément spirituel, une mélodie, des paroles, une voix ou un truc qui improvise ou joue au dessus qui me fasse rêver la tête dans les nuages (souvent les samples ou les nappes ou claviers dans la techno) (mais là non plus ça ne me suffira pas, comme dans le classique QUE le côté sentimental, que la la voix brise vitre dans l'opéra, un solo interminable free jazz comme dans le jazz, mais un soliste peut créer sa propre rythmique aussi, sinon je m'ennuie, la musique devient volatile, sans ancrage rythmique)! Souvent j'entends dans la techno une lutte entre la machine et l'élément humain, comme si la machine était l'oppression, la dictature, le réel, les contraintes, les flics, tout ce qui nous fait chier ou qui entrave la liberté dans le monde, fait que c'est plus comme dans les années 60 70!

Et la mélodie, l'humain, la voix, l'instrument, les samples, c'est comme un rebelle ou une tribu rebelle qui essaie de lutter ou s'enfuir ou pas se faire bouffer par la grosse machine !

Ce qu'il y a de beau souvent, c'est la victoire de l'humain, de la voix, mais par contamination, pas par KO de la machine, la machine ne meurt pas mais arrive à jouer avec l'humain, à accepter l'autre, que tout n'est pas BOUM BOUM bulldozer mais qu'on peut créer une architecture ENSEMBLE!

Mais je pense que le peu que j'ai entendu de ta musique suffit à dire que tu as compris cela car tu le FAIS, il y a les deux éléments: la terre, le volcan/le ciel, la danseuse!

DJedy

mardi, octobre 15 2013

LAMUZGUEULE EN PREMIERE PARTIE DE LYRE LE TEMPS A LA LAITERIE

En première partie de Lyre Le Temps à La Laiterie, on pouvait entendre un autre groupe Electro Swing, Lamuzgueulhttp://www.lamuzgueul.com... de Grenoble, groupe Cabaret electro au chanteur halluciné, charismatique élégant en nœud papillon et chapeau melon, gilet au laptop prélooké TSF, guitariste barbu à la Tête Raide (enfin la voix), bassiste électrique Gavroche funky, saxophoniste oiseleur en bonnet d’aviateur et percussionniste en chapeau haut de forme et redingote d’apparat.

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Ils commencent sur l’air de l’Empire dans Star Wars leur seconde chanson Cantina puis fustigent « Les Gens Terre A Taire », sur un ska bon enfant souriant contre le conformisme ambiant et « la Berenisa qui nous guette» puis mettent une «Galoche» contre ce qui est « DEGUEULASSE OOH YEAH» sur un air de Klezmer Hip Hop.

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Puis ils invitent à la fête d'un "Ecoute ça, Eclate Toi, Viens Danser » jusqu’au bout du souffle tandis que le saxophoniste reprend « Sing Sing Sing Sing » de Benny Goodman en 1936 sur le laptop en mode electro Swing, comme quoi le terre A Terre n’est pas une question de d’époque ou de style! Des rebelles comme ça le monde en a besoin contre la morosité!

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Pour la dernière chanson, le joueur de cajon la troque pour un woodblock mais en remplaçant les dés digitaux par des capsules de bières recyclées.

Lamuzgueul_affiche.jpeg|

Oui ils sont meilleurs que Caravan Palace par l’impro du saxo et l’originalité du chanteur et un discours plus décomplexé proche d’un Hip Hop festif et des références plus diverses klezmer, jazz, balkaniques, des solos de saxophone éthio jazz « de route en route » et inventant plus quelque chose pour sortir du Swing en live!

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Souhaitons leur de faire se fendre et Amuzer beaucoup de Gueules à l’apéro de par le monde !

Jean Daniel BURKHARDT

lundi, juin 17 2013

LES ANDROMAKERS AU MUSEE D’ART MODERNE POUR CONTRETEMPS

Les Anrdromakers arrivent dans le bruit assourdissant d’un avion crissant au décollage dans l’ampli, mais ces hôtesses aux oreilles ornées de plumes (et d’une boucle d’oreille en soleil inca pour la chanteuse) et la grosse caisse claire d’un dreamcatcher, (attrapeur de rêves) au cas où calment le vol vers les nuages en apesanteur sagement, la voix de la chanteuse fait penser à une Kate Bush avec le côté déjanté de Björk, l’autre pond des œufs roses et y faitt germer le rythme de graines successives comme d’un bâton de pluie sur des claviers new wave mais sur le tambour, la chanteuse déclenche un orage, crève le ciel de soleil peu à peu à la fin.

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Le second titre est plus asiatique, les voies aériennes, comme les chinoiseries ambientes de Brian Eno dans « Music For Airports » et les voix sont plus classiques dans les aiguës sur des jouets synthés évolutifs à faire s’endormir et rêver les enfants sages. Mais dans la rythmique au fond des lasers sourd un drame.

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La troisième chanson fait plus pop aux rythmes préprogrammés, et la mélodie à la Blondie, les claviers plus Ping Pong sur des prolongés d’orgue baroque et de fausses palmas flamencas rythmiques de la chanteuse.

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La suivante dit la chanteuse « pour son chien », « Song For My Dog », mais elle miaule joliment, tandis que l’autre souffle dans un mélodica rose.

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Puis la chanteuse frappe la casse claire, peut-être pour faire bondir son chien ou évoquer ses joyeuses galipettes, jusqu’au final.

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Dans un autre titre chinoisant, le miaulement est modulé par la distance du micro. La chanteuse joue de la batterie électronique qui se prolonge en sample bio apocalyptique sur les percussions.

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Suit un « Blind test » où l’on reconnaît aisément au glockenspiel dès l’intro« La Mer » de Charles Trénet, mais dans la version la plus moderne, actuelle, XXIème, électro, sous-marine, bathyscaphe, nautilesque comme à travers les glaciers à l’âge du réchauffement climatique, à la Emilie Simon.

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« Spider On The Wall » se profile et tisse lentement sa toile délicate sur des cloches et glockenspiels, mais là encore se trame quelque chose à l’arrière des claviers dans la toile qui se résout en samples ruisselants et scintillants, qui explose quand toutes deux en viennent aux percussions.

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Leur plus belle chanson pop est peut-être « Father Denis » remix de « La Mort De Darius » (mais qui semble avoir, même sur le web, supplanté l’original) pour le martèlement mélancolique des claviers tristes et progressifs, ascensionnels et spatiaux, tremblotants, doublé de la carcasse d’un vaisseau turbulencé à pleine vitesse par des orages magnétiques auquel s’ajoutent les percussions tribales et clapotements d’autres mondes bouillonnants et une mélodie belle à pleurer dans le break et un chant fragile et touchant et ceci dès son écoute rapide sur soundcloud, mais cette version électro est moins forte car plus électronique.

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Pour finir, elles jouent « Supid Sun » mais leur propre remix électro qui vient de sortir en Maxi (http://www.youtube.com/watch?v=ngeawiNl_Mo ). En effet elle est plus violente et moins mutine que la première, les synthés crissent et elles hurlent, s’égosillent comme pour sortir le son des touches. Version moins pop, plus glauque et électro, mais beaucoup plus gaie, féminine et vivante que les synthés de Martin Rev l’an dernier. Bien savoir composer des chansons pop ET les remixer elles-mêmes, elles n’ont donc besoin de personne ces Amazones énergiques!

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Ce qu’il y a d’intéressant chez les Andromakers, c’est peut-être ce mélange de naturel tribal modernisé et d’électronique futuriste instantanée, comme pour nous dire qu’ il y aurait une vie après le tout industriel possible encore, des plumes à penser jusqu’aux ailes, d’autres tribus urbaines cosmopolites et mutantes à inventer.

Jean Daniel BURKHARDT PHOTOS: DJEB TOUCHARTS

lundi, mai 30 2011

NOUVEAU LABEL A STRASBOURG : MANY VIBES OUVRE CONTRETEMPS 2011!

Après des débuts dans Steppah Huntah et Nu Tropic, la claviériste, compositrice, programmeuse et choriste russe Olessia Tourkévitch alias MissOless et le saxophoniste et clarinettiste (également dans des groupes de Jazz Manouches ou de Klezmer avec Les Payroz’N, mais aussi Kerry Chandler lors de son passage au Living Room) Fabrice Lauer alias Madsax montent leur propre label ManyVibes Music où l’on trouvera leurs productions.

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« ManyVibes » (plusieurs vibrations) est à comprendre tant sur le plan musical (Broken Beat, Electro Jazz, Latin) et en ce que les différents membres sont de différentes nationalités et d’influences divers à Strasbourg, ville Européenne: MissOless est de Moscou mais vit à Strasbourg, Madsax de Strasbourg, le DJ est Marocain, la chanteuse Jazz Soul Marya Valetta de Bratislava, BlueSmith un chanteur de Gospel anglais vivant à Strasbourg et Lee Roy un autre vivant à Paris....

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Dès « Satisfy Me », on retrouve l’excellent Groove Latin de Steppah Huntah et chanteur BlueSmith à la fois Soul & sensuel à la Marvin Gaye et Funky, presque Hip Hop à la 2Pac et le saxophone soprano de MadSax sur les Beats, à la fois authentiques et dansants.

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Sur « Sex Crime », la voix de BlueSmith apparaît très différente, modifiée par les effets avec un backing de saxes plus ample, le riff de guitare funky, et les scats électros et la voix de MissOless aux claviers en montée sonore sur le refrain, puis la voix RENTRE dans la guitare. Miss Oless a étudié la musique classique et le Jazz, et ces influences restent présentes même si elle fait du Broken Beat.

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L’influence de Nu Tropic (dont Steppah Huntah a assuré souvent la rythmique et les claviers, harmonies, melodies en studio pour le dernier album) se retrouve dans le côté Latin de la timbale chevauche le step qui danse en mode Batucada electro sur « I Love You » avec Mary Valetta en Betty Boop Funky toujours émouvante et dansante dans ce registre Soul Jazz passant du scat babillant aux mots et le tromboniste de Jazz Pascal Beck (Green Stuff, Sonando) improvisant sur des samples de trompette, puis après une déflagration le jeu de claviers à la Sergio Mendès.

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D’un titre à l’autre, les transitions des Beats coulent toutes seules d’un rythme à l’autre comme dans un mix, nous entraînant dans un voyage au long cours.

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Dans « Sunny Mood », on découvre au premier plan la voix de MissOless en scat joyeux du babil aux mots, à une impro à la Elis Regina sur des cordes Orientales électroniques, même si comme disait Nougaro « Yapad »’paroles à cette chanson, mais une excellente intervention de MadSax en solo an ténor.

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« You Are So Fine » profite de la bonne chanteuse de LS Brigandes plus R’N’B / Hip Hop, mais mélodique et voyageuse avec un vrai groove d’un débit rapide à la strophe avec le côté acidulé de Crystal Waters, plus lent et appliqué dans le refrain et un bon sample de cuivres à la Macéo Parker dans « You Can Have Watergate », puis un bon tuilage des voix de la chanteuse et de MissOless jusqu’au final.

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«Broken Team » est le titre où MissOless m’a le plus impressionné vocalement en scat sur une bonne rythmique avec violons et claviers liquides, et dans la composition mais avec les moyens modernes qui permettent d’avoir un orchestre dans son laptop, mais laissant aussi la place à l’improvisation émouvante de MadSax en Live montant des basses émouvantes au cri dans l’aigu .

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« Oless’s Dream » est un autre titre émouvant chanté par Oless, cette fois avec des paroles et une mélodie Soul, et c’est vraiment comme ça qu’on voit/ imagine Oless et son univers poétique et musical, petite libellule de Nuit Nabienne à la fois attentive, passionnée, un peu rêveuse mais avec aussi cette distance par rapport au monde électronique, butinant/voletant pour récolter ce qu’il y a à y prendre de modernité, mais venant de plus loin par sa culture et sa connaissance du Jazz, ce qui s’entend par une citation d’ « A Love Supreme » de Coltrane.

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Enfin, dans « Movement Obsession » on retrouve les tempos latins des percussions et la harpe du début d’ « Every Day » de Cinematic Orchestra (le premier disque Electro à avoir trouvé grâce à mes oreilles), puis les cuivres en diable de MadSax partent en Afro Beat modernisé à la Jimi Ténor, le clavier oriental en slave, puis MadSax pour une envolée brillante.

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La Signature de MissOless, c’est peut-être dans le fond des touches de son clavier parfois le piano qui affleure avec un reste de mélancolie slave dans son côté Russe Scriabine/ Rachmaninov, ces cordes qui soudain se lèvent comme un tableau de Moussorgski pour Oum Kalsoum et cette voix qu’on ne lui connaissait qu’en choriste, qu’on découvre scattant et chantant désormais ses propres textes et émotions et façonnant pour Marya, MadSax ou d’autres ces écrins précieux dont elle a le secret. C’est désormais grâce à elle qu’on pourra les entendre dans de bons contextes Funkys & Electros, Steppah Huntah n’ayant pas d’actualité!

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Et si on n’écrit plus de Symphonies sur du papier à portée jauni à l’intention des Rois, Reines et autres mécènes, tant mieux pour le dancefloor sur lequel on peut danser, mais elle se révèle une grande compositrice utilisant ces moyens modernes.

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ManyVibes Music sera en ShowCase (MissOless, Marya Valetta, MadSax, BlueSmith dala Soirée Bar2Bar inaugurant le festival CONTRETEMPS 2011 (http://www.contre-temps.net/blog/category/contre-temps-2011/) MERCREDI 1er JUIN à partir de Minuit 30 au LIVING ROOM.

Jean Daniel BURKHARDT

samedi, novembre 28 2009

le DJ DOMU arrête sa carrière musicale (traduction de l'anglais)

Salut à tous. DOMU qui était au Rafiot ce printemps, quitte le monde de la musique. Vous trouverez l’original de sa déclaration sous ce lien :

et ci-après mon humble traduction de ses propos. J’ai essayé de coller à son texte quitte à aboutir à des formules maladroites en français, plus que de faire joli en trahissant ses propos. Ils sont déjà beaux en eux-mêmes, ce que j’ai lu de plus beau par un DJ depuis « Electrochoc » de Laurent Garnier, et intéressants pour eux-mêmes comme expérience musicale. Pour respecter ce qu’il dit, j’envoie cette traduction à tous mes contacts intéressés par les musiques électroniques ou qui étaient au Rafiot,et sur mon blog:

"C"est fini. Je ne peux pas entrer dans les raisons personnelles, mais bien sûr vous laisserai quelques eplications sur comment j'en suis arrivé là. ça me fait un peu comme fuir une vie de crime ou la Mafia. Je suis Carlito, J’ai finalement rompu avec la vieille dangereuse façon de gagner sa vie. J’espère juste que Benny du Bronx ne me flingue pas alors que je prends le dernier train hors d’ici. Le fait est que je ne suis plus Domu. C’est un personnage, et l’a toujours été, et depuis le Vendredi 13 Novembre 2009, il n’existe plus. Pas plus que Umod, Sonar Circle, Bakura, Yotoko, Rima, Zoltar, Blue Monkeys, Realside, ou n’importe lequel de mes autres noms sous lesquels j’ai sorti de la musique. J’annule tous mes plans et n’en accepterai plus aucun. Mon Hotmail est fermé, mon Twitter est fermé, et mon Facebook est fermé. Si l’un de vous veut me parler et me connaît assez bien pour avoir mon numéro de portable, alors il est toujours le même, et sentez-vous libre d’appeler n’importe quand. Mon autre adresse email de laquelle je me sers occasionnellement est toujours ouverte pour ficeler et détacher des liens s’arrête.

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J’avais commencé à changer, et pour le pire je suis maintenant sûr. Ma confusion augmentait, mon insécurité et mon amertume me dépassaient, un manque de direction créative et de concentration me menaient à quelque chose de très sombre. Je me suis senti si déprimé par tout ça. Croyez-moi j’ai cherché dans mon âme longtemps, et dur cette année pour retrouver les raisons pour lesquelles je fais cela, mais je ne peux pas les localiser. Trop de moi est embrouillé là-dedans, et personne ne devrait jamais donner autant de lui-même ou d’elle-même à un travail. Avant je croyais à tout ça, que je faisais et jouais de la musique pour un certain type de personnes, pour des gens qui ne voulaient pas adhérer au mode de vie « normal », les libres-penseurs, le type de gens indépendants ou ouverts qui étaient ennuyés par les genres, l’industrie principale, les plans directeurs ou les formules toutes faites. L’underground. Mais je ne pense juste plus vraiment que la bataille ait besoin de moi. Elle est passée à une autre génération, qui le fait à sa façon, et je n’ai pas le désir d’essayer ou de me faufiler et commencer à proclamer que je me bats pour un combat qui n’es plus le mien. Je suis un homme vieux de 31 ans. Je ne peux pas clamer que je porte un flambeau qui signifiait tellement pour moi à 15 ans. A 21 peut-être. Mais maintenant, après l’avoir fait dix ans à plein temps, je pense que j’ai dit tout ce que j’avais à dire. Ma lumière créatrice s’est effacée. Peut-être parce que j’ai commencé si tôt, qui peut le dire? Mais je me sens satisfait que ce soit le cas.

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J’ai passé des moments merveilleux. J’ai parcouru le monde, bu et fait la fête et ai gagné ma vie décemment en divertissant les gens tout au long de mes 20 ans J’ai rencontré des gens incroyables dans des villes que je n’aurais jamais rêvé que je visiterais, partagé mes pensées et collecté la sagesse d’une large étendue de gens vraiment profonds et beaux. Mais j’ai aussi rencontré de vrais trous-du-culs, et j’ai pu ressentir que j’en devenais un. En passant des disques que je n’étais pas sûr d’aimer à des gens qui n’avaient aucune idée de qui j’étais, j’étais devenu froid, froid à la musique, aux réactions et au point de tout cela. Je changeais ce que je pensais aimer, pour être aimé. Je ne suis pas un chaméléon. Je ne suis pas Madonna, je ne peux pas rester sur la même ligne des styles actuels et continuer de changer avec eux juste pour rester à la mode ou maintenir une sorte de statut crédible ou de carrière. J’ai eu mon moment. Si vous me connaissez bien, vous aurez sentiun changement en moi depuis les deux dernières années. J’ai toujours souffert de problèmes de confiance, mais je sais que ce n’est pour cette raison que je jette l’éponge. Je sens que j’ai tellement à changer ce que je pense être « moi » pour continuer. Ce en quoi je crois, comment parler aux gens, comment se comporter.

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[Je ne pense juste pas que je puisse être aussi arrogant et dur pour m’obstiner encore. Il y a tellement de bruit là-dehors que les gens doivent crier de plus en plus fort pour être entendus.

Et pour quoi? Je ne vais pas me relancer dans quelque chose en quoi je ne crois plus pour un revenu qui est de manière très stressante inégal, et le plus souvent quand il ne l’est pas, très bas.|http://www.youtube.com/watch?v=NB9LegnHXCA&feature=related]

J’avais l’habitude de dire que je le devais au “combat” pour continuer. Ma croyance en cela a décliné ces dernières années aussi. Oui nous avions besoin de Coltrane pour aller à contre-courant, pour sacrifier son bien-être et sa vie pour créer du bel art. Nous avions besoin de tous ces êtres créatifs et uniques brûlant brillamment dans leur âme, nos influences et idoles qui créèrent la musique et les mouvements qui peuvent nous fournir le jugement sain, le refuge et le sens pour nos vies confuses. Mais la musique a pour moi perdu certains des ces sens comme moyen. Elle est partout, tout le monde en fait, en joue, en distribue, et essaie d’en vivre. Tellement de gens ont une voix maintenant que c’est dur de choisir ce qui est le tranchant de ce que je sens vraiment en ce moment. J’ai été engourdi par la plus grande passion de ma vie, et j’ai besoin de l’abandonner un moment pour voir si je peux jamais la retrouver comme elle était.

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[Certains ont attribué un sens et une compréhension à certains de mes travaux. Je sais qu’ils sont spéciaux pour certaines personnes, et mon message fut compris par quelques-uns, que je suis très reconnaissant d’être venu me connaître pendant toutes ces années. J’ai été assez chanceux pour avoir avoir pris le train en marche pour un moment, ai été reconnu par des gens très spéciaux et talentueux et ai gagné le respect de mes pairs et accompli une foule de choses en un temps très court. Il y a eu de grands sommets pendant que je jouais de la musique pour toutes sortes de foules, créant une atmosphère et la contrôlant. J’ai senti la joie et l’adrénaline courante du succès, accosté le vide et le désespoir du club vide le floor (sol) difficile à émouvoir. Maintenant que je reconnais que j’ai fait tout ça, j’ai besoin de le mettre derrière moi et de continuer à avancer, et la seule façon de le faire est de disparaître. Cela doit cesser à un moment , et comme je continue de le dire, tout est fini. Je ne veux pas perdre tout le reste de ma vie pour ça. Je n’y crois juste plus assez pour faire ce sacrifice. Les gosses mènent la lutte maintenant. J’espère en avoir influencé certains, je sais que je l’ai fait, et cela me fait partir l’esprit tranquille. Je n’ai pas gâché 10 ans de ma vie, je sais que j’ai apporté de la joie et de l’espoir à beaucoup de « dés affranchis », d’esprits ouverts, d’outsider musicaux ou de dévoués à la danse. Il y a aussi des gens qui créent des choses en utilisant une technologie d’une façon que je devrais essayer et rejoindre, mais je n’en ressens plus le désir.ils le font mieux que je ne l’ai jamais pu jusque-là. C’est maintenant leur temps, et le mien est passé. Vous pouvez penser soit que je suis incroyablement brave de l’admettre ou incroyablement faible et stupide d’arrêter. Mais c’est comme ça que je le sens. J’allais dans le mauvais sens dans bien des aspects de ma vie et je besoin de commencer à changer. Je n’ai aucune idée de combien de temps cette partie restera, mais ce site ne sera pas là pour toujours. Sentez-vous libres s’il vous plaît de le copier et de le coller et de le faire passer pour le préserver, pour laisser les autres savoir pourquoi je suis parti, en assumant que quiconque s’en préoccupe.|http://www.youtube.com/watch?v=NB9LegnHXCA&feature=related]

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J’ai des larmes dans mes yeux maintenant. J’ai tellement de gens à remercier pour tout le support personnel et professionnel qu’ils m’ont apporté pendant toutes ces années, mais je le ferai personnellement en temps utile. Mais je voudrais remercier chaque de ceux qui m’ont acheté une chanson, qui ont payé un ticket d’entrée, ont dansé ou sont juste venus me parler de vie, de musique, du monde ou de n’importe quoi d’autre. Vous m’avez donné une existence comme dans un rêvé et bénie pendant de nombreuses années. Si j’ai inspiré qui que ce soit, alors je suis un homme heureux. Vous m’avez tous certainement inspiré, et je veux utiliser ces années de voyage et de partage à bon escient, pas cette haine et cette confusion que je ressens envers tout cela maintenant. J’ai besoin de trouver un sens à la prochaine phase de ma vie. Alors je vous fais mes adieux à tous. Je suis juste trop sensible pour garder la façade de quelque chose qui ne semble plus bien. Je savais que cela viendrait un jour, peut-être certains d’entre vous qui me connaissaient l’ont vu aussi. J’ai tellement de respect pour mes pairs et professeurs qui continuent le combat, et veux que la nouvelle génération accomplisse le mieux qu’ils peuvent pour eux-mêmes et leur art. Je ne suis juste pas un militaire de carrière. J’ai fait mes années d’exercice, et je suis dehors.

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[Je vais tous vous quitter avec ça. La vie n’est pas X-Factor (la “Nouvelle Star”). Personne n’a un Dieu qui donne le droit à ses rêves ou à ses ambitions de se réaliser. J’ai travaillé dur et ai eu beaucoup de chance. J’ai suivi des opportunités, en ai gaspillé d’autres. Je n’ai aucun regret, autre que de ne pas m’être arrêté quand j’ai su que je devais le faire l’année dernière. La seule chose que vous ayez pour vous guider à travers votre vie est votre instinct. Parfois la bonne décision n’est pas la plus facile, mais entre votre conscience et votre intuition, vous trouverez la réponse. Ecoutez-la s’il vous plaît. C’est vous. »|http://www.youtube.com/watch?v=I4NcMfy56lM&feature=related]

DOMU

Quelques liens encore actifs de ses projets présentant d'autres artistes sur My Space:

-Domu Presents TrebleO

-Domu Presents Pete Simpson (excellent chanteur Soul)

Jean Daniel BURKHARDT

dimanche, juin 28 2009

POUR SON FINAL, CONTRETEMPS PASSE LE RELAIS DU BEAT ENTRE LIVE ET DJS

Comme un pont jeté d’une année à l’autre, entre DJs et Live, entre les genres Hip-Hop, Reggae, Soul et electro, ou les villes de Strasbourg, Lyon, Londres et Paris pour sa dernière soirée le 13 juin, le Festival Contretemps passait le relais, le Beat, devant un public béat.

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En « SOS Warm Up », la soirée commença par un set non attendu de Sir Jarvis des Badass Funkstarz, fondateur du label « Badass 45 », sur lequel il a sorti récemment «Stubborn Son Of Marvin » et « Freaky Grapevine », deux bootlegs de Marvin Gaye à la sauce drum’n’bass/ latin broken beat, et commence par«Truth & Rights Remix », le meilleur remix drum’n’bass / Reggae / Dub , de « What’s Going On » du même Marvin Gaye, homme pacifiste et Sage de la Soul Music qui, en plus de prêcher la paix, était un pionnier des questions écologiques par son « Mercy Mercy Me ».

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Suit, dans le même style, « Ring My Bell », unique succès groovy psychédélique d’Anita Ward en 1979 remixé façon dub par Sanny X.

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La température monte avec un autre remix de basse funky sur du Hip Hop, et le cover (reprise) de « Killing » du «Killing in The Name Of » de Rage Against The Machine dans la version instru mis cuivrée et pêchue à s’y tromper dans l’intro des Apples.

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Un autre remix, cette fois du classique Jamaïcain « Funky Kingston » de Toots & The Maytalls, l’un des groupes Jamaïcains à avoir rendu le Reggae Funky et Soulfull, toujours en activité, repris par Bootsy Collins & The Roots en Hip Hop .

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Après un Beat Broken « Hears On Motre Time », Sir Jarvis termine son set avec SMOOVE, DJ qu’il avait fait venir à La Laiterie ( ), l’un des meilleurs beatmakers de funk.

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Suit le groupe Live de la soirée, « The Dynamics », venus de Lyon, combo Soul Dub, composé d’un trio vocal Soul composé de la chanteuse Soul noire charismatique MOUNAM, de Mr Day et du MC Stevie Levi, assistés d’une rythmique dub composée de Flab Master Flab (dub fxs) et du producteur Bruno Howarts Patchworks aux claviers.

Mr Day et Stevie Levi portent des chapeaux et Mounam une superbe robe afro lamée noire commence «Love Is All I Need From You ». Le groupe allie la relaxation du Dub et la Soul des voix.

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Ils commencent par leur reprise la plus surprenante ou inattendue, « 7 Nations Army» du duo Rock les White Stripes et son riff irrésistible passé partout depuis.

[Les riffs de guitare de l’original sont remplacés par des riffs de basse, passés à la moulinette du dub avec le rebond de l’orgue lointain en écho du clavier. Le public tape des mains. Le thème est plus riche, moins lourd et plus écoutable en dub, bien harmonisé avec la soul des vocaux, avec les petits diodes sur le contretemps à double-tétente des vieux reggae dub de Gainsbourg et Lavilliers.|http://www.youtube.com/watch?v=YbkLpBv9rDs&feature=PlayList&p=B9AF8EE86DFCEDB1&index=0&playnext=1] Les Dynamics sont « deeply rooted in Rock & Soul », disent leur affiche. La chanteuse a une puissance vocale énoÔorme dans le final.

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Ils continuent en dédiant au « Ghetto de Chicago» « Move On Up » de Curtis Mayfield. Finalement le dub remplace bien les cuivres de l’original.

[Les voix sont modifiées par les machines sur la bonne ligne de basse de l’original et les petits coups rythmiques du reggae rajoutant un temps à leur ralenti.

La chanteuse prend un solo sur « You Gotta Keep On Pushing … So Let the People Get Free ». La Soul , musique d’espoir et de révolte, mais aussi d’amour. Mounam excelle dazns ce répertoire Peace & Soulfull et termine « On my knee, when sky ramble » de plus en plus rapide.|http://www.youtube.com/watch?v=l1ZqvrsP7kg ].

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Et si le Dub était au Reggae Jamaïcain ce que la Disco est au Funk, sa version digitalisée, allongée pour le plaisir des danseurs ?

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On peut se le demander à leur version de « Miss You » le morceau des Rolling Stones, dont la basse et la batterie annonçaient la disco (dixit le batteur Charlie Watts) sur l’album nommé « Some Girls » « parce qu’on se souvenait plus de leurs noms », dixit leur guitariste Keith Richards.

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Mais le virage des Rolling Stones vers le Funk (« Hot Stuff») et le Reggae (classique avec « Cherry Oh Baby », ou plus Rock et acide avec « Hey Negrita » avait déjà été l’album « Black & Blue » en 1976 avec l’arrivée de Ron Wood à la guitare en remplacement de Mick Taylor, après le refus de Ry Cooder qu’on ne peut entendre que dans « Sister Morphine » sur «Sticky Fingers » en 1971 .

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Là le morceau est plus dub, mais les vocaux restent Soul comme un reggae que le producteur aux claviers Patchworks américain fait chanter le public. Le thème est re-harmonisé de Funk Disco en Reggae, avec toujours une rythmique plus fournie, un temps supplémentaire mais toujours une basse funky, plus libre même que chez les Stones., et nous éparne les égosillements déhachés sur les "Ooohoowhoohooo" de Mick Jagger.

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La prêtresse Mounan nous prend à témoin sur l’intro de Patchworks : « Le Molodoï est-ce que vous voulez encore?! », saute et danse sur l’ampli dans une attitude Hard Rock. Ils reprennent « Whole Lotta Love » de Led Zeppelin en dub avec échos sur la basse, sur fond de claviers vintage reggae, mais avec une puissante présence vocale de la chanteuse en déesse Disco venue d’hyperespace. C'est original aussi d’entendre cette chanson par une femme.

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Autre reprise, celle de « Girls and Boys » de Prince & The Revolution en 1986 pour l’album « Parade » et le film « Under The Cherry Moon », qui cette fois rend une authenticité country ou gospel ou parfois africaine à cette chanson agaçante dans sa version vocoder (« vous êtes très belles my girls & boys »), chaque chanteur/se rajoutant sa voix à une belle harmonie vocale intense, reprise par le public dans le micro tendu sur la basse, puis par Mounam avec une intensité à la Janis Joplin. Une reprise meilleure que l’original.

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Ils continuent, après une composition de Patchworks citant Bob Marley, par une reprise de « Music » de Madonna, moins electro et vocoder que l’original sur une bonne basse disco obsédante de « Ring My Bell » d’Anita Ward sur laquelle le MC Stevie Levi place son Ragga, puis repris par le public dirigé par Mounam en final, suivi d’un bis de plus en plus rapide et intense. Ce set aura prouvé que par de bons arrangements et de bons vocaux, le dub pouvait aussi reprendre très avantageusement les standards trop entendus du Reggae, du Rock, de la Soul, et jusqu’à l’électro.

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Eli Finberg (Art District (http://www.myspace.com/artdistrict67)) arrive sur scène pour chauffer la sale pour DJ Nelsonavec son accent Woodstockien mais toujours énergique : « Est-ce que vous êtes prêt ?! »

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Suit le set de DJ Nelson de Turntableast, vice-champion au DMC () Battle en 2008 , qui arrive à combiner sur ses platines musicalité et énergie et a joué avec la Fanfare En Pètard et souvent à La Grotte. Il reprend, avec des cuts, le sample de « Walk On The Wild Side » de Lou Reed samplé par les rappeurs de Tribe Called Quest dans « Can I Kick It ?» .

Art District et DJ Nelson se produiront à partir de 13 h au Festival INTERFERENCES à la Citadelle…

Jean Daniel BURKHARDT

CONTRETEMPS et son COMPUTER WORLD: Strasbourg-Paris-Tokyo-Karlsruhe-Srasbourg

Le vendredi 12 juin , c’est dans le « Computer World » des DJS electro que conviait le festival Contretemps. En ouverture, on a pu entendre Ben G de la radio web « Right On FM », ancien disquaire Metzin qui a rejoint les soirées Strasbourgeoises avec son univers Disco-Funk.

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Toujours aussi Sapace-Hip Hop, il commence par « I Am The Black Gold Of The Sun » de Nuyorican Soul remixé par 4 Hero aux vocaux magnifiques sur un piano martelant : les esprits des musiques noires comme face noire de l’or du soleil, Sun Râ aurait aimé cette idée, lui qui pensait que les Pharaons Egyptiens noirs descendaient de la Planète Mars .

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En tous cas l’arrangement est magnifique, avec des cordes disco, un fender rhodes spatial puis l’accélération drum’n’bass à la vitesse de la lumière : à la fois dansant et hypnotique.

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Un tempo plus dur est tempéré de voix Soul à l’arrière de Big Bangs scratchant la nuit noire en orbite des vinyles, réveillé d’un « Get Up » du « Sex Machine » de James Brown remixé et bien harmonisé avec « The Beat Goes On » de Sonny & Cher remixé récemment par Bob Sinclair, à moins que ce ne soit le tube Funky Disco « And The Beat Goes On » des Whispers en 1979.

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Puis le piano martelé montant vers l’électro groove et la voix Soul de Crystal Waters (c’est le nom de la chanteuse, encore en activité) dans «Gypsy Woman (She’s Homeless)» en 1991. Suit un Hip Hop plus lourd mais sur un clavier dub/rhodes, un beat broken annonçant Fulgeance, une voix aigue sur un rythme Batucada Brazil et une basse funky où vient se greffer un saxo en apesanteur : construction efficace à partir d’éléments hétéroclites.

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Montée irrésistiblement ascendante au décollage d’un clavier cristallin Japonisant. Le rythme prend forme sur des beats & bass smashant mais liés par des claviers 70ies aquatiques, stellaires et cristallins entre les scratches ralentissant, puis la basse se lève sur une batterie en ras, se fait obsédante sur le clavier sur une vague Japonisante/Africaine Electro_Hip-Pop.

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Pendant ce temps, le VJAy Fat Butcher Visual architecture des formes lumineuses doubles de son "Houndz Of Love" sur une voix New Wave entre The Cure et Morrissey période The Smith ou Electronica entre les alizés de la constance clavier/voix. On entre dans le COMPUTER WORLD.

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Des claviers électro-pop dansent sur la voix au rythme du piano martelé, hanté par une voix d’ordinateur synthétique scintillant sur une basse funky, Nina Simone chante « It’s A New Day » dans « Feeling Good », bootleggée avec James Brown dans un remix découvert par DJ Vax’1 de Mulhouse contamine «Take On Me » d’A-Ha.

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On verra bien ce soir si venus de Strasbourg, Paris, Karlsruhe ou Tokyo, les DJs sont des robots, des clones interchangeables ou ont une signature locale selon leur partie du monde. Sur l’écran, Buster Keaton entre deux Cosaques dans « [The Cossacks» de John Gilbert en 1928 entre deux gardes Cosaques ou Turcs aux belles moustaches.

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Une voix susurre un message incompréhensible et osessionnel sur le beat et les claviers liquides, puis retour au Disco avec « Sunshine » d’Earth, Wind & Fire sur des claviers en ascenseurs jusqu’au soleil.

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Sur l’écran, un immeuble, une table de mixage, Joséphine Baker et ses bananes à laquelle succède un danseur de oula-hop bleu électrique.

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« Checkin’ Out The Dancefloor », une belle Tzigane, Gitane ou Arabe, regard baissé, apeuré sur l’écran, suivie de « Police Don’t Cross » en Ragga-lectro urbain, puis de l’idéalisme d’un « On veut tout changer » teinté d’un accent Brazil/Antilles sur le Beat Broken, virage en douceur vers Sayag Jazz Machine remixé par Fulgeance qui suit…

Fulgeance arrive sur une voix Soul (il se produit aussi sous le pseudonyme de Souleance avecDJ Soulist comme résident parisien aux soirées « What The Funk » , et ils viennent de sortir "le monde", un magifique ep "tropical soul" & funky en écute sur "Myspace"

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Il modèle comme dans « Sour Soca » les sons et les percussions afros sur des rythmes batucada décomposés à l’aide de boutons, jouant des boutons d’effets de sampler comme des touches d’un clavier, puis accélère de plus en plus les platines, ralentit ou fait tomber le son goutte à goutte.

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Peut-être sculpte-t-il, recompose-t-il de nouveaux sons par agencement d’aigues et de graves sur les rythmes puis les module, les enrichit d’échos de samples de percussions et de beats ou juste d’une cymbale.

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Il annonce «Ce morceau s’appelle Rubik’s Cube (qu’on voit déjà sur les écrans du VJ), alors j’espère que vous n’avez pas le cul aussi carré que lui »,. Le son s’étire de plus en plus dans un miroitement, de ralentissements en dérapages, en voix scratchées sur le dubstep.

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Le titre harmonise les sons d’un clavier ralentissant/ accélérant pour en changer la fréquence sonore sur les turbines electro rythmiques comme venues d’une grotte sous-marine.

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Suit un titre plus Hip Hop « Low Club » sur les images d’ « I Love Hair » du VJ, puis la voix se fait Ragga attire une Dancehall queen sur l’ampli et une rousse asiatique aux bras du dieu indien Shiva dans sa danse cosmique, serpentant de tout son corps en breakdance.

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Fulgeance joue des claviers avec les boutons de sa batterie électronique saturée.

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La dancehall queen sur l’ampli est une danseuse illégale, comme l’est le graf sur les murs publics, mais aussi celle qui brave l’interdit des règles de sécurité comme une souris danse en l’absence du chat, fait entrer l’art chorégraphique amateur ou juste sa présence humaine où ils ne devraient pas être, transgresse la scène et cette distance sacrée artiste/public par ce début de happening non suivi et finalement réprimé, avorté, mais dont l’acte furtif est d’une beauté instantanée… C’est cette fugitivité qui la rend belle, précieuse et essentielle.

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Elle est une prêtresse d’une secte souterraine, l’ idole temporaire de tous les danseurs l’espèce d’un instant, dans le danger, ne durera que jusqu’à l’arrivée de la sécurité, mais n’est-ce pas cela qui la rend intéressante, flamme dansante juste jusqu’à ce qu’on la souffle. Mais elle aura eu sa minute, sa seconde de gloire…

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Suit le sample du clavier, , un peu comme du remix instru cool « Smartbanging » de Fulgeance du «Music» de Madonna, coolisé, rendu désuet, futurisé et ringardisé en en faisant une jolie mélodie à partir d'un simple sample, qui le rend plus agréable que l’original , sans son côté rythmiquement branchouille...

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Sur l’écran « GAME OVER PONG » brille en diamants sur une boucle de ceinture. En fait Fulgeance est aussi batteur autant que claviériste sur sa batterie électronique par ses ras digitaux, tout les samplant en live, les soutient d’une base électro, les change avec ses scratchs, les coupe comme le cutter du VJ sur l’écran.

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Deux danseuses, chats aux oreilles de léopards afros dansent sur l’electro-jungle des percussions urbaines de Fulgeance.

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« Est-ce que vous aimez ce genre de dub de basse ? », demande le créateur de musiques par des moyens électroniques, architecte sonore qui commence à me faire mieux comprendre que certains musiciens électroniques sont des hommes-orchestres robots. « Est-ce que vous êtes prêts pour le « Lock Up » ? »

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Lock Up, c’était surtout pour moi le nom du groupe du guitariste Tom Morello de « Rage Against The Machine », apprécié par la critique mais qui n’eut pas le succès public escompté et ne sortit qu’un album en 1989 : « Something Bitchin' This Way Comes », avec tout de même ce petit chef d’œuvre d’émotion et de rage qu’est « Everywhere I Go It Looks Like Rain » que mon ami Thierry Joseph de retour de San Francisco m’avait fait découvrir.

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Dans le Computer World Français, Fulgeance « représente la Normandie, l’Ouest », le Far West,. Mais admet : «C’est pas mal chez vous dans l’Est, mais il vous manque la mer… »

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Il termine son set par un remix de Dorian Concept (), passé le samedi précédent dans le festival, et qui a même joué à la game-boy après son set avec Mag’Si’Funky, une amie Irleillaise (mélance d’Irlandaise et de Marseillaise) ou de Marslandaise selon les saisons, les astres, les saisons et où l’emmènent ses voyages....

Arrive Aroop Roy, DJ et chanteur Japonais de Tokyo , où il a également un groupe Live sur un beat plus lourd, puis liquéfiant peu à peu.

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Changement de VJ, avec VJ Ease de Strasbourg ( ) sur de petits rythmes broken , tandis que des filles se profilent sur l’écran.

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« Many Times, Many Places », part en dub puis évolue en techno, assourdit puis remet le son sur les cris du public, plus rythmé ou plus sur les sons de claviers ou joue tribal sur des enfants humanoïdes lumières. Il ne me semblait pas qu’il ait fait un tel tabac. Peut-être étais-je sorti, en train de parler de réceptionner un album de bootlegs de DJ Zebra auprès de Mademoiselle Adélaïde….

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A son tour il nous entraîne dans « A Journey Into A Sound» que devrait proposer chaque DJ ayant son univers, d’où qu’il soit , tandis que sur l’écran se lit la même arborescence électronique du tribal à la technologie moderne, le beat se fait de plus en plus profond, de plus en plus concentré. Aroop Roy a également remixé « Remember The Time » de Mickael Jackson.

Arrivent Caterva, premier duo français dubstep formé des DJs No Prod et Mandibull depuis 2003 parfois accompagnés d’Anita Bomba au violon et producteurs Strasbourgeois du label «Sens Inverse », avec lesquels VJ Ease travaille habituellement.

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De petits signes entre tryskells et jeux vidéos apparaissent sur les écrans en suivant la construction de leur puzzle sonore sur « Monkey", hymne des singes électroniques mutants, dans une version plus profonde et avec des basses plus compactes, un rythme plus déhanché d’un pas sur l’autre que la version originale. A eux deux, en ping-pong, ils changent la rythmique peu à peu.

Arrive Kristian Beyer, de Karlsruhe, DJ du duo « Âme », qui, après avoir été hébergé par Sonar Kollektiv en 2008, ont monté leur propre label Innervision.

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Sa House aux vocaux pygmées des villes fait danser en une douce transe sensuelle la léoparde blonde, qui a perdu ses oreilles tachetées, la brune lui prêtera les siennes.

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Les basses de Kristian Beyer ont des résonances profondes, aux échos d’orgues sur la basse et les percussions entre le fracas des beats sur des claviers acides, envoûtants si j’en crois la réaction de la léoparde contre l’ampli devant la scène, puis s’assourdit.

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Une voix House Afro Soul chante « Zimba », peut-être « Melon - Je Davu, I Zimba [Platzh... » joué à Radio Noise 313 en 2008 et RBMA|http://redbullmusicacademyradio.com/shows/1088/ ], à quoi s’ajoutent des voix indiennes, des vocaux entêtants et même un solo de piano bubble plutôt apaisant, urbain sur le breakbeat. Soudain je reconnais dans le beat « Smells Like Teen Spirit » (http://www.youtube.com/watch?v=dXO3OMGKPpw ) de Nirvana, l’un des derniers disques que j’ai vraiment pu revendiquer en rock sans honte, comme venu de l’au-delà, regurgité par des machines dont le remix de SkAzi me sembler le plus proche. Un dub lent est hanté de sirènes, rythmé par un clavé electro au ralenti, et fondu enchaîné sur Juliano.

Juliano, créateur du collectif Art Rythm'S termine la soirée (il est tout de même 4/5 heures du matin passé). Je le considère comme l’un des meilleurs DJ Minimal, car il est vraiment intéressant rythmiquement et n’utilise pas QUE des sons electro dans ses mixs, mais parfois même des bouts de fanfares balkaniques.

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Cela commence par des mouches, des termites électroniques attaquant à même le pilon. Là où d’autres composent, Juliano semble décomposer, déstructurer les effets rythmiques et le beat en mélodies osèdantes dans lesquelles il intègre des saxos Jazz et Afrobeat empruntés au DJ Special K Rythm membre comme lui d’Art Rythm'S. Rythmicien, il recrée à partir des beats la finesse d’un balafon pur planant sur le Beat.

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La voix de Billie Holiday en New Wave, non c’est Madeleine Peyroux, sa plus émouvante imitatrice dans « Dance Me To The End Of Love » de Léonard Cohen. Aurait-elle déjà intéressé les remixeurs et DJs ), ou est-je Juliano qui n’écoute pas QUE de l’électro et a voulu l’électriser dans un songe electro psyché ? En tous cas j'ai apprécié avec émotion ce clin d'oeil Jazz à cette petite voix étouffée qui me bouleverse, mais hélas n'enregistre plus que ses compos.

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Suit une batterie Broken sur des Beats lourds, puis des percussions plus naturelles, montrant qu’il s’est intéressé à l’aspect percussif des choses comme un percussionniste live et pas seulement aux musiques électroniques, montent en intensité sur les lasers sidérants des VJ, puis clone/sample ces percussions, construisant autour et à partir d’elles une jungle urbaine et tribale à la fois.

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Issu de la culture New Wave, Juliano termine tous ses sets par le même morceau des Sisters Of Mercy.

Jean Daniel BURKHARDT.

mardi, juin 2 2009

FESTIVAL ELECTROGROOVE CONTRETEMPS 2009 du 5 au 14 JUIN (Pour "DRUM-BASS.NET")

Comme tous les ans, le Sixième festival Electrogroove Contretemps propose dans les salles Strasbourgeoises des concerts, des soirées et des évènements artistiques.

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Contretemps_09_pilooski.jpgContretemps_09_Dusty.jpg L’allumage se fera par un « Warm-Up » au Rafiot le Vendredi 5 juin à 22 h : Vous pourrez y entendre les DJ Pilooski, membre du Dirty Sound System qui a remixé « Beggin’» de Madcon; Dusty, l’un des trois DJs de l’excellent groupe de Hip Hop «Jazz Liberatorz » de Meaux dont le premier opus « Clin D’œil » magnifiquement Soul et Jazzy à la Jazzmatazz a fait sensation en 2007; et pour les locaux KM3 (Deephop) qui joue avec le groupe Hip-Hop House « Rouge A Lèvres » vu l’an passé; et pour finir Deejay Remsey Lef alias Frankie Numi, qui après avoir été l’un des meilleurs DJ Hip Hop locaux avec les BUMS, vient de sortir son premier LP « Never endind, always building in Jazz, Soul, Funk » avec des MC américains sur le label Sleep Disorders.

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Samedi 6 juin, le Festival Contretemps rencontrera au Maillon Wacken le Festival Premières : Au programme, la Londonienne Nikki Lucas ex du Lucky Sound Posse, célèbre pour son radio show Future Vision entre Banghra, Africa, Raï et Batucada; l’Allemand Dorian Concept de Stuttgart qui vient de sortir « When Planets Explode »; et pour les locaux Pablo Valentino (Faces Records) et Tal Stef ( Soultronik ), le tout sur la VJDEO d’Optik Hartmann venu de Karlsruhe.

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Vous serez invité gratuitement à cette soirée pour l’achat d’un pass de 30 euros qui vous ouvrira toutes les soirées du festival, la solution la plus économique.

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Pour le dimanche 7 juin, les « Pelouses Sonores » se tiendront gratuitement sur l’herbe de L’Orangerie. Et là encore, outre le selector Reggae Daddy Roudy (Dancehall Vibes) et le très Funky Groovehunter G Phil, le festival a mis le paquet sur le Live avec des reprises de Funk par le MMEW de Wasselone dirigé par Bernard Struber et le groupe « Greenstuff » avec Pascal Beck et des jazzmen locaux, enfin Dub In V.O vous portera jusqu’à la transe verte.

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Le mardi 9 juin, c’est du Cinéma Star que le Festival prendra possession, avec dès 20 h en avant-première le film « Soul Power » de Jeffrey Levy-Hinte (filmé au festival soul de Kinshasa en 1974 le soir du match de Mohammed Ali sur George Foreman), puis une déambulation avec un Ciné Concert de « Radio Mentale », « The Party » de Blake Edwards préludant à une soirée mousse ou « Wild Style » sur le Hip Hop selon les salles, suivi de « Next A Primer On Urban Painting » de Pablo Aravena sur le graffiti, les clips du « Big Up Jazzmix » de Mezzo, des films Super Huit Pornos avec une Bande Son Live de Dr Donuts en guise pop corn, enfin une Soirée Mousse, DJ in The Bocal,clips et courts-mètrages et des Animations par Corrine dans des couloirs scénarisés par Maëlle Bernard, élève aux Arts Décoratifs de Strasbourg.

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Le Mercredi 10 juin, au Café Des Anges, la soirée « Back In The Dayz » remontera aux sources : celles du Rockabilly et du Jump Blues et Rythm’N’Blues avec l’Ecossais Keb Darge, mais aussi celles du lieu avec le retour très attendu du DJ No Stress, fondateur de Radio RBS, qui créa les soirées « Acid Jazz » en son Caveau dans les années 90s, et Franky Hutchinson d’Annecy.

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Le jeudi 11 juin, c’est à une « Afrobeat Explosion » que vous invite La Salamandre avec le groupe Fanga de Montpellier en Live, adoubés par le batteur de Fèla Kuti Tony Allen et le DJ hamid Vincent de Mulhouse.

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La soirée se poursuivra avec une session « Real House » au Living Room avec les DJ Simbad de Londres,

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Karizma de Baltimore et Dave Hydede Strasbourg.

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Vendredi 12 juin, au Molodoï, rentrez dans le « Computer World » des DJ électro du monde entier: Âme (Innervision) de Karlsruhe;

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Fulgeance, remixeur au funk destructuré de Sayag Jazz Machine et pour Jazzmin Records d’M-Swift ;

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le DJ et chanteur Arroop Roy de Tokyo|http://www.myspace.com/arooproy];

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et pour les locaux Caterva (Sens Inverse),

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Juliano et Ben G de Right On FM, et Fat Butcher Visual de Londres et VJ Ease en VJDEO rien que pour vos yeux!

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Enfin, Samedi 13 juin, toujours au Molodoï, « Pass Le Beat » remettra une touche de groove et de hip-hop dans un relais fourni, avec l’univers passionnant Jazzy Groovy de DJ Cam;

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la chanteuse explosive Suèdoise/Brésilienne de Londres Yarah Bravo découverte dans ses featurings avec DJ Vadim

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et les reprises reggae/soul des Dynamics en Live;

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et plus localement DJ Link (Nu Tropic, Jazzmin Records) (http://www.myspace.com/jazzminrecords ), le plus Brazil/Latino des DJ Strasbourgeois, et DanYDan, rédacteur en chef de "drum-bass.net" aux platines ainsi que Fat Butcher pour régaler vos pupilles.

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L’Art pictural et urbain sera aussi au rendez-vous avec des Expositions : Dripping Flow Painting à Avila à partir du 4 juin, et le 6 juin à L’Espace Insight, au RzoStore, un parcours urbain PERFFUSION, un Street Golf Contest et une Jam Roller Session au Skatepark Rotonde et des Apéros Groovys en terrasses.

Jean Daniel BURKHARDT

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JEU-CONCOURS : "drum-bass.net" vous propose de gagner des invitations pour la soirée du 13 juin (DJ Cam, Yarah Bravo & the Dynamics en Live, DJ Link et DanYDan pour les locaux).

Pour entendre les artistes du Festival, mes émissions "Jazzology" du jeudi 4 juin à 21 h, "Terres Tribales" du lundi 8 juin à 11 h et "Jazzology" du jeudi 11 juin à 21 h sur "Radio Judaïca (102.9 FM à Strasbourg ou "www.judaicastrasbourg.com" partout ailleurs) seront consacrées au CD promo du Festival et à ma propre sélection des artistes du festival!

samedi, janvier 10 2009

Retrouvez également mes chroniques de disques sur Drum'N'Bass-Net

En attendant mes prochains articles, je vous signale que depuis quelques mois, j'écris également des courtes chroniques de disques récents pou"Drum-bass.net" sur le dernier album de Moonstarr "Instrumentals Forever", le dernier Fémi Kuti "Day By Day", Abraxas Project (de l'ethno-Jazz Cool mâtiné d'électronique léger), le second album Nu Tropic "Kingdom Of Love" (musique Brazil e Electo aux délicieuses chanteuses), "13 Faces Of Lightnning Head " de Biggabush (de l'AfroBeat remixé de façon originale par un DJ anglais), "Fania Remixed : I Like It Like That" (des remixes réussis de classiques de la Salsa par des DJ actuels), Arambole Experience (musique indienne et electro respectueuse car mettant à contribution la population Indienne locale).

Jean Daniel BURKHARDT

dimanche, juin 29 2008

BEN G, JAHCOOZI et BEN MONO ferment CONTRETEMPS 2008

Pour la dernière soirée du Festival Electro-Groove Contretemps, c’est l’Allemagne qui était à l’honneur, avec le groupe Jahcoozi de Berlin et le DJ Ben Mono de Munich.

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Mais la soirée commençait avec un habitué du festival, Ben G, DJ officiant sur « RIGHT-ON FM ». En écoutant sa musique me viennent les images d’une histoire spatio-musicale.

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Une House tintinnabulante sur de bons Beats Funky soutiennent entre une voix Soul entre Love et Soleil acidulée de synthés. Sa New-Wave est réchauffée de diodes carillonnées dans la fumée des amplis et la lumière des projecteurs,qui invitent à une rêverie lunaire.

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La vague Wave rencontre la Bossa Nova (Nouvelle Vague Brésilienne faite de Samba ralentie par João Gilberto sur des compositions d’Antonio Carlos Jobim dans les années 50s/60s et du Cool Jazz de Stan Getz) sur des percussions Brazil cliquetante. Mystères du « Ti-i-i-ime » chante la voix d’une prêtresse Soul électronique, finalement « Do-o-o-own » sur la Batucada à deux temps.

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La basse se fait Disco, la voix Ragga nous transporte dans une «Soul From Outer Space», disco de voix lactées aux syncopes electro-dub flottantes relevée d’une cuica dans la batucada.

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« Dancing » sur le rythme du tube « Dance » de Justice, avec des percus tintinnabulantes sur synthés in the House, la basse disco tournoie comme les anneaux de Saturne.

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Un message sidéral de satellite est réverbéré, transmis aux astres et par les hommes sur les percussions du monde, hésite et tremble dans les brumes de l’espace-temps à l’arrivée d’une grosse voix, d’un gros rire, le monstre de la Tech 80ies. Les sous-« cuica »-pes volantes sonnent les cloches de l’alarme sur la disco bass, réveillent le monstre.

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La batucada rebelle en procession de carnaval envoie des rayons lasers qui déclenchent des big bangs de cuivres en fanfare dans les étoiles, libère les esprits souffleurs du Jazz des Brass Bands des Mardi-Gras de New Orleans.

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« Bird Lives » écrit Ted Joans dans les étoiles, avec des traînées d’halo lumineux sur sa queue de comète suivant les arabesques de ses solos de saxophone alto, prolongeant l’instrument.

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Arme plus moderne, continuant son message avec l’électricité, une attaque de Miles Davis, une droite du boxeur noir « Jack Johnson » porte un uppercut de synthé groove.

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Dans ce cataclysme, l’Afrique a son Funk, les cuivres de l’Afro Beat de Fèla Kuti ont contaminé les synthés (il jouait aussi des claviers) et défoncent tout sur les imprécations de sa mère un peu prêtresse, victime de la répression de larmée Nigériane contre Kalakuta parce qu’il avait chanté « Zombie » en public, « Say Down Low ».

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Une attaque des Mickey Jack’Sons sur le synthé space groove.

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Passage dans le décan du Latin Hip Hop caraïbe. Les émigrants latinos fuyant la misère de l’Amérique Du Sud sont poursuivis par les sirènes de Bush Vador qui contre-attaque pour éviter toute invasion dans son empire. Mais ils sont trop déterminés par l'espoir d'une vie meilleure, trop nombreux.

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Après celles du Brésil et de l’Afrique, des Caraïbes finiront « In The Jugnle Groove » avec James Brown, ils se perdent dans la jungle urbaine, où la Salsa avec la Fania est née de ces amours du Jazz, du Funk, des musiciens exilés et des rythmes latins de Cuba, de la plena et de la bomba de Puerto-Rico, de la cumbia de Colombie, du merengue et de la bachata de St Domingue. Salsa : la sauce pimentée de notre Planet Soup riche par sa diversité.

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Et l’électronique peut utiliser toutes ces musiques présentes, passées pour alimenter la nouvelle musique future. L’essentiel pour moi est que ce soient les hommes qui gagnent contre l’amnésie des machines.

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Arrive le groupe Berlinois Jahcoozi, en fait très international, formé en 2002 de Sasha Perera, chanteuse Londonienne d’origine Sri Lankaise, du DJ et producteur allemand du label Hamton Recods Robot Koch et du bassiste de jazz électrique Israêlien Oren Gerlitz, alias Baba Massive, venu de Tel Aviv, à l’image de la capitale allemande très cosmopolite.

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On n’aperçoit tout d’abord qu’une forme encapuchonnée de métal brillant, et les yeux protégés de lunettes de soleil futuristes des rayons radioactifs, elle semble une Bédouine spatiale ou Humanoïde des villes de l’ère post- glaciaire, s’élevant dans une atmosphère de fin du monde, sous le sweat alu de laquelle on devine un short à la Lara Croft et des jambes immenses. Elle chante d’une voix de fée envoûtante, puis après un début cool presque valiumisé, les beats s’ébranlent en un dub et elle part en ragga. L’israëlien à locks est à la basse comme à la barre d’un navire, le DJ allemand acère les beats variés.

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Sasha Perera enlève sa doudoune sur le tempo de la seconde chanson, on aperçoit enfin ses yeux et ses cheveux bouclés. Reste un voile d’étoiles autour du cou, sur ses jambes de gazelle des savanes, d'araignée des villes. Elle danse de manière tribale sur ces musiques urbaines, chante une mélodie orientale, puis Dance-Hall sur les beats, se réfugie en chasseresse, à l’affût derrière l’ampli, en bondit devenue prédatrice à la souplesse de léopard, rechargée par son électricité, dans une ivresse Dionysiaque. Une pluie d’étoiles rouges et bleues sertissent son t-shirt, brillent et miroitent leurs diamants sous les projecteurs.

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Arrive « BLN », apparemment leur plus grand tube, la chanson la plus rapide, la plus violente, mais qui ne rend pas bien compte de la variété de leurs compositions martelant ce « BLN » sans qu’on sache de quoi il s’agit (je ne pense pas tout de même que la Brigade Libératrice des Nains de jardin ait des factions en Allemagne, quoique... non c'est BERLIN biensûr) En tous cas sur cette chanson énervée, Sasha Perera se fait amazone urbaine venue de l’espace. Pour sa liberté de mouvements scénique, elle utilise un micro sans fil, et en effet ne tient pas en place. Elle danse, entre dance-hall des baile funks et danse du bâton africaine, sur les amplis comme sur des rochers qu’elle escalade.

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La plupart des chansons semblent privilégier l’anglais mais on peut parfois reconnaître un peu d’allemand sur des percus légères à l’arrière. Parfois dans les moments les plus violents, elle a un côté chanteuse de Skunk Anansie, Deborah Dyer alias Skin, noire au crâne rasé mais sans la violence et la dureté qui empêchaient celle-ci d’être sensuelle, à mon sens, plus spirituelle dans sa puissance vocale, dans un énergie plus rêveuse, plus variée dans ses mouvements.

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Derrière la scène, Ben Mono semble apprécier.

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«Rainbow Coloured Rizzla » : Une voix synthétique par ordinateur au démarrage, suivie d’un solo de basse et cette fois d’une voix Soul délicieuse, à la Massive Attack dans les aigues, avec qui Jahcoozi a déjà partagé l’affiche.

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Soudain, Ô surprise, Sasha joue de la trompette, un bon solo avec des syncopes Caraïbes, dos au public comme Miles Davis au début par mépris ou « pour la réverbération du son », prétendit-il un jour, puis à la fin pour mettre ses musiciens en valeur. Elle joue un solo dans un style ska émouvant et maîtrisé, décalé sur le beat, improvisant un duo avec la voix d’homme de l’ordi.

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Dans la présentation de la chanson suivante, on dénote son accent Londonien, qui prend ici un aspect groovy, puis chante d’une voix changeante, passe d’une clameur butinante à une voix puissante qui devient ensuite enfantine, avec quelque chose du son de sa trompette. L’ordinateur rajoute des sons aigres, et la basse une énergie fusion Rock/Funk à la Red Hot Chili Pepper. Quant à Sasha Perera, elle se révèle une véritable Yamakasa Dance Hall, agenouillée sur le sol et fait au public un effet indiscutable. Clic Clac, un clap et elle prend une autre voix encore, en écho adulte, puis à la Betty Boop, puis crie pour réveiller le public sur la rythmique évoluant entre Dance Hall, Rap, Drum’N’Bass, Jungle et Broken Beat.

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La liberté imprévisible de ce caméléon scénique est aussi vocale que chorégraphique. Elle sait charmer, surprendre et parfois faire froid dans le dos aussi par son côté casse-cou qu’on devine prête à tout. Jahcoozi_presse.jpg

« ONE 2 3 4 » donne le tempo d’un morceau très violent au final plus soul. Elle saute dans le public, partage avec lui sa bouteille de vodka, sans cependant inciter à boire cette « not a very good drink », puis l’invite à bouger avec elle « Shake, Shake with you ». «She’s A Dancer » apprécie l’ordinateur central, pendant ses mouvements afro tribaux dance-hall sur un tempo ragga. [Final Soul plus apaisé sous les cris du public dans le micro qu’elle lui tend, décidément généreuse et partageuse dans une véritable communion avec celui-ci. Mobile, elle est comme une cascadeuse, une équilibriste de la scène qui prend des risques, portée par une sorte de transe par la musique, qu’elle rend d’ailleurs plus intéressante.|http://www.youtube.com/watch?v=ETwGBQe_kEk|fr] Jahcoozi_Live.jpg

Suit un Dub Anglais pêchu d’inspiration Pakistanaise à la Asian Dub Foundation, qui avaient même osé utiliser un sample du grand chanteur soufi Qawali aux transes héritées du khyal d’Inde du Nord pour prolonger ses transes vocales syllabiques à une demi-heure en concert : Nusrat Fateh Ali Khan. Le Beat est dur mais la voix l’adoucit, l’humanise. Jahcoozi_carreaux.jpg

« I Don’t Give Up » (j’abandonne pas) sur un tempo Afro-Beat où le DJ allemand Robot Koch montre qu’il n’est pas qu’une machine en rappant des paroles sur la TV sur « Game Boy » contre cette génération de gamins lobotomisés par les jeux et la télévision et Michaël Jacson. Elle danse derrière lui, africaine et libre, chante avec lui, mais elle a infiniment plus de présence, de sensualité, lui reste un robot froid, mécanique, ce « Funky Booster » comme elle l’appelle.

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Et d’haranguer le public d’un « Come Together » ;

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Parfois elle semble étonnée d’elle-même, des lueurs de tempêtes passent dans ses yeux d’or, des yeux de serpents hypnotiques si on s’y attardait. Des cuivres samplés retentissent, doublés par la basse. « So Sweet » chantent ses acolytes en chœur, tandis qu’elle danse avec une serviette sur la tête comme un voile, y cachant son visage en chantant «You gotta feel love », puis fait tournoyer la serviette au-dessus de sa tête. La scène, les objets, les amplis tout devient à son contact son terrain de jeu, est intégré dans l’improvisation corporelle de son spectacle total et ouvert, pour le plus grand plaisir de leur « Special Guest : YOU !!! », le public, qui crie dans le micro tendu. Elle arrive à créer aujourd’hui cette communion collective dont le manque a amené Jim Morrison à la mort.

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Suit un gros thème métal saturé, le doigt revendicateur pointé vers le ciel où Robot Koch fait passer des orages électroniques, intergalactiques, tandis que la basse joue des riffs slappés rageurs à la « KIlling In The Name Of » de Rage Against The Machine (repris en instrumental Jazz Funky par The Apples). Debout à l’angle de la scène sur l’ampli retour, elle croise et décroise ses jambes, saute de la scène, secoue ses bouclettes avec une grâce naturelle qui n’empêche pas sa folie de se déchaîner par moments, entre maturité Soul et petite fille.

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Le morceau suivant est presque Brazil, les vocaux Acid Rap, et la basse groove, suit un autre latin avec un sample de flûtes Andines, avec lesquelles elle fait tournoyer le micro sur un mix de percussions au tempo Dance Hall, et finit en off beat (contretemps du Reggae).

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Le public saute partout comme à une séance de jogging en imitant Sasha qui danse dans le public précédée d’un éclair blanc de chaleur Africaine, puis finit allongée sur la scène. Jahcoozi_lignt.jpg

En bis, leur chanson la plus pop, où la voix de Sasha se fait brumeuse dans une ambiance à la Portishead, ballade martienne cool aux sons ambients magnifiques sur de petits beats légers, en allemand. Elle chante « fish fish fish » et termine en vocaux indianisants sur la fin plus violente.

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Ben Mono, DJ de Munich, terminait la soirée. Son originalité, qui lui a valu d’entrer sur le label «Compost Records», est d’avoir créé son propre style, le «Bit-Hop » : moins de beats que dans la techno minimale à la quelle on nous avait habitués Outre-Rhin, mais plus d’intensité dans le son, fusionnant hip-hop, house et electro.

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Des débits pygmées courent sur ses beats, puis du hip-hop sur une basse disco, du Ragga mélangé au Ska Anglais, du Hi-Hop doux comme du Dub.

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La plus grande surprise de cette soirée était la chanteuse de Jahcoozi, Sasha Perera.

Jean Daniel BURKHARDT

JAZZAMAR, MARC MAC et VOICE à COLODOR pour CONTRETEMPS

On connaît Jazzamar, membre du combo Brazil/Groove et récemment d’inspiration Cubaine pour son titre «Que Linda Mi Cuba» Nu Tropic, qui sortira bientôt son deuxième album sur « Jazzmin Records» pour être un flûtiste prêt à s’imposer aux côtés des DJs de La Salamandre. On le connaît moins DJ et vinyl addict, ce qu’il est aussi, et c’est ainsi qu’il ouvrait la voie à Voice et Marc Mac lors de cette soirée au Colodor. Une grosse voix Soul aux claviers fous Groovys et un saxo en diable sur un tempo Afro (Eddy Russ, m’informe G Phil alias Groovehuntaz, DJ Funk local).

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Un bon piano bien balancé, du bon Funk au Cuban Beat sur une trompette à la Donald Byrd avec laquelle jamme Jazzamar en live avec sa flûte roots, naturelle, entre Jazz et Soul qui improvise en live, moyennant une mise en place efficace simplement pour qu’on l’entende, dans les trous, les creux, les silences et improvisant, tout de même, AVEC la musique, à la fois dedans, dehors, partout. Ce soir il est à la fois le DJ et le flûtiste, ce qui permet peut-être de l’entendre sur les disques que LUI préfère, et non ceux que les autres lui imposent.

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Une chanteuse de Samba. Elis Regina ? Je ne sais pas si c’est bien Elis’Coptère. Je l’aime tellement qu’une chanteuse Brésilienne sorte du lot, je la prends pour elle. Elle a fait du Funk et du Rock Brazil, à la fin, arrivée à Rio trop tard pour la Bossa Nova, juste au moment du Coup d’Etat militaire augurant les «années de plomb ». « Un pays gouverné par des gorilles », dira-t-elle, forcée ensuite de chanter pour les dictateurs pour sembler de leur côté.

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Sur un rythme à deux temps, Samba et Cuba se mêlent avec une trompette, la Salsa et la cloche Agogo du Brésil, la Soul et sa forme latine le Boogaloo, auxquels à nouveau la flûte fine, argentée, traversière, vient ajouter son Jazzy Groove entre le Rhodes et les percus Brazil.

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Sur l’écran les VJ d’ « Absude » improvisent à leur façon des images : hédonistes, des couples dénudés, hymne au Soleil, à la Danse, à la Sensualité, images solaires de nuit.

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Arrivent Voice et Marc Mac aux platines, qui ont déjà travaillé ensemble sur son projet parallèle à 4 Hero, les Visioneers, groupe de studio rare sur scène. Le public se rapproche.

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Le flow de sa voix s’enroule autour d’une flûte pour avec un autre chanteur. Les mouvements gracieux de son bras scandent le rhodes et la trompette.

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Puis elle affirme qu’elle n’est pas une B-Side, une face B du Hip Hop maccho.

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Les mots claquent, les rimes se renvoient le sens « Intelligence…Evidence » sur deux temps. Elle pose son histoire en conteuse sur un piano lent, à l’aise sur tous les tempos, flottant sur eux.

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La chanson suivante, « Guerilla Hustling », défend son statut de femme dans le hip-hop sur une rythmique syncopée riche de basse/batterie ornée d’une flûte lente, sublime et entêtante, plus énergique sur le beat qu’avec Moonstarr au Midem sur les scratches.

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Suit une chanson des Visioneers à la basse Jazz/Groove, « Hip Know Cypher », aux fonds sonores riches et aux backings excitants, Blaxploitation et entraînants avec un sample de « My Baby Just Cares For Me » de Nina Simone dans le scratch. On apprécie l’humour et le sourire de Voice à défaut de comprendre tous ses mots à ce débit, le sourire ironique de son visage contre les « teddy boys ».

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Suit un tempo Batucada rapide aux Beats demandant « No Back Up, Please No Go Away ». Suit un tempo plus Drum’N’Bass, sur le quel elle rappe “In Real Time…With Real Rhimes », "la chanson "Reel Time" où elle faisait un featuring sur l'album "Time To Rearrange" d'Aaron Jerome, mais on n'entendait qu'elle entre le basse groovy et la rythmique.

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Pour « Necksnap », extrait de son premier album « Gumbo» (pot-pourri noir à La Nouvelle-Orléans dont elle est originaire) sur une flûte Jazz Soul un peu folle bouillonne en effet dans un jus rythmique Jazzy Caraïbe. Elle y regrette de n'avoir pas commencé à rapper plus tôt mai s'assume latino et dans toutes ses influences.

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Suit l’une de ses chansons les plus violentes et revendicatrices, «Art Fantasy », aux « explicit lyrics » contre la représentation préjugée de la femme dans le Hip Hop et les Médias l’obligeant à toujours entendre les mêmes questions des journalistes sur une flûte cette fois groovyllerette contrastant avec le tranchant des paroles refusant d’être un objet sexuel, une «baby girl super sweet » assimilée à un canari sexy comme tant d’autres chanteuses avant elle ou les plus actuelles bimbos dévêtues sur des voitures de luxe du Gangstarap qui font le rap si bête, d’être soumise dans la vie comme à leurs désirs, femme au foyer à la vie et fantasme auditif au disque. On a pu apprécier dans ce set sa volonté, sa bonne humeur généreuse et communicative et sa faculté à surfer sur des tempos variés.

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Marc Mac reste seul avec le chanteur Ragga des Visionneers sur tempo Jungle Brazil riche de vibraphone et puissance rythmique de percussions Brésiliennes, mais avec le relief du funk, la soul de voix féminines sublimes dont il a le secret, de beaux arrangements de cordes pour entourer le tout et une basse disco : pour que les pieds dansent, l’âme soit ravie vers des ailleurs et l’esprit vogue dans les étoiles. Les Visioneers lui ont permis de s’ouvrir à des ambiances plus exotiques, moins hip hop que 4 Hero, comme le Son’ Cubain de «Runnin’Dub».

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Suite un titre de 4 Hero, « Inside Your Heart » en version moins Soul et sans cordes que celle de la Compilation Contretemps. Le MySpace de 4 Hero en offre 4 remixs différents, mais leur album « Remixed » a montré leur virtuosité dans cet art de remixer autrui et eux-mêmes!

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Après un début un peu Péplum, on retrouve le côté Blaxploitation mais accéléré de rythmes Jungle (un peu comme dans le remix de DaziKue) qui sont devenus leur marque de fabrique.

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« Don’t Watch » prévient le MC, le plus énervé de la bande à la voix ralentie sur le synthé, cool sur la basse, mais toujours avec son style ragga très affirmé.

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Sur l’écran VJ, une blonde glamour pleure de la violence, de l’inconstance des hommes.

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La musique se fait Space Funk, «I See A Light That Shines, Something Beautifull » prophétise une voix de prêcheur noir à la Soul pré-rap sous l’étoile de Martin Luther King pour de meilleurs jours et une compréhension entre les hommes sur des rythmes Jungle.

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Changement de rythmes vers une house vitaminée par des cuivres sur « Saturday », hymne des soirées funk locales dont j’ignore l’auteur ou les interprètes.

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Le chanteur se fait Maître de Cérémonie, dirige les mouvements de foule « Full Time, OK OK », sur une voix soul acidulée sur le gros Jungle Broken Beat, puis « Get Down» sur un thème des années 80s « short time », puis un thème Afro entrecoupé de Jungle, Ooh et synthés.

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Une chinoiserie me fait penser à celles de Kate Bush entre basse et beat. Les morceaux décomposés/ recomposés par la Jungle, les voix collectives leur prêtent vie et les flûtes leur jazz, les synthés leur électricité groove, et il faut certes être un grand architecte sonore pour jongler avec tous ces éléments disparates et éclectiques, en faire un tout à danser.

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Je m’informe sur «Saturday», on me dit que le vrai titre est « Roller Skate On Saturday », et qu’il est sur une compilation de 4 Hero «Mighty Riders ». En tous cas c’est une hymne efficace de la Funky Soul Nation des soirées locales. Après information de Tal Stef, en voici un peu plus long sur ce thème qui est passé par l'âge du Groove, du Hip Hop et du remix:

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Les "Ah AhAha" célestes des "Good Vibrations" sont des "Evil Vibrations" des Mighty Ryeders (que j'avais mal orthographié) qui me font penser à des Beach Boys Black Soul'N'Funky, Fender Space, au saxo Jazzy et basse et percus Brazil tremblotantes à la fin, mais sans "Saturday".

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La version Hip Hop par De La Soul : A Roller Skatin' Jam Named "Saturdays" reprend surtout la basse groovy en base de scratch avec des vocaux "Saturday" que je préfère dans le vocal féminin, avant un final plus sombre.

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En effet, je préfère l'énergie de la version remix plus récente de "Rebirth Rebirth" dans "Evil Vibration" remettant au goût du jour les Mighty Ryeders mais revitaminisés avec des impros moins smooths et des backings où l'on devine une fête funky derrière, ou le public live, sans "Saturday", mais avec plus de Groove et d'entrain dans les "Ahahaha" féminins sur la fin.

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Marc Mac finit seul avec de la House aux vocaux Soul dont il a toujours eu le don de bien s’entourer : Carol Crosby, Terry Callier ou Voice.

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Ouïfonk termine la soirée, DJ Toulousain fou de Jazz et Funk qui a rencontré George Clinton, mais aussi de rythmes Caraïbes de la Jamaïque au Brésil et aux musiques électroniques. Sur un tempo House viennent se greffer des vocaux Funk/Soul, un saxo sprano, puis des percussions Brazil nous font traverser un bras de mer. Sur l'écran VJ des party-girls enlèvent le haut, leurs peaux dorées par le soleil cochant habillées de nuages et chantent muettement. Une autre s'assied/s'allonge sur un lit de musique lounge. Au ciel un boeing Latécoère fait des loopings. Avec la musique de Ouïfonk et l'heure tardive, c'est une invitation au voyage vers des destinations rêvées, ou plus personnel dans les rêves vue l'heure tardive, l'un n'empêche pas l'autre d'ailleurs.

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Cette soirée montrait la vitalité de la scène Hip Hop quand elle accepte de ne pas tourner le dos à son passé Jazz, Funk, Soul…et de chercher d’autres sources dans des musiques écloses plus récemment pour faire bouger les dance-floors.

Jean Daniel BURKHARDT

lundi, juin 16 2008

FUTURE SOUND OF PARIS : Third Shot et ONRA au Café des Anges

Le mercredi 11 juin dernier, le festival Electrogroove Contretemps proposait de découvrir deux représentants du « Future Sound Of Paris » : le groupe electro Jazz « Third Shot» et le DJ ONRA, au Café Des Anges, ancien Club de Jazz où se produisit m’a-t-on dit Chet Baker, où je vis mes premières Jam-Sessions à « Jammez le mardi» et Ange le jour des Anges, puis haut-lieu de la Salsa autour du piano devenu vestiaire (il y pire comme mort pour un piano) en haut et du Funk Strasbourgeois au caveau où se donnèrent des soirées «acid-jazz», mon paradis musical des années 90s, hélas vendu il y a quelques à des commerciaux qui triplèrent le bar ne laissant à la danse qu’un couloir et n’amenèrent de positif que Miss Audrey, reine du mojito, la serveuse puis jetèrent l’éponge, et repris récemment avec plus de bonheur, mais l’accoustique et l’architecture du lieu pour la visibilité des artistes ont soufferts de tous ses travaux, quoique redevenu esthétiquement somptueux avec ces colonnes et le plancher en damier qui fit tant danser les salseras les plus talentueuses de la ville. Au moins on-t-ils exhumé les vestiges de deux anges de Botticelli devant le bar (toute la décoration en était couverte à la grande époque), et Grégory Ott a repris les Jam-Sessions, dorénavant un lundi sur deux. Mais rien ne sera plus jamais pareil avant la réouverture du caveau et même... ça fait quand même sentimentalement toujours plaisir d’y revenir.

Mais en guise de DJ apéritif, on pouvait entendre tout d’abord le DJ P-Jay dans une intéressante sélection colorée Funk, Soul, Disco passant également par le Jazz Rock Brazil de Return To Forever ou Sergio Mendès.

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Le groupe «Third Shot» tire son nom de sa formation, le premier élément étant la voix Soul et Jazz de la chanteuse Lisa Spada, élevée aux disques d’Aretha Franklin, Ray Charles, Sam Cooke ou Mavis Staples, le second le contrebassiste Gaël Maffre, forgé par l’écoute du Jazz de Count Basie, Ella Fitzgerald ou Stan Getz, ouvert aux effets électroniques et compositeur des thèmes pour créer une troisième dimension electro-jazz autour d’elle depuis 2003, avec le pianiste Christophe Mondot, le trompettiste Vincent Echard et les choristes Nelly Stanislas et Camille Richard, tous absents de cette formation réduite au trio acoustique avec le guitariste Laurent Avenard, originaire de Strasbourg mais depuis Parisien . Ils viennent de sortir un album, « The Way You Smile When You Leave ».

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Dans “Rapture”, la finesse du son de la contrebasse évoque la kora doublé des résonances d’un piano à pouces entourant à merveille la voix soul dramatique de Lisa Spada, un peu à la manière des délicieuses chanteuses acidulées de Massive Attack, cheveux plus courts que sur les photos et ses textes poétiques répétés en écho par un sampler.

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La seconde chanson est «Fairy Tale», choisie pour la compilation de Contretemps, mais dans une version plus samba avec guitare. La chanson est un conte de fées moderne à l’heure de la Télévision, des ordinateurs et du virtuel, où on peut imaginer le prince charmant arriver sous la forme d’un e-mail pour délivrer du dragon la princesse enfermée dans sa tour. L’intermède électro est remplacé par une improvisation de la voix de Lisa Spada sur la contrebasse de Gaël Maffre.

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Suit une chanson Soul gaie « Searching» avec un scat de Lisa Spada en « doodapdey » prolongé de vocalises en «oooh» poussées jusqu’au cri, puis suivies d’une danse sur les arpèges de la guitare et du retour du scat. De sa voix émane joie et soul sur ce groove soul acoustique, naturel, roots, ce qui n’empêche pas la guitare d’envoyer une note en sagaie de ses cordes vers le scat.

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Lisa Spada s’inquiète tout de même du fait que le son n’est « pas assez fort » ou le public trop bruyant. On monte le son sur la basse: « Step back», chante-t-elle avec soul sur la guitare Bossa et la basse groove descendante. Dans les aigus, Lisa Spada a parfois des accents de folie à la Björk, mais avec une assise soul Jazz. « Hé Hé Hé », un écho s’élève, et enfin le public tape des mains, participe.

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« On ne s’attendait pas à avoir autant de monde », a l’air de s’excuser Lisa Spada, avant d’entamer une reprise de « Good Bye Pork-pie Hat » de Charles Mingus, écrite à la mort de Lester Young en pensant à son chapeau de dame patronnesse anglais dont il avait coupé les rubans. Elle chante les paroles écrites par Joni Mitchell sur ce thème instrumental, pour son album « Mingus » en 1979. Lisa Spada rajoute sa soul à ce thème jazz sur la la basse obstibée à la mingus et la guitare hispanisante à la Paco De Lucia ou Al Di Meola, sans aucun effet électronique. Mais cette Lisa Spada est une vraie Soul Sister, capable de chanter du cool jazz au funk d’aretha Franklin et de le pousser jusqu’au cri, puis de revenir au calme ou de partir en scat « doumdoumdoum ».

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N’empêche que les bruits du public posent le problème du Jazz en club, qui pour moi a toujours fait partir du « fantasme», des ambiances enfumées mythiques, mais parfois ne permet pas d’entendre les artistes, quand la musique trop calme n’est pas de nature à arrêter les conversations, les verres entrechoqués et autre bruits extérieurs du public. Les plus ombrageux comme Chet Baker ou Thélonious Monk y ont remédié par l’inverse, jouant si doucement que le dernier consommateur soit dérangé par le manque de cet agréable bruit de fond. Alors le Jazz est-il condamné à n’être plus qu’une musique qu’on «écoute», dédiée aux assis et aux salles de concert où l’on entend pas une mouche voler comme la musique classique, ce qui le coupe des jeunes, de la danse, de l’énergie, du public jeune qui a envie d’autre chose et des combats de son temps, ne se défendant plus mais se calfeutrant dans sa cage dorée et ses velours pour un public choisi, trié, bien sous tout rapport? Ne serait-ce pas sa mort? Après s’être tant battu pour devenir respectable, écouté, justement, il l’est trop, sans passion ni polémique, cantonné au Jazz cool qui ne «dérange pas l’oreille» et les conversations en club, bruit de fond sentimental et romantique de la chanteuse-canari dans sa cage certes propice à la séduction nocturne mais dont ce n’est pas l’objet ni la mission.

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Alain Gerber a écrit dans une de ses « Chroniques de Jazz » pour supplier que le Jazz, quitte à mourir, meure du moins assassiné dans une rue sombre, où il est né et a longtemps vécu, lutté pour sa survie et pas de vieillesse dans l’ennui d’un lit confortable.

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N’empêche que la délicieuse Lisa Spada doit bien se faire entendre et que le charme indéniable de sa voix parfois fluette entre les chansons ne suffit pas pour stopper toute conversation extérieure. D’où peut-être l’aspect « entertainment » (amuseurs, divertissement) clownesque que concédèrent certains interprètes passés dont Louis Armstrong et son rire tonitruant, Dizzy Gillespie et ses pitreties qui ne sont pas ce que le Jazz a fait de plusdistingué mais firent plus en terme de publicité, d'image et de capital sympathie auprès du public qu’une ballade, ou permettait du moins qu’on écoute celle qui suit avec un sourire de bienveillance amusée et indulgente, voire même ému. Aujourd’hui, on peut espérer que le Jazz acoustique faible en décibels n’aura pas à céder au bruitisme électrifié, même en club, pour se faire entendre et trouver un public attentif, mais la question se pose de trouver de nouvelles conditions d’écoute, de nouveaux lieux pour lui, un nouveau public, et le vide culturel actuel ne semble pas s’en soucier. Des flics sonores iraient bien sûr contre tous les principes de liberté défendus par le Jazz. Il semble qu’à Paris ou ailleurs, le public vienne plus pour la musique et donc stoppe pour elles ses conversations, si l’on en croit les captations live en club à l’OPA du My Space du groupe, ce qui ne fut pas le cas ce soir-là Aux Anges. Le plus drôle ou presque rassurant est que les plus enthousiastes en applaudissements et cris bruyants entre deux chansons, qui eux font partie du plaisir du Jazz que n’a pas la musique classique ou tout à la fin du concert, étaient les mêmes qui continuaient leurs conversations. Peut-être écoutaient-ils d’une oreille distraite, ou appréciaient en parlant, ou assez sincèrement pour vouloir remercier de la sorte.

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Après quelques dernières vocalises en « ooooh », la chanson se termine par une clave électro. « On change complètement notre liste », explique Lisa Spada, dont la fragilité touchante, timide et délicieuse ne suffit peut-être pas non plus à forcer le public au silence que son chant mériterait. Suit un début de guitare cool sur des percussions à peine électroniques. «SE2». Les chansons, quoique douces, semblent estivales, avec des textes poétiques qu’on aimerait entendre dans un environnement sonore plus approprié, mais le Jazz est coincé entre un respect d’élite silencieuse et une passion délirante et bruyante, entre ballades et thèmes plus dansants, rythmiques, les deux aspects du Jazz, entre émotion sentimentale (standards, cool jazz, ballades) et ferveur (swing, be-bop, hard-bop, free-jazz), qui bien entendu se complètent lors d’une prestation, se succédant d’un thème à l’autre, ou dans le même.

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Lisa Spada remercie le public «d’avoir été si attentif » (faut le dire vite, elle est vraiment trop adorable) « et nombreux » (au moins ça a marché au niveau des entrées, et le bruit était aussi proportionnel au public). Dans cette dernière chanson «Sweet Miracle», on croit entendre des gongs discrets et autres gamelans électroniques annonçant le mix d’ONRA, de retour de son pays d’origine, le Viêt-Nam.

En seconde partie, ONRA, beatmaker Parisien de 26 ans ayant déjà sorti trois disques en un peu plus d’un an : «Tribute », en compagnie de Quetzal, album de smoking Hip Hop instrumental rêveur et Jazzy en hommage à la Soul, aussi coloré d’influences diverses et délicieuses que les plumes de l’oiseau mexicain du même nom (moitié ailée du serpent à plumes, Quetzalcoatl, fondateur de l’aztèque Tenoctitlan, actuelle Mexico), puis « The Big Payback, » plutôt Nu Soul/electro avant-gardiste, en collaboration par internet avec le pianiste américain Byron The Aquarius, et enfin, fin 2007, son premier album sous son nom, «Chinoiseries », dans un style « Asianploitation » utilisant des samples de disques ramenés de son premier séjour au Viêt-Nam, pays de ses origines.

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Il commence d’ailleurs son set par son côté Hip Hop Soul aux tempos latinos, comme "Gotta Have It", extrait de son album « Tribute » avec Quetzal au rythme original avec un piano décalé latin, des voix soul, un MC un peu Jamaïcain et des scratches, éléments disparates allant magnifiquement ensemble, fait à la fois rêver l’esprit, voyager la tête dans les étoiles, ravir l'âme de ses voix et danser les pieds : les buts pour moi de la musique, ou de celle qui m’intéresse. Je crois ensuite entendre après quelques ralentis une originale rythmique de bouteilles entrechoquées. Puis on entend «Second Chances» une superbe «Sound Sculpture» de Théo Parrish, plus electro avec la chanteuse Soul Monica Blaire dont la voix au phrasé sublime coule en écho comme du miel d'émotion dans nos oreilles. Suit un titre Hip Hop plus dur mais dansant sur un flûte roots 60ies Blaxploitation «Fuck The Police» de J Dilla alias Jay Dee et cris collectifs aussi festifs que révoltés, puis « Rock The Party » de Mc Lyte avec Missy Elliott sur un beat lent et funky.

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Nous passons dans le sas électronique de nappes électro suivant Flying Lotus dans une «Massage Situation», puis entrons au Viêt-Nam pour quelques «Chinoiseries» avec «The Anthem» : des percussions, des cordes, des cuivres et une chanteuse asiatiques balancés sur un rythme Hip Hop à deux temps, traitement très original. Un cordophone Viêt-Namien [(il existe au Viêt-Nam des plusieurs luths en forme de lune ou apparenté au «pipa » chinois et deux types de cithares au Viet-Nam : la cithare Dan Bau à 1 corde et la cithare Dan Trahn qui en compte 16) égrène ses cordes sur les lames d’un vibraphone, ou gamelan à lattes de bambou, puis la voix d’une cantatrice Viêt-Namienne, peut-être d’opéra entrecoupée de beats electro lourds qui la modernisent sur un tempo lent qui lui donne un côté soul.|http://www.youtube.com/watch?v=EGxy1IXTG68&feature=related|fr] Puis arrive une rythmique joyeuse et entraînante 60s style plage twist à la Beach Boys asiatiques, un peu dans le style du titre d’ONRA « My Girl By Siah» sur des nappes de synthé légères avec des fonds de voix Viêt-Namiennes noyées dans le fond. ONRA_Chinoiseries.jpg

Une basse mouvante disco fait du charme à une voix soul « Dreaming » ou « Darling » qui reste libre de sa soul sur le beat. Un beat élastique passe d’un pied sur l’autre sur deux temps avec des voix soul en écho’lectro du clavier. Puis un piano flotte dans les graines électroniques de voix sur une basse groove montante, sous les nappes lunaires d’un dub space.

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On retrouve la rythmique syncopée R’N’B Hip Hop mais aux clochettes asiatiques et aux résonances vocales africaines magnifiquement lointaines avec « The Healer » d’Erikah Baduh, qui semble lui aussi Viêt-Namien par une heureuse contamination. La réussite est de l’avoir fait entendre différemment à ceux qui connaissaient ce titre, dont je ne fais partie. Dans l'Espagne Arabo-Andalouse, à l'époque de Zyriab, le summum de l'art musical était de comprendre l'état d'esprit ou l'émotion du prince et de parvenir à lui en faire changer, et était récompensé par assez d'or pour vivre une vie de musique sans soucis matériels. Cette contamination du RNB par la musique Viêt-Namienne et vice versa peut rappeler, aujourd'hui, ce talent.

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Surprise, un autre rythme à quatre temps où je crois reconnaître le kayanm réunionais (percussion rectangulaire et plate faite d’un cadre en bois, de tiges de canne à sucre et de graines de safran) sous des vocaux electro-soul. Les ordinateurs chantent sur le beat.

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Et si le plus grand talent d’un DJ aujourd’hui était de nous faire découvrir des ailleurs musicaux inexplorés, de les mélanger dans ses samples avec ce que nous connaissons pour nous le faire entendre différemment, de les rendre dansants par ses beats dans ses mixs, au point de ne plus savoir si nous écoutons du Hip Hop Viêt-Namiennisé ou de la musique Viêt-Namienne Hip-Hopisée, de remettre des percussions tribales dans les musiques urbaines et de faire chanter les machines? Dans ce cas, ONRA est porteur d’espoirs pour la musique électronique et au-delà, parce qu’il arrive à y mettre des cultures méconnues et à la rendre de la sorte universelle et humaine.

La soirée se termina avec Steven J, des Steppah Huntah, qui nous fit découvrir un single «Samba» de la chanteuse Jazz Soul Brazil Marya Valetta, qu’il accompagne. Ce Future Sound Of Paris est aussi une lucarne ouverte sur le monde.

Jean Daniel BURKHARDT

vendredi, juin 6 2008

Avant Contretemps: RENCONTRES AVEC MOONSTARR (Ecrit pour "Drum-Bass.Net")

Moonstarr est un DJ Canadien. D'ailleurs sur le disque que j'avais trouvé à la Bibliothèque, on le voyait en hockeyeur sur glace avec la feuille d'érable, et le contraste entre cette première image qui m'est restée et son aspect urbain moins rembourré me fait toujours sourire intérieurement.

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On a déjà pu l'entendre à Strasbourg avec la chanteuse Hip Hop Soul Voice de La Nouvelle Orléans aux superbes harmonies vocales Soul sur tempo lent. Ils avaient été invités par DJ KM3 et TOON à l'Hippocampe (), une soirée "bas résilles" dont seules quelques amies anglo-saxonnes de KM3 avaientt respecté le "dress code", et l'éclairage de néons ultraviolets m'avait fait croire que toutes les blondes avaient de magnifiques chevelures d'un bleu curaçao lunaire allumées d'étoiles et de paillettes (comme Moon Starr, quoi!) et des dents jaunes fluos!

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Voice quant à elle avait été forcée par l'exiguité de la Péniche de ses produire sur l'escalier menant aux toilettes, avec les kakous qui y allaient et essayaient de lui prendre son micro des mains pour faire leur "Yo représente...moi".

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Cependant, une fois remonté sur le pont et les filles redevenues blondes sous un éclairage plus neutre, elle en rit de bon coeur d'un rire d'enfant à gorge déployée quand je la plaignis, et m'assura avoir connu bien pire dans sa courte carrière! J'ai ensuite parlé avec Moonstarr, lui livrant ma déception du fait que les musiques électroniques s'ouvrent si peu aux musiques du monde, au lieu de tenter l'improbable mix des vocaux esquimaux glaciaires hinuits et de la Salsa la plus brûlante. Il m'assura que certains essayaient, mais étaient trop méconnus. Sa page My space montre quelques-unes de ses propres tentatives en la matière: -"Broken Bossa Instru" alliant la guitare bègue Bossa à des vocaux à la "Crickets sing Ana Maria" de Marcos Valle ou Brazil 66 de Sergio Mendès au piano, Beats Broken et claviers. -"Clappy" rassembre des vocaux hip hop, un piano agilement samplé et des chants pygmées à la "Watermelon Man" d'Herbie Hancock période Headhunters coupe Jackson 5. De la la jungle d'Afrique à la jungle urbaine,en quelque sorte. -"Gureilla Hustlin'" est un titre avec Voice où, après un début "Broken' Hip Hop", la voix s'étire féline sur des percus batucada Brazil colorées d'un synthé puis d'une flûte criée à la Hermeto Paschoal.

En arrivant hier soir au Baobab entendre Soul Rabbi, DJ Funk allemand, ateliers d'artistes à architecture escamotable où je m'étais rendu déjà en décembre au prix d'une marche de deux heures, payée à l'arrivée d'intéressantes rencontres pour une soirée Techno Boum Boum, et même Miss Peggy, ange électronique d'une humanité rare. Cette fois, le lieu était réduit à une pièce et le sol orné de moquettes 70ies qui donnaient l'impression pendant les instrus Groovantes d'orgues et de cuivres Blue Note d'être en plein Swingin' London par leur Velvet Underground. Je ne m'attendais pas y retrouver Moonstarr, de passage entre deux dates dans la région la lune étant rousse et décoissante d'un clin d'oeil fauve, encore moins à ce qu'il se souvienne de moi. Nous avons discuté au-dehors, le son étant trop fort à l'intérieur, à prpos des rapports entre Jazz, Funk et musiques électroniques. Il me parla de la scène de Detroit et d'Underground Resistance, et de Mike Banks à propos desquels j'avais lu dans "Electrochoc" de Laurent Garnier au chapitre "Detroit" des pages assez émouvantes pour me rendre leurs noms mythiques sans jamais les avoir entendus: Garnier parlait avec émotion du musée "Motown" où furent enregistrés les chefs d'oeuvres de Marvin Gaye, Stevie Wonder ou des Jackson 5, avant de se perdre à Los Angeles, des cordons de police empêchant les noirs des cités d'en sortir, d'une fête à l'arrache dans une école primaire où il mixa pour des mamas noires jusqu'à la descente policière, et des quartiers chics auxquels un DJ anglais fit découvrir la musique de leur propre ghetto, et de "Night Of The Jaguar" de Jeff Mills inspiré de rythmiques aztèques dont le pillage par une firme commerciale provoqua l'inondation de ses boîtes mails par des fans ulcérés. Je n'ai pas entendu leset de Moonstarr s'il en a fait un, préférant me faire ramener rentrer en voiture plutôt qu'à pied.

Jean Daniel BURKHARDT

mercredi, avril 16 2008

STEPPAH HUNTAH INVITE MARYA VALETTA A LA GROTTE POUR LA SORTIE DE SON ALBUM

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Marya Valetta est une chanteuse Jazz/Soul Slovaque originaire de Bratislava qui vit à Strasbourg. Sur son lien « My Space » , on peut entendre sa voix sur des ambiances Groove/Jazz-Rock avec une touche de rythmes Brésiliens qui fait penser à «Return To Forever», groupe de Chick Coréa (claviers), Airto Moreira (percussions) et Flora Purim (chant) en 1972.

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Marya_Tokyo_House_LOvers.jpgMarya_Nutropic_2.jpg Depuis son arrivée à Strasbourg, elle a collaboré, dans un contexte « nu-jazz », au second album du groupe « Nu Tropic » et à la compilation «Tokyo House Lovers ». Sa rencontre avec le groupe Steppah Huntah (dans sa forme électro : la russe Olass T, qui fait des mouvements de Qi Gong traditionnels puis danse avant le concert aux claviers, le bassiste Steven J ici aux breaks laptop d’un Mac et effets, et Fabrice Lauer au saxophone soprano, flûte et effets sampler), dont les compos dépassent déjà Strasbourg en étant jouées par Gilles Peterson, lui a permis de se concentrer sur un projet d’album présenté en exclusivité pour la première fois sur scène à La Grotte le 11 avril dernier.

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Comme le « My Space », le concert commence par la superbe ballade « Jessica », succès Jazz/Soul Funky de Roy Porter de 1974 sur lequel je dansais au Café Des Anges sans savoir qu’il était déjà le batteur que j’écoutais dans la séance d’ « Ornithology » et ce bouleversant "Lover Man" de Charlie Parker à Los Angeles en 1947, avant que le DJ résident El Gilson ne me le fasse remarquer… Ici, beats, fender rhodes et flûte entourent la voix de Marya d’un son complet illuminé de violons, avant le solo de fender rhodes réverbéré d’échos puis celui de la flûte avec effets et un second chorus scat/groove de la chanteuse dans la forêt groove urbaine où crient de loin de leur canopée les oiseaux du Brésil.

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La seconde reprise est plus surprenante encore, car absente du My Space, «Speak Low » de Kurt Weill, la seule chanson latino enregistrée par Billie Holiday avec quelques percussions, reprise ici en New Brazil très rapide, carrément groove et festif, dépassant complètement le tragique de l’original (qui était dans le style final de Billie mais que la chanson ne justifiait pas forcément). Marya chante avec la classe d’une Shirley Bassey dans le générique de «Goldfinger» (James Bond avec Sean Connery), les beats brasil accompagnent le solo de fender rhodes, avant un solo de saxophone soprano Jazz-Rock entre Michael Brecker et Wayne Shorter sur les rythmes samba des claviers, une basse groove et des percus Brazil. Le scat, après la strophe « grande chanteuse» Jazz/Soul confirmée, est presque enfantin d’aisance et de folie, et la distance entre ces deux tendances montre la palette de Marya entre le sérieux de l’émotion lyrique et la folie de l’enfance retrouvée du scat.

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Fabrice Lauer présente le groupe et le répertoire, composé de reprises et de compositions de Marya et Steppah. Suit une batucada folle dépassant l’humainement possible des percussions, introduisant un « Milestones » de Miles Davis repris en «vocalese» (improvisation de paroles sur la mélodie d’un instrumental Jazz inauguré par King Pleasure sur « Parker’s Mood », puis Eddie Jefferson et Dave Lambert, John Hendricks & Annie Ross, et les Double Six en France) sur un texte de Mark Murphy, autre spécialiste du genre, puis en scat, avant un solo d’Olass T au piano sans effet aucun, ce qui est rare. Leur version dépasse complètement la structure des versions fugue/chase de la trompette de Miles courant après le saxophone de John Coltrane à la période Hard-Bop du premier quintette du trompettiste dans les années 50s.

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Suit «Little Sun Flower », de Léon Thomas, chanteur scat et vocalese dans l’aïgu qui illumina "The Creator Has A Master PLan" sur le disque "Karma" du saxophoniste Pharoah Sanders et dédicaça ce « petit tournesol » aux enfants d’Afrique, du Soleil et de la Lune, si j’en crois l’introduction parlée, après les percussions en clave cubaines programmées, et saxophone en écho. Puis le chant se développe sur une rythmique soudain Brazil sous des tempêtes de percussions à graines, s’envolant sur la base de la clave et mêlant ces deux continents musicaux essentiels rarement réunis. Un solo de claviers très smooth égrène les pétales comme le soleil ses heures sur ses fleurs : graines poussées en Afrique que le vent de l’histoire et le destin malheureux des peuples souffla pour qu’elles germent dans les Caraïbes à Cuba et au Brésil. Suit un solo de flûte oriental/afro ethnique sur la clave, puis soudain crié dans les aïgus à la Hermèto Paschoal, sorcier fou Brésilien barbu. Un scat cool étire la mélodie sur la batucada pour les pères, les mères et jusqu’à la mer de la «Little Sun Flower», se faisant New Brazil par ses danses vocales rapides à la manière inaugurée par les groupes «Brazil 66 » et « Brazil 77» du claviériste Brésilien Sergio Mendes dans le rapport pop et jazz-rock entre les voix et les rythmes, qu'on retrouve également chez Marcos Valle en 1968 dans sa version à couper le souffle de "Crickets Sing Ana Maria". Le clavier groovy, de samba part soudain à son tour en salsa, le saxo se mêlant à la transe comme une autre voix citant dans son solo deux mesures d’ «A Tisket-A Tasket » (premier succès adolescent d’Ella Fitzgerald chez Chick Webb dans les années 40s). Dans ce contexte, Marya Valetta se révèle une vraie petite libellule annonçant le printemps, nous envoyant ses bonnes vibrations en brassées de fleurs pour conjurer la pluie du dehors, avec la participation du public qui frappe des mains au rythme de la clave Cubaine.

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Mais Marya Valetta est aussi compositrice de ses propres chansons comme « Without Your Love », aux percussions plus électro dans leurs beats, sur une basse disco et un clavier adoucissant/liant l’ensemble avant son solo très rapide qui soudain part en salsa sur les beats. Puis Marya part dans un scat, trouvant des violences nordiques dans les aigues à la Björk.

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Suit une compo de Steppah Huntah dont Marya a écrit les paroles, introduite au saxophone sur des beats aquatiques au feeling playa Brazil 77 léger mais complexe où se ballade la voix de Marya me rappelle l’interprète inconnue d’un titre d’une compilation « Jazztrospection 2» que m’avait faite le DJ Funk Brazil local Tal Stef chantant «I’ll see later on for sure» à la manière exotique d’Anita O’ Day sur «An occasionnal Man» sur le vibraphone de Cal Tjader.La chanson semble parler en effet de marcher sur la plage en bord de mer. Le saxophone imite une cuica pendant son solo sur un rythme samba groove, invitant le public à de grands signes de sémaphores marins avec leurs bras de gauche à droite pendant le solo de piano un peu à la Antonio Carlos Jobim par son minimalisme mais poussant quand même au fond de chaque touche à la Keith Jarrett (une des influences d’Olass T) avant le final du soprano.

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Les origines slovaques de Marya Valetta sont le prétexte de «Slovaquian Beans» (haricots slovaques), mais là encore cuisinés à la sauce rythmique syncopée clave/batucada groovant sur des beats un peu plus industriels. Marya s’y fait petite fée slovaque nous entraîne à cheval sur les étincelles de son scat dans les forêts et les montagnes de Slovaquie, aux trousses d’un solo de saxophone soprano balkanique à la Julien Lourau dans le quartet de Bojan Z, puis tournoyant comme Alex, fourmi aux yeux verts dansant en ouragan des soirées funk « Cosession» et «Faces».

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Suit une autre composition de Mark Murphy, «Why And How», qu’on retrouvera sur le My Space, au début plus lourd et syncopé, avec des cuivres aux riffs funky en fond dont émergent un fender rhodes cristallin et la voix, puis un solo de saxophone cette fois plutôt Jazz classique soutenu par le clavier et des beats samba, auquel se mêle le scat.

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Marya a écrit les paroles de la composition suivante de Steppah Huntah, plus électro-Jazz, très soul et rythmée brazil, où sa voix vole joliment sur une mélodie à la Jamiroquai.

Pour le Bis, «On vous a quand même préparé quelque chose» dit Olass T : « Julia», un dernier titre electro Jazz entremêlé avec une voix soul acidulée du genre de celles qui illuminent les premiers albums de « Massive Attack ».

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Après cette prometteuse première, souhaitons bonne chance à Marya pour son album et bonne continuation à Steppah Huntah, et pour nous le plaisir de les revoir bientôt sur nos scènes…

Jean Daniel BURKHARDT

dimanche, mars 2 2008

1000 Names, Duo Electro-Hip Hop Bulgare à La Grotte

1000 Names est un duo de DJ bulgares Electro-Hip Hop composé de «Casino Basters », batteur de funk et de jazz à la base et de «99 Mistakes».

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Le set commence par des cuivres Swing annoncés par une voix de DJ radio américain des années 50s, bientôt saucissonnés par des beats. Puis court intermède vocal Calypso "Rhum With Coca-Cola" (Harry Bellafonte?). Des bouts de Funk, de Soul, de voix Wave ou Pop, même les thèmes sont triturés, passés à la moulinette des Beats Electro. Les samples se chevauchent en s'échangeant leurs ambiance par delà les époques et la géographie, et y retrouvent une unité supérieure qui leur est propre. Une voix Bluesy-Soul flirte avec une guitare qui se fait sytnthé pour plonger dans les profondeurs abyssales d' un Beat sub-aquatique dont émergent jusqu'à la surface de petites bulles groovies, où nage une voix entourée de violons flottants interrompus par des fragments intermittents. Même les comptines de Walt Disney (en Chinois?) y passent, ralenties de Beats hypnotiques et de planants sériels répétitifs à la Philippe Glass.

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La douceur pop d'un riff de clarinette est tirée en longueur sur fond de beats, ce qui était court est rallongé, le long se fait bégaiement, sample répétitif, des voix Soul assurant le liant, la cohésion, l'âme de l'ensemble. Même les standards américains des crooners les plus ringards sont relevés, remis au goût du jour par des claviers électroniques qui les font chevroter comme dans un stromboscope d'un prisme vocal sur les beats, tandis que des violons discos redessinnent d'autres mélodies sur d'autres rythmes en courant contraire. Le Funk, le Rock, le Hip Hop, rien n'échappe à ce traitement. L'ami de Charlotte, renarde blonde aux yeux bleus très purs et doux amie d'un chien polaire comme le sont les ours blancs, "Pile Poule", qui se targue d'avoir une "oreille absolue", évoque "Massive Attack" (qui reste pour moi, au moins pour les deux premiers albums, la référence du miracle d'une trip-hop marriant harmonieusement des voix soul à fondre et des impros jazz cool sur des rythmiques dub rêveuses sans aspérités arrivant à recréer une unité à partir d'éléments disparates).

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Un Blues électro lent, sur deux temps, avec des flûtes au vent ou voix pygmées comme celles de la version de "Watermelon Man" d'Herbie Hancock avec ses Headhunters sur l'album du même nom. Je pense qu'elle était presque plus révolutionnaire pour l'époque que la version d'US3 de "Cantaloupe Island". Coolio me répond que c'est un "Gangsta Paradise" piqué à Stevie Wonder et le saxe surfant au-dessus me dit que c'est de bonne guerre. Comme quoi il y a encore des musiciens électroniques qui allient culture musicale et talent rythmique, assez pour rendre musicales une paire de platineset un sampler, pour nous faire redécouvrir l'histoire des musiques noires et autres remis au goût des beats modernes de notre monde contemporain, comme Birdy Nam Nam ou 1000 Names.

Jean Daniel BURKHARDT

samedi, juillet 7 2007

LES PELOUSES ELECTRONIQUES: CONTRETEMPS SE MET AU VERT AU JARDIN DES DEUX RIVES

Le dimanche 17 juin, sous un temps nuageux, mais qui n'a fini par tourner à l'averse orageuse annoncée vers 16 h qu'après 20 heures, le Festival Contretemps se metttait au vert en investissant le Jardin Des Deux Rives de Strasbourg pour les "Pelouses électroniques" proposant gratuitement d'intéressants groupes et DJs locaux.

 

Tout d'abord Selekta Sens, DJ Reggae Dub que les amateurs de soirées Sound-Systems connaissent déjà, montra pour l'occasion par sa sélection de disques Jamaïcains que le reggae pouvait aussi "groover" sur fond de dub jungle, ce qui donna une autre vision de ces musiques qu'on connaît davantage plutôt pour leurs propriétés relaxantes ou propices à la rêverie.

On put ensuite découvrir deux DJ de Mulhouse, Shady Wide (Shad à l'origine, ainsi surnommé par ses amis pour les sons spatiaux qu'il qualifie de "Wide" dont il émaille ses mixes) et Vax'1, parfois croisés lors de soirées électroniques. Shady Wide commence en référence au "Swing" du Jazz des années 30s par une version remixée du célèbre "Rockin'In Rythm" de l'orchestre de Duke Ellington (air sur lequel le facétieux Duke avait pris l'habitude de présenter au public "leur pianiste", et profitant des éclats de rire pour rejoindre le piano déserté qui les avait provoqués, puisqu'il était pianiste et chef d'orchestre), mais lui appliquant un traitement moins ringard et plus intéressant que le "C'C'C'om'on ev'rybody" en boucle de "Twist Again" du remix pour boîtes de nuit d'"In The Mood" de Glenn Miller en prélude à un medley de vieux Rock'N'Rolls que son rythme Boogie Woogie et ses crescendos de cuivres empruntés à l'orchestre Count Basie, véritable créateur noir du "riff" appliqué aux unissons de la section de saxophones annonçaient, faisant oublier que le pauvre Glenn Miller n'arriva jamais à La Libération, son avion ayant disparu en mer, par un faux lapin " Jive Bunny", mais qui ne valait donc pas la vieille voix de DJ (au sens primitif d'animateur radio présentant des musiques enregistrées live dans les clubs) américain ou de film rétro appliquée ici par Shady Wide et plus raccord pour ma nostalgie de ces années, dont ce remix fut la seule trace tout au long du festival. Suivit un morceau Funk Soul intéressant par l'union des cordes de guitares rétro à la Shadows et d'un instrument à cordes africain. Dans le premier son "Wide" de Shaddy, dans les graves, une vache semble apprécier la musique en accompagnant d'un meuglement repris en boucle (faire groover une vache, faut le faire: c'est lourd une vache et normalement ça préfère voir passer les trains sans que rien ne puisse la tirer de l'inertie de sa torpeur ruminante!) un riff de James Brown qui se révèle un bon solo de saxophone ralenti de Macéo Parker ou autres "Funky People" (disques de James Brown et ses musiciens sans tubes et en petit comité où l'on peut davantage apprécier les solistes d'exception qu'ils étaient et James Brown à l'orgue Hammond dans d'excitants instrumentaux ou derrière des chansons interprétées par Lyn Collins. Le solo de Macéo Parker dans "You Can Have Watergate But Gimme Some Bucks And I'll Be Straight" : "Vous pouvez avoir le watergate, mais donnez-moi du fric et je me tiendrai à carreau", enregistré au lendemain du scandale du Watergate qui mit fin au mandat de Richard Nixon avait déjà été samplé anonymement par De La Soul pour "Ring Ring Ring" et les Stereo MCs pour leur apporter quelque chose dont leur musique manquait mais que tout le monde y adorait sans le reconnaître), avant un solo de Fender Rhodes. De là à la jungle urbaine chère à la Blaxploitation (films de série B mettant en scène des noirs comme le premier "Shaft", policier noir servi par une musique mythique d'Isaac Hayes, le "Black Moses", ou la future actrice du "Jackie Brown" de Quentin Tarantino) il n'y a qu'un pas, mais ici il nous mène aussi en Afrique ou dans les Caraïbes par l'adjonction de percussions, dont d'ailleurs le percussionniste Nilaja jouait déjà dans l'un des premiers groupes de hip hop avant l'âge, les poètes de rue des "Last Poets": Abiodun Oyewole, Omar Ben Hassan et Alafa Dudin, plus connu aujourd'hui sous le nom de Jalal Nurridin, tels que les découvrit à la Télévision locale puis dans leur quartier à ses risques et périls s'ils n'avaient pas été là le producteur de leur premier disque, le contrebassiste de free jazz Alan Silva, en ce temps ou les balbutiements du hip hop se faisaient dans des groupes live à la parole vivante et improvisée à partir de la réalité de ces quartiers.    

Vax'1 succède à Shaddy Wide aux platines avec une guitare à la John Mc Laughlin dans les disques Jazz Rock Funky Fusion de Miles Davis comme "Jack Johnson", improvisé avec Sonny Sharrock (guitariste électrique free et gros consommateur de médiators-bouts de plastique accèdant aux cordes pincés entre les doigts- car il les broyait, les brisait de ses attaques violentes contre les cordes, s'en enfonçant des poignées dans la bouche sur scène) pour la musique d'un film dédié à ce grand boxeur noir américain des années 20s ou "On The Corner" (disque plus indigeste annonçant la drum'n'bass mais dont l'idée était, entre deux solos de sitar de Collin Walcott, de faire groover la musique classique très contemporaine et sérielle de Karl-Heinz Stockhausen), mais ce doit être un instru Funk, je suis loin de connaître toute cette musique. Un voix funky exhorte sans succès le public allongé dans l'herbe à se mouvoir en dansant: "Get Up On Your Feet And Start To Môôôôôve", mais sur un Beat Rock 60ies à la "Louie Louie", probablement repris par le funk comme beaucoup de chansons de rockeurs blancs, quand l'original n'était pas noir et plus méconnu, repris par les blancs avec davantage de succès.

Shady Wide revient aux platines, enchaînant sur un bon Beat bien Groovy, avec des cuivres et une voix noire si authentique qu'on ne saurait dire si elle appartient à un héros du Funk ou de la Soul ou à un des innombrables Bluesmen itinérant qui les précédèrent dans des conditions difficiles de racisme et de ségrégation au début du siècle dernier, se faisant parfois casser leur guitare pour tout paiement par des fermiers blancs après avoir animé un bal pour leurs ouvriers agricoles, comme le raconte Big Bill Bronzy.

Vax'1 revient avec un vibraphone au rythme latin (le vibraphoniste blanc Cal Tjader s'intéressait beaucoup aux musiques afro-cubaines et engagea même le percussionniste cubain Mongo Santamaria aux congas, mais je suis sûr que le vibraphoniste noir Roy Ayers, souvent samplé et remixé anonymement, doit être également l'auteur de quelques perles "latin soul" du genre) fait danser une bonne section de cuivres datant de la période "jungle" (années 20/30s, où les trombones et cuivres à sourdine rappelaient les forêts d'une Afrique fantasmée à la jungle urbaine) de Duke Ellington comme dans "Black Beauty", à moins que ce ne soit les cuivres plus tardifs de Latin Jazz ou de la Salsa, harmonieusement marriés à des percussions batucada Brazil qu'ils n'ont pu historiquement ou géographiquement connaître ou rencontrer, d'où le miracle. Comme souvent, le plus intéressant dans les musiques électroniques et le mix, c'est cette possibilité de rencontres improbables ou impossibles pour des raisons temporelles, géographiques ou culturelles. Le tempo latin se fait "cosmic funk" (au sens du disque "Zodiacs" de Cannonball Adderley), où continuent de voleter des cuivres mambo, un vieux saxo et une trompette solistes, sous les acclamations de "Youououou" stellaires, où explose soudain le Big Bang de roulements de batterie ou de percus latines.

Shady Wide à nouveau aux platines avec un gimmick vocal "Feel Free!" introduisant un intro cosmic funk avant des cuivres swing et retour à la jungle urbaine avec des sirèèènes de police "wide" évoluant dans un Groove urbain aux claviers intéressants, samplés dans deux solos, accoustique puis électrique qui se succèdent en boucle comme une valse folle du passé avec le présent et vice versa. "We Are Bright Lights in Big Cities, Bright Lights in Big Cities We Are..." annonce une voix de preacher noir comme ceux qui galvanisaient les foules de Gospel et de Negro Spirituals dans les églises et celles qu'on entend présentant Art Blakey ou Cannonball Adderley dans des concerts au Birdland sur des disques Blue Note: la même énergie, la même émotion du sacré au profane, de l'église à la musique. Comme un rappel de l'histoire de ce terme, deux voix noires (un homme et une femme) bien cassées qui pourraient être aussi bien des vieux Bluesmen vieux comme le monde que des chanteurs Funk Soul finissent le set par des "Funky Funkyy" en duo: "Funky" signifiait, pour les racistes blancs du Sud, des Etats Unis, l'odeur supposée nauséabonde des noirs, mélange de sexe, de sueur et de musique blues ou jazz, et fut repris à leur compte par des musiciens de Hard Bop noir comme le pianiste Horace Silver (auteur d'un "Opus De Funk") et le batteur Art Blakey dans les années 50s pour un Jazz revenant au rythmes churchys du Gospel et du Negro Spirital dans les églises, avant de devenir le style musical "Funk" créé dans les années 60s par James Brown qui osait enfin dire "Say It Loud: I'm Black And I'm Proud!". Et là on mesure l'étendue du voyage couvrant toute cette histoire grâce à ces deux DJ.

Suivit un groupe de Hip Hop live et sans platines, "Last Minutes", également de Mulhouse, au leader noir charismatique MC Tah'Reek, aux textes sensibles évitant les écueils de la révolte gratuite pour des revendications légitimes ("J'veux finir ma vie au soleil"), avec une bonne chanteuse soul de charme, jazzy, scat ou classique parodique dans le morceau présentant tous les musiciens, un clavier 70ies dont le chanteur-rappeur qualifia le style de "Westcoast" (c'est vrai que j'avais déjà l'impression d'avoir entendu ces sons-là chez Stevie Wonder ou derrière Marvin Gaye, ou plus récemment en fond sonores de clips de Snoop Doggy Dog), sur une section rythmique bien réactive basse batterie (en particulier dans un duo avec le leader) à la "Smokin'Suckaz With Logic",un des rares groupes à avoir tenté le rap live sans aucune platine dans les années 90s, mais qui ont l'air bien oubliés aujourd'hui.

Puis Zero Klub, groupe electro jazz local à la Erik Truffaz qui m'était inconnu, mais réunissant des jazzmen locaux émériteset tout-terrain (Serge Haessler à la trompette à la Miles Davis et aux sons incroyables apparemment sans effets comme Truffaz dans les plages les plus rock et violentes de "The Walk Of The Giant Turtle" et Guilain Muller, membre fondateur du "Vibraphone Spécial Project", "VSP Orchestra" au vibraphone "ambient" et "space" montrant qu'un vibra peut aussi faire cet effet que des effets électroniques) avec deux DJs aux beats et interludes extraits de dialogues de films vraiment intéressants. Un MC américain de Woodstock (mais qui heureusement ne nous apporté ni la pluie ni la boue du célèbre festival lors du mythique "Summer Of Love") apporta la mélodicité savoureuse de son accent à celle de ses textes haranguant le public pouqu'il danse, mais seuls deux gamins étaient assez décomplexés pour le faire ou n'avaient pas encore cette peur adulte du ridicule qui précède mentalement les rhumatismes. Enfin, en interlude, le même joueur de Beat Box montra qu'il pouvait avec sa simple bouche amplifiée d'un micro étonner tout autant par ses effets sonores qu'un DJ comme s'il avait en lui des samples de voix et sons intérieurs innombrables.

 

Enfin, Shuya Okino de Tokyo Jazz Massive, DJ Japonais qui s'était produit la veille à "L'Open" d'Hautepierre dans le cadre du festival, en surprise, nous gratifia d'un set de rythmes Brésiliens et cubains mêlés sous des claviers 70ies où flottaient des voix soul. Une étudiante japonaise qui chantait de bossa nova m'avait dit un jour qu'au japon le jazz et la bossa sont beaucoup plus pratiqués dans les clubs qu'en France. Son set fut interrompu par l'orage d'une pluie battante dispersant les auditeurs et les organisateurs de cette belle après-midi qu'elle aurait pu interrompre bien plus tôt, à en croire la météo et les nuages.

Jean Daniel BURKHARDT

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