Demain dans Jazzology à 21 h je vous ferai découvrir demain soir l’album Cheerleaders du saxophoniste alto Pierrick Pèdron sorti en 2011, avec Chis De Pauw à la guitare, Laurent Coq piano et claviers, Vincent artaud à la basse, Franck Agulhon et Fabrice Moreau aux batteries, une fanfare, Elise Caron et des choeurs!

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Pierrick Pèdron nous avait été révélé par le succès de « Deep in a Dream », un album Bop pur jus avec une rythmique américaine. Mais il s’est ensuite intéressé au Jazz Rock Psychédélique orientalisant avec « Omry », et ce Cheerleaders.

A l’origine du projet, Ludovic Bource est à l’orgue Farfisa dans Esox-Lucius de Pierrick Pèdron. On y retrouve l’électricité Jazz Rock mais aussi la fanfare par collages, un peu comme Miles mêlant musique Indienne, P Funk et musique sérielle contemporaine de Stochausen dans On The Corner ! Un son Jazz Rock mais implosif plus explosif intégrant DE L’INTERIEUR fanfare, chœurs et Elise Caron déjà remarquée dans le disque de Michael Rissler "Orange" en 2000!

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Fondu enchaîné sur la voix d’Elise Caron, Pèdron s’envole jusqu’à The Cloud (le nuage) sur la guitare Rock Jazz indé improvisée low fi en quelque sorte de Chris De Pauw. Mais on retrouve le lyrisme Bop bouleversant du saxophoniste inchangé, prenant juste en route cette autre Limousine comme tremplin à de nouvelles aventures. Et tout se finit en fanfare reprenant l’air d’Elise Caron. Comme un film, un nuage qui courrait très vite dans le ciel !

Fondu enchaîné sur la guitare, le clavier saturé le saxo pour une reprise d’Henry Mancini peut-être « Miss Falk’s Dog » : un chien électrique muté mutant porté jusqu’à la rage par l’énergie électrique cette fois de Laurent Coq et Chris De Paw comme par vagues. Puis on retrouve la fanfare et les chœurs, comme en écho, peut-être plus proche de la BO d’Henry Mancini que la reprise Pierrick Pèdron dans Omry puis Cheerleaders a déjà fait oublier sur le web. Ecoutons Miss Falk’s dog de Mancini, Pèdron et Coq.

Dans « The Mists Of Time » de Chris De Pauw, sa guitare et le piano de Laurent Coq s’assourdissent pour laisser au saxophoniste Pierrick Pèdron une belle ballade où peut s’exprimer en toute latitude son lyrisme en liberté et tendresse, bouleversante et Parkerienne, jusqu’au cri tragique soliste caressant l’émotion, prolongé un instant par l’écho des flûtes de la fanfare dans le final.

Nonagon’s Walk pousse vers le trip hop la batterie drum’n’bass break beat de Franck Agulhon et Fabrice Moreau sur le piano Laurent Coq, co compositeur du thème Le saxophone se joint à la danse en des interstices complexes, surfe sur des orages électriques soufflés. Le son du saxophone n’a pas changé, son lyrisme rencontre encore « Miss Jones », standard de Richard Rogers dans ce contexte plus moderne, et le marin Pierrick Pèdron suit sa ligne.

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La majorette 2010 a des bottes blanches, 2010 White Boots, où se reflètent classique popisé à la Pink Floyd en ballade sur une guitare à la fois lourde et fondante par ses effets s’envolant avec le saxophone sur des chœurs aériens (...), puis la fanfare nous ramène sur le sol juste au con de la rue.

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Dans l’éponyme The Cheerleaders’s NDE (les Cheerleaders ce sont les pom pom girls américaines ou majorettes chez nous) du batteur Vincent Artaud , le saxophoniste passe de l’envol oiselé à la contre plongée par le changement de jeu, presque de texture, de sol de Chris de Paw à la John Mc Laughlin, se fait dauphin sous marin, puis la fanfare nous ramène sur la rive par la suite de son intervention.

Avec Coupe 3, Chris de Paw tranche dans le vif du Rock, le saxo est rejoint par les chœurs. La guitare lui tresse un pont de cordes, crête les vagues d’une tempête où Pèdron s’en va surfer parmi les sirènes et autres cétacés chantants. On pense à Soft Machine, La Machine Molle et à Robert Wyatt.

Enfin, Toshiko de Laurent Coq nous emmène au Japon mais ressemble aussi un peu à la BO de Rocky I (le thème mélancolique) par sa douceur lointaine et intérieure, avec un côté « Here’s That Rainy Day » de Van Heussen dans le saxo quand il revient, c’est tremblotant et léger sur la vitres comme les gouttes de pluie d’automne ou le Prélude N°1 en ut majeur de Bach. Le saxophoniste se retrouve dans le lyrisme aquatique.

Pierrick Pèdron et les Cheerleaders seront en concert au Cheval Blanc de Schiltigheim le mardi 12 février à 20 h 30 mais il n’y plus de place à moins de désistements le soir même.

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Pour ceux qui préfèrent le Pierrick Pédron Bop pur jus, il a enchaîné en 2012 avec Kubik’s Monk, du Thélonious Monk joué en trio avec une époustouflante virtuosité et une liberté proche d’Ornette Coleman.

Jean Daniel BURKHARDT