Comme l’an passé, je suis allé le week-end rendre visite à mon frère Guillaume, écouter entre autres la Fanfare Ciocarlia dans sa reprise du Born To Be Wild de Steppenwolf pour le film Easy Rider (rediffusé la semaine dernière sur Arte) de Dennis Hopper décédé cette année pendant le festival de Cannes...

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Samedi après-midi, nous sommes allés au Parc Floral du Château de Vincennes au Paris Jazz Festival où se produisaient « The Syndicate », dernier groupe du claviériste pionnier Joe Zawinul (7 juillet 1932-11 septembre 2007), alliant la force de la fusion électrisante Jazz Fusion Rock/Funk déjà expérimentée avec Miles Davis puis avec Weather Report, ouverte avec le Joe Zawinul Syndicate (où l’on retrouvait le percussionniste de Weather Report Manolo Badrena) aux rythmes du monde dont, étant un gipsy autrichien à l’origine, il se considérait comme un citoyen inspiré. J’ai dû le voir avec cette dernière formation au Strasbourg Jazz Festival vers 2007.

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Si seul le batteur/leader, Paco Sery a véritablement joué avec Zawinul dans The Syndicate, également à la sanza, les autres musiciens, issus de plusieurs groupes de Jazz français ou brésiliens, montraient une belle diversité culturelle : Thierry Eliez (clavier d’Olivier Temine, responsable de la sortie de cage Jazz Rock de Sophie Alour sur "Uncaged") aux claviers fous produisant comme Zawinul des effets acoustiques forts par des moyens électriques, du lyrisme spatial aux cris mutants, qu’une belle complicité alliait au saxophoniste Emile Parisien (meilleur car plus puissant et moins bruitiste porté par cette fusion qu’avec son propre quartet trop Contempo-Free à mon goût), comme Zawinul à Wayne Shorter l’un prolongeant/soulignant/reprenant l’un l’autre et se mêlant à s’y méprendre, Aziz Sahmaoui l’ancien chanteur de l’Orchestre National de Barbés secouant des shakers à graines et jouant du guembri et les brésiliens Jorge Bezera aux percussions frappées, chant candomblé à Exu et Alegre Correa la guitare , ainsi que l’africain Alioune Wade à la basse digne de Jaco Pastorius comme Richard Bona.

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Tout cela fait voyager le public dans des transes (auxquelles fut sensible mon voisin, un natif de l’Orient aux danses/transes immobiles) Africaines/Brésiliennes/Gnawa/urbaines et finalement même Caribéennes avec un final Zouk.

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Ils incarnent bien la suite universelle avec l’énergie de leur jeunesse de l’entreprise généreuse du fondateur du groupe, tout en s’en libérant finalement par la composition d’un répertoire propre. Et avec un tel enthousiasme, a dit Paco Sery, « On est là pour trente ans ».

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C’est tout le mal que nous leur/nous souhaitons.

Jean Daniel BURKHARDT