Baron Retif () (Benjamin Fain-Robert) & Conception Perez (Pierre Valero) est un duo batterie claviers produit par Musique Large qui a déjà remixé Brassens et fourni un intru à Rocé et sorti un album, « Navettes ». Étymologiquement « Donc on a un aristo indocile et une mégalopole hispanophone très répandue. » mais prétendent « Ce sont nos vrais noms ; pourquoi, faut demander à nos parents ». Tu parles. Shemale chimères, ces deux blasons transgenres sont plutôt la garantie d’un artisanat jusqu’au-boutiste. Baron et Concepcion (BR&CP ) fabriquent tout, du son jusqu’au support du son, en passant par leurs noms. »

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Ils étaient invités à Black Octopus Party au Mudd Cub Vendredi pour Contretemps. Il y eut d’abord un bon warm up introductif du résident Black Octopus DJ Ficus avec un super remix du « Let’s Get In On » de Marvin Gaye par Leonard Dstroy (lien vers l’émission radio podcast de Ficus)) et une pub pour un insecticide Africain entre autres perles vocales modifiées par l’électronique! Mais «Blanchiment » de Baron Retif n’est pas loin d’une instru de Marvin Gaye revisitée et Napoléon Maddox de la Soul dans « The Crave ».

Baron Retif batterie et Conception Perez claviers arrivent. Il y a trois claviers : deux petits dont un a molette et un grand et la batterie du Mudd. Dès le début on reconnaît les influences d’Herbie Hancock (qui après quelques réticences lors du passage à l’électrique de Miles Davis (« you want me to play with this toy ? ») fit découvrir au monde les claviers avec Miles puis ses Headhunters et inaugura la techno de son « Rock It ») dans les aigus du clavier, un petit clavier assurant les effets basses, le petit à molette les aigues et le grand la mélodie tandis que la batterie ralentit les claviers trafiqués et assure un tempo drum’n’bass.

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Le clavier joue plus électrique qu’électronique, prolongeant aujourd’hui à l’ère électronique 2.0 le principe de décalage d’un autre pionnier de ces claviers, Jo Zawinul (Weather Report) de « Jouer électriquement, sonner acoustiquement » !

Puis des sons spaces du clavier douchent de leurs rémanences sonores (avantage du clavier sur le piano) de fausses musiques de films de Science Fiction de Série B n’appartenant qu’à eux en historiettes musicales sans paroles ni images sur la batterie au son par moments intérieur comme celle de Joy Division par exemple dans « Comme la vague » ou « Gazoduc », mais ne reniant pas un usage non conventionnel de la cow bell ou son usage latin originel dans « ML Disco Club » sur une structure Break’N’Beat.

Sur certains titres, le clavier passe de l’organique liturgique aux envolées psychés, aux bruitages, à l’abstract Hip Hop spacy sur la cymbale kick et les caisses claires un peu plus sèches.

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Et ils ont même fini par nous faire rêver à des gazouillis nocturnes avec « Les Oiseaux » qui termine leur album avec Fulgeance (qui était aussi là avec Rekick pour finir la soirée) rajoutant des beats discrets. Magnifique!

Jean Daniel BURKHARDT