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Animateur de radio bénévole depuis 7 ans sur Radio Judaïca STRASBOURG de deux émissions de jazz et musiques traditionnelles où je présente les concerts en région, après des études de lettres menées jusqu'à un DEA, je n'ai cependant jamais trouvé d'emploi correspondant à ma culture tant littéraire que musicale et à mes capacités rédactionnelles pourtant polyvalentes car souvent considéré comme sur diplômé et sous expérimenté. Par ce blog, je désirerais échanger avec d'autres dans le même cas nos expériences personnelles de sorte à nous enrichir mutuellement d'idées auxquelles nous n'aurions pas pensé nous-mêmes.

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ChroniQ'Express

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mercredi, février 24 2016

DANIELE BRUSASCHETTO : RADIO STRIDENTIA

Après des débuts dans le métal death et le rock noise et bien des albums sous son nom, le guitariste et chanteur indépendant né à Milan Daniele Brusaschetto nous livre en ce début 2016 sur son bandcamp son dernier album Radio Stridentia (radio stridente).

"Revenge Is A Bliss" nous fait retrouver les bruitages électroniques (cloches, guitare à effets, machines) qui l’ont rendu célèbre dans le monde électro acoustique underground, mais utilisés comme rythmique d’une chanson plus mélodique et à la voix plus voilée et émouvante, puis en solo psyché, suivi de larsens jouant même le rôle des violons dans le final.

Son complice batteur du "Live At Satyricon" Bruno Dorella est invité à « ronger l’os » sur "Gnawed The Bone", plus rock tant dans la batterie que dans la guitare, tandis que la voix est plus psychédélique, lointaine, brumeuse, plus en retenue, à la Pink Floyd des débuts jusqu’au break métal efficace puis au solo psyché tordu suivi d’une déferlante électrique.

"Cosi Come La Pioggia" (Ainsi que la pluie) invite également à les rejoindre Francesco Lurgo à la guitare e bow et au synthétiseur pour une ambiance en effet plus sombre et pluvieuse, puis rythmée comme une danse sous cette pluie nocturne. Là aussi la voix de Daniele fait merveille sur cette jolie mélodie mélancolique, et du synthé ne reste que la montée du solo.

"Go Home Gods, You’re Drunk" (Rentrez chez vous, Dieux, vous êtes saouls) est un blasphème que n’aurait pas renié Omar Khayyam et que peut nous inspirer le monde actuel. Il prend ici la forme d’une ballade folk rock à la guitare acoustique et électrique sans effet qui montre le talent de Daniele sur cet instrument, souvent brouillé par les effets électroniques. La voix vient à mi-titre, plus sombre à la Léonard Cohen ou métal (les dieux ?), d’outre tombe, puis nue à la Pink Floyd juste avant le déchaînement de l’orage percussif sur les arcs électriques de la guitare. Ce titre a le même lyrisme sombre que les ballades de Métallica en moins lourd.

Daniele_Brusaschetto_Radio_Stridentia.jpg



"Seems So Long Ago Nancy" est justement une reprise d’une valse folk Léonard Cohen en 1969. La version de Brusaschetto est plus underground par ses bruitages, craquements et cloches, mais la mélodie et les accords de guitare au dessus du brouillage électro sont respectés et le souffle de l’émotion passe de même dans la voix, c’est même moins chiant que l’original.

"La Catena Della Soprawivenzia" (la chaîne de survie, ou de conservation) est à nouveau plus métal et rock par sa rythmique, mais la voix s’envole dans l’aigu à la Robert Wyatt dans Moon in June sur une jolie mélodie.

"Un Mundo Inventato" invite comme sur le dernier titre Marco Milanesio au synthétiseur. Ce monde inventé est plus expérimental, mille feuille de guitares et d’effets finalement balayé par un orage électro magnétique, mais même cet unique instrumental sait jouer des nuances et ne va pas trop loin dans le bruitisme, varie les intensités et les brouillages en sorcier sonore, jusqu’à stopper net au bord du ravin.

"Inciampare Sui Propri Piedi" (trébucher sur ses propres pieds) termine en mode rock alternatif cet excellent album en dansant sans chuter. Les guitares sont garage folk et la voix plus cassée mais émouvante.

Daniele Brusaschetto n’a jamais aussi bien chanté qu’ici et ses compositions ont rarement été aussi abouties. Il a trouvé le dosage adapté d’effets électroniques à la guitare pas trop présents servant d’accompagnement à des chansons efficaces interprétées avec cette variété d’émotions, ce qui rend sa musique plus universelle (pour ce que j’ai peu en écouter).

Cet album pourrait, ou mériterait de faire sortir Daniele Brusaschetto de la confidentialité du seul public underground. Mais il préfèrera toujours rester musicalement alternatif.

Jean Daniel BURKHARDT

lundi, octobre 5 2015

ANNA FARROW DAYS & MOODS, EN JANVIER DANS LES BACS!

La chanteuse Anna Farrow vit à Marseille et sortira prochainement Days & Moods, un album de chansons coécrites avec son pianiste Ben Rando, et a déjà été saluée comme "Une des belles surprises du Midem Festival, Anna Farrow a envoûté le public..." par Nice Matin!

Dès la première « Travelling Melody » cette chanteuse émouvante, le cœur et l’âme Soul au bord des lèvres, nous emmène sur un tempo de rumba latine et un piano mélancolique, flottant comme elle entre les rêves.

Plus groovy, « Happy Fool » révèle son côté « folle heureuse » et habitée à la Yael Naïm de la chanteuse sur un tempo plus impair avec trompette en et cuivres (/ Florent Briqué - trompette / Fabien Lovera - saxophone / Benjamin Lasbleis - trombone / Emilie Rambaud - trombone) en embuscade!

Dans sa reprise de « Feeling Good» Nina Simone aussi, elle donne de cette mélodie bien connue une version à la fois moins en force, plus fragile et moins tragique que l’originale.

Dans « Time Warp », après l’intro d’une voix de petite fille mutine, elle déploie bien vite ses ailes en profondeur avant le solo de piano. Comme Elis Regina, elle est capable de doser ses effets d’un filet de voix fragile à une voix plus profonde qui surprend.

Ses « Tomorrows » ont un bon tempo sur des paroles d’espoir en l’avenir et une bonne voix Soul rappelant un peu les chansons les plus Soul d’Elizabeth Elisabeth Kontomanou dans « Back To My Groove » ou « Brewing The Blues » et retrouve de beaux échanges Florent Briqué à la trompette et les autres cuivres en fond sonore.

Dans « Open Up », elle ouvre son coeur sur le piano à une voie vers le haut et l’émotion avant un autre bon solo, puis monte en effet encore plus haut et plus profondément à la fois dans l’émotion.

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« Hold On » tient bien la ligne vers plus de groove sur un bon tempo piano un peu stride sur de belles harmonies de cuivres entrant ensuite dans la danse sur l’orgue hammond dans une rumeur live qui tient le public en haleine aussi par les surprises de sa voix et de ses arrangements!

« Our Song » est plus intimiste, mais Anna Farrow excelle aussi dans l’émotion pour nous faire voguer à travers des nuages ! Tiens il y a quelque dans leur Song de « Your Song » d’Elton John.

Quand elle fait souffler le printemps « Spring Is Back » c’est seule sur la batterie de Cédrick Bec mais on y entend des nuances de Gospel.

« Migrant Birdy » s’envole en émotions plus Nu Soul modernes entre la batterie et la contrebasse de Sam Favreau un peu drum’n ’bass jusqu’au solo de piano oriental et à un final plus groovy.

« A Little Help » a un bon tempo Soul et des cuivres à l’unisson qui servent de tremplin à la belle voix d’Anna Favreau qui a dans son aisance quelque chose d’une Joe Cocker en féminin qui part en liberté vers les étoiles au réveil.

« Words » termine l’album dont elle a écrit les textes sur une note plus moderne, Anna Farrow passant du spoken Word rythmé au chant au refrain sur la batterie rappelant un peu Léon Parker,.

Bref, à l’aise dans tous ces contextes, sur tous ces tempos, Anna Farrow montre par la variété de ses compositions une palette d’émotions toujours justes qui en fait une grande chanteuse.

On en redemande mais attendons déjà la sortie de ce premier album début 2016 !

Jean Daniel BURKHARDT

Jean Daniel BURKHARDT

mercredi, septembre 23 2015

PASCAL CONTET UTOPIAN WIND ACCORDEON SOLO

Utopian Windhttp://www.musicme.com/... est un album solo de l'accordéoniste Pascal Contet sorti le 31 août.

Cet accordéon en effet Dances And Sings, danse et chante comme le dit le second titre, frappé/soufflé, à vide puis à plein, contemporain. Est-ce le son de son accordéon, le souffle dans les soufflets tel le vent ou lui sur les touches ? On croirait entendre un soufflet de forge de graves et d’aïgus, de drames, de mouvement et d’immobilité ! Ecoutons Dances & Sings

Will craque comme un bateau sur la mer, un arbre sous le vent, un animal à l’intérieur soupire et veut, souffle et respire, mais un tranchant de lame aiguisée habille ce souffle organique de l’accordéon de Contet!

Quand Contet joue ça Play, même contempo, il joue et s’amuse et nous plaît par les sons de l’accordéon allongés comme aucun autre, tordus, comme jamais entendus, inouïs.

Over The Mountains sont ce les montagnes des soufflets ? Soudain l’air remplit leurs poumons ! Pascal Contet est il dans ou hors de l’instrument ? C’est une ascension de la terre au ciel qui s’envole !

Pascal_Contet_Utopian_Wind.jpeg

And Will Sing Et chantera Qui ça ? de l’accordéon ou de sa forge ? ça joue c’est sûr mais c’est joué aussi, y a une bête là dedans qui respire et ronronne à ne pas réveiller de ses rêves jusqu’au silence !

Elle halète de grandes orgues et toque encore, la bête, à la porte de for Bernard C! Car c’est l’orgue intérieur qu’on a l’impression d’entendre pour la première fois soufflé sous les doigts de Pascal Contet. Puis peu à peu prend forme une mélodie bouleversante dans la lenteur des extrêmes du geste poussé jusqu’au bout qui gagne ensuite en force, prend le large.

Dans Like A Lonely Song, l’accordéon chante une chanson qui nous était inconnue, entre orgue de barbarie et soufflet interne. Solitaire mais habité déjà de tempêtes contemporaines !

Pascal Contet en showcase privé à l’ARCAL Lyrique 87 rue des Pyrénées 75020 PARIS sur invitation

Et je passerai cet album demain dans Jazzology à 14 h puis 21 h sur www.radiojudaicastrasbourg.fr/

Jean Daniel BURKHARDT