Le samedi 4 octobre dernier, le chanteur Slammeur de Hip Hop Abd Al Malik () était sur la scène de La Salle des Fêtes de Schiltigheim.

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Avant le concert, des fumées d’encens parfument la scène et la Salle des Fêtes de Scchiltigheim. Quoique n’étant pas de Schiltigheim, il revenit presque chez lui, puisque, né Régis Fayette-Mikano en 1975 d’un père haut fonctionnaires Congolais, après avoir grandi à Brazzaville entre 1977 et 1981, c’est au Neuhof, une des banlieues de Strasbourg, qu’il passe sa jeunesse et va à l’école Reuss, puis échappe à la petite délinquance en entrant au Collège Privé Ste Anne, au Lycée Notre Dame Des Mineurs, et fait des études de Lettres Classique et Philosophie à l’Université Marc Bloch.

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Il fonde avec son frère Bilal et son cousin Aissa le groupe de Hip Hop N.A.P. (New African Poets). Converti à l’ Islam soufi, son nom Abd Al Malik est la traduction littérale de son prénom Régis (roi en latin, comme Malik en arabe), et disciple du Maïtre Marocain Sidi Hamza al Qâdiri Boutchichi Marié avec la chanteuse Wallen, il a un garçon, Muhammad Hamza.

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Il a sorti trois albums « Le Face à Face des Cœurs » en 2004, « Gibraltar » en 2006 (Prix Constantin du disque et Prix de l’Académie Charles Cros), avec une reprise de « Ces Gens-Là » de Jacques Brel, accompagné par son pianiste Gérard Jouannest, mari de Juliette Gréco , pour laquelle il a écrit des chansons, puis enfin « Dante » (pour son choix de passer du latin à l’italien en écrivant « La Divine Comédie », pour la rendre accessible au plus grand nombre avec le même décloisonnement qu’Abd-El Malik aujourd’hui) en 2008, avec certains titres arrangés par Alain Goraguer (arrangeur de la première période Jazz de Serge Gainsbourg), Victoire De La Musique « Musique Urbaine ».

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En plus de cette qualité musicale née de son respect pour la Chanson Française, ses textes montrent une véritable sagesse s’adressant à tous avec des mots simples et un message positif.

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Il entre en scène sur « Soldat De Plomb», extrait de « Gibraltar », inspiré par sa jeunesse au Neuhof, marche au pas et salue comme un de ces soldats-robots, un de ces «Zombie» militaires que condamnait Fèla Kuti, danse avec des gestes dégingandés. Au-delà du cas personnel d’Abd Al Malik et tant d’autres, manipulés par la drogue, on peut aussi appliquer ce terme aux enfants-soldats d’Afrique comme Emmanuel Jal, sauvé par le Gospel et le Hip Hop qui pense avoir survécu pour témoigner des guerres Soudanaises, et tant d’autres qui ne décident pas de leurs destins, et jusqu’à la haine collective des batailles rangées des Cités. Mais le message final d’Abd Al Malik est positif, refusant celui de ce journaliste qui lui dit que « Parler de paix et d’Amour, ça ne sert à rien si ce n’est divertir », lui leur rend hommage, et espère encore que l’éducation, la culture, peuvent rendre le monde meilleur, lui et les autres, les faire évoluer, et dans l’idéal beau à pleurer d’une « France Arc-En Ciel unie et débarrassée de toutes ses peurs» et tend la main. Parce que le racisme ordinaire est lui aussi une forme de manipulation, plus ancienne.

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« Ce soir on joue à domicile, comme on dit dans le jargon du football, et on va leur montrer qu’on est les meilleurs», dit Abd Al Malik, certes pas avec Jouannest et Goraguer, mais avec ce petit groupe avec Or Solomon aux claviers (déjà vu avec un autre Malik, « Magic », celui-ci, le fûtiste Magic Malik Mezzadri), une bonne guitare funky rock, une contrebasse, un batteur aussi aux percussions, son grand frère Bilal aux machines et un jeune accordéoniste. C’est bien que son Hip Hop Jazz soit soutenu par un vrai groupe Live de jeunes musiciens de Jazz.

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Suit sur la guitare funky «Lorsqu’ils essayèrent » () (de réanimer Malik), (Malik Oussékine, mort d’une bavure policière en 1986) arrangé sur « Dante » par Régis Ceccarelli, critique des idéaux bon enfant de « Touche Pas A Mon Pote » ou de La Marche Des Beurs, qui finalement ne changèrent rien au Front National mais jugèrent les bons et les mauvais, et finalement confisquèrent la parole aux Cités, « quand Malik hélas ne se réveilla PAS », d’où une aggravation de la situation sur le long terme.

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Dans le clavier Jazzy, il y a quelque chose de « Riders on The Storm » des Doors, cette Soul veloutée et mélancolique invitant à la réflexion sur les mots du dernier Jim Morrison posant sa « Prière Américaine », mais qui ne parut qu’après sa mort, avec cette pluie rajoutée a posteriori.

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La Poésie d’Abd-Al Malik est vraiment portée par ce groupe, lui donnant un côté Gil Scott Heron dans « The Bottle » ou Marvin Gaye avec ce backing Soul& Funky derrière lui, lui donnent cette prestance, comme malgré lui.

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Autre personnage inconnu mais émouvant de Dante sur un autre bel arrangement groovy, lent, jazzy et dramatique de Regis Ceccarelli, « Gilles » (lequel est-il dans ce clip, dont les catastrophes semblent évitées de justesse ?), qui « écoute un disque de rap et fond en larmes », qui parle de la poésie et de l’espoir que l’on peut trouver dans le rap, de Spinoza, achète un disque de rap « car écrire (et les rappeurs écrivent) », n’en veut même pas au monde d’être décevant, puisqu’il n’en a pas conscience, qui vit sans le savoir Rue Nolet comme Verlaine, « pensait entendre un disque rap classique » mais « fond en larmes », avec un phrase du Cheikh d’Abd Al Malik tournoyant dans le refrain : « Lorsqu’on fait quelque chose, il s’agit d’y rester et d’en sortir. Lorsqu’en fait quelque chose, il s’agit d’en sortir, et d’y rester.», qu’on pourrait tourner et méditer longtemps dans sa tête et appliquer à tant de choses, d’idées, à tous nos actes et nos pensées, mais qui resterait pure, claire, évidente et limpide comme un koân bouddhiste zen, ou soufi, voire rasta comme Jah, qu’Abd Al Malik cita également à la fin: quand sommes-nous nous-mêmes dans nos actes et nos paroles, quand est-ce le monde ou les autres qui parlent à travers nous, et ne sort-on jamais de l’un ou l’autre tout ensemble?

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Cette chanson parle aussi d’espoir et de la manière dont juste un disque de rap, par sa poésie, un livre ou une rencontre peuvent illuminer une journée l’espace d’un instant et nous émouvoir jusqu’aux larmes d’émotion pure, pas de tristesse, presque de joie, presque des larmes philosophiques de l’Eurêka lorsqu ‘on comprend que ce qu’on a toujours cherché était juste là à portée de pensée. Evidemment ces disques sont rares, et Abd Al Malik en fait partie. En ce qui me concerne, seul « Ombre Est Lumière »d’IAM et son message spirituel cosmique ont provoqué, à part lui, en moi cette émotion poétique et spirituelle, pure mais il doit y en avoir d’autres, et chacun peut avoir les siens.

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Je l’ignorais mais c’est le grand frère d’Abd Al Malik, Bilal, toujours aux machines et vocaux derrière lui, qui lui fit entendre « Paris Mai » de Claude Nougaro. Abd Al Malik l’a repris à son compte, mais à sa manière, avec ses mots, en faisant « Paris Mais… » ( ), rajoutant son grain de sel.

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Nougaro sur ce titre ne chantait pas, déclamait, slammait déjà sans le savoir en talk-over, Abd Al Malik chante rarement, est plus un conteur à l’élocution parfaite, un poète aux mots compréhensibles par tous, un philosophe péripatéticien au sens d’urbain, même quand il reprend de la chanson française, rajoute ses propres mots, mais les place dans les traces des mots, de la rythmique de Nougaro, les fait siens ici et maintenant. S’il ne pose pas les mêmes questions que Nougaro en 68, il est plus proches de nous et de son public, et en ce sens le continue, reprend le flambeau.

Il y ajoute ses propres références à Augustin (Meaulnes ?), foudroyé de balles vocales et de mots, retrouve Nougaro à « Nougayork » où il ignorait qu’il irait ruiné ressusciter tel le phénix en 68, « MalcolmiXe les banlieues », et lui « racaille » qui lit Sénèque sous sa casquette fut cet aigle noir qu’on soupçonne plus qu’un oiseau de feu d’Igor Stravinsky, dans ce Neuhof qui fut sa Sorbonne (Place de la Sorbonne où il chanta aussi d’ailleurs en concert sauvage en 2006) et danse un Tango HLM. Il est venu à Paris du Neuhof ou de Strasbourg, comme Nougaro de Toulouse. Leurs deux univers géographiques et temporels sont deux richesses, deux messages envoyés à Paris hier et aujourd’hui.

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A Paris, il nous y emmène sur une musette qu’il y a amenée de chez nous jusqu’au Grand Rex, « Conte Alsacien », qu’importe c’est la même valse, la même innocence dans l’histoire d’amour simple et belle, comme « Adam et Eve », d’où qu’ils viennent, arrivés ou natifs, et il rappe le refrain en Alsacien (mr dat seye elsass do wo dar’t er harz het ») et jusqu’en Afrique (« von Brazza zu Kinshasa »), et la chute, le dernier de ces personnages est magnifique, qui voit sa mère au parloir et « c’est cette Afrique qu’il ne connaît pas qui soleille sa peau et sourit derrière son accent alsacien. », lui offrant ce soleil Africain qui nous manque, nous donnant des raisons d’aimer cette région « où la terre à un cœur », auxquelles nous-mêmes n’eûmes pas pensé, où que nous oublions comme une évidence.

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« C’est du Lourd» applique cette même reconnaissance de l’âme à la France, à sa mère, à ceux qui vivent honnêtement dans l’amour en assumant leur enfant et en travaillant contre les dealers, aux filles de cité qui se sont sorties des insultes comme celles de « Ni Putes Ni Soumises » , et « Quand tu insultes la France, c’est toi-même que tu insultes », contre cette révolte haineuse que même la misère ne justifie pas et contre le racisme, arrive encore à trouver que « La France elle est belle » avec « ces visages qui s’entremêlent », que l’idéal d’une France riche car multiculturelle est encore devant nous à bâtir et un défi magnifique pour le XXIème siècle. Et c’est une question de bon sens, de générosité que d’arriver ainsi à dépasser la révolte par l’amour universel, pas une lâcheté. La lâcheté c’est de laisser aller, d’où que l’on vienne, à la violence et à la malhonnêteté. Et ce n’est pas être Sarkoziste (http://www.youtube.com/watch?v=txsmtS7zulo) ou moralisateur que dire cela, juste humain et sensé, du côté de la vie. Et c’est beau aussi que ce langage poétique de la rue inverse comme le verlan la valeur des mots « lourd », « violent » ou « malade » en leur donnant un sens positif comme le jive des musiciens de Jazz noirs.

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Autre personnage qu’Abd Al Malik a rencontré au Neuhof, « Le Marseillais » et son histoire présentée comme un conte, lu dans un beau livre de cuir, ancien grimoire où lui-même l’a écrite, avec son frère ajoutant sa voix sur un magnifique sample du «Petit Garçon » de Serge Reggiani. Là aussi Abd Al Malik nous raconte son histoire en empruntant ses mots, en en faisant un personnage eà la Pagnol, avec sa folie comme (le ou Frédéric) Mistral sur les Îles du Frioul, et sa déchéance de « Rasta côté Massilia Sound System », à toxicomane comme Jim Morrison (comme dans « Plus Dure Sera La Chute » de Lavilliers), sa vie «comme Panice pour Cesario ». C’est un bel hommage que nous faire encore rêver de ses mots, comme cette idée qu’ «après Avignon, c’est l’Nord, et le climat peut y être glacial » et d’accuser même leur manque de générosité à l’époque, de ne pas avoir compris que venus des Quartiers Nord ou du Neuhof, c’était pareil. Il donne envie d’en savoir plus sur ce marseillais par ce portrait plein de tendresse.

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Intéressé par la philosophie, Abd Al Malik présente ses musiciens, « notre car de tournée est une agora » (pour la démocratie, certes) mais par les philosophes auxquels il les compare, elle devient un aéropage des plus grands penseurs grecs et autres : le guitariste est comparé au stoïcien Epictète, le batteur a les percussions Nietzschéennes (peut-être la puissance du surhomme Zarathoustra ?) Or solomon aux claviers est un philosophe Zen, et son frère Bilal aux machines est leur maïeutique « Socrate maison», qui leur donna une idée lumineuse :« SOYONS ROCK’N’ROLL !!!».

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Ils appliquent ce traitement au « 12 Septembre 2001 » de Gibraltar, en effet moins Jazz et plus Rock que sur l’album : «J’avais déjà un fow de taré lorsque les tours jumelles se sont effondrées… », sur les pensées qu'inspirèrent le 11 septembre à sa pensée de muslim, « et si je n’avais pas eu la foi, j’aurais honte d’être muslim », la défiance des autres envers l’islam (« est-ce qu’il sont tous comme ça »?), l’assassinat du cinéaste Théo Van Gogh par Mohammed Bouyeri en 2004, mais trouve aussi la solution « ne pas mélanger la Politique avec la Foi », comme le disait déjà Ali, et comme devrait faire toute religion pour laisser la liberté à chacun, mais que n’appliqua pas le Christianisme de Constantin aux croisades, à l’Inquisition, aux guerres de religion, aux conversions forcées… Et il refuse de condamner cette année 2001, nous donne là encore des raisons de l’aimer, un livre ou le disque « Blue Print » de Jay Z « une leçon », sorti ce même 11 septembre 2001. Il termine par une pirouette humoristique pleine de tendresse en rappelant qui lui «ne faisait rien, ou plutôt si, changeait les couches de son gamin ».

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Suit « Roméo et Juliette » (sans Juliette Gréco, "la première slammeuse, pour lui"), encore une histoire d’amour, de deux enfants perdus, lui « que le Gangsta Rap a rendu autiste » fan de Scarface, elle «moitié brésilienne moitié kabyle, gogo danseuse ». Elle a plus de poésie, de sensibilité, plus d’espoir, lui juste son désir. Ça se termine mal connement par un accident, sans héroïsme Shakespearien, mais leur portrait est émouvant, et la description de leur désir mental par Gréco touchante et belle, avec les mots d’aujourd’hui, mais je trouve ça plus authentique que « Roméo + Juliette » version 1997 et ses anachronisme absurdes cherchant en vain les « lames bien mieux trempées » du texte original dans les flingues de ce Western de sous Sergio Leone science fictionnel de Baz Luhrman.

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Dédié à ceux qui sont en prison, physiquement ou « dans leurs têtes, dans leurs têtes » il continue par « Renter Chez Moi », toujours extrait de « Gibraltar », « Chez soi c’est quand plus personne ne vous juge », car « aller vers les autres c’est aller vers soi aussi », « en espérant que chez vous c’est un peu chez moi aussi », au texte et à la mélodie magnifiques, avec la voix de son frère Bilal en écho sur le refrain, sur la solitude urbaine, le racisme ordinaire qui peuvent amener jusqu’à la violence. Prison physique, morale, mentale, ou des préjugés, le message est généreux et beau que de croire que nous pouvons en sortir. Là encore il dépasse Gil Scott Heron et son « Home Is Where The Hatred Is ».

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Autre recréation / modernisation d’un classique de la chanson française « Ces Gens» de Brel, satire d’héritiers parvenus, dont il a repris aussi littéralement le début de manière bouleversante, puis qui est devenu chez lui, généralisé par « Les Autres », ceux dont Sartre disait « L’enfer c'es les autres », ceux qu’on accuse quand on ne se remet pas en question, se souvient l’avoir fait lui-même fait, l’appliquant à sa propre histoire sans être tendre avec lui-même, à sa spiritualité naissante qui prêchait déjà alors que ses actes ne la suivaient pas encore, et remplaçant « l’égorgeur de chats » de Brel amoureux de Frida par le racisme que lui valut sa peau noire, et pleure comme Brel en racontant cette histoire à un inconnu. J’ignore si c’est l’authenticité de cette reprise qui a convaincu Gérad Jouanest, l’ancien pianiste de Brel, de travailler avec lui, mais elle est un bel exemple de cette filiation qui modernise la Chanson Française, et dont Abd El Malik est un bel exemple.

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Il dédia enfin aussi à son Dieu qui l’a sauvé de ses démons, « L’Alchimiste », lui qui n’était rien, « vain et c’est bien ce que contenaient mes poches », l’a fait dépasser le racisme et la violence pour l’amour universel et c’est aussi beau sur cette mélodie magnifique et avec cette émotion sur le fil, qu’un Psaume de David, que le Cantique de Salomon, qu’un poème de Rûmi ou Yunus Emré à « l’Adoré », dit avec les mots simples d’aujourd’hui, beau par cet espoir de rédemption donné à tous.

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En bis, le public lui réclama à hauts cris « Gibraltar », joué lui aussi « Rock’N’Roll », titre éponyme et premier choc qui ouvre son second album et le rendit célèbre, avec ces claquettes flamencos, ce piano obsédant sur la batterie qui soudain s’envole avec ce jeune noir qui « devient derviche tourneur » et, crie et vit enfin, vogue sur des échos de flûtes soufies vers le « merveilleux royaume du Maroc ».

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La beauté de ce texte est aussi dans on ambiguïté : on pourrait croire au début qu’il s’agit d’un jeune noir qui s’en va, quitte l’Afrique pour l’Europe dans l’espoir d’une vie meilleure, prend un bateau dont les passagers « rament tous à la même cadence », mais finalement il y a aussi un jeune homme qui REVIENT en Afrique vers ses origines, sa fierté d’être, sa spiritualité peut-être, après s’être trouvé lui-même. Peut-être s’agit-il de ces deux jeunes noirs qui se croisent ou du même qui était parti et revient.

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Sur les derniers applaudissements, quelques amis d’ici s’approchèrent de la scène pour lui prendre la main par un shake, et même retenus par la sécurité, ce fut un moment émouvant, qui se prolongea ensuite longuement dans le Hall de La Salle Des Fêtes.

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Bref, Abd Al Malik a montré qu’en plus de la beauté de ses textes et de sa musique, qu’on pouvait apprécier au disque, il était aussi généreux sur scène, dans la danse, l’émotion,et même le Rock, et qu’il était toujours aussi proche de ceux qui l’ont connu ici.

Jean Daniel BURKHARDT