Comme un pont jeté d’une année à l’autre, entre DJs et Live, entre les genres Hip-Hop, Reggae, Soul et electro, ou les villes de Strasbourg, Lyon, Londres et Paris pour sa dernière soirée le 13 juin, le Festival Contretemps passait le relais, le Beat, devant un public béat.

Sir_Jarvis_Badass_Funkstarz.jpg

En « SOS Warm Up », la soirée commença par un set non attendu de Sir Jarvis des Badass Funkstarz, fondateur du label « Badass 45 », sur lequel il a sorti récemment «Stubborn Son Of Marvin » et « Freaky Grapevine », deux bootlegs de Marvin Gaye à la sauce drum’n’bass/ latin broken beat, et commence par«Truth & Rights Remix », le meilleur remix drum’n’bass / Reggae / Dub , de « What’s Going On » du même Marvin Gaye, homme pacifiste et Sage de la Soul Music qui, en plus de prêcher la paix, était un pionnier des questions écologiques par son « Mercy Mercy Me ».

Sir_Jarvis_Fania_Brothers.jpg

Suit, dans le même style, « Ring My Bell », unique succès groovy psychédélique d’Anita Ward en 1979 remixé façon dub par Sanny X.

Sir_Jarvis_Haguenau.jpg

La température monte avec un autre remix de basse funky sur du Hip Hop, et le cover (reprise) de « Killing » du «Killing in The Name Of » de Rage Against The Machine dans la version instru mis cuivrée et pêchue à s’y tromper dans l’intro des Apples.

Sir_Jarvis_trio.jpg

Un autre remix, cette fois du classique Jamaïcain « Funky Kingston » de Toots & The Maytalls, l’un des groupes Jamaïcains à avoir rendu le Reggae Funky et Soulfull, toujours en activité, repris par Bootsy Collins & The Roots en Hip Hop .

Sir_Jarvis_Better_Shake.jpg

Après un Beat Broken « Hears On Motre Time », Sir Jarvis termine son set avec SMOOVE, DJ qu’il avait fait venir à La Laiterie ( ), l’un des meilleurs beatmakers de funk.

Sir_Jarvis_Fania_record.jpg

Suit le groupe Live de la soirée, « The Dynamics », venus de Lyon, combo Soul Dub, composé d’un trio vocal Soul composé de la chanteuse Soul noire charismatique MOUNAM, de Mr Day et du MC Stevie Levi, assistés d’une rythmique dub composée de Flab Master Flab (dub fxs) et du producteur Bruno Howarts Patchworks aux claviers.

Mr Day et Stevie Levi portent des chapeaux et Mounam une superbe robe afro lamée noire commence «Love Is All I Need From You ». Le groupe allie la relaxation du Dub et la Soul des voix.

Dynamics_hats.jpg

Ils commencent par leur reprise la plus surprenante ou inattendue, « 7 Nations Army» du duo Rock les White Stripes et son riff irrésistible passé partout depuis.

[Les riffs de guitare de l’original sont remplacés par des riffs de basse, passés à la moulinette du dub avec le rebond de l’orgue lointain en écho du clavier. Le public tape des mains. Le thème est plus riche, moins lourd et plus écoutable en dub, bien harmonisé avec la soul des vocaux, avec les petits diodes sur le contretemps à double-tétente des vieux reggae dub de Gainsbourg et Lavilliers.|http://www.youtube.com/watch?v=YbkLpBv9rDs&feature=PlayList&p=B9AF8EE86DFCEDB1&index=0&playnext=1] Les Dynamics sont « deeply rooted in Rock & Soul », disent leur affiche. La chanteuse a une puissance vocale énoÔorme dans le final.

Dynamics_CD.jpg

Ils continuent en dédiant au « Ghetto de Chicago» « Move On Up » de Curtis Mayfield. Finalement le dub remplace bien les cuivres de l’original.

[Les voix sont modifiées par les machines sur la bonne ligne de basse de l’original et les petits coups rythmiques du reggae rajoutant un temps à leur ralenti.

La chanteuse prend un solo sur « You Gotta Keep On Pushing … So Let the People Get Free ». La Soul , musique d’espoir et de révolte, mais aussi d’amour. Mounam excelle dazns ce répertoire Peace & Soulfull et termine « On my knee, when sky ramble » de plus en plus rapide.|http://www.youtube.com/watch?v=l1ZqvrsP7kg ].

Dynamics_NB_soul.jpg

Et si le Dub était au Reggae Jamaïcain ce que la Disco est au Funk, sa version digitalisée, allongée pour le plaisir des danseurs ?

Dynamics_shadow.jpg

On peut se le demander à leur version de « Miss You » le morceau des Rolling Stones, dont la basse et la batterie annonçaient la disco (dixit le batteur Charlie Watts) sur l’album nommé « Some Girls » « parce qu’on se souvenait plus de leurs noms », dixit leur guitariste Keith Richards.

Rolling_Stones_Some_Girls_colours.jpg

Mais le virage des Rolling Stones vers le Funk (« Hot Stuff») et le Reggae (classique avec « Cherry Oh Baby », ou plus Rock et acide avec « Hey Negrita » avait déjà été l’album « Black & Blue » en 1976 avec l’arrivée de Ron Wood à la guitare en remplacement de Mick Taylor, après le refus de Ry Cooder qu’on ne peut entendre que dans « Sister Morphine » sur «Sticky Fingers » en 1971 .

Rolling_Stones_Black_and_Blue.jpg

Là le morceau est plus dub, mais les vocaux restent Soul comme un reggae que le producteur aux claviers Patchworks américain fait chanter le public. Le thème est re-harmonisé de Funk Disco en Reggae, avec toujours une rythmique plus fournie, un temps supplémentaire mais toujours une basse funky, plus libre même que chez les Stones., et nous éparne les égosillements déhachés sur les "Ooohoowhoohooo" de Mick Jagger.

Dynamics_affiche.jpg

La prêtresse Mounan nous prend à témoin sur l’intro de Patchworks : « Le Molodoï est-ce que vous voulez encore?! », saute et danse sur l’ampli dans une attitude Hard Rock. Ils reprennent « Whole Lotta Love » de Led Zeppelin en dub avec échos sur la basse, sur fond de claviers vintage reggae, mais avec une puissante présence vocale de la chanteuse en déesse Disco venue d’hyperespace. C'est original aussi d’entendre cette chanson par une femme.

Dynamics_Mounam_Hip_Hop.jpg

Autre reprise, celle de « Girls and Boys » de Prince & The Revolution en 1986 pour l’album « Parade » et le film « Under The Cherry Moon », qui cette fois rend une authenticité country ou gospel ou parfois africaine à cette chanson agaçante dans sa version vocoder (« vous êtes très belles my girls & boys »), chaque chanteur/se rajoutant sa voix à une belle harmonie vocale intense, reprise par le public dans le micro tendu sur la basse, puis par Mounam avec une intensité à la Janis Joplin. Une reprise meilleure que l’original.

Dynamics_Mounam_micro.jpg

Ils continuent, après une composition de Patchworks citant Bob Marley, par une reprise de « Music » de Madonna, moins electro et vocoder que l’original sur une bonne basse disco obsédante de « Ring My Bell » d’Anita Ward sur laquelle le MC Stevie Levi place son Ragga, puis repris par le public dirigé par Mounam en final, suivi d’un bis de plus en plus rapide et intense. Ce set aura prouvé que par de bons arrangements et de bons vocaux, le dub pouvait aussi reprendre très avantageusement les standards trop entendus du Reggae, du Rock, de la Soul, et jusqu’à l’électro.

Eli_Finberg_red.jpg

Eli Finberg (Art District (http://www.myspace.com/artdistrict67)) arrive sur scène pour chauffer la sale pour DJ Nelsonavec son accent Woodstockien mais toujours énergique : « Est-ce que vous êtes prêt ?! »

DJ_Nelson.jpg

Suit le set de DJ Nelson de Turntableast, vice-champion au DMC () Battle en 2008 , qui arrive à combiner sur ses platines musicalité et énergie et a joué avec la Fanfare En Pètard et souvent à La Grotte. Il reprend, avec des cuts, le sample de « Walk On The Wild Side » de Lou Reed samplé par les rappeurs de Tribe Called Quest dans « Can I Kick It ?» .

Art District et DJ Nelson se produiront à partir de 13 h au Festival INTERFERENCES à la Citadelle…

Jean Daniel BURKHARDT