Bernard Lavilliers est pour moi mon dernier héros dans la Chanson Française, authentique poète, moins cynique, égoïste et plus lyrique qu’un Gainsbourg, moins inégal dans les textes qu’un Ferré (sa grande influence), dont il est plus proche, plus intéressé par les musiques latines et l’Amérique Du Sud où il a vécu qu’aucun autre, adepte parfois d’un Rock’N’Roll plutôt hard de la violence urbaine, mais il ne m’a jamais déçu dans ses propos à la Télévision, n’a jamais retourné sa veste politiquement, reste à gauche et rouge comme La Zone (Les Barbares)...

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Le concert commence avec de gros bidons frappés à la Tambours Du Bronx, puis il arrive et commence avec « Je Cours », extrait de son dernier album « Causes Perdues Et Musiques Tropicales », son dernier album où se retrouvent ses influences Caraïbes variées, « déroule le tissu urbain »... « Meilleur que la cocaïne »... en justicier urbain « comme Fantômas » (avec quelques phrases de la BO du film), version moderne de sa « Malédiction du Voyageur », plus rythmée, urbaine, avec toujours de bons cuivres derrière, un bon solo de trompette à la Miles Davis et un clavier à la « lettre Ouverte » dans « T’Es Vivant » (son meilleur Live en 1978).

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Mais il enchaîne sur un ancien titre, un de ses bons Reggae, « Pigalle La Blanche » (de l’album « Nuit D’Amour » où il se mettait en scène mort devant les jambes d’une fille en minijupe sur la pochette), hommage à ce quartier parisien et à ses nuits interlopes, mais aussi au vieux Paris entre Black et White.

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Il remonte ensuite vers son album le plus latin, enregistré entre Kingston, New York et Rio , « O Gringo » avec la Bossa Nova éponyme, l’un de ses plus belles (avec « La Musique », pas très connue et intimiste mais où l’on entend qu’il est AUSSIun sacré guitariste, avec un bon solo d’Eric Letourneux au saxophone et un texte magnifique, sur « Les Barbares », auquel il dédiera à sa mort «Sax’Aphone ») et la plus proche de celles de celles de Getz/Gilberto et au saxophoniste présenté comme tel Live à l'Olympia en 1984.

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Cette "Criolla" est un de ses plus beaux portraits de femmes « écrit en descente de maconia (?) » que fume sa « Capoeira » qu’il a rencontrées lors de ses voyages avec « Fortalerza » pour le mystère pudique qui entoure son dénouement tragique après une intrigue policière). Il essaie de faire chanter le public le refrain en Brésilien, traduit " le toit et la ciel et la mer", un peu comme dans ce Live des années 80s, son plus solaire.

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Ce Brésil, il y est parti pour travailler comme chauffeur poids lourd encore jeune homme, y a appris la Samba bien arrangée de son "Brazil 72" sur "les Poètes", son second album.

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Je me souviens du tout premier Taratata en 1993 où ce crétin de Florent Pagny avait parlé des plages et Lavilliers, parrain de la première, était descendu du wagon travelling et l’avait poussé, alors que Nagui, qui faillit en tomber, appelait « Bernard ! ».

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Lavilliers explique le titre de son dernier album : « Causes Perdues »: « qu’il est beau de porter encore un peu plus loin » et « Musiques Tropicales » « qui permettent de dire des choses abominables sur des tempos festifs », et enchaîne sur la (Salsa lente éponyme enregistrée avec le Spanish Harlem Orchestra de Harlem), sur la fin des idéaux de gauche : « Portez-les vos idées, vos images, Guerroyez les moulins les nuages » (Don Quichotte est un héros positif) et de leurs militants d'hier, et sur les immigrés d'aujourd'hui et demain obligés de « Partir si loin pour ne pas réussir". Elle rappelle la Salsa lente « Pierrot La Lame » enregistrée avec Ray Barretto et son orchestre dans « O Gringo", ou la mélodie de "Y'a Peut-être Un Ailleurs" pour le film "Rue Barbare".

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Il poursuit avec « L’Exilé », regrettant la France des Droits De L’Homme devant son Identité Nationale qui donne envie à cet « exilé volontaire » envie de «plus rester, plus partir, juste envie d’en finir ». Exilé d’ailleurs qui se souvient du Paris de ses études accueillant et cosmopolite, ou français qui préfère s’exiler et travailler ailleurs à cause de politique sécuritaire Sarkozyste? Evidemment, ce sont surtout les premiers qui subissent ladite politique.

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Le voyage du dernier album continue au Nordeste du Brésil, « pays du Carnaval gratuit où viennent en procession les « Coupeurs de cannes » par un autre Forro sur un air de Baiãon Brésilien à la Luiz Gonzaga. A cette région, la plus pauvre du Brésil, il a dédié « Sertaõ », avec l’une de ses introductions parlées les plus terribles et émouvantes avec cette phrase : «Le ventilateur coupe tranche à tranche l'ai épais comme du manioc. Le dernier Texaco vient de fermer ses portes. Y’a guère que les moustiques pour m’aimer de la sorte, que leurs baisers sanglants m’empêchent de dormir. Ceux qui cherchent le soleil à tempérament ne viendront jamais ici. remarque, il paraît que voir plus pauvre que soi ça rassure. alors venez, venez tous. Ici, dans le Sertãn, il n'y a RIEN.» avant une chanson plus festive sur les Canguaceros et autres Lumpiaõs (bandits d’honneurs, Robins Des Bois qui volaient les riches pour donner aux pauvres). A propos de ces « coupeurs de cannes » et de leur jalousie, il parle des « vautours », «le mot Africain pour le vautour Américain » disait-il sur « Urubu » sur les vautours économiques de la mondialisation et le pillage de l’Amérique Du Sud par les Etats-Unis, mais « personne Urubus ne viendra vous becqueter, même les fourmis rouges affamées ». Lavilliers m’a surtout fait voyager, ouvert l’esprit sur le monde.

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A la basse, il y a Thierry Fanfant, sideman bien connu en France, à la batterie Gil Gimenez (), et tous ces musiciens talentueux se montreront multi instrumentistes (et sur plusieurs styles d’instruments : guitaristes, percussionnistes et souffleurs) au cours du concert et s’adaptant à merveille aux styles du voyageur Lavilliers.

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Le public apprécie le fait qu’il reste fidèle à ses idées et à son répertoire, chantant encore même sa toute première chanson « écrite avant d’être chanteur », «Ste Etienne » sur la ville industrielle où il grandit en « fleur de grisou à tige de métal » et « la lampe du gardien rigole de son style ». Moi-même je n’avais jamais entendu cette chanson de Lavilliers, plus sentimentale que « Les Barbares » sur le même sujet sur un rythme funky. J’ai d’ailleurs croisé à l’entrée du concert Dany, un IATOS de la fac maintenant retraité mais dont je connais les idées bien à gauche, et militant pro-palestinien. Cette chanson dû lui faire plaisir. A un autre concert, il a repris « Le Clan Mongol », dépassement de la « date inscrite pour le suicide idéal à quinze ans dans mon journal » par la révolte en s’assumant comme «L’Autre » du « Clan des Mongols », extrait d'« Etat D'Urgence » en 1983, amer, émouvant et fragile constat désabusé sur fond de Rock'N'Roll (seul tube "Idées Noires" avec Nicoletta) et de douceur tropicale.

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Dans le même esprit, un peu plus tardive et moins confidentielle, à l’origine sur « Le Stéphanois » en 1975, « La Grande Marée », mélodie magnifique au texte plus ambigu car fait d’images exotiques, qui deviennent royauté dictatoriale, avec aussi des phrases plus cyniques comme « Si j’étais croyant, ce serait un don du ciel », pour finir dans le futurisme prophétique au productivisme sexuel avec la chute « Nous ne faisons plus jamais l’amour, ou avec les gardiens qui nous surveillent...le mien est frigide », et pourtant acceptant encore plusieurs classes « si on y réfléchit bien, mais il est déconseillé de réfléchir » (ouverture vers une révolte possible au sein même de l’oppression comme les rebelles de « Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury) rappelant «Le Meilleur Du Monde » d’Aldous Huxley ou son «Big Brother is Watching You ! », inspiré de 1984 de George Orwell, deux romans d’anticipation que notre époque dépassa peut-être un jour mine de rien, sans qu’on y pense, puisqu’en 1984, les passants interviewés en France avaient déjà oublié le livre d’Orwell.

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Il enchaîne avec l’habile personnification , issue du même album « Les Extraordinaires Aventures d’Un Billet De Banque », dédiée non à Eric Woerth et Liliane Bettancourt et à ses soucis cette fois, mais par références successives à Rocard pour le PSU, à Pasqua pour ses « comités d’action civiques ». Il y parlait déjà du « pouvoir d’achat », dénonçait déjà ceux « qui en sont morts : Allende dans le décor » et c’est le comble le billet était suicidaire: «je voudrais crever tu sais, j’aimerais qu’on lui foute la paix ». Comme il dit à Woerth, «Mieux vaut jeûner avec les aigles que picorer avec les poulets ». Comme quoi être dans la révolte permet, à condition de ne pas retourner sa veste, d’être indémodable, toute la différence entre Lavilliers et Dutronc. Lavilliers a aussi écrit plus récemment sur les roiuages du système "Les Troisièmes Couteaux" au texte à la fois lucide et prophétique sur "Champs Du Possible", sa plus grande réussite dans la modernité.

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Plus tardif et extrait de l’album « O Gringo », mais le moins exotique, enregistré au retour du voyage qui l’avait mené de New York à Rio en passant par Kingston, le plus urbain et oppressant « Traffic » reste un grand moment de Rock’N’Roll, de furie collective avec le public. Dans cette chanson, comme dans « 15ème Round » dédiée à Cassius Clay, se télescopent, et c’est peut-être ce qu’il y a de plus émouvant chez Lavilliers, sa part masculine, dure, révoltée, à l’image du monde et de son oppression, et de la riposte qu’elle exige de ses victimes, ET ce côté fragile, sensible, d’une tendresse infinie, presque féminin.

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Plus tardif, « Noir Et Blanc », succès de son album « Voleur De Feu » avec l’émouvante participation du chanteur Congolais Nzongo Soul (http://www.myspace.com/nzongosoul) et ce message en hommage aux militants anti-apartheids (Nelson Mandela) qui inspirèrent ce titre poètes (Neruda) et musiciens ( « Doctor » Féla Kuti) réprimés pour leurs idées cités dans le texte : « De n’importe quel pays, de n’importe quelle couleur, la musique est un cri qui vient de l’intérieur ». et ça continue encore avec Lapiro De Mbanga et d’autres réunis dans la récente compilation « Listen To The Banned ».

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La suivante me fait penser à l’ironie et l’autodérision, presque le cynisme Gainsbourien période Reggae de « Nord Sud » avec sa morale « Tout s’arrange toujours même...mal » sur « If » en 1989, la première cassette audio que j’ai dû acheter de ma vie. Lavilliers prend sa guitare pour chanter seul en talk-over comme sur « Cri D’alarme » se dévoilant sans fards entre violence et tendresse.

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Il continue avec une chanson engagée mais plus récente « Les Mains D’Or » entre cajon Flamenco (à l'origine avec Balbino Medellin) et violon tzigane, qu’il a écrit, a-t-il dit un jour, en pensant à son père, et à tous ces ouvriers de la sidérurgie ou des mines dont on ne veut plus pour des raisons de productivisme cynique décidées en haut lieu par la Finance et ses « experts » pour lesquels ils coûtent moins cher à ne rien faire « selon les experts ». Je me souviens de l’avoir vu encore descendre dans la Mine dans les années 90s avec le casque et la lampe frontale, et que cette fidélité m’avait ému. C’est par cette fidélité que Lavilliers a tout ce qu’un Johnny n’aura JAMAIS, et que Léo Ferré son idole lui-même apprit de Jean Roger Caussimon pour le reprendre généreusement à son compte : de véritables origines populaires, prolétaires et une fidélité à ces origines.

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Venu d’« Angola » (chantée avec Bonga, le plus grand chanteur Angolais) arrive le Berimbau, arc musical angolais arrivé au Brésil où il accompagne la Capoeira « une main ouverte et un poing fermé : l’une pour connaître, l’autre pour cogner », danse de combat des esclaves et était déjà utilisé par Lavilliers dans « Frères De la Côte », pour « Identité Nationale », qui condamne la politique sécuritaire sur des cordes orientales et la basse en polar et aux chœurs « Y’en A Marre » qui montre que son engagement n’a pas pris une ride et fit seul taire Eric Zemmour , « On est tombés bien bas, bien plus bas que tu crois ».

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Ils continuent avec « Possession » et « La Nuit Nous Appartient », « Mazurkas Caraïbes » plus tendres et sentimentales. Lavilliers a toujours cet ouverture les musiques d’ailleurs, et a introduit en France la Samba, la Salsa, le Reggae authentique avec petite contretemps rub-a-dub de Kingston, le Forro du Nordeste de ces pays lointains bien avant et de façon plus authentique et proche des originaux que Peter Gabriel et sa « World Music » faisant de toutes les musiques traditionnelles du monde de la New Wave avec synthétiseurs, leur offrant certes une visibilité mondiale.

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Sa silhouette à boucle d'oreille à la Corto Maltèse a aussi rapporté de ses voyages une préoccupation écologiste de « Lettre Ouverte » et à l’apocalyptique constat d’ « Etat Des Lieux » sur l’album « Carnet De Bord » (2004), constat partageant le monde lucidement entre «l’Est, Usés du Sud » et interrogeant « vers quelles certitudes allez-vous ? » que, semble-t-il dire le réchauffement et les réfugiés climatiques toujours chez les plus pauvres et plus de profit au prix de plus d’inhumanité et d’oppression, d’égoïsme et de cynisme de la part des pays riches.

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« Melody Tempo Harmony » en 1993 n’est certes pas mon reggae préféré de Lavilliers, mais donnait l’occasion d’un émouvant dialogue avec le chanteur Jimmy Cliff aujourd’hui disparu et bénéficiait , comme « Noir Et Blanc », d’une chronique sensible des réalités Caraïbes et de notre monde dans les strophes sur un poète politique Jamaïcain entre les refrains Rasta unitaires.

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Lavilliers commence à improviser sur ses musiciens, un peu comme sur son meilleur Live « T’es Vivant ?» ce « Soleil Noir » en 1978 se terminant par «Est-ce qu’on sera encore vivants en l’an 2000 ? Est-ce qu’il y aura des salles qui sentent le public et la sueur d’artiste ». Le Zénith de Strasbourg n’est pas L’Olympia de 1978 qui a déménagé presque à l’identique, mais ce moment rappela ce grand souvenir.

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Il poursuit avec « Solitaire », dub cuivré enregistré à Beyrouth en 2008 pour l’album « Samedi Soir A Beyrouth », est revisité en Salsa afro beat triste et chaloupée sur scène. Egalement journaliste documentariste et citoyen curieux du monde, Lavilliers, s’il a toujours préféré l’Amérique Du Sud et les Caraïbes, s’est aussi intéressé à ce Beyrouth longtemps victime de la guerre où on l’imagine moins pour y enregistrer cet album.

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« Causes Perdues et Musiques Tropicales » a aussi « Cafard » , sa Salsa à la mélodie calquée sur un classique, mais aux paroles sur la regret de la vie nocturne cosmopolite à Paris, par rapport à celle qu’il a pu connaître à ses débuts dans les années 60s/70s. Pour information il était 22 h 20 à cette première pause avant rappels.

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Il revient pour « Marin », un autre Forro Baiãn de Recife adouci par la présence des Femmouses T (adeptes du Baiãon) peaufine le mythe pas si loin de ce qu’il est qui a « ramené de Fortaleza » «des choses qu’existaient pas ».

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Enfin arrive « La Salsa », meilleure Salsa française pour l’album « O Gringo » enregistrée raconte-t-il à New York avec Ray Barretto, Willie Colon et le bassiste Salvador Cuevas dans les studios de la Fania de Jerry Masucci de vant sa secrétaire fausse blonde. Il fait un grand compliment à Thierry Fanfant en le comparant au regretté Cuevas. Certes cette version est plus lente et synthétisée, mais il la danse encore comme personne (comme un jour chez Jacques Martin). Ce n’est plus Ray Barretto aux percussions mais toujours la même Salsa, les mêmes riffs de cuivres à l’unisson sur le slap de Thierry Fanfant. La Salsa, mélange magique d’une basse funky, de cuivres Latin Jazz à l’unisson, de guitares Rocks et de percussions pour les rythmes d’Amérique Du Sud, née à New York des musiciens latinos exilés. Le premier disque « Salsa » fut de l’Orchestra Harlow en 1974 avec ce « No Quiero » au rythme original.

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Quant à son meilleur Reggae « Stand The Ghetto », il est repris moins langoureux que l’original, et devient aujourd’hui un Reggae Batuque Funky ( ) rythmes de percussions, cloches Aggogos et bidons aux tambours du Bronx sur la basse de Fanfant, les cuivres, les cuivres, claviers, plus Sound System Electro avec le public, puis le FINIT en Reggae. Comme Gainsbourg Jazz, Rock, Reggae, puis Funk et Hip Hop, le vieux lion Léo Ferré lâchant ses violons et chœurs pour rentrer avec « la Solitude » entrant dans la cage du Jazz Rock avec le groupe ZOO, Lavilliers a toujours eu ce courage de se moderniser, de tenir l’encolure de l’air du temps sans cèder aux modes mais en prenant le meilleur de chaque époque, de chaque style, de chaque culture musicale.

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Il reviendra encore seul avec sa guitare tandis que déjà l’on remballe autour de lui les instruments pour une dernière à la « Attention Fragile » () avec un premier vers (« Je laisserai le lit comme elle l’a laissé, défait et rompu, les draps emmêlés ») emprunté à Pierre Louÿs dans ses « Chansons de Bilitis » (belle vengeance contre les universitaires ayant critiqué ses traductions du Grec et crurent tous à l’existence de Bilitis adepte du saphisme de sa pure invention !), encore une chanson alliant douceur, tendresse des strophes et violence rageuse des refrains.

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Bref, chaque chanson de ce concert donnait encore plus de raisons d’aimer Lavilliers. Et on ne peut pas en dire autant de Bob Dylan vu en ce même Zénith.

Jean Daniel BURKHARDT