Après cette première partie, et en attendant Biréli Lagrène et son Trio, le public du Château du Hohlandsbourg a pu profiter de la science Jazzistique de Michel Bedin, journaliste spécialisé en Jazz Mnouche à Djangostation et à Jazz-Hot, première revue historique consacrée exclusivement au Jazz, du nom du livre de son fondateur, et du Hot Club De France Hugues Panassié « Le Jazz Hot », premier livre sur le sujet, car le Jazz fut considéré comme un art en France bien avant d’être reconnue comme tel aux Etats-Unis, si l’on excepte John Hammond. Il fut aussi, avec Charles Delaunay, le fondateur des disques « Swing », premier label consacré intégralement au Jazz en France et ailleurs, dont la première production fut l’enregistrement de Django Reinhardt et d’un quartet de saxophones franco-américain composé de Coleman Hawkins et Benny Carter et d’Alix Combelle et André Ekyan, puis les enregistrements du Hot-Club De France (qui s'appelait à l'origine les "Delaunay's Jazz".

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Evidemment, après-guerre, Hugues Panassié, après la seconde guerre mondiale, incarna plus le camp des figues moisies que celui des raisins verts, sa conception du jazz s’arrêtant au Blues, Dixie Land, New Orleans et Swing, et refusant de considérer Charlie Parker, Miles Davis et leur « Be Bop » comme du Jazz, ou simplement de la musique.

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Jazz-Hot suivit d’ailleurs le schisme de Charles « Œil » Delaunay (fils du peintre Robert Delaunay) en devenant dès 1947 une revue de Jazz moderne de cet ami de Boris Vian qui fit d’Hugues Panassié sa tête de turc dans les colonnes de « Jazz-Hot », l’appelant « le Pape Hugues », « Papanana », j’en passe et de moins respectueuses. S’arc-boutant sur ses positions, le Hot-Club De France excommunia, entre autres, le Hot Club de Strasbourg pour concert de Chet Baker!

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Michel Bedin, s’il n’apprécie généralement pas le synthétiseur, avait apprécié les interventions de Kuno Schmid la veille, car y faisant passer le SOUFFLE humain de l’accordéon ou d’un hamonica., et considère Jaermaine Landsberger comme un jazzman, et pas seulement un jazzman Manouche, de même qu’il y a des gadjé (non manouches) qui jouent du Jazz Manouche, et considère Biréli Lagrène comme du Bop manouche et pas seulement du Jazz Manouche.

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A propos de l’état-civil de Django Reinhardt, il nous précisa que le « Jean-Baptiste » Reinhardt présent sur son acte de naissance était son père, Django fut baptisé Jean Reinhardt, mais prit au début de sa carrière (accompagnant encore au banjo des accordéonistes musette) le surnom de Django (souvent orthographié Jean Got ou Jeangot).

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Il n’y a que trois festivals de Jazz Manouche à part celui-ci, tous liés à la vie de Django : à Liberchies, en Belgique où il est né, là où il s’est marrié et à Samois-Sur-Seine où il est mort, et celui organisé en Alsace, faisant suite défunt "Festival International Tzigane" à la Citadelle, par « Terre Des Musiques Tziganes », anciennement au Jardin des Deux Rives, cette année au Hohlandsbourg.

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S’il y a une riche école de Jazz Manouche en Alsace, et Thomas Dutronc en personne a pris des leçons avec Tchavolo Schmidt, découvert dans « Latcho Drom » de Tony Gatlif à l’époque ou Tchavolo jouait dans « Swing » du même Tony Gatlif.

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Cependant, dit Fabrice Steinberger, président de "Terre et Musique Tzigane", c’est hélas EN ALSACE QUE LES MUSICIENS MANOUCHES ALSACIENS JOUENT LE MOINS. Donc ce Festival a lieu d’être, et d’être soutenu et défendu.

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Michel Bedin rappelle que la Musique Manouche (ou Tzigane) a déjà inspiré à la période Classique Romantique Frantz Liszt, Frédéric Chopin et Béla Bartok…

Jean Daniel BURKHARDT