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Animateur de radio bénévole depuis 7 ans sur Radio Judaïca STRASBOURG de deux émissions de jazz et musiques traditionnelles où je présente les concerts en région, après des études de lettres menées jusqu'à un DEA, je n'ai cependant jamais trouvé d'emploi correspondant à ma culture tant littéraire que musicale et à mes capacités rédactionnelles pourtant polyvalentes car souvent considéré comme sur diplômé et sous expérimenté. Par ce blog, je désirerais échanger avec d'autres dans le même cas nos expériences personnelles de sorte à nous enrichir mutuellement d'idées auxquelles nous n'aurions pas pensé nous-mêmes.

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Chanson Française

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lundi, juillet 21 2014

SERGE G REVOLUTION REJOUE ET SE JOUE DU REPERTOIRE DE SERGE GAINBOURG EN CONCERT AU CAMIONNEUR

Serge G Revolution est un nouveau groupe local qui reprend à son actif le répertoire de Serge Gainsbourg et Gainsbarre avec des arrangements très renouvelés et modernisés : Nicolas (chant et clavier) a croisé Gainsbarre à la fnac et il lui a dédicacé une chanson écrite sur lui, sa fille Géraldine est aux chœurs, Dominique à la guitare, Jean Claude qui porte des lunettes à la Gainsbarre à la batterie et Laurent, le dernier arrivé à la basse et bien des répétitions pour roder le répertoire!

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Hier 18 juillet Au Camionneur ils donnaient leur troisième concert après La Fête de La Musique devant un public conquis et enthousiaste occupant tout le café, attablé, assis au bar et debout à l’arrière!

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« Sorry Angel » est plus axée sur la guitare mais avec des accords différents sur la montée des claviers, le chanteur qui les joue a un flot plus rapide que Gainsbarre, du coup c’est plus rock et gai, avec plus de variations mais le solo de guitare est semblable. Déjà c’est différent, autre chose, en gardant certains éléments, pas du copié collé.

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« One Night » commence avec « la beauté rythmique de l’anglais" (Gainsbourg à sa période Funk) comme le reprit Nick Harvey & Anita Lane « B initials » « la plus belle chanson d’amour » commandée par Gainsbourg par Bardot écrite en une nuit sans les cuivres de la Symphonie N° 9 Du Nouveau Monde de Dvorak, mais avec un côté Rock français (ne devant plus rien au Rock Anglais) que Gainsbourg ne trouva qu’avec « En Mélody » et prend un côté Rock plus actuel.

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De la même période et avec la même Bardot , « Bonnie & Clyde » , plus sur la guitare et le clavier mais la basse comme souvent est reste le plus petit dénominateur commun avec l’original, plus proche de la version du Casino De Paeis et Géraldine, la fille du chanteur ne chante pas de la manière ensommeillée et valiumisée de Bardot. Malgrè l’absence à la batterie des TAC TAC TAC dramatiques des mitraillettes à la batterie, le final est plus violent par le solo d’orgue au son 60ies solo.

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Justement voilà la «Ballade de Melody Nelson » (https://www.youtube.com/watch?v=PW0-K8ic_sE&list=PL1WIrtyhX47tuXY38Bb4eZRqcUIff1RyY&index=3) mais très différente avec les claviers à la place des violons ((http://www.youtube.com/watch?v=xZDDDFNHApI), puis on retrouve la basse et Géraldine cette fois dans le rôle de Birkin cette fois mais avec une montée finale dramatique des chœurs dont la Mélody NelSON SONne SONnent plus Rock et rend la chanson plus forte dramatiquement que celle d’un seul tenant de serge, comme un accéléré du drame annoncé qui n’advient qu’à la fin de l’album chez Gainsbourg.

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NON ! ils ont même osé passer le Jazz du « Requiem Pour Un Twisteur » (pour Charlie Parker ? Ou un ami? Quoiqu’il faisait pas de twist mais avec le cynisme Gainsbourien ça pourrait être une vacherie) à la moulinette Blues Rock Wah Wah ne gardant du twist que la basse et empruntant le rythme de la batterie à chez Dutronc (l’un des seuls amis de Gainsbourg qui les comptait « sur la main gauche de Django Reinhardt ») dans les Choubidou Choubidou wah de Crac Boum Hue , ou à « Quand tu t’y mets » de Gainsbourg, même période avec une belle progression rythmique qui sera reprise par un groupe punk!

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Finalement les arrangements modernisent les chansons façon Funk période « Love On the Beat» ou Rock «L’homme à la Tête De Chou», mais la reprise du titre éponyme est vocalement plus proche de la version posthume d’Alain Bashung mais le vocal plus tranchant dans le vif (Gainsbourg dans sa froideur habitant à peine ses textes, Bashung en faisant une longue et lente plainte sourde, là ce n’est ni froid ni plaintif) du « Moitié Légume/Moitié Mec » zappant les premiers mots mais la guitare est différente et l’orgue liturgique accentue le tragique de la situation dans ses prolongements et le batteur joue des percussions.

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Du même « Homme à la tête de chou », ils ont même osé reprendre le lent récitatif suggestif érotique de « Variations sur Marylou», dernier chef d’œuvre textuel de Gainsbourg avant Gazinsbarre, qui cette fois surpasse musicalement l’original grâce à la progression des vocalises de Géraldine avec quelque chose de Charlotte Gainsbourg, absente de la version de Gainsbourg, ajoutant un changement rythmique, puis le gimmick passe de la guitare au clavier. Ils trouvent ainsi un autre phrasé rythmé par la vocaliste, et ce chef d’œuvre à la musique originellement plutôt immobile et en retrait musicalement prend ici une force dramatique supplémentaire par les intervalles ménagés pour les solos de guitare incarnant ses idoles Glam Rock ("Bowie, T Rex Elvis les Rolling Stones : elle en est folle"), les espaces absents de Gainsbourg.

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Par ellipse, on arrive immédiatement au dénouement du drame du concept album BD a avec « Meurtre à l’extincteur » plus rock avec le batteur dès le début enchaîné avec « Marylou sous la neige » (http://www.youtube.com/watch?v=iOnrQXCHgG8) idéalisant la victime qui trouve une saveur folk avec à nouveau des vocaux bravant « tous droits de reproduction interdits », heureusement y a prescription!

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Flashback vers la période heureuse (peut-être la seule de la vie de Gainsbourg) avec Birkin avec « 69 Année Érotique » à deux voix, plus Rock et torturée, moins maritime, moins vacances, moins calme plat sur mer d’huile, soleil au zénith exactement, sea, sex, & sun et Club Med mais toujours un élément, la basse, rappelant le gouvernail, le mât, gardant la barre de l’original!

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Géraldine m’a quand même verser une larme sur «Dieu Fumeur De Havane » chanté à l'origine avec Catherine Deneuve pour le film «Je Vous Aime » de Claude Berri.

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«Qui est In Qui est OUT|http://www.youtube.com/watch?v=sieGXAP2dCg] » est aussi « bien dépoussiérée » mais avec un orgue 60ies et des chœurs et inversion des rôles, c’est ELLE qui chante les strophes critiques des modes et LUI les refrains.

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ENTRACTE

Après un entracte bien mérité avec Sade en fond sonore, le claviériste termine la version d’Abbey Lincoln de « Blue Monk».

SECOND SET

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On remonte sur scène et encore plus loin dans le temps, ils modernisent « Le Poinçonneur des Lilas », premier succès de Gainsbourg plus Rock par la batterie et citant James Bond autre poinçonneur de balles 007. Ce Poinçonneur là poinçonnerait bien le monde façon puzzle Desperado si on lui filait un flingue! Ou James Bond le tirerait-il du métro à bord d’une de ses voitures gadgets face à un métro en sens inverse et slalomant sur les rails entre les lignes?

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Grand écart (quoique certains dorment peut-être dans le métro ?) des débuts à la fin avec « Aux enfants de la chance » (http://www.youtube.com/watch?v=OQ4dYceF3fA), "dédié à personne mais que veulent se la prendre se la prennent!" là aussi plus intéressant que l’original dans la guitare, Géraldine en Charlotte au refrain et serge en « Zéro héros », plus sombre et apocalyptique rythmiquement !

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Gainsbourg inventa même la batterie breakbeat dans « Requiem Pour Un Con » pour le film « Le Pacha » avec Gabin et ce fut d’ailleurs le dernier remix ricanant de Gainsbarre (que j’ai acheté le jour même à Thionville avec l’ami qui me l’avait fait découvrir) sur une bonne basse Funky entre « Aux Armes » d’ Et Cætera (http://www.youtube.com/watch?v=mLq7EcvRaf0 ) et les « Lé lé lé lé lé lé lé lé » pygmées de « Là bas c’est naturel », de la jungle d’Afrique à la jungle des villes! Leur breakbeat cependant plus rapide que l’original dans leur version, la guitare reprenant le Breakbeat et la basse en dub donnant un côté plus ramassé, moins minimaliste que l’original.

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Gainsbourg était aussi un grand fan de Jazz qui traduisit « Rascal You » popularisé par Louis Armstrong (la dédicaçant même à un flic raciste non conciliant qui l’avait retardé à la radio dans les années 20s! Cela donna « Vieille Canaille » avec Eddy Mitchell (le plus grand crooner rocker français). Mais là encore on la retrouve ailleurs par ces vieilles canailles, en plein Bayou sur les cordes avec des voix traînantes plus acadiennes!

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Et la Jamaïque, le Reggae, me direz-vous ? Voilà « Harley Davidson » écrit pour Bardot qu’il avait fait passer du Rock au Reggae Rubadub style entre Depardieu et Johnny en plus! Comme si Bardot avait suivi Gainsbarre en Jamaïque!

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A propos de racistes, on apprendra que "La Nostalgie Camarade" fut écrite en souvenir du concert de Strasbourg annulé pour cause de paras et d'alerte à la bombe protestant contre le détournement de La Marseillaise en Reggae dont Gainsbourg acquerra le manuscrit, et put prouver que Rouget De L'Isle lui même avait écrit après le premier refrain "Aux Armes Et Caetera..."! Mais certains 25% le prirent comme hymne de ralliement au "F Haine VAINCRA"!

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Géraldine assure toute seule et très joliment sur « Les Dessous Chics » différemment de Birkin (la seule pour laquelle Gainsbarre accepta de dévoiler sa part de fragilité féminine alors qu’ils n’étaient même plus ensemble) mais du gimmick du clavier ne reste que comme le scintillement des diamants, un éclat envolé au clavier mais la mélodie est respectée.

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Et Géraldine me fit pleurer tout le long du « Pull Marine » écrit pour Isabelle Adjani.

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«L’Hôtel Particulier » abritant les amours de Mélody Nelson est à nouveau commencé en anglais et plus rock, moins lent dans la guitare, moins calme, annonçant déjà « L’Homme à tête de chou » et son Rock à l’esthétique BD trash moins précieuse ()! La voix donne un côté plus habité aux textes, moins distante et froide et absente que celle de Gainsbourg , peut-être à cause de son cynisme et de sa timidité, séquelle de ses débuts comme pianiste de jazz en bars en butte à l’antisémitisme ordinaire de les années 50s!

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La somptueuse « Valse De Mélody » Nelson au « soleil rare et bonheur aussi » est magnifique en intro solo de piano comme Gainsbourg avait recyclé sublimement les instrus pianos la BO de « Tenue De Soirée » en 1985 pour l’album de Charlotte en 1986, par exemple cette « Entrave » est clairement le squelette originel préhistorique épuré pour de « Oh Daddy Oh Daddy Oh »!

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Enfin, « Black Trombone » () en final ou Bis surprend et bouleverse sans trombone ni cuivres, moins rutilant mais plus émouvant et intimiste mais juste à la guitare en Bossa Nova, duo à deux voix, dans l’esprit Nouvelle Vague, avec un solo de guitare citant sans la connaître « La Rua Madureira » de Nino Ferrer et Daniel Berretta, AVEC TROMBONE, mais que je connaissais par le chanteur local Patrick Genet sur son album « Vieilles Chansons Nouvelles »! On dirait aussi la Bossa Nova de Gainsbourg « Ces Petits Riens » () où dans mon souvenir la guitare était plus à l’avant des percussions et que j’aurais aimé entendre par la voix de Jimmy Sommerville pour « Pour être à vous faut être à moitié fOUOUOUOUOU!» sur un rythme Disco 80ies!

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Ils reprirent d’ailleurs aussi «Comment Te Dire Adieu » écrit pour Françoise et repris en disco New Wave à l’accent anglophone par ledit Jimmy Somerville!

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« Je suis venu te dire que je m’en vais » sans les sanglots de Birkin enregistrés en direct après une scène de ménage ni guitare folk à l’unisson est plus Rock, en talk over entre Lou Reed et Rodolphe Burger, ex chanteur de Kat Onoma en solo dans « Cheval Mouvement » (parmi les interprètes d’une jolie reprise des « Petits Papiers » pour le collectif « Liberté De Circulation »)

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Bref Serge G Evolution ne font pas que REPETER Gainsbourg et Gainsbarre mais le REARRANGENT pour nous le faire entendre autrement, et c’est toujours une bonne surprise! A SUIVRE sur leur premier EP 5 titres et dans vos salles! Et pour aller toujours plus loin, ils cherchent un tourneur!

Jean Daniel BURKHARDT

lundi, avril 8 2013

SORTIE NATIONALE DE L'ALBUM DES DESSOUS DE LA VIE : La LIBIDIO DU LIVING ROOM!

Aujourd'hui Lundi 8 AVRIL Sortie de l'ALBUM des Dessous De La Vie:

Originaires de Mulhouse, Anastasia Rauch (accordéon et chant) et Gaël Muller (guitare et chant) ont vite préféré pallier par la musique bucolique pratiquée dans les champs ou montagnes alentours à la grisaille urbaine.

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Au fil du temps, ils ont fait leur chemin, sont passés de la scène OFF du Printemps Des Bretelles où je les ai vus il y a trois ans à la Grand Salle de l’Illiade, ont fait des premières parties d’Anis entre autres, et jusqu'à Taratata jusqu'à deux EP et enfin ce Premier album.

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Entre Astor avec Marcel Loeffler, cela commence par un Tango Java les pieds où "l'arent teint la plus plus belle partie d'la misère", nostalgique de la musique Live gardant la tête dans les Nuages regrettant "les playlists faites pour tout le monde".

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La Nostalgie personnelle se poursuit avec les Déboires de La Jeunesse Dub Blues et regret de ne pas avoir connu l'amour avant.

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La voix enrouée de Nostalgie d'Anastasia nous émeut dans Billie Soul'liday avec super orgue l'a plus Qu'Elle Elle l'a, la classe

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A l’accordéon musette, Anastasia prend la mer des soufflets et du vent marins jusqu’à « Saint Malo » (où les mena un Road Musical Trip), et Gaël joue les marins sur la pompe boum-tchak des guitares manouches et la contrebasse bonhomme. Le texte est là encore sensuel, s’en va voir et décrire les jolies jambes d’une fille caressées par le vent pour «s’imaginer amoureux sans avoir à régler l’ardoise », retrouve dans ce thème une version plus marine que ferroviaire, de plein air et au grand large des « Passantes » d’Antoine Pol par Brassens, mais avec le débit plus libre sur le rythme d’un Anis. L’orchestre continue avec un solo de batterie de Victor Gachet des "Chapeaux Noirs" très Jazz/ Jase (batterie musette originelle). Ici St Malo est réorchestré avec orgue.

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Fondu enchaîné sur la guitare sur les Salt Peanuts (Cacuhètes Salées) Bop de Diz & Bird sur l'escalier d'une boite de Jazz de Jonasz pour Que la musique nous prenne aux choeurs.

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Dans "J'aime", on peut apprécier le scat enroué en roue libre D'Anastasia!

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En Titre éponyme on trouvera la drôle de libido au clavier latino Paris Combo (sans les connaître vraiment) et Choeurs Libidinos.

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Ils repartent sur la guitare de Django « De Voyage En Voyage », autre description sensuelle du corps de la femme slammée puis chantée par Gaël sur l’accordéon d’Anastasia, puis à l’hiver accélère « une enfance de passage » en phrasé Hip Hop sur guitares manouches, et de plus en plus funky s’envole « de ville en ville » sur un tempo plus Rock & Funky slappant avec la basse, frappant avec la guitare. Le Voyage est aussi celui, musical, qui amène la Musette et la guitare manouche d’hier au Rock, au Funk, au Hip Hop comme on ne l’eût pas cru possible. Dooz Kawa l’avait déjà tenté mais pas accompagné d’une rythmique Live, qui les distingue aussi des bruitistes Caravan Palace ajoutant les beats technoïdes à la musique manouche ou de la Caravane Passe dont le Plèchti n’existe pas sauf dans leur Folklore Imaginaire. Les Dessous De La Vie ont le courage musical de partir de la musette et des guitares manouches authentiques pour les mener jusqu’à notre modernité urbaine actuelle, ce qui est plus difficile. Elle se fait ici plus voilée et sensible.

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« Laissons Parler Nos Corps » révèle ce qu’on voit en les entendant sur scène : nés à une autre époque, Gaël eût été comme sur la pochette un disciple de Django Reinhardt en chemise blanche aux boutons noirs et chapeau de paille de la zone dans la roulotte verdine, Anastasia une vibrante chanteuse réaliste en robe blanche à pois noirs coiffée d’une choucroute entre Fréhel et Piaf comme dans l’introduction sur les craquements tournants d’un vieux vinyle musette comme un clin d’œil ou un hommage au charme suranné de ces sillons mythiques. Cette nouvelle version est plus électrique et orientale.

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Comme deux amants s'embrassent sur une nouvelle mélodie sous l' Orage d'un paratonnerre de Brassens.

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Bref, « Les Dessous De La Vie » sont sensuels, mais vont aussi jusqu’au plus profond des intermittences du cœur ou tout n’est pas si idéal, mais avec un sourire d'ironie lucide, mais la Dame « sacrifie son fou pour son cavalier », et « Echec Et Mat », explore encore une autre fois ce jeu de dame et d’échec sur le chant de Gaël puis les vocalises orientalisantes descendantes d’Anastasia, jolie mélodie sur une rythmique tzigane et la rutilante cymbale atmosphérique poussée jusqu’à un kazatchok Balkanique à la guitare Rock distordue de plus en plus No Wave Garage Underground et la basse groove que suit l’accordéon improvisant jusqu’aux dernières notes en mode musette Rock à la Blanchard, émouvant et mouvant, Musette Jazz Rock Funk Fusion fascinante, ici Orientalisée et plus électrique.

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Et ils se réconcilient Nus Sur La Plage en mode Bossa Nouvelle Vague! Comme quoi ils savent vraiment tout faire!

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Et pour ce qui est de Zaz, si je lui préfère viscéralement Les Dessous De La Vie, c’est peut-être à la réflexion après ce réflexe pour cette profondeur poétique des textes qui a plus à nous dire ou à nous faire rêver que ses banalités (il faut être heureuse, se réconcilier avec les gens, rêver de fées quand on est petite fille sans aller plus loin) et pour n’avoir pas stylistiquement dans leur façon de s’habiller ce côté faussement hippy ragga et absurdément préhistorico-moderne ne correspondant pas à sa musique mais à une vague image de la jeunesse bohême et bof, ni dans les textes cette joie béate sans raison qui font de Zaz un produit purement commercial destiné au plus grand nombre mais n’excitant ni la réflexion ni la culture, ne questionnant pas la tradition !

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Et musicalement, je remercie les Dessous De La Vie d’avoir su conserver les racines musettes des arbres ou ce mur décrépi de rouge au dos de la pochette qui pourrait être à la Krutenau, Place Ste Madeleine, en Italie ou ailleurs tout en offrant la modernité urbaine à cette lanterne antique à travers les jolies circonvolutions d’une ampoule écologique longue durée nouvelle génération, comme leur musique à la fois musette manouche & Rock, Funky, urbaine, moderne et actuelle, ou ou un bar brasserie rétro en rouge et noir pour promener leurs dessous dans la Vie. Merci de savoir tendre ainsi entre les deux bouts de la corde, l’ancien et le moderne, ce fil rouge, de se souvenir d’où ils viennent pour savoir où ils vont et de nous en offrir un beau voyage où c’est un plaisir de les accompagner! Moi je trouve ça plus intéressant que Les Ogres De Barback poétiquement c’est sûr mais même musicalement même s’ils sont tous des hommes femmes orchestres jouant à vide, ou des choses qui me laissent froid, pour ne citer qu’eux!

Jean Daniel BURKHARDT

mardi, décembre 11 2012

MONSIEUR ORANGE : BAMBOULA APACHE, COMMANDE DE BOKAL

Monsieur Orange alias Philippe Berthrand de Bourg En Bresse qui vient de sortir un album solo après 4 ans d'absence, avait sorti en 2004 « Bamboula Apache » sur le label « Pulpe & Poulpe » ! Et si c’était le meilleur album pour se marrer en attendant la fin du monde programmée ?

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J’ai AdOré les différentes voix qu’il prend, jamais deux fois la même (entre Crooner décalé (Ellipses), fragile ou cynique ou punk destroy qui tirerait sur le public tel Johnny Rotten dans « My Way ») qu'il prend, sur l'aléatoire improvisé d' arrangements low fi DIY (à la John Frusciante « Niandra lades & Usually just a t shirt ») psyché dans la guitare et les dérapages incontrôlés du clavier à la Soft Machine, parfois un peu circassien de son Extensible Experience, mais servant de VRAIES COMPOSITIONS tant au niveau de la fausse innocence musicale que de l'ironie des textes.

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En fait ce serait un disque pour enfants sauvages pas sages pas encore cons ni réprimés mais libres musicalement mais avec des textes pour adultes restés enfants ( « Moutons, bon chien, chien et poisson rouge») parle de prozac, bref c’est pour tout le monde de 7 plus bébés bêtas à 77 ans pas encore gagas!

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Pas étonnant pour un type qui joue encore à son âge au chef indien Sitting Bull en coiffe sur la pochette avec des gamins, se prend pour Zorro en Crooner dans "Miclos les yeux", et vocalement pour Les Beatles (Cyclone Sex Song), un Taxi Girl pas dépressif (Paparazzi sur mes Paradoxes), les Wampas en mieux car plus exotique : à défaut du « portefeuille de Manu Chao», il suit les stars avec "interpol" à l'aide d'un steel pan, plus punk dans "Moutons, bon chien, chien et poisson rouge" à la Bobby Lapointe avec le cynisme de Thièfaine (parce que chez les Mao Zedong on les mange les chiens), agressé par les « sirènes » de police tel un Plastic Bertrand acide bio urbain, priant tel Gainsbourg ou Philippe Katerine les "Anthropophages » de « faire le ménage! ». Tiens ne serait-il Anthropophagiste au sens Tropicalien du terme, Monsieur Orange ? Chez nous on dirait Pataphysicien ! Oui car sur « Interpol » c’est si rapide qu’on n’y comprend goutte comme Caetano Veloso dans « Superbacana » (mais y a les textes dans la pochette pour ceux que ça intéresse!)

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Monsieur Orange fait ensuite traverser l’Atlantique à la Barbara de Brest de Prévert par Montand pour rencontrer sur la plage sa cousine Ba Ba Ba Ba Ba Barbara Ann des Beach Boys. « Trash Crash » ne l’est pas tant que cela. Le « Candide » (qualité peut-être de sa musique et de Monsieur Orange, quoique ?) de Voltaire rejoint le Pierrot Lunaire dans sa solitude et les Sept Nains de Blanche Neige au placard sur les claviers de Plume D’Ange de Nougaro.

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Et la dernière « Fiel Ritournelle » révèle sous l’ironie une profondeur psychologique inattendue se demandant pourquoi « toujours Haïr l’autre pour ne pas se haïr » avec à la main tombant du canapé le clavier de Jacques Higelin dans CHAMPAGNE! Vaut mieux fêter Nouvel An en avance cette année !

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Je passerai l'album "Bamboula Apache" de Monsieur Orange le lundi 10 Janvier 2013 dans mon émission Terres Tribales surRadio Judaïca Strasbourg!

Jean Daniel BURKHARDT

mardi, septembre 20 2011

KRYL au Festival Mon Voisin Cet Artiste

Kryl, c’est le nom de scène de Cyril Noël, un jeune auteur compositeur interprète de Chanson Française Strasbourgeois qui s’accompagne seul à la guitare folk ou électrique amplifiée de pédales d’effets et parfois de samplers.

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La première chanson rappelle vocalement « Les Têtes Raides » dans le renouveau Musette.

D’après la comptine et faussement enfantine, « Le Chagrin D’Ophélie» demande «Maman Les p’tits vélos/ bédeaux qui flottent sur l’eau ont-ils des ailes ? », vogue vers le Rock Folk Breton contre le nucléaire entre les « alouêttes » et l es « côaw boys » d’ Alain Bashung et l’accent ben Francontouês et Hubert Félix Thièfaine. « Mais oui mon gros bêta sinon ils s’envoleraient pas !» répond la mère. En tous cas Kryl est un bon parolier, chanteur et guitariste.

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« Clouer Le Bec » est plus engagée et Folk contestataire, lucide, exercice du coq (français) à l’âne (amnésique) contre la politique d’Identité Nationale et d’ingérance de notre « Triste France » Sécuritaire, d’une voix entre Mano Solo, mais c’est bien de prolonger après lui cette émotion, cette revendication, cette contestation sur de bons accords Reggae hérissés de colères Rock électriques). Pour moi ça a déjà plus de sens que la dépression pianistique égotiste d’un Vincent Delerm.

[La modernité technologique a peut-être du bon, si elle permet à un auteur compositeur comme Kryl de s’accompagner seul sur sa guitare toute neuve qui prend pour la première fois l’air de la scène avec des pédales d’effets et quelques samples, renouvelant le Folk Français.|http://www.dailymotion.com/video/xietby_kryl-moulin-de-pontcey_music]

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Sa « Grand- Mère Ganja », pour agrémenter une retraite trop maigrelette, vend sur les marchés de l’herbe à rire à la Tryo sur trois temps, mais comme dit le refrain, repris d’une publicité nostalgique : « Grand-Mère sait faire un bon Tarpé », qu’elle cultive peut-être en Espagne où c’est légalisé, si l’on en croit les espagnolades flamenco de la guitare sur ce thème. Sans être de la variètoche, il y a une belle variété stylistique et rythmique dans ces chansons qui rendent ses chansons françaises universelles et citoyennes du monde.

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Son « Big Brother » inspiré de 1984 de George Orwell ne ressemble pas à celui Latin Funk de Lavilliers que Kryl ne connaît pas, plus proche peut-être d’Yves Simon à ses débuts Folk Rock avec « J’ai Rêvé New York ». Au moins a-t-il lu Orwell, ce qui n’était déjà plus le cas de français interrogés lors d’un micro-trottoir en 1984, justement!

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« Petits Soins », le dernier Reggae Bulèria funky à la Keziah Jones, accompagne la voix traînante à la Louise Attaque (Kryl a bien aimé Gaëtan Roussel sur scène, plus Rock et moins Electro que son tube « Help Myself » récompensé aux Victoires) une chanson sentimentale dédiée à un amour qui n’en voudrait qu’à son argent. Et il continue de jouer grâce au sampling looping en boucle tandis que le chanteur bondit dans le public danser sur la scène.

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Kryl commence tout juste sa carrière mais a déjà un myspace, et vend à prix libre quatre de ces chansons sur un premier maxi single : « LE 13, Le SINGE, LE MALHEUR ET MOI », sympathiquement illustré d’un King Kong balançant sa guitare d’un immeuble et se retrouvant au verso menotté comme le gorille de Brassens en partance vers on ne sait quelle cage par mon ami ZODANZO. Il a du talent, une insolence salutaire en nos temps frileux et le goût de la poésie et des mélodies d’ailleurs. Longue carrière à KRYL en tous cas!

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Depuis ce concert a composé de nouvelles chansons, "Je bande à part d'puis qu'elle dort dans la pièce à côté"! Il sera en concert mercredi 9 janvier 2013 au Grincheux à Strasbourg à 21 h!

Jean Daniel BURKHARDT

lundi, août 1 2011

BERNARD LAVILLIERS EN CONCERT AU ZENITH

Bernard Lavilliers est pour moi mon dernier héros dans la Chanson Française, authentique poète, moins cynique, égoïste et plus lyrique qu’un Gainsbourg, moins inégal dans les textes qu’un Ferré (sa grande influence), dont il est plus proche, plus intéressé par les musiques latines et l’Amérique Du Sud où il a vécu qu’aucun autre, adepte parfois d’un Rock’N’Roll plutôt hard de la violence urbaine, mais il ne m’a jamais déçu dans ses propos à la Télévision, n’a jamais retourné sa veste politiquement, reste à gauche et rouge comme La Zone (Les Barbares)...

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Le concert commence avec de gros bidons frappés à la Tambours Du Bronx, puis il arrive et commence avec « Je Cours », extrait de son dernier album « Causes Perdues Et Musiques Tropicales », son dernier album où se retrouvent ses influences Caraïbes variées, « déroule le tissu urbain »... « Meilleur que la cocaïne »... en justicier urbain « comme Fantômas » (avec quelques phrases de la BO du film), version moderne de sa « Malédiction du Voyageur », plus rythmée, urbaine, avec toujours de bons cuivres derrière, un bon solo de trompette à la Miles Davis et un clavier à la « lettre Ouverte » dans « T’Es Vivant » (son meilleur Live en 1978).

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Mais il enchaîne sur un ancien titre, un de ses bons Reggae, « Pigalle La Blanche » (de l’album « Nuit D’Amour » où il se mettait en scène mort devant les jambes d’une fille en minijupe sur la pochette), hommage à ce quartier parisien et à ses nuits interlopes, mais aussi au vieux Paris entre Black et White.

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Il remonte ensuite vers son album le plus latin, enregistré entre Kingston, New York et Rio , « O Gringo » avec la Bossa Nova éponyme, l’un de ses plus belles (avec « La Musique », pas très connue et intimiste mais où l’on entend qu’il est AUSSIun sacré guitariste, avec un bon solo d’Eric Letourneux au saxophone et un texte magnifique, sur « Les Barbares », auquel il dédiera à sa mort «Sax’Aphone ») et la plus proche de celles de celles de Getz/Gilberto et au saxophoniste présenté comme tel Live à l'Olympia en 1984.

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Cette "Criolla" est un de ses plus beaux portraits de femmes « écrit en descente de maconia (?) » que fume sa « Capoeira » qu’il a rencontrées lors de ses voyages avec « Fortalerza » pour le mystère pudique qui entoure son dénouement tragique après une intrigue policière). Il essaie de faire chanter le public le refrain en Brésilien, traduit " le toit et la ciel et la mer", un peu comme dans ce Live des années 80s, son plus solaire.

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Ce Brésil, il y est parti pour travailler comme chauffeur poids lourd encore jeune homme, y a appris la Samba bien arrangée de son "Brazil 72" sur "les Poètes", son second album.

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Je me souviens du tout premier Taratata en 1993 où ce crétin de Florent Pagny avait parlé des plages et Lavilliers, parrain de la première, était descendu du wagon travelling et l’avait poussé, alors que Nagui, qui faillit en tomber, appelait « Bernard ! ».

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Lavilliers explique le titre de son dernier album : « Causes Perdues »: « qu’il est beau de porter encore un peu plus loin » et « Musiques Tropicales » « qui permettent de dire des choses abominables sur des tempos festifs », et enchaîne sur la (Salsa lente éponyme enregistrée avec le Spanish Harlem Orchestra de Harlem), sur la fin des idéaux de gauche : « Portez-les vos idées, vos images, Guerroyez les moulins les nuages » (Don Quichotte est un héros positif) et de leurs militants d'hier, et sur les immigrés d'aujourd'hui et demain obligés de « Partir si loin pour ne pas réussir". Elle rappelle la Salsa lente « Pierrot La Lame » enregistrée avec Ray Barretto et son orchestre dans « O Gringo", ou la mélodie de "Y'a Peut-être Un Ailleurs" pour le film "Rue Barbare".

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Il poursuit avec « L’Exilé », regrettant la France des Droits De L’Homme devant son Identité Nationale qui donne envie à cet « exilé volontaire » envie de «plus rester, plus partir, juste envie d’en finir ». Exilé d’ailleurs qui se souvient du Paris de ses études accueillant et cosmopolite, ou français qui préfère s’exiler et travailler ailleurs à cause de politique sécuritaire Sarkozyste? Evidemment, ce sont surtout les premiers qui subissent ladite politique.

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Le voyage du dernier album continue au Nordeste du Brésil, « pays du Carnaval gratuit où viennent en procession les « Coupeurs de cannes » par un autre Forro sur un air de Baiãon Brésilien à la Luiz Gonzaga. A cette région, la plus pauvre du Brésil, il a dédié « Sertaõ », avec l’une de ses introductions parlées les plus terribles et émouvantes avec cette phrase : «Le ventilateur coupe tranche à tranche l'ai épais comme du manioc. Le dernier Texaco vient de fermer ses portes. Y’a guère que les moustiques pour m’aimer de la sorte, que leurs baisers sanglants m’empêchent de dormir. Ceux qui cherchent le soleil à tempérament ne viendront jamais ici. remarque, il paraît que voir plus pauvre que soi ça rassure. alors venez, venez tous. Ici, dans le Sertãn, il n'y a RIEN.» avant une chanson plus festive sur les Canguaceros et autres Lumpiaõs (bandits d’honneurs, Robins Des Bois qui volaient les riches pour donner aux pauvres). A propos de ces « coupeurs de cannes » et de leur jalousie, il parle des « vautours », «le mot Africain pour le vautour Américain » disait-il sur « Urubu » sur les vautours économiques de la mondialisation et le pillage de l’Amérique Du Sud par les Etats-Unis, mais « personne Urubus ne viendra vous becqueter, même les fourmis rouges affamées ». Lavilliers m’a surtout fait voyager, ouvert l’esprit sur le monde.

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A la basse, il y a Thierry Fanfant, sideman bien connu en France, à la batterie Gil Gimenez (), et tous ces musiciens talentueux se montreront multi instrumentistes (et sur plusieurs styles d’instruments : guitaristes, percussionnistes et souffleurs) au cours du concert et s’adaptant à merveille aux styles du voyageur Lavilliers.

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Le public apprécie le fait qu’il reste fidèle à ses idées et à son répertoire, chantant encore même sa toute première chanson « écrite avant d’être chanteur », «Ste Etienne » sur la ville industrielle où il grandit en « fleur de grisou à tige de métal » et « la lampe du gardien rigole de son style ». Moi-même je n’avais jamais entendu cette chanson de Lavilliers, plus sentimentale que « Les Barbares » sur le même sujet sur un rythme funky. J’ai d’ailleurs croisé à l’entrée du concert Dany, un IATOS de la fac maintenant retraité mais dont je connais les idées bien à gauche, et militant pro-palestinien. Cette chanson dû lui faire plaisir. A un autre concert, il a repris « Le Clan Mongol », dépassement de la « date inscrite pour le suicide idéal à quinze ans dans mon journal » par la révolte en s’assumant comme «L’Autre » du « Clan des Mongols », extrait d'« Etat D'Urgence » en 1983, amer, émouvant et fragile constat désabusé sur fond de Rock'N'Roll (seul tube "Idées Noires" avec Nicoletta) et de douceur tropicale.

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Dans le même esprit, un peu plus tardive et moins confidentielle, à l’origine sur « Le Stéphanois » en 1975, « La Grande Marée », mélodie magnifique au texte plus ambigu car fait d’images exotiques, qui deviennent royauté dictatoriale, avec aussi des phrases plus cyniques comme « Si j’étais croyant, ce serait un don du ciel », pour finir dans le futurisme prophétique au productivisme sexuel avec la chute « Nous ne faisons plus jamais l’amour, ou avec les gardiens qui nous surveillent...le mien est frigide », et pourtant acceptant encore plusieurs classes « si on y réfléchit bien, mais il est déconseillé de réfléchir » (ouverture vers une révolte possible au sein même de l’oppression comme les rebelles de « Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury) rappelant «Le Meilleur Du Monde » d’Aldous Huxley ou son «Big Brother is Watching You ! », inspiré de 1984 de George Orwell, deux romans d’anticipation que notre époque dépassa peut-être un jour mine de rien, sans qu’on y pense, puisqu’en 1984, les passants interviewés en France avaient déjà oublié le livre d’Orwell.

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Il enchaîne avec l’habile personnification , issue du même album « Les Extraordinaires Aventures d’Un Billet De Banque », dédiée non à Eric Woerth et Liliane Bettancourt et à ses soucis cette fois, mais par références successives à Rocard pour le PSU, à Pasqua pour ses « comités d’action civiques ». Il y parlait déjà du « pouvoir d’achat », dénonçait déjà ceux « qui en sont morts : Allende dans le décor » et c’est le comble le billet était suicidaire: «je voudrais crever tu sais, j’aimerais qu’on lui foute la paix ». Comme il dit à Woerth, «Mieux vaut jeûner avec les aigles que picorer avec les poulets ». Comme quoi être dans la révolte permet, à condition de ne pas retourner sa veste, d’être indémodable, toute la différence entre Lavilliers et Dutronc. Lavilliers a aussi écrit plus récemment sur les roiuages du système "Les Troisièmes Couteaux" au texte à la fois lucide et prophétique sur "Champs Du Possible", sa plus grande réussite dans la modernité.

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Plus tardif et extrait de l’album « O Gringo », mais le moins exotique, enregistré au retour du voyage qui l’avait mené de New York à Rio en passant par Kingston, le plus urbain et oppressant « Traffic » reste un grand moment de Rock’N’Roll, de furie collective avec le public. Dans cette chanson, comme dans « 15ème Round » dédiée à Cassius Clay, se télescopent, et c’est peut-être ce qu’il y a de plus émouvant chez Lavilliers, sa part masculine, dure, révoltée, à l’image du monde et de son oppression, et de la riposte qu’elle exige de ses victimes, ET ce côté fragile, sensible, d’une tendresse infinie, presque féminin.

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Plus tardif, « Noir Et Blanc », succès de son album « Voleur De Feu » avec l’émouvante participation du chanteur Congolais Nzongo Soul (http://www.myspace.com/nzongosoul) et ce message en hommage aux militants anti-apartheids (Nelson Mandela) qui inspirèrent ce titre poètes (Neruda) et musiciens ( « Doctor » Féla Kuti) réprimés pour leurs idées cités dans le texte : « De n’importe quel pays, de n’importe quelle couleur, la musique est un cri qui vient de l’intérieur ». et ça continue encore avec Lapiro De Mbanga et d’autres réunis dans la récente compilation « Listen To The Banned ».

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La suivante me fait penser à l’ironie et l’autodérision, presque le cynisme Gainsbourien période Reggae de « Nord Sud » avec sa morale « Tout s’arrange toujours même...mal » sur « If » en 1989, la première cassette audio que j’ai dû acheter de ma vie. Lavilliers prend sa guitare pour chanter seul en talk-over comme sur « Cri D’alarme » se dévoilant sans fards entre violence et tendresse.

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Il continue avec une chanson engagée mais plus récente « Les Mains D’Or » entre cajon Flamenco (à l'origine avec Balbino Medellin) et violon tzigane, qu’il a écrit, a-t-il dit un jour, en pensant à son père, et à tous ces ouvriers de la sidérurgie ou des mines dont on ne veut plus pour des raisons de productivisme cynique décidées en haut lieu par la Finance et ses « experts » pour lesquels ils coûtent moins cher à ne rien faire « selon les experts ». Je me souviens de l’avoir vu encore descendre dans la Mine dans les années 90s avec le casque et la lampe frontale, et que cette fidélité m’avait ému. C’est par cette fidélité que Lavilliers a tout ce qu’un Johnny n’aura JAMAIS, et que Léo Ferré son idole lui-même apprit de Jean Roger Caussimon pour le reprendre généreusement à son compte : de véritables origines populaires, prolétaires et une fidélité à ces origines.

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Venu d’« Angola » (chantée avec Bonga, le plus grand chanteur Angolais) arrive le Berimbau, arc musical angolais arrivé au Brésil où il accompagne la Capoeira « une main ouverte et un poing fermé : l’une pour connaître, l’autre pour cogner », danse de combat des esclaves et était déjà utilisé par Lavilliers dans « Frères De la Côte », pour « Identité Nationale », qui condamne la politique sécuritaire sur des cordes orientales et la basse en polar et aux chœurs « Y’en A Marre » qui montre que son engagement n’a pas pris une ride et fit seul taire Eric Zemmour , « On est tombés bien bas, bien plus bas que tu crois ».

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Ils continuent avec « Possession » et « La Nuit Nous Appartient », « Mazurkas Caraïbes » plus tendres et sentimentales. Lavilliers a toujours cet ouverture les musiques d’ailleurs, et a introduit en France la Samba, la Salsa, le Reggae authentique avec petite contretemps rub-a-dub de Kingston, le Forro du Nordeste de ces pays lointains bien avant et de façon plus authentique et proche des originaux que Peter Gabriel et sa « World Music » faisant de toutes les musiques traditionnelles du monde de la New Wave avec synthétiseurs, leur offrant certes une visibilité mondiale.

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Sa silhouette à boucle d'oreille à la Corto Maltèse a aussi rapporté de ses voyages une préoccupation écologiste de « Lettre Ouverte » et à l’apocalyptique constat d’ « Etat Des Lieux » sur l’album « Carnet De Bord » (2004), constat partageant le monde lucidement entre «l’Est, Usés du Sud » et interrogeant « vers quelles certitudes allez-vous ? » que, semble-t-il dire le réchauffement et les réfugiés climatiques toujours chez les plus pauvres et plus de profit au prix de plus d’inhumanité et d’oppression, d’égoïsme et de cynisme de la part des pays riches.

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« Melody Tempo Harmony » en 1993 n’est certes pas mon reggae préféré de Lavilliers, mais donnait l’occasion d’un émouvant dialogue avec le chanteur Jimmy Cliff aujourd’hui disparu et bénéficiait , comme « Noir Et Blanc », d’une chronique sensible des réalités Caraïbes et de notre monde dans les strophes sur un poète politique Jamaïcain entre les refrains Rasta unitaires.

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Lavilliers commence à improviser sur ses musiciens, un peu comme sur son meilleur Live « T’es Vivant ?» ce « Soleil Noir » en 1978 se terminant par «Est-ce qu’on sera encore vivants en l’an 2000 ? Est-ce qu’il y aura des salles qui sentent le public et la sueur d’artiste ». Le Zénith de Strasbourg n’est pas L’Olympia de 1978 qui a déménagé presque à l’identique, mais ce moment rappela ce grand souvenir.

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Il poursuit avec « Solitaire », dub cuivré enregistré à Beyrouth en 2008 pour l’album « Samedi Soir A Beyrouth », est revisité en Salsa afro beat triste et chaloupée sur scène. Egalement journaliste documentariste et citoyen curieux du monde, Lavilliers, s’il a toujours préféré l’Amérique Du Sud et les Caraïbes, s’est aussi intéressé à ce Beyrouth longtemps victime de la guerre où on l’imagine moins pour y enregistrer cet album.

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« Causes Perdues et Musiques Tropicales » a aussi « Cafard » , sa Salsa à la mélodie calquée sur un classique, mais aux paroles sur la regret de la vie nocturne cosmopolite à Paris, par rapport à celle qu’il a pu connaître à ses débuts dans les années 60s/70s. Pour information il était 22 h 20 à cette première pause avant rappels.

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Il revient pour « Marin », un autre Forro Baiãn de Recife adouci par la présence des Femmouses T (adeptes du Baiãon) peaufine le mythe pas si loin de ce qu’il est qui a « ramené de Fortaleza » «des choses qu’existaient pas ».

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Enfin arrive « La Salsa », meilleure Salsa française pour l’album « O Gringo » enregistrée raconte-t-il à New York avec Ray Barretto, Willie Colon et le bassiste Salvador Cuevas dans les studios de la Fania de Jerry Masucci de vant sa secrétaire fausse blonde. Il fait un grand compliment à Thierry Fanfant en le comparant au regretté Cuevas. Certes cette version est plus lente et synthétisée, mais il la danse encore comme personne (comme un jour chez Jacques Martin). Ce n’est plus Ray Barretto aux percussions mais toujours la même Salsa, les mêmes riffs de cuivres à l’unisson sur le slap de Thierry Fanfant. La Salsa, mélange magique d’une basse funky, de cuivres Latin Jazz à l’unisson, de guitares Rocks et de percussions pour les rythmes d’Amérique Du Sud, née à New York des musiciens latinos exilés. Le premier disque « Salsa » fut de l’Orchestra Harlow en 1974 avec ce « No Quiero » au rythme original.

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Quant à son meilleur Reggae « Stand The Ghetto », il est repris moins langoureux que l’original, et devient aujourd’hui un Reggae Batuque Funky ( ) rythmes de percussions, cloches Aggogos et bidons aux tambours du Bronx sur la basse de Fanfant, les cuivres, les cuivres, claviers, plus Sound System Electro avec le public, puis le FINIT en Reggae. Comme Gainsbourg Jazz, Rock, Reggae, puis Funk et Hip Hop, le vieux lion Léo Ferré lâchant ses violons et chœurs pour rentrer avec « la Solitude » entrant dans la cage du Jazz Rock avec le groupe ZOO, Lavilliers a toujours eu ce courage de se moderniser, de tenir l’encolure de l’air du temps sans cèder aux modes mais en prenant le meilleur de chaque époque, de chaque style, de chaque culture musicale.

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Il reviendra encore seul avec sa guitare tandis que déjà l’on remballe autour de lui les instruments pour une dernière à la « Attention Fragile » () avec un premier vers (« Je laisserai le lit comme elle l’a laissé, défait et rompu, les draps emmêlés ») emprunté à Pierre Louÿs dans ses « Chansons de Bilitis » (belle vengeance contre les universitaires ayant critiqué ses traductions du Grec et crurent tous à l’existence de Bilitis adepte du saphisme de sa pure invention !), encore une chanson alliant douceur, tendresse des strophes et violence rageuse des refrains.

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Bref, chaque chanson de ce concert donnait encore plus de raisons d’aimer Lavilliers. Et on ne peut pas en dire autant de Bob Dylan vu en ce même Zénith.

Jean Daniel BURKHARDT

vendredi, mai 20 2011

LES DESSOUS DE LA VIE et BLOCKSTOP Samedi Au Cheval Blanc

Originaires de Mulhouse, Anastasia Rauch (accordéon et chant) et Gaël Muller (guitare et chant) ont vite préféré pallier par la musique bucolique pratiquée dans les champs ou montagnes alentours à la grisaille urbaine.

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En 2007, ils créent « Les Dessous De La Vie », d’abord duo, puis quintet augmenté d’une section rythmique plus Rock & Funky.

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Au fil du temps, ils ont fait leur chemin, sont passés de la scène OFF du Printemps Des Bretelles où je les ai vus il y a trois ans à la Grand Salle de l’Illiade, ont fait des premières parties d’Anis entre autres, et jusqu'à Taratata et ont sorti en début d’année ce cinq titres, leur deuxième.

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« Laissons Parler Nos Corps » révèle ce qu’on voit en les entendant sur scène : nés à une autre époque, Gaël eût été comme sur la pochette un disciple de Django Reinhardt en chemise blanche aux boutons noirs et chapeau de paille de la zone dans la roulotte verdine, Anastasia une vibrante chanteuse réaliste en robe blanche à pois noirs coiffée d’une choucroute entre Fréhel et Piaf comme dans l’introduction sur les craquements tournants d’un vieux vinyle musette comme un clin d’œil ou un hommage au charme suranné de ces sillons mythiques.

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Puis la guitare se fait Folk et la seconde guitare électrique de Maxime Triscberger Funky sur la basse groovy de Loïc Rebouché, tandis qu’Anastasia montre sa modernité sur un rythme Tzigane et l’originalité, la sensualité de leurs textes aux césures, avec des ralentissements et des accélérations jusqu’au scat partant en vocalises orientales laissant parler aussi sa voix libre et improvisée, plus proche d’Elis Regina dans « E Medo De Amar E O Medo De Ser Livre » (La Peur D’aimer Est La Peur D’Être Libre) sur « Vento Di Maio » (son dernier album sur Hemisphère) et plus original que celui d’une Zaz!

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A l’accordéon musette, Anastasia prend la mer des soufflets et du vent marins jusqu’à « Saint Malo » (où les mena un Road Musical Trip), et Gaël joue les marins sur la pompe boum-tchak des guitares manouches et la contrebasse bonhomme. Le texte est là encore sensuel, s’en va voir et décrire les jolies jambes d’une fille caressées par le vent pour «s’imaginer amoureux sans avoir à régler l’ardoise », retrouve dans ce thème une version plus marine que ferroviaire, de plein air et au grand large des « Passantes » d’Antoine Pol par Brassens, mais avec le débit plus libre sur le rythme d’un Anis. L’orchestre continue avec un solo de batterie de Victor Gachet des "Chapeaux Noirs" très Jazz/ Jase (batterie musette originelle).

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Ils repartent sur la guitare de Django « De Voyage En Voyage », autre description sensuelle du corps de la femme slammée puis chantée par Gaël sur l’accordéon d’Anastasia, puis à l’hiver accélère « une enfance de passage » en phrasé Hip Hop sur guitares manouches, et de plus en plus funky s’envole « de ville en ville » sur un tempo plus Rock & Funky slappant avec la basse, frappant avec la guitare. Le Voyage est aussi celui, musical, qui amène la Musette et la guitare manouche d’hier au Rock, au Funk, au Hip Hop comme on ne l’eût pas cru possible. Dooz Kawa l’avait déjà tenté mais pas accompagné d’une rythmique Live, qui les distingue aussi des bruitistes Caravan Palace ajoutant les beats technoïdes à la musique manouche ou de la Caravane Passe dont le Plèchti n’existe pas sauf dans leur Folklore Imaginaire. Les Dessous De La Vie ont le courage musical de partir de la musette et des guitares manouches authentiques pour les mener jusqu’à notre modernité urbaine actuelle, ce qui est plus difficile.

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La mélancolie Musette, on y revient en plein avec l’intro de « Sommes-Nous Fait », douce mélodie d’accordéon sur la pompe d’une valse manouche à trois temps digne du « Paris Musette » Volume 1 (le plus beau disque de Musette moderne), partant en « Ginette », ritournelle devenue folle des Têtes Raides par l’accordéoniste de Brel Jean Corti (compositeur des mélodies des « Vieux », de « Madeleine » et des « Bourgeois »), avant la voix de Gaël rappelant celle de Christian Olivier des Têtes Raides, puis celle d’Anastasia minaudant sur la lassitude de l’amour et l’envie d’aller voir ailleurs, les tromperies et leur pardon, la mort de l’amour avec la lassitude du quotidien et les lessives vainement recolorantes, la fuite du temps en général, là encore servi par un beau texte reprenant le thème de la « Jalousie » d’Othello (Nougaro), leur version personnelle de « Fuir Le Bonheur » de Gainsbourg pour Birkin ou «Derrière L’Amour» de je ne sais qui pour Johnny. Mais Les Dessous De La Vie savent rendre cette gravité légère et poétique, d’un surréalisme populaire et rieur comme celui des Têtes Raides, retrouver finalement la Naïveté perdue par-delà la gravité du sujet en ne le rendant pas triste mais coloré, tout en posant lucidement la question «Faut-il un autre pour être bien », et ils en sortent plus humains d’avoir exploré ce dessous plus sombre de la vie.

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Mais comme dans une Nouvelle ou Court Métrage à Happy End qui fait de ce 5 titres qui pourrait être trop court un mini concept album racontant une histoire et dépassant la seule suite promotionnelle de chansons fussent-elles excellentes en ordre aléatoire, elle « sacrifie son fou pour son cavalier », et « Echec Et Mat », explore encore une dernière fois ce jeu de dame et d’échec sur le chant de Gaël puis les vocalises orientalisantes descendantes d’Anastasia, jolie mélodie sur une rythmique tzigane et la rutilante cymbale atmosphérique poussée jusqu’à un kazatchok Balkanique à la guitare Rock distordue de plus en plus No Wave Garage Underground et la basse groove que suit l’accordéon improvisant jusqu’aux dernières notes en mode musette Rock à la Blanchard, émouvant et mouvant, Musette Jazz Rock Funk Fusion fascinante.

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Bref, « Les Dessous De La Vie » sont sensuels, mais vont aussi jusqu’au plus profond des intermittences du cœur ou tout n’est pas si idéal, mais avec un sourire d'ironie lucide.

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Et pour ce qui est de Zaz, si je lui préfère viscéralement Les Dessous De La Vie, c’est peut-être à la réflexion après ce réflexe pour cette profondeur poétique des textes qui a plus à nous dire ou à nous faire rêver que ses banalités (il faut être heureuse, se réconcilier avec les gens, rêver de fées quand on est petite fille sans aller plus loin) et pour n’avoir pas stylistiquement dans leur façon de s’habiller ce côté faussement hippy ragga et absurdément préhistorico-moderne ne correspondant pas à sa musique mais à une vague image de la jeunesse bohême et bof, ni dans les textes cette joie béate sans raison qui font de Zaz un produit purement commercial destiné au plus grand nombre mais n’excitant ni la réflexion ni la culture, ne questionnant pas la tradition !

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Et musicalement, je remercie les Dessous De La Vie d’avoir su conserver les racines musettes des arbres ou ce mur décrépi de rouge au dos de la pochette qui pourrait être à la Krutenau, Place Ste Madeleine, en Italie ou ailleurs tout en offrant la modernité urbaine à cette lanterne antique à travers les jolies circonvolutions d’une ampoule écologique longue durée nouvelle génération, comme leur musique à la fois musette manouche & Rock, Funky, urbaine, moderne et actuelle, Merci de savoir tendre ainsi entre les deux bouts de la corde, l’ancien et le moderne, ce fil rouge, de se souvenir d’où ils viennent pour savoir où ils vont et de nous en offrir un beau voyage où c’est un plaisir de les accompagner! Moi je trouve ça plus intéressant que Les Ogres De Barback poétiquement c’est sûr mais même musicalement même s’ils sont tous des hommes femmes orchestres jouant à vide, ou des choses qui me laissent froid, pour ne citer qu’eux!

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BLOCKSTOP sera en concert avec LES DESSOUS DE LA VIE demain samedi 21 Mai au Cheval Blanc de Schiltigheim, puis Les Dessous De La Vie seront Dimanche à Basse Zorn Live qui reçoit ce week-end Abd Al Malik qui a montré qu'il pouvait revenir vers l'Afrique avec "Château Rouge", Sinsemilia qui reviennent pour leurs 20 ans et Alpha Blondy qui vient de ressortir un album ce soir, Hangar groupe de Rock Stonesien qu'on a pu entendre dans Les Petits Mouchoirs de Guillaume Canet, le crooner Dylanien DePalmas et Jenifer qui marche très fort avec "Appelez-Moi Jen" au son plus électro demain soir et dimanche GRATUIT également Fred Hamster et Elmer Food Beat à l'Hippodrome de Hoerdt)!

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Egalement demain soir, Bernard Lavilliers sera au Zénith de Strasbourg. Lisez ci_après en commentaire mon compte-rendu de ce concert ci-après.

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Le Mudd Club recevra ce soir les Superfriends NO STRESS et FRancky HUTCHINSON LEFTOO, DJ Soul Funk adoubé par Gilles Peterson,

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et la semaine prochaine de mardi à vendredi soir, à l'Artichaut, les nouvelles pousses du Jazz local du CEDIM et des Musiques Nouvelles seront en concerts gratuits au Festival OH!

Jean Daniel BURKHARDT