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Animateur de radio bénévole depuis 7 ans sur Radio Judaïca STRASBOURG de deux émissions de jazz et musiques traditionnelles où je présente les concerts en région, après des études de lettres menées jusqu'à un DEA, je n'ai cependant jamais trouvé d'emploi correspondant à ma culture tant littéraire que musicale et à mes capacités rédactionnelles pourtant polyvalentes car souvent considéré comme sur diplômé et sous expérimenté. Par ce blog, je désirerais échanger avec d'autres dans le même cas nos expériences personnelles de sorte à nous enrichir mutuellement d'idées auxquelles nous n'aurions pas pensé nous-mêmes.

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Recherche - L'Aroye

jeudi, juin 16 2016

AFRICAINE 808 COSMIC WORLD au Shadok

Samedi 11 juin on pouvait entendre au Shadok Africaine 808, duo berlinois composé par Dirk Leyers, moitié de Closer Musik qui fit le grand écart entre Buenos Aires et Cologne début 2000, et DJ Nomad, Hans Reuschl de son vrai nom, disciple musical du légendaire DJ italien Beppe Loda. Leur musique se veut une rencontre entre la boîte à rythmes Roland TR-808 (prisée des fous de lignes rythmiques, du hip-hop à l’electro) et des sons piochés dans les musiques du mondes. Un voyage sans retour Lagos – New York ou la découverte d’un Cosmicumbia seront deux des surprises du live qu’ils concoctent pour Contre-Temps.

En warming et after on pouvait entendre le dj colmarien ARAMIS tout d’abord dripper dans des remixs trippants de BOs et musiques des années 70s extraits de « Drippin’ For a Tripp’ » de DJ Sotofett que je pris pour du Carlos Santana, mais remixé trip dub, tandis les V Jayes de «Super Dimanche » projetaient des danses de Marie Ziegman sur les murs, puis une femme bleue ornée de l’étoile de David et de la croix d’Ankh sur les murs, l’une plus dans les paysages, l’autre les personnages derrière la scène, dont un homme préhistorique d’un film de Jodorowski.

Arrivent Africaine 808, les deux DJs accompagnés d’un batteur en Live, Dodo, Africain ou Caribéen par son bonnet rasta. Les deux musiciens électroniques sont l’un au sampler, l’autre à l’ordi et aux effets et la batterie live donne ou change le rythme.

Le début me fait penser à Frédéric Galliano et ses African Divas déjà passé à Contretemps il y a des années pour un Dj Set avant la fin du projet. avec «Esa & Mervin Granger-Visum (Africaine 808 Remix) » La batterie est vraiment bien intégrée entre les samples et les effets, montant en breaks sur les effets dub.

Dans « Rythm Is All You Can Dance » , une voix Afro samplée est modifiée par les effets et rythmée par le batteur. Les trois se mélangent, se répètent, se suivent et se précèdent comme dans les solos de Jazz avec un jeu collectif entre samples, effets et batterie, sans frontière à l’écoute entre électronique et live dans cette Afro-Disco-Lectro bien homologuée avec la batterie Afro Beat à la Tony Allen (batteur de Fèla Kuti) S’il y a un petit côté Kononno N°1, c’est plus dansant et pas que des balafons et sanzas amplifiés d’effets, mais plus tribal et électro à la fois.

Africaine_8O8.jpg

Le passage entre batterie, sample et effet se fait imperceptiblement, et on assiste au jeu collectif des trois sans avoir le temps de se demander précisément qui fait quoi et comment, tant ça joue ensemble et collectif.

Les cultures aussi se jouent les unes des autres, les balafons rencontre leurs cousins les marimbas de plage sud américains dans « "Balla Balla" - Boiler Room Debuts »!

Ça me rappelle un autre grand moment de Contretemps ou électro et Live se mêlèrent avec L’Aroye en 2007.

Il y eut même des moments de flottements psychédéliques comme «Project01/That´s right (Africaine808 RMX) »

Quel que soit le style ou les instruments, seule compte la cohésion musicale du groupe. Le sample peut être arrêté/repris par la batterie ou le sampler en drum’n’bass comme un vrai instrument ou une note d’un pianiste électrique ou synthétiseur, modifié par les effets comme sur l’Ableton comme on le verra ce soir avec Ben Vedren à la Kulture. Les tempos world libèrent les phalènes du live à l’écho de la transe des balafons faisant chanter les chants pygmées.

L’électronique live permet aujourd’hui comme dans le dub, une modification improvisée en live de la musique et des sons comme les instrumentistes des années 70s (et de pousser leurs délires encore plus loin) d’une « Cosmicumbia » (https://soundcloud.com/africaine-808/africaine808-cosmicumbia-istr). Et quand comme ici elle joue avec le live, cela ouvre vraiment d’autres galaxies musicales où le passé serait présent et le présent le modifierait par son improvisation.

Qu’importe les djs, samplers, effets ou batterie live quand comme ici l’ensemble est dans l’instant cohérent et collectif.

A l’envoûtement hypnotique dématérialisant House/Electrode "Cobijas" peut succéder l’énergie de l’Afro Beat et de ses percussions.

Le secret ? c’est peut-être la fluidité musicale en amont et l’écoute en live, tandis que sur l’écran un Danseur préhistorique nu de La Montagne Sacrée de Jodorowsky danse avec son ombre.

De plus en plus, et peut-être depuis longtemps que je ne pense, les djs sont, en plus des garants de la culture musicale remise au goût du jour pour les dancefloors (Gilles Peterson qu’on pourra entendre vendredi à Roc En Stock en est un bon exemple), des Discothèques au double sens conservatoire et actif par la danse, de réels musiciens électroniques et c’en est encore ici un bon exemple.

Le Final Set d’Aramis fut plus Afro House et rêveur, chill out exotique mixant voix, rythmes et autres liquidités musicales. Attiré depuis longtemps et toujours aujourd’hui par les sonorités africaines dans la musique électronique, Aramis a entre autre accumulé les vinyles de cette veine. Il était donc tout trouvé pour ouvrir et clôturer ce concert.

Jean Daniel BURKHARDT

mercredi, juin 20 2007

SOUND (vocal) CLASH! BROKEN (scat) BEAT (conga) BOOGIE

Le "Broken Beat" est, dans les musiques électroniques, à la fois celle faisant le plus de place à des insertions funk ou Soul, réactualisées par des beats et syncopes futuristes, mais peut aussi intégrer des muisiciens(nes) en live, comme le prouva cette soirée du Samedi 2 juin à la Grotte, récemment redécorée (en fait "retournée en quinconce", l'espace "café" avec tables et chaises, prenant la place de l'espace scène côté bar et rue où l'on peut assister aux concerts debout, l'espace scène, séparé par un rideau, prenant sa place mais en quinconce, puisque les coulisses et la scène donnent dorénavant côté toilettes et non plus côté mur).

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Tout d'abord, avant la soirée, on aura pu entr'apercevoir entre les plis du rideau, un set de congas. Puis Steven J, à la fois bassiste de Jazz dans le groupe de Jazz Manouche d'Engé Helmstetter et DJ membre du duo "Steppah Huntah", déjà programmé par Gilles Peterson dans une de ses soirées, et dont on a pu découvrir sur le CD du festival le dernier Maxi au rythme disco"Walk That Way", ouvrit le bal avec une sélection funk soul, accompagné en effet d'un percussionniste aux congas, avec un très bel effet de ralentissement percussif à la fin d'un titre.

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Suivit "L'Aroye", n'hésitant pas glisser une perle soul entre deux tracks "broken, dans le set duquel s'immisca la jeune chanteuse funk soul "Moon", entendue l'an dernier avec ses "Funky Satellites" aux "Pelouses Electroniques" du Festival, répondant en écho à la chanteuse du disque. De son vrai nom Luna, elle semble avoir un Janus de deux visages en un: Si Luna, souriante et solaire, souvent ornée d'un chapeau rabattu sur l'oreille et dansant dans les soirées funk soul est une véritable invitation à la vie, sa part obscure (Dark Side, pour reprendre un titre de Pink Floyd) Moon est un personnage plus mystérieux et sombre, l'oeil barré en corsaire d'une mèche de cheveu rebelle et la main souvent ornée d'une mitaine ou d'un bas résille selon la saison et son humeur, le tout avec un sacré caractère. Mais Luna-Moon cohabitent en un ensemble charmant et intriguant à la fois.



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Enfin, pendant le set de Pablo Valentino, bien connu des danseurs(euses) funk du regretté "Café Des Anges" dans les années 2000s pour ses programmations Funk Soul, Latines et Broken, permit une dernière surprise live, la plus importante, parce que l'émotion en était partagée par sa principale intéressée. Une certaine Isabelle, qui avait toujours voulu chanter sans sauter le pas, monta sur scène, et garda le micro, partant direct en scat, nous gratifiant de ses "Green Notes". Cette expression américaine s'appliquerait, d'après le saxophoniste Néo Hard Bop Ricky Ford, à la première note encore "verte" qu'un débutant souffle dans un saxophone, ou à un vieil homme ayant gardé cette verdeur de l'enfance dans son art. Lors de ce concert à Pôle Sud, une spectatrice voulut lui faire un compliment en lui lançant un "like you", qu'il reporta avec un sourire vers son pianiste Kirk Lightsey, âgé de plus de 80s ans...

Jean Daniel BURKHARDT

P.S. La musique du duo Steppah Huntah et de Moon & Her Funky Satellites est consultable sur leurs pages "My Space" respectives. Des photos de cette soirée prises sur le vif (y compris de Moon et Isabelle sur scène) sont disponibles dans la galerie du site "Contretemps 04" par soirées, et Steven J et Pablo Valentino seront à nouveau à la Grotte samedi 23 juin pour une soirée "Plage" à laquelle un collier de fleurs sera offert aux 20 premiers arrivants.