Les Anrdromakers arrivent dans le bruit assourdissant d’un avion crissant au décollage dans l’ampli, mais ces hôtesses aux oreilles ornées de plumes (et d’une boucle d’oreille en soleil inca pour la chanteuse) et la grosse caisse claire d’un dreamcatcher, (attrapeur de rêves) au cas où calment le vol vers les nuages en apesanteur sagement, la voix de la chanteuse fait penser à une Kate Bush avec le côté déjanté de Björk, l’autre pond des œufs roses et y faitt germer le rythme de graines successives comme d’un bâton de pluie sur des claviers new wave mais sur le tambour, la chanteuse déclenche un orage, crève le ciel de soleil peu à peu à la fin.

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Le second titre est plus asiatique, les voies aériennes, comme les chinoiseries ambientes de Brian Eno dans « Music For Airports » et les voix sont plus classiques dans les aiguës sur des jouets synthés évolutifs à faire s’endormir et rêver les enfants sages. Mais dans la rythmique au fond des lasers sourd un drame.

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La troisième chanson fait plus pop aux rythmes préprogrammés, et la mélodie à la Blondie, les claviers plus Ping Pong sur des prolongés d’orgue baroque et de fausses palmas flamencas rythmiques de la chanteuse.

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La suivante dit la chanteuse « pour son chien », « Song For My Dog », mais elle miaule joliment, tandis que l’autre souffle dans un mélodica rose.

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Puis la chanteuse frappe la casse claire, peut-être pour faire bondir son chien ou évoquer ses joyeuses galipettes, jusqu’au final.

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Dans un autre titre chinoisant, le miaulement est modulé par la distance du micro. La chanteuse joue de la batterie électronique qui se prolonge en sample bio apocalyptique sur les percussions.

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Suit un « Blind test » où l’on reconnaît aisément au glockenspiel dès l’intro« La Mer » de Charles Trénet, mais dans la version la plus moderne, actuelle, XXIème, électro, sous-marine, bathyscaphe, nautilesque comme à travers les glaciers à l’âge du réchauffement climatique, à la Emilie Simon.

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« Spider On The Wall » se profile et tisse lentement sa toile délicate sur des cloches et glockenspiels, mais là encore se trame quelque chose à l’arrière des claviers dans la toile qui se résout en samples ruisselants et scintillants, qui explose quand toutes deux en viennent aux percussions.

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Leur plus belle chanson pop est peut-être « Father Denis » remix de « La Mort De Darius » (mais qui semble avoir, même sur le web, supplanté l’original) pour le martèlement mélancolique des claviers tristes et progressifs, ascensionnels et spatiaux, tremblotants, doublé de la carcasse d’un vaisseau turbulencé à pleine vitesse par des orages magnétiques auquel s’ajoutent les percussions tribales et clapotements d’autres mondes bouillonnants et une mélodie belle à pleurer dans le break et un chant fragile et touchant et ceci dès son écoute rapide sur soundcloud, mais cette version électro est moins forte car plus électronique.

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Pour finir, elles jouent « Supid Sun » mais leur propre remix électro qui vient de sortir en Maxi (http://www.youtube.com/watch?v=ngeawiNl_Mo ). En effet elle est plus violente et moins mutine que la première, les synthés crissent et elles hurlent, s’égosillent comme pour sortir le son des touches. Version moins pop, plus glauque et électro, mais beaucoup plus gaie, féminine et vivante que les synthés de Martin Rev l’an dernier. Bien savoir composer des chansons pop ET les remixer elles-mêmes, elles n’ont donc besoin de personne ces Amazones énergiques!

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Ce qu’il y a d’intéressant chez les Andromakers, c’est peut-être ce mélange de naturel tribal modernisé et d’électronique futuriste instantanée, comme pour nous dire qu’ il y aurait une vie après le tout industriel possible encore, des plumes à penser jusqu’aux ailes, d’autres tribus urbaines cosmopolites et mutantes à inventer.

Jean Daniel BURKHARDT PHOTOS: DJEB TOUCHARTS