Le Contrebassiste Scandinave Arild Andersen et son trio à Pôle Sud
Par Jean Daniel BURKHARDT le vendredi, mars 26 2010, 17:54 - Lien permanent
Le contrebassiste scandinave Arild Andersen est un bassiste Norvégien né en 1945 à Lilliström. Il a étudié la contrebasse et le concept lydien d’organisation tonale de George Russel et joué avec lui dans les années 60s, puis fut découvert au Berliner Jazztage en 1968, joua avec son compatriote son compatriote Jan Gabarek de 1969 en 1973, puis avec Sonny Rollins, Sam Rivers, Bill Frisell et bien d’autres, dans des styles allant du Jazz Cool au free Jazz, au Jazz-Rock, au New Age avec le quintet Masqualero de Niels Peter Molvaer.
Ce nouveau trio sans piano réunit autour de lui deux autres insulaires : le batteur Paolo Vinaccia (qui s’est rasé le crâne depuis la photo) et le saxophoniste écossais Tommy Smith.
Attentif au répertoire traditionnel, Arild Andersen commença son concert par la chanson traditionnelle Elama Elama, où Tommy Smith rappela par son lyrisme immobile à l’émotion universelle, le saxophoniste Jan Garbarek dans ses expériences Pakistanaises de Ragas & Sagas.
Plus proche des racines d’Andersen, il composa sa suite Independancy en 2005 pour le centenaire de la libération de la Norvège du joug Suédois, suite aux climats contrastés, alternant Ballade très Cool, Bop, Hard Bop, voire martiale tirant vers le Free, dont ils jouèrent la troisième et quatrième partie.
La troisième partie montra un peu les talents d’Andersen pour ajouter des résonances électroniques ambient évoquant des paysages lunaires et enneigés sur lesquels improvisa de belle façon Tommy Smith.
La quatrième était à nouveau plus rythmée, Hard Bop, rappelant un peu la Freedom Suite de Sonny Rollins( ).
Paolo Vinaccia, qui portait un T-shirt «SOMEDAY I MAY BE A REAL MUSICIAN » (UN JOUR JE SERAI UN VRAI MUSICIEN), qui commença le concert à mains nues sur ses toms, prit une importance rythmique de plus en plus prononcée au fur et à mesure du concert, par un jeu de plus en plus Free ou Rock, tandis que Tommy Smith rappelait de plus en plus le jeu tout-terrain de Chris Potter.
Le concert se termina après Dreamhorse, battu sur ses genoux avec des balais de bois par Vinaccia et un bis, Arild Andersen et ses complices ayant montré qu’ils pouvaient concilier dans leur plaisir de jouer la bonhomie originelle du Jazz, l’émotion des ballades boréales, mais aussi les apports de la modernité Rock ou electro, ce qui est déjà du grand art.
Jean Daniel BURKHARDT