Salut à vous, amateurs de chanteur de vocalese improvisation vocale poétique sur un solo de Jazz): Juste un petit mot pour vous dire que ce jeudi soir (22 janvier) à 21 h-22 h, dans mon émission "Jazzology" sur radio Judaïca (102.9 FM ou "wwww.judaicastrasbourg.com"), je parlerai de Kurt Elling, qui est pour moi l'un des plus grands chanteurs de vocalese de la jeune génération, ne serait-ce que pour ses deux premiers albums "Close Your Eyes" (1995) et "The Messenger" (1997) rien que pour "Tanya Jean" (que je passerai dans le second quart d'heure je pense, entre 21 h 15 et 30, je pense) et passerai ses disques.

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C'était un grand poète et un fou furieux (même s'il n'est pas aussi swing que John Hendricks, ni aussi groovy que Mark Murphy), au niveau du texte il amenait vraiment quelque chose en terme poésie Bop Beat post Keriouacienne (et Kerouac ne chantait pas, ou très mal).

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Le problème est que depuis les années 2000s il a un peu pris la grosse tête ou la grosse "voix de veau" (comme disait Boris Vian) et chante plus de standards que de vocalese pour accéder à plus de reconnaissance comme crooner. Mais un crooner en costard/cravatte a peut-être plus de succès auprès de plus de public dans notre monde en crise où les gens veulent être plus consolés sans se poser de questions par le confort d'un velouté vocal pas difficie à digérer, que de se faire l'effort de comprendre un texte en anglais qui ravirait leur âme et leur esprit (certains sont traduits sur ce site : ! , mais pas "Tanya Jean", hélas! Du coup, je m'y suis collé moi-même:

Hanches se balançant sur le battement (lèvre bisoutant-doux miel) Magnolias dans la rue - poussière sous les pieds de Tanya.

Comprenez-moi bien, cette poulette menant toute clique du nom de Tanya Jean, Même dans la mêlée, elle ne rate jamais un truc. Elle est une reine royale. Se balançant au bas du bloc, arrêtant toute montre, attrapant toute scène - Elle a une bande (une homme dans chaque port), pigez Tanya Jean .

Mais si elle pensait, pour une fois, elle verrait qu'elle a été une ignorante, ne comprenant pas que ses pensées et sa beauté sont plus que le front ordinaire.

Elle aurait pu swinguer ad libitum au lieu d'agir comme si elle était muette. (Debout et courant pour pousuivre tous les sauvages pas plus que juste un coup d'épate.)

"Viens danser avec moi dans un petit rêve, Tanya Jean", dit le Prophète-Avec-Une-Main-En-Moins, "Et nous chercherons ensemble la vision volée (vision qui fut cachée par les amants disparus et les poètes enterrés). Le Temps, balance-toi dessus: va et frappe tard-dans-la-vie l'horloge assemblant trois anneaux, colportant une nouvelle chose. Disant le temps, disant les contes, disant les soupirs, remplissant les seaux avec l'albâtre bondissant. Voilà ta vie sur un plateau regardant son destin. La Sénilité est une rumeur."

"Comment peux-tu avaler ça", demande la fille en minaudant, "Ne vois-tu pas comment chaque jour vient ce qui doit arriver, ça grandit, espèce de crétin, Et trente siècles de sommeil ne feront pas une bosse en donnant le temps que ça prend. Un petit tour d'appendice. Demosthènes, cela n'apportera pas même le trébuchement d'une bête aux genoux plus faibles. cela je te le dis Alors comprends-le."

«Ne te moques pas de moi. Viens avec moi et envisage la vision. Peut-être alors sentiras-tu. Comme l’ébranlement d’un train sur des rails à cent kilomètres, tu peux entendre plutôt clairement – comme les échos des footballs des enfants dans les pièces, comme un feu, Sire, comme un pyramide – un chant hors du désir. Sombres corps angéliques dans un cirque volant bombardant les Champs de Flander.

«Et si de sombres batteurs qui peuvent jouer juste comme Elvin n’échappent jamais aux mandibules de leurs mères (gardant le silence ?) – Quand hurlant vers le haut de toute leur profondeur sa voix intérieure, criant dans le vortex des subtiles terreurs de la nuit, fait écrire un gribouillage de notes désirant mourir? Il est temps de faire une autre liste adversaire jusqu’au ciel quand tu y voyages. Soudain commander est demander. Puis c’est souhaiter. Tu ne peux pas tendre tes bras vers l’extérieur, comme un seigneur étreignant cent étoiles. Alors comprends cela.

«Et la solitude roule au-delà des levers comme une vague de fond suicidaire qui se lève, se dressant, illusoires et forte (de vivre sur sa défensive). Entre-temps, l’intimité appelle des dangers avec une chanson de sirène, une chanson d’amour dans l’être-luxure (secret, innommable surgissant du péché dans ce qui doit toujours être). Ça dépasse l’infini de devenir son-propre-papillon – tout, partout, tout le monde, tout le temps. Le royaume arrive, d’anciens cris hurlants de déesses mères.

«Criant à travers les plaines ouvertes de néant vient tout ce qui devait advenir, comme de grandes comètes explosant à travers chaque ciel noir. Et si L.T. Dexter en swingant a raréfié les sons trans-Atlantiques dans le Jazz dans les écharpes de soie et toutes les tapis colorés des nuits de Paris? Et Charlie Parker avec lui – soufflant dans son bâton recouvert de trous gribouillés, et nous atteignant jusque les endroits les plus encombrés de nos têtes (l’intelligence n’a jamais été, toujours, sûrement, été aussi dure à trouver.) Comprends ce que je te dis : Le fait que nous ne saurons jamais Le Secret ne signifie pas que nous devions découvrir que nous nous sommes vendus, comme Joseph, comme esclaves encore – un temps et à nouveau, jusqu’à la fin.

« Mon ami, prends tes pouvoirs éprouvés et tends-les autour du vide jusqu’à ce que tout ce qui vit ait une chance de considérer chaque contradiction. Cela devrait la mission faisable de chacun. Juste comme Herbie joue du piano – alors tu peux l’entendre, parce qu’il peut le jouer. Tu ne peux pas l’oublier, car Herbie l’a dit quand il parlait comme un enfant jouant aux osselets sur le sol d’une cuisine. Et Herman Hesse l’a bien dit : « Tu chercheras la vérité parmi les planètes et ne trouveras jamais une voix plus vraie que cette voix qui t’appelles –t’appellant à devenir finalement juste un être humain. Au lieu de te confondre avec l’être. Au lieu de glisser dans la boue comme un serpent, va danser dans le tourbillon. » Pour ceux qui l’ont entendu, Dieu devient un silence, immense et incandescent, coulant des endroits intérieurs les plus profonds dans ton cœur.

« Cela dit, «Va gémissant et errant, solitairement, va roulant sur le sein du monde. Fais-toi un rapport exact de toutes les vies que tu y vois, comme une chanson poussant mûre-et-dorée, comme le blé. Prends-le! Prends cette coupe que je te fais passer. Bois-la. Penses-y jusqu’au fond des entrailles de ta pensée. Ce qui bouge en secret n’est pas toujours rien. Si les barrières de la vision étaient ouvertes, alors nous verrions que tout est toujours, juste comme c’est toujours, infiniment infini.» Mais maintenant, vois-tu, le temps commence à être court pour moi.»

Pow. Pouf. Le rêve était terminé. Mais le Prophète avait mis l’esprit en mouvement : Tanya Jean était alors dorénavant vue comme ce que nous appellerions plus tard la scène dans laquelle un corps haverim est mis en carène (comme sur le plafond de la Chapelle Sixtine). Wow.

Kurt Elling traduit par Jean Daniel BURKHARDT.

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Peut-être aussi a-t-il mis le meilleur de l'inspiration de ses jeunes et plus sauvages années dns ses deux preiers disques avant de devenir un chanteur à plusieurs facettes, ce que lui permet sa technique vocale époustouflante diont il use avec un peu trop de morgue.

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Mais il place toujours quand même au moins une vocalese sur tempo rapide dont il est l'auteur par disque, et pourrait aussi bien ne pas le faire et n'être QU'UN chanteur commercial, comme Harry Connick JR qui aurait vraiment pu être le Sinatra de ce début du XXIème siècle s'il n'avait pas laissé tombé pour faire un album de Funk/un album de Jazz crooner pour les dames à la période de Noël.

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Jean Daniel BURKHARDT