Ce dimanche 12 avril, le Hi-Fly Orchestra , groupe acoustique Jazz-Funk-Latino de Munich était invité en concert par G-Phil qui nous régale depuis quelques mois de ses soirées à entrée gratuite COLORS au Rafiot tous les premiers jeudis du mois (prochaine avec DOMU en guest le jeudi 7 mai jusqu’à 7 h du matin, car veille de fête )., avec une sélection d’instrus Funk, Groove & Latin de DJ No Stress en apéritif digne du Swinging London.

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Le Hi-Fly Orchestra se compose de deux cuivres : Florian Riedl (sax, flute), fondateur du groupe en 2005 et Johannes Herrlich (trombone), Christian Gall au fender rhodes, Jerker Kluge à la basse, Hajo von Hadln à la batterie, et Norbert Küpper aux percussions latines.

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Dès l’entrée de « Mrs. Shing-A-Ling »extrait de leur dernier album «Mambo Atomico », les deux cuivres sont funkys sur la rondeur groovy du fender rhodes et le tempo latin de la batterie et des percussions. Le solo de saxophone se place dans la lignée de Wayne Shorter période Blue Note funky (on pense à « Cantaloupe Island » d’Herbie Hancock repris en Hip Hop par US 3 avec des traits d’improvisation à la Charlie Parker révélant un grand improvisateur Jazz, ce qui est rare dans le groove, plus voué aux effets rythmiques.

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Le trombone aussi se montre langoureux sur cette samba groovy, alors que le saxo assure la cowell et la contrebasse jazze avec le fender rhodes. On voit déjà le bon son d’ensemble et le groove collectif jusqu’aux derniers riffs.

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Ils poursuivent avec de bons riffs à l’unisson du saxo avec le trombone et les percussions brésiliennes le soutenant d’une baguette, tandis que le trombone rappelle celui très funky du suédois Nils « Red Horn » Landgren et son Funk Unit, riffe à lui tout seul en stop-time, puis avec le saxophone qui prend son solo sur le fender rhodes au son pur Swinging London et même faire les voix féminines à la Brazil 66 de Sergio Mendes dans ses touches avant les riffs finaux.

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C’est incroyable qu’il existe encore des groupes aussi bons, capables de hausser l’arrangement acoustique à cette irrésistible énergie par la seule force du groove.

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Le troisième titre est plus rythmé par les claquements de mains du public déjà conquis avec les musiciens. Le saxophone est plus cool sur le fender rhodes soulfull dans ses rebonds d’une note à l’autre. Le solo de saxophone finit en cri free suivi d’un riff à l’ancienne préludant au solo de trombone. Ce sont de grands Jazzmen, capables de passer du lyrique au roboratif, force rythmique et d’improvisation.

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Ils reviennent de Bruxelles par Paris et continuent avec le titre éponyme de leur dernier album « Mambo Atomico », au bons cuivres Mambo, le piano bien au fond des touches sur la basse funky et les percussions. Les musiciens funky sont des rythmiciens, rarement aussi de grands improvisateurs de Jazz comme ce saxophoniste. Mais le groupe lui en laisse aussi l’espace en maintenant la ferveur du soutien funky de la danse.

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Le trombone aussi est un bon improvisateur sur la cowbell du saxophone sur les breaks de la rythmique, percussions et batterie se complétant dans leurs effets et improvisant ensemble.

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Suit une « Samba » ( ) en ballade où le saxophone prend une flûte très lente, jouant seul une mélodie bouleversante avec le trombone flottant en fond sonore, puis plus rythmé par l’entrée de la rythmique en gardant cette mélodie. C’est aussi à la fois beau lyriquement et groovy rythmiquement que du Lalo Schifrin dans « Bossa Nova Groove » avec Léo Wright à la flûte, ce rythme samba léger et ce piano fou qui accélère le rythme irrésistiblement jusqu’à la fin, et le miracle de nous faire passer de la mélancolie à la joie délirante de la fin très rapide.

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Suit leur « Hi Fly Stomp » au piano bien Boogie-Woogie groovy et aux cuivres taxiphonant des riffs comme dans une poursuite d’un vieux film polar en noir et blanc sur un rythme latin de la clave, entremêlant en chase leurs improvisations Bop avec dextérité sur les cymbales de la batterie et ses breaks sur un tempo très rapide.

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C’est fou de déployer toute cette énergie en cette ère électronique par des moyens 100% Live et acoustiques, et de voir que ça peut encore faire danser les gens en mettant du nouveau vin groove dans les vieilles bouteilles du Jazz…

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Suit « Samboogaloo », mélange de Samba dans la rythmique et de Boogaloo (Rythm’N’Blues Latin du Barrio) dans les unissons des cuivres, et le fender rhodes fait rouler ses vagues noires et blanches sur la clave, l’ensemble et son jeu collectif restant d’une irrésistible efficacité pour la danse.

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Suit leur version très personnelle du « Crosstown Traffic » de Jimi Hendrix avec plus de cuivres et le public chantant à l’unisson, le trombone puis le saxo improvisant sur le thème entre deux riffs et quelques chases jusqu’aux cris. On ne dira jamais assez combien les compositions d’Hendrix gagnent à être reprises par autre chose que des seules guitares.

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En bis, « Gettin’ Down », un autre thème rappelant le « Cantaloupe Island » d’Herbie Hancock repris par US 3 en Hip Hop, dont leur reprise montre qu’elle n’avait pas besoin de ça.

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Sur le second Bis, plus latin, on croit entendre Chucho Valdès au fender rhodes entouré des premiers cuivres historiques d’Irakere, Arturo Sandoval et Paquito D’Rivera.

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Bref, je ne savais qu’il existait encore un groupe aussi agréable et puissant, Jazz, Funky et Latin, capable de partager une joie musicale que je pensais disparue de la scène actuelle!

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La soirée se termina avec un mix Funky de Tobias Kirmayer.

Jean Daniel BURKHARDT