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Animateur de radio bénévole depuis 7 ans sur Radio Judaïca STRASBOURG de deux émissions de jazz et musiques traditionnelles où je présente les concerts en région, après des études de lettres menées jusqu'à un DEA, je n'ai cependant jamais trouvé d'emploi correspondant à ma culture tant littéraire que musicale et à mes capacités rédactionnelles pourtant polyvalentes car souvent considéré comme sur diplômé et sous expérimenté. Par ce blog, je désirerais échanger avec d'autres dans le même cas nos expériences personnelles de sorte à nous enrichir mutuellement d'idées auxquelles nous n'aurions pas pensé nous-mêmes.

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ARTS VISUELS

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mardi, avril 5 2016

EVA LINDER LE SOUFFLE DU ROUGE DU 4 AU 28 AVRIL A LA LIBRAIRIE KLEBER

Eva ( Linder expose depuis hier et jusqu’au 28 avril 2016 « Souffle Rouge », une série de nouvelles toiles à la Salle Blanche de la Librairie Kleber!

Hier elle présentait le vernissage, rappelant le mot de Matisse « On devrait couper la langue des peintres. » Pour éviter toute interprétation préconçue, tout message autre que formel je suppose ! Elle a cependant dit l’importance pour elle de la « Rencontre» et remercie entre autres « sa fée Morgane ». et on peut voir ici Eva Linder et Helga Finter LOUY, "la plus belle bibliothèque de sorcières que je connaisse à Strasbourg ,à savoir d artistes peintres ,écrivains,philosophes ,sombrement méconnues mais là précieusement vivantes ,trésors d Helga ! »

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L’exposition débute par « Mercure » dont la forme ovale me rappelle le sourire solaire d’un tableau de Dubuffet, mais avec des pieds de tabouret ou guéridon sur fond d’ivoire à tache rouge. A propos de sa peinture, Eva Linder écrit : «LA TOILE EST OUVERTE POUR CAUSE DE BLANCHEUR, déjà j'entends la musique des formes et couleurs à venir. »

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L’éponyme « Souffle Rouge » qui donne son nom à l’exposition a un pied immergé dans ce flot rouge, pilotis rongé par l’usure, l’érosion ou la mâchoire circulaire d’un animal.

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L’horizon est blanc comme un ciel africain et laisse affleurer, émerger une pierre polie ou une tortue.

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Eva Linder écrit sur la musicalité de son travail : « La notion de paysage sonore ou partitions colorées est indissociable de mon travail.»

C’est pourtant une « Nature Silencieuse » que propose la toile suivante au vert symbolisant pour elle son enfance : « Je vois une toile nouvelle chaque jour, je veux qu'elle soit l'oubli de toutes les autres jusqu ici et qu'elle soit pourtant comme son point culminant, en quelque sorte le sommet d'une montagne, de ses piémonts rouges et même jusqu'à cette vallée vert-obscur où l'enfant que j'étais allait a l'aventure de ses premiers pas ». Ce vert me paraît ici coussin moelleux, comme de la mousse sur fond rouge où reposer la tête pour rêver à cette enfance, se souvenir de ce vert obscur sur fond de rouges piémonts.

« Naturellement naissent des séries :"repères mobiles de l'imaginaire" ,"géographie d'échos" ...Autant de territoires de la mémoire orchestrés entre APPARITION - ABSENCE - BRUIT - SILENCE. »

Eva Linder a continué ses « Repères mobiles de l’imaginaire », en propose ici 4 petits.



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Celui du bas, est un carré rouge sur fond rouge, comme le « Carré Blanc sur Fond Blanc » de Mondrian, propose le Rouge absolu et pour lui-même, juste le rouge sur la matière organique de la toile dont on devine encore la trame tissée de près en s’approchant. Mais le rouge a une chaleur et une sensualité, un impact visuel et presque sonore, provoque une brûlure émotionnelle que le blanc monastique n’offre pas.

Si « Tout se joue dans les transparences et opacités de la matière.Tout se joue dans la patience des glacis. » On en a ici deux exemples entre ce Rouge et le Blanc qui suit.

Cet autre « Repère mobile de l’imagine » ci-dessous en haut propose un blanc ivoire (qui pour Eva Linder est «le souffle, l’espace ») mais cette fois pas uniforme, on y distingue une ligne de flottaison, la trace d’un horizon, une ligne de partage entre blanc et blanc cassé, jaune, beige, ivoire, le blanc n’est pas simple et n’est pas absence de couleur mais nuances. Une sorte d’œuf allongé, carré, dont on ne verrait que l’intérieur, par couches, strates.

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«Les tensions orageuses et éclats lumineux organisent des passages où toutes mes toiles dialoguent entre elles. »

Pour illustrer ce conflit, le blanc et le rouge, quand ils se rencontrent dans la toile d’Eva Linder ci dessus, se télescopent comme des contraires inconciliables : le blanc se solidifie en marbre sculptural, le rouge se place en fond vital au satin plus soyeux et devant cette confrontation, l’ombre d’une silhouette abstraite noire se profile comme pour proposer un autre contraste encore.

« Chacun de mes tableaux est à la fois sujet et objet, chaque peinture voudrait rendre visible le souffle profond de l'espace et du temps. » écrit Eva Linder.

Le tableau suivant a une rondeur de paillote, la douceur d’un panier tressé de blancs et verts, la nasse dans l’eau d’un chercheur de diamants ou d’un pêcheur qui aurait trouvé un rubis rouge orangé rutilant.

A côté, sur la bordure des taches rouges semblent des visages enfantins soufflent ce souffle rouge.

« Strasbourg » ci-dessous est une rive de fleuve rouge, la ville étant entourée d’eau. Quelque chose affleure, émerge comme une roche, la nage d’un ragondin et au dessus on devine la rive praticable et même des escaliers L’artiste ne donne aucune précision géographique, mais je pense aux rives face aux Pontonniers où l’Ill est accessible aux passants et promeneurs.

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Eva Linder « construit "d'immédiates périphéries" où le spectateur dans sa vision peut à son tour en construire le contenu symbolique qu'il souhaite.» Dans une nouvelle « Géographie d’Echo » je suis donc libre de voir un loup, renard ou lynx abstrait à l’oreille ronde sur le noir et blanc, son pelage tacheté à la Sisley ou Seurat par petites touches chromatiques minutieuses lui faisant la peau d’un léopard et au bas peut-être son sexe s’il avait forme humaine et au centre un mobile rouge où pendrait un rubis.

On retrouve aussi une autre série d’Eva Linder, les « Humanités », collage offrant une plongée dans l’ombre verte sur fond bordeaux vers le rouge et le tacheté, en équilibre sur une pierre bordeaux.

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Autre « Humanités » dont je me souviens au Centre Culturel Alsacien, portique composé d’église universelle minutieusement si l’on y regarde de près de peuples ou de runes hiéroglyphes tracées par des scribes magiques. Et devant sur le parvis la foule de minuscules en multitude s’embrasant de ferveurs orangées, révolutionnaires ?

Dans un « Sans Titre » je crois reconnaître la « Banane » dessinée par Warhol pour le premier album du Velvet Underground. Il avait la banane Andy, il souriait avant le Split. Puis comme dans une de ses répétitions parodiant la publicité la banane plonge dans le rouge altéré de blanc par la forme!

Eva Linder écrit «Mes compositions sont rigoureusement et vite tracées, sans repentir » Ainsi dans un autre « Sans Titre », l’acte a tracé une crènelure à forme de banane, griffé la toile d’un geste hyperbolique au dessus d’une porte rose où est assis un abstrait chenu portant un fez rouge.

Ainsi « Le geste lent et minutieux dévoile toutes les subtilités de tons, accords et dissonances des rythmes chromatiques.» « Equilibre » est une construction de blanc ivoire, os de diplodocus, lance de Masaï ou défense d’éléphant aux reflets bleutés érigeant sa verticalité, ici l’avant dernière de gauche à droite.



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« Altérité » termine cette exposition par une dernière variation sur le rouge, incandescence tempérée d’effets, de traînées l’atténuant, d’éclaircies sous la pluie rouge du pinceau faisant apparaître des reliefs dans cette uniformité.

Jean Daniel BURKHARDT

Photos des Oeuvres: Michel Fritz (DNA) et Nicolas Rosès

mardi, septembre 23 2014

EVA LINDER EXPOSE SES GEOGRAPHIE D’ECHOS AU CENTRE CULTUREL ALSACIEN

Née le 16 mars 1960 à Bourges, Eva Linder peint depuis l’âge de 10 ans, son père lui demandant des reproductions de grands tableaux classiques. Elle pratique en professionnelle depuis 1980. Ses professeurs memorables aux beaux d'art d'Angers furent Martine Chatel en peinture, Hubert Tonka (sémiologue, éditeur et ami de Gilles Clément).

Installée à Strasbourg depuis 1987, elle expose actuellement ses toiles « Géographie d’Echos » du 13 septembre au 11 octobre (du lundi au samedi de 15 à 18 h) au Centre Culturel Alsacien, 5 Boulevard de la Victoire, et en permanence à la galerie 23h14, 5 quai Charles Altorffer à Strasbourg, du mercredi au samedi de 14h à 19h.

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Ce qui intéresse l’artiste c’est de confronter la stabilité chaude, percussive, ancrée du rouge à la froideur apparente du vert. Après avoir expérimenté le bleu et le figuratif dans les années 90, elle est venue à cette abstraction rythmée par des formes, dit « entendre » la peinture lui inspirant l’envie d’écouter telle ou telle autre musique plus tard. Pendant qu’elle peint, elle n’écoute que le son de la peinture!

L’Exposition commence par « Où L’Irlande est avant tout une Couleur », celle verte des prés, traversée d’éclats, d’échos de danseurs ou de révoltes rouges sur un port pourpre.

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La seconde toile est une Huile sur Toile également de 2012, échos rouges à travers le vert d’une vitre de voiture, de bateau, d’essuie-glace, essuie-mousse ? « Sans Titre », reste le mouvement. Yvon Schmitt, auteur des textes du catalogue d’exposition a écrit sur ce tableau : « ...le printemps se passe même de fleurs. Allez y au moins pour ça »

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Suit un premier « Repère Mobile de l’Imaginaire » de 2013, accroché à un portique qui fait un 5. A l’origine une architecture éclatée - souvent présente dans les toiles - la moulure d’un porche sous un mur… L’imaginaire est le passage d’un vert clair, comme une éclaircie, dans un rouge sombre qui l’encadre. Yvon Schmitt a écrit « La note est chut, faut il le préciser ? »

Pas de mise sous verre précieuse de la toile dans cette exposition, mais des toiles « mobiles de l’imaginaire» accrochées à même les murs par des fils, libres de se balancer au gré de la « géographie d’échos » du public…

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Autre huile sur toile sans titre, de 30/30 en 2007, la suivante, plus petite, africaine, représente un autre paysage plus désertique, la géographie de dunes avec les échos de percussions au loin, et toujours ce vert bourgeonnant, comme souterrain, éclaboussant l’image rapide d’une jeep en mouvement de son crachin.

L’artiste voulait voir dans cette montagne La Montagne Magique de Thomas Mann, mais se souvient aussi que son père militaire « ce bon alsacien » parlait bien des langues et dialectes lointains, adorait l’Afrique et le Maghreb.

Le «Repère Mobile de l’Imaginaire » suivant est de 2007, et l’artiste est toujours étonnée qu’on croie cette toile récente. Au centre, elle a laissé la toile à nu, et c’est comme une autre texture, qu’on croirait au contraire un tissu rajouté, un collage jaune, ocre !

Yvon Schmitt y a vu, en vis-à-vis «Soudain quoi ? L’annonce au lac effaré que Münch aurait pu se noyer dans ce vert sombre d’algue.»

L’ «Oeil-Maison » de 2006 est rouge, on voit bien son orbite, l’artiste y est en sécurité face au rouge du monde extérieur, y voit et s’y réfugie. Il existe une série de six « Œil-Maison » visible à la galerie 23h14.

Sur la dernière huile sur toile on retrouve la botte la tête en bas d’ «Où l’Irlande est avant tout une couleur » face à un club de golf du rouge au vert, ou un pied de femme assise, chaussé d’une tong chinoise ?

Suivent les papiers huilés.

Dans le premier, j’ai vu comme un brassard ou masque Africain fait de bec d’oiseau, de plumes, de poils et de peaux, symbolisant la solitude humaine…

Puis la dernière « Géographie D’Echos », technique mixte papier huilé (2012-2013) J’ai cru y voir, sur fond rouge, une épine dorsale, elle, une flèche ou sagaie, inspirée d’Octavio Paz (un de ses « pères chéris « avec tous les auteurs de la "réalité magique") qui écrivait :

                                    La flèche de l’oeil
                                               juste
                                dans la cible de l’instant.

Eva_Linder_Geographie_D__Echos_2012_2013.jpg

L’oeuvre suivante de 2012 est une autre technique mixte sur papier huilé ; elle reste la plus différente des autres par ses coloris, plus beige, plus claire. On y devine les courbes de la silhouette harmonieuse d’un violoncelle et l’artiste pensait à la musique

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La toile suivante, technique la plus mixte, représente l’antre de l’artiste en ogresse, ourse ou sorcière démiurge au chaudron devant son brasero où fument un bout du brassard ou masque précédent, quelques épis d’ «Humanités » à venir. Il arrive à l’artiste d’utiliser des « chutes » de riens, d’anciennes toiles dans ses tableaux en auto collages qu’elle appelle « papiers huilés» ! On voit aussi, à côté de la fumée, un petit pan de mur rouge. Comme le Bergotte de Proust, Eva aime chez les peintres Hollandais le passage de l’ombre à la lumière.

Le suivant, comme quelques dessins isolés sur une table, montre que, quoique peintre, Eva Linder a voulu garder le rapport plus minutieux au dessin, presque minimaliste pour ces « Humanités ». Un papier où l’on croit voir de loin des hiéroglyphes, qui sont, quand on se rapproche, des individus tous différents formant une porte d’église d’Orient, et en bas une foule avec quelques traits orangés, épis de récolte ou sarments de révolte ?

On voit ici la minutie du détail du microcosme formant le macrocosme humain d’une foule dans ses différences!

Pour Eva Linder, l’Art est passage du microcosme au Macrocosme.

Suit un « Repère mobile de l’imaginaire » de 2013, fenêtre sombre à ouverture verte, à colonnes sombres avec sur une le côté une petite lame jaune

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La dernière toile porte le nom de « Prague », peut-être cet arc boutant où j’ai cru voir avant d’être informé une trompe éléphantesque est il celui du Pont Charles?

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En tous cas ne ratez pas cette exposition d’Eva Linder, vous y trouverez un véritable univers qui défie l’interprétation, les formes et les couleurs !

Son travail est aussi visible en permanence a la galerie 23h14, 5,quai Charles Altorffer,

Jean Daniel BURKHARDT

mardi, février 19 2013

JP SENN TIGRES DE PAPIERS AU CENTRE CULTUREL ALSACIEN

JP Senn présente "Tigres de Papiers" au Centre Cuilturel Alsacien. Exposition du 16 février au 27 mars 2013 du lundi au vendredi de 15h à 18h

Tigre de papier, présente des Fautographies réalisées quotidiennement de 1999 à 2002 pendant mes études en histoire de l’art mais choisies et présentées 10 années après leurs prises de vues.

Le concept de Fautographie est attribué à Man Ray, considération esthétique elle même proche de la photographie pauvre.

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Cette fois, par rapport à MURS, précédente expo de JP Senn a plus travaillé sur le noir et blanc, la lumière, le flou, qui rajoutent une abstraction, un doute sur le sujet. Je conseillerais d’ailleurs de ne consulter la notice explicative QU’APRES avoir regardé la photo pour garder cette incertitude, féconde pour l’imagination, ce rapport entre ce qu’on CROIT VOIR, pourrait imaginer et le REEL, la Réalité du sujet !

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(1) Bande annonce comme un film, comme une porte qui s’ouvre sur la lumière, quelque chose, image ou histoire ?

(12) Très beau mais qu’est-ce ? Un mannequin tournoyant dans l’obturateur ?

«Vue à travers l’orifice d’une planche d’un DJ en train de mixer pendant une rave party au Molodoï » Quand ? Quelle partie du DJ ? Peut-être centre du vinyle ? Quelle partie de lui ? Ses mains ? Le photographe était où ? Mais ces incertitudes son intéressantes !

(11) J’aime bien le Lustre de St Pierre Le Jeune, l’ampoule, la lumière au dessus. Mais même après information avec cet aspect rosace de ce lustre, mon esprit (peut-être mal réveillé d’hier, dormi 6 h) se demande « Qu’est-ce qu’un LUSTRE ? » et CE LUSTRE en particulier, lui prêtant un côté plus mystique et religieux, quelque chose qui LUSTRERAIT de Lumière divine ! Mais aussi devant l’image, le QU’EST-CE QUE C’EST qui se prolongerait après information !

(13) Magnifique ce ciel ennuagé avec soleil et derrière le soleil à Mundolsheim, et ces sapines aux aiguilles qu’on dirait des dendrites de flocons à venir de ce ciel ennuagé !

(6) Petite France la nuit : on ne reconnaît RIEN mais le jeu de lumières, d’ombres et d’eau est beau. Ce pourrait être Venise, Paris ou « Les Lumières De La Ville » de Chaplin, la nuit sur l’eau dans n’importe quelle ville entourée d’eau. Beauté de ce qu’on ne reconnaît pas, qui laisse à l’imaginaire son interprétation. Il y a un impressionnisme à la Turner dernière période impressionniste !

(17) Draps du lit! J’aurais di Désert et Dunes, mais l’empennage comme de flèches est trop régulier pour être fait par une tempête de sable et le vent, presque industriel par la symétrie surréaliste, géométrique!

(3) Les HLM au loin laisseraient penser à un paysage urbain, favela peut-être, la boîte de jus d’orange abandonnée à la bombe échouée lâchée par un grapheur en fuite après son tag ! Mais ce sont les « Débris de mer du nord à Bruges » ! Les plages du Nord s’urbaniseraient t elles par la pollution au point de ressembler aux ghettos des villes, aux cités, voire aux Favelas du Sud ?

Alerte écologique !

(14) Ce visage de déesse de pierre pourrait être une gargouille de notre cathédrale ou un ange, une reine de France, une danseuse d’Ang Kor ou une statue de Nefertiti à oreilles de vache dans le style Nubien au Temple d’Isis Philae près d’Assouan (là pour une fois j’y étais) !

Mais c’est à la Villa D’Este d’Ephèse. Au-delà de la musicalité, cette destination m’a fait rêver, je ne sais plus à partir de quel auteur : Lord Byron, Gabriel Matzneff ? Joli flou grenelé autour.

(9) Une rue de Venise en Italie : Belle perspective du canal. Le petit personnage donne une impression de miniature comme le petit chien des peintures du peintre Vénitien Canaletto. Par parti pris, sur le second mur, je REGARDE et RÊVE d’abord AVANT de lire la notice, pour laisser une chance à l’imagination d’une pensée vierge de tout présupposé !

(2) Gargouille certes, mais de St Pierre Le Jeune, pas de la Cathédrale. Là encore, le mystère vient du flou qui entoure le SUJET REEL (la gargouille), et l’esprit se concentre sur un point, comme un trou, où l’on aimerait mettre le doigt dans le ciel, faire pivoter la gargouille comme une marionnette turque de Karagöz du divin, ou voir par son œil la chambre obscure, l’obturation de l’appareil comme en voyeur !

A partir d’ici je ne regarde plus les notices avant, enfin j’essaie!

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(10) Paysage ? Blanc du ciel, Immeuble détruit ? Scierie ou mur de planches agglomérées.

Une canalisation cette fois attire, CANALISE l’œil, à moins que ce ne soit l’œil télescopique, périscopique d’une caméra de surveillance ? Et cette barre floutée ? Un Vinteuil moderne s’écroulerait devant ce « petit pan de mur » blanc, aggloméré, urbain, détruit comme celui de Proust devant « le petit pan de mur jaune » de La Vue De Delft de Vermeer!

Cela nous invite à regarder même les débris urbains de notre civilisation, à y trouver quelque beauté!

« Trace d’une maison démolie » Place St Pierre Le Jeune. Trace mais de quoi ? que reste-t-il après les démolitions urbaines de ce qui était la vie des gens, où ils vivaient ? Des souvenirs !

(4) « Pieces d’un Bureau » qui est une pièce, le bureau, qui est dans un immeuble de bureaux ? Mise en abyme urbaine comme dans La Vie Mode D’Emploi de Pérec que je n’ai pas lu !

Entre réalité des meubles et immeuble , la réalité floutée devient une micro/macrocosmologie de l’activité humaine.

Le même flou envahissait peut-être l’esprit, la folie de Vincent Van Gogh, je pense à la Chambre qu’il a peint !

(15) Fleurs ? Gargouilles ? Cette photo défie le test à l’aveugle, sorte de Blindseetest équivalent visuel du blindfoldtest musical que je m’impose.

« Flou de mise au point pendant un reportage sur la foule, Pont du Marché à Strasbourg! »

A peine plus éclairant ! Ou ce que je disais ! Mise au point floue d’une foule sur un Pont ! Tout bouge, change tout le temps selon l’Impermanence bouddhiste !

(18) Chabadabada sans son chabadabada , une fille toute seule sur une plage. Son Chabadabada peut-être la prend en photo ?

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Mais c’est pas « Un Homme Et Une Femme » de Lelouch et c’est pas Deauville mais Ostie ! Une plage sur la mer universelle. Avec une fille ça fait tout de suite plus chouette, et au moins elle est propre la plage, ça console de la Mer Du Nord !

(8) Petitesse de l’humain dans l’immensité monumentale des colonnes.

Ephese ? Egypte ? Rhodes ? Ostie ? Grèce ?

Le sol même est flou et semble se dérober.

« St Pierre De Rome » ! où la Place est une église et les colonnades des rues !

HABEMUS PAPAM !

(9) Cette main est-elle féminine, masculine ? Féminine si j’en crois la bague ! Quoique les Gothiques....Les Rois... Les Guitar Heroes.... Jimi Hendrix ! Elle semble avoir les mêmes phalanges excentrées de guitaristes manouches à l’occasion que les Dutronc (Jacques et Thomas). « Amie au Palais U »





(19) Photo éponyme de l’exposition : Beau grain de paysage sous un effet de neige ou pluie argentique, beau paysage, belle perspective « Vue des Vosges depuis le château de la Haut Koenigsbourg »

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(7) Vue d’un port ? d’une rue la nuit ? « Garde corps d’une passerelle, Petite France » Entre les deux si on veut ! Garder le corps du passant prend un autre sens en ces temps Sécuritaires !

(16) Là on dirait du Doisneau : ce passant qui marche Place St Pierre Le Jeune arraché au hasard, marche et ne fait que passer devant une porte, mais Doisneau demandait à des amis de poser, trichait!

(20) Pellicule Fin. Où est la Fin, le début ? éternel recommencement ! « Bande d’amorce d’une pellicule voilée » : tout cela pour des raisons techniques aurait pu ne pas être ou ne pas être, ces instants perdus, miracles quotidiens... Tigres de papier !





Ce qui est intéressant peut-être avec ces photos, c’est que si à la base on a pu dire que Nadar a tué le portait figuratif pictural, il a ici chez JP Senn une volonté ou un hasard aléatoire, une intuition de retrouver un mystère de la forme qui en appelle à l’imagination , à la rêverie, à l’imagin’ERRE qui pose la question du QU’EST-CE QUE C’EST ? devant l’abstraction de la forme, interroge, parfois même APRES INFORMATION du sujet : le rapport entre ce qu’on IMAGINE et ce que C’EST rend la réalité plus belle par ce questionnement, neuve pour l’oeil!

Comme des Tigres « cela fait peur, un peu », mais pas trop car « de papier », change notre vision de ce réel au point que l’information ne semble plus suffire à le décrire face à la rêverie ! Notre Point de Vue a changé et est plus beau après qu’avant!

Jean Daniel BURKHARDT