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Animateur de radio bénévole depuis 7 ans sur Radio Judaïca STRASBOURG de deux émissions de jazz et musiques traditionnelles où je présente les concerts en région, après des études de lettres menées jusqu'à un DEA, je n'ai cependant jamais trouvé d'emploi correspondant à ma culture tant littéraire que musicale et à mes capacités rédactionnelles pourtant polyvalentes car souvent considéré comme sur diplômé et sous expérimenté. Par ce blog, je désirerais échanger avec d'autres dans le même cas nos expériences personnelles de sorte à nous enrichir mutuellement d'idées auxquelles nous n'aurions pas pensé nous-mêmes.

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Recherche - Lalanne

lundi, septembre 21 2009

Un Nouveau Festival Musical à STRASBOURG : INTERFERENCES

Ce week-end s’est tenu à La Citadelle (lieu des festivals International Tzigane et Alsace Percussions, mais peu exploité musicalement depuis) la première édition d’un nouveau festival musical : INTERFERENCES, organisé par Safia, Miléna et Léo, habitués des soirées du Molodoï, et tirant parti de la richesse de la scène locale.

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Le vendredi 18 septembre était consacré au Punk Rock avec « J’aurais Voulu », le samedi à l’electro et au hip-hop avec Art District, DJ Nelson en tête d’affiche et une intéressante réunion de trois groupes le duo de DJ Chud et les groupes de dub Eyeshot, et La Brèche en « Chudeyebrreche ».

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La communion de ces structures et individualités est une fleur don chaque pétale s'épanouit, et a donné un bon support au flow hip hop en anglais de la chanteuse d’Eyeshot et son melodica, Carine de La Brèche à l’émotion orientale vibrante ou le bagou d’une Catherine Ringer en français de celle de la Brèche et au violon d’Anita Bomba qui nous livra la « Recette de la daube » musicale pour accommoder ces éléments disparates, une mèche couvrant son œil en pirate sur la guitare d’Eyeshot et les congas jouées façon tablas par le percussionniste.

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Le dernier jour, dimanche 20 septembre, dédié aux musiques traditionnelles, après un set amusant de DJ Gloubiboulga, DJ pour grands enfants nostalgiques rejouant la BO de « L’Île Aux Enfants » entre autres génériques enfantins entre une reprise féminine accélérée de « Salade De Fruits » de Bourvil, « Chaud Cacao » d’Annie Cordy avec excuses à leurs familles. Il fut suivi de DJ’ellaba (car il se produit et vit en djellaba) arrivant sur « Within You Without You » (la chansons indianisante de George Harrison de l’album Sergeant Pepper’s Lonely Heart’s Club Band »), puis un bootleg de « Gloomy Sunday » Billie Holiday, puis une chanson hip hop amère mais actuelle : on n’en vient à cause du monde à ne plus aimer les gens et un slam sauvage d’Aldo sur les noms qu’il voit en rêve.

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De l’autre côté, on put ensuite entendre autour des tables le groupe Zakouska, excellent groupe de musique Tzigane de deux violonistes, un guitariste un peu bouzouki sur une corde et un accordéoniste vraiment dans le style des banquets de mariage tziganes de Roumanie (où ils étudièrent cette musique), mais capables aussi de Flamenco Gitan, qui invitèrent un de leurs amis jongleur Pyrénéen qui fit danser son diabolo comme personne.

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«Ben Seultou » chante des chansons contestataires, baladin engagé ou concerné, aux textes poétiques ou ironiques, constatant l’égoïsme humain et ses travers plus qu’ils ne les dénoncent, portés par de belles mélodies, une vraie voix et de bons arpèges de guitare, mais qu’on devine derrière ou dans ses illusions perdues porté aussi par l’espoir d’un idéal à inventer, à créer encore, (pour lequel se battre. Ben est Seul mais ce Seul est un Tout plus que Tout Seul. Et puis Bob Dylan l’était aussi au début… Ses introductions et mimiques étaient amusantes et ses amis là pour le soutenir. Finalement l’ironie le sauve du côté moralisateur prêcheur boy-scout de la protest song.

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Une de ses chansons sur un homme qui s’endort sans savoir son bonheur de ne pas connaître la misère m’a fait penser à celle de Marcio Faraco «A Dor na Escala Richter » où il disait que sur l’échelle de la Richter de la douleur, on ne se soucie des tremblements de terre « que lorsque le poste de télévision tombe de l’étagère »…Mais ses personnages, s’il les critique, sont humains aussi par leurs travers mêmes, émouvants, et peuvent évoluer, et il les traite avec tendresse. Il a sorti un premier disque « Egali-Terre » et l’a déjà dépassé de quelques nouvelles compos.

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« Bal Pygmée » est un groupe habillé de zèbres en chapeau, foulard, gilet, cravate ou autre accessoire, à la chanteuse charismatique et théâtrale, capable de passer de la folie de l’enfance à une sagesse sans âge, accompagnée d’un groupe assumé «folklo franco-maghreb-ô-elsâssich AOC » guitare, basse, accordéon batterie, percussions et clarinette efficace, qui viennent de sortir « Chansons Rayées », enregistré en studio et live à la Friche Laiterie.

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Ils commencent par « Debejani », magnifique ballade à clarinette klezmer, où la chanteuse tourne sur elle-même comme une poupée mécanique, chantant dans un au-delà des langues ou dans plusieurs connues et imaginaires, improvisées et mélangées en un esperanto de l’émotion universelle qui nous parle et nous charme, jusqu’à cette vérité que « le Temps Passe » sous les coups de caisse claire du percussionniste barbu comme un marin au bonnet de montagne ou des bois, et se termine plus gaiement en invitation à une valse folle comme « Le Mal de vivre » de Barbara se terminait en joie de vivre dansée tout aussi passionnément à la russe. Après information auprès de Malika, la chanteuse de Bal Pygmée: "Debajani est une chanson traditionnelle algérienne que les femmes chantaient quand j'étais ptiote, une chanson qui parle de ces femmes qui quittent le foyer familial lorsqu'elles se marient, déchirement pour commencer une autre vie et quitter le monde de l' enfance. C'est la première chanson composée avec Bal Pygmée".

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« Sex For Fish » est une Bossa Tango Paso sur les vacances au « padam padam padam » rallongé de quelques temps où la chanteuse une héritière déjantée d’Edith Piaf, puis arrête tout dans un silence brutal au regard terrible.

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« L’âge rit »est un paso manouche de troisième âge avec danse des genoux en flexion et un côté Paris Combo dans le décalage Jazz de la voix, mais Combo d’ailleurs car revisité façon Brigitte Fontaine ou Les Elles et musiques traditionnelles sur le groove de la contrebasse, avec une extraordinaire incarnation de la petite vieille de 71ans (on dirait une des vamps, ou les deux !) qui a attendu d’être en maison de retraite pour tomber amoureuse.

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Suit "Pritsch" un flamenco jazzy parce qu’ »On est tous un peu zinzins», sur « la vie pas si facile » « les filles des magazines » au groove jazzy décalé avec un scat à la Paris Combo dans l’accent faussement anglais et sa sensualité distante entre feu et glace, mais se termine par « la vie dans un bidon ville ne tient qu’à un fil ».

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Leur plus beau texte est « Longues Nuits » un texte Arabo-Andalou du XIème mais très moderne sur un flamenco lent et une cymbale orientale où la ferveur de l’amour est poussée jusqu’au mysticisme dans le manque et la nostalgie, souligné d’un geste dramatique, où chaque musicien prend sa place dans un ambiance envoûtante, hypnotique, « s’en allait battre aux rythme de tes han-an-ches » puis finit dans un souffle, un soupir, le souffle coupé, se fige.

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Ils terminent par la version la plus locale de « La Mauvaise Réputation » et la seule à prendre en compte les expulsions des sans-papiers, donc la plus actuelle, partant en ska acoustique à deux voix avec le clarinettiste et remplaçant les manchots et aveugles du Brassens antimilitariste par les ragondins, les Alsaciens avec la coiffe en nœud locale, ornée de rubans zèbres, bien entendu! Le meilleur groupe local que j’aie pu voir depuis longtemps pour leur folklore généreusement mondial et imaginaire, qui fait aussi penser à Lo' Jo par sa poésie en créole personnel.

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Le groupe de reggae Indika est l’un des meilleurs groupes de reggae Live de la région depuis 2001, grâce à une rythmique reggae roots, un bon chanteur et d’excellentes choristes et a sorti en 2008 son dernier album, « Shooting Star ».

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Ils commencent par un de leurs nouveaux morceaux, le « 9 to 5 Reggae », un Reggae pêchu aux influences ska et aux chœurs do-wop relevé, sur l’album, d’un harmonica Bayou Zydéco cajun. La guitare solo est psychédélique et world, suivi d’un solo de saxophone alto sur la basse de « When The Music’s Over » des Doors.

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La guitare rythmique introduit en dub « Pas de fumée sans feu » avec une rythmique basse/guitare vraiment à la manière des albums de Bob Marley ou de Peter Tosh sur Island, avec une belle mélodie et un de ces solos de guitares Blues Rock à la pédale wah-wah sur lesquels misa Chris Blackwell pour faire aimer le reggae au public américain sur « Catch A Fire », premier album de Bob Marley & The Wailers sur Island. Ils reprennent même la basse de « Slave Driver » (premier nom de "Catch A Fire" que les Wailers jouaient déjà dans la tournée « Talking Blues » aux Etats-Unis où leur succès supérieur au sien fit résilier son invitation à faire sa première partie à Sly & The Family Stone.

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Après une excellente intro de guitare psyché 70ies commence « Virus », le plus beau titre du dernier album, un reggae Peace & Love 70ies aux magnifiques harmonies vocales. Ce « virus qui a envahi le monde » est la guerre et la misère. [Cette émotion, cette compassion, n’empêchent pas les paroles d’être engagées, car le Reggae dépasse la seule consolation de l’opprimé comme le Blues ou le Jazz par l’insurrection, est AUSSI conscience politique, appel à la lutte et révolte douce.

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Les voix dans le reggae, la justesse des chœurs, sont l’élément le plus difficile à obtenir, et ceux d’Indika sont parfaits sur « Shooting Star » avec des harmonies proches de celles de « War » de Bob Marley.

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« Love Is the Solution » est introduit par un clavier très rapide, presque Salsa sur une batterie drum’n’bass installant un tempo sautillant sur la caisse claire du percussionniste.

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Le symbole d’Indika est un arbre dont on devine les racines par le tronc énorme et puissant de baobab, aux branches noueuses et nombreuses s’épanouissant comme des racines, «arbre buveur de ciel » disait Nougaro dans « Mater ».

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Un autre reggae, plus cool, place son espoir dans l’engagement et l’unité (« rien ne pourra jamais tuer notre force intérieure, Unite People »).sur la mélodie du « Kinky Reggae » de Marley rappelant le réveil au commissariat de « Brurnin’ and Looting », entouré de gens « all dressed in uniforms of brutality », pour demander « no more war, no more killing », et est aussi engagée (« tant que je serai là ils ne m’arrêteront pas ». C’est de la conscience de l’oppression que naît la révolte.

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Et ce ne sont que des compositions, mais dans le style des reggaes de Bob Marley dans les années 70s, ce qui est plus difficile que des reprises.

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Dans le « Babylon Blues » aux chœurs presque Gospel, je comprends que c’est leur connaissance profonde des origines aussi du reggæ, mais aussi de ses origines dans le gospel via les vocaux collectifs du Niabinghi qui les rend si bons, au même titre que ces solos de guitare Blues-Rock entre Clapton et Hendrix. Il faut comprendre les origines, les tenants et les aboutissants d’une musique pour bien la jouer, qu’elle devienne spiritualité et rentre dans notre façon de vivre. Eux y sont arrivés indubitablement avec le Reggae. J’irais même jusqu’à dire que je les ai préférés aux wailers sans Bob Marley ni Peter Tosh, ni Bunny Livingstone!

Lucia De Carvalho est une chanteuse noire née en Angola, éduquée en France, qui a fait pendant dix ans partie du meilleur groupe de Batucada Brésilienne de la région , Som Brasil (), puis s’était produite avec Franck Wolf dans un répertoire plus Bossa Nova, et lance maintenant son premier projet en tant qu’auteur compositrice de ses propres chansons.

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Elle a gardé l’ « ENERGIA » chère à l’autre chanteuse de Som Brasil, vu ici-même lors du premier et unique festival « Alsace Percussions ». Cette énergie est servie par des arrangements Rock très modernes à la Cyro Baptista dans son « Carengueiro Estrelha Brilhante » (The Crab and The Shining Star) citant « Heartbreaker » de Led Zeppelin, grâce à son guitariste électrique et acoustique, tandis qu’elle joue de la batteria ornée de fleurs, d’autres autres percussions duvetées de rose et chante avec deux choristes en robes rouges et aux micros fleuris, une africaine et une blanche de type espagnol: de loin la scène la plus belle, colorée et exotique du festival!

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Mais elle n’a pas peur de quitter la musique et même la langue Brésilienne pour un authentique Flamenco en Espagnol, et lui donner la saveur Arabo-Andalouse et les percussions partant comme un cheval au galop, mais sait aussi le moderniser à la fin en Flamenco en Hip Hop à la manière plus moderne des jeunes groupes néo-flamenco espagnols comme Calima sur la cajon partant en drum’n' bass.

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Elle retrouve le Brésil et le style de Nazaré Pereira, fait chanter le public « Zena fenza lâ » sur une batucada endiablée.

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Elle ouvre aussi la musique brésilienne à la pop sur la cowbell, comme le fit Elis Regina en son temps, ou le fait encore Mariana Aydar sur des percussions irrésistibles, modernise les musiques traditionnelles, la fait entrer dans le XXIème siècle.

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Elle pousse même jusqu’au Funk, au Rock, avec son « Som », maracatu funky, la chanson la plus moderne de son répertoire, avec cette guitare wah wah presque Afro Beat et le groove vocal de ses onomatopées, aussi funky que Banda Black Rio en moins daté Groove 70ies ou Caetano Veloso dans "Odara"..

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Bref, de la musique Brésilienne ouverte à tous vents, respectueuse des traditions, mais tournée vers l’avenir, et est une des meilleures promesses de la région, dans la musique Brésilienne mais pas seulement, et nous avons beaucoup de chance de l’avoir dans la région, donc de pouvoir la voir plus souvent que les Brésiliennes ou Angolaises venues de ces pays.

Twan est le dernier artiste à se produire ce soir à presque minuit. Il se produit seul avec ses dreadlocks en chantant avec sa guitare, mais sa force est dans ses compositions originales, Reggae, Ragga ou Sega. Il avait, en 2008, partagé par surprise son set avec Francis Lalanne, alors candidat Vert pour Antioine Waechter dans le quartier de la Krutenau… Twan a déjà sorti l’album « Comme Un Roc ».

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Dans ses vocaux, il fait preuve d’une réelle Soul roots et a un bon jeu de guitare et ses chansons sont poétiques. Il chante les espoirs et les plaisirs et nous en redonne le goût, non sans une certaine sagesse malgré son jeune âge.

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La première chanson est un souvenir sur une biguine d’une fille qui lui demandait ce qu’il cherchait, les phrases entrecoupées d’un talk-over naturel les ancrant dans sa vie quotidienne et ses anecdotes amusantes, prenant ceux qu’il y croise et le public à témoin, comme Lavilliers dans « El Dorado », et il ne trouva que répondre, comme si la conscience de cette vanité de sa vie était à l’origine de sa vocation de chanteur, mais la fragilité, le doute, continuent de rendre la chanson émouvante, comme si le sens était à réinventer dans chaque chanson, et chaque matin à trouver la direction du jour.

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Pour trouver ce sens, Twan « veut voyager » découvrir d’autres horizons et « être étranger », voyager spirituellement aussi, comme il nous fait voyager. Espérons que sa musique lui en donne l’occasion, car il le mérite. Avis aux promoteurs de concerts, festivals, etc...

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Il poursuit avec une superbe reprise en biguine bossa à la magnifique mélodie de « La Javanaise » de Gainsbourg conciliant la guitare acoustique sans les chamdams chamdams de la première version en valse exotique et le rythme exotique dub Jamaïcain de la version « Javanaise Remake » Reggae remplaçant « mon amour » par « Love » en une troisième personnelle.

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C’est émouvant de voir qu’un type tout seul, juste avec sa guitare, des chansons, compos et reprises peut encore susciter l’enthousiasme d’une jeunesse solaire et souriante que je croyais plus habituée à se vider la tête sur de la bruyante techno ou à passer sa haine inutile sur le rap.

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Mais « Au Nom Du Père » montre que Twan est aussi engagé, en appelle à la conscience politique, réfléchit sur l’actualité et l’histoire : nos croisades, notre colonialisme et aujourd’hui leur guerre sainte, les guerres de religion et les attentats kamikazes et les enfants soldats, la situation au Moyen-Orient, alors que la spiritualité devrait être acte et message d’Amour, et répond « Seul ton cœur connaît les réponses » sur un flow ragga. Dylan le disait aussi à la jeunesse en 1964 dans « With God On Our Side ». Mais Twan le dit avec moins d’idéologie, plus d'humou, plus de questions que de réponses, ce qui est plus dans le genre de la jeunesse actuelle.

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Pour une autre chanson, il souffle dans un kazoo avec une gaieté comique, clownesque New Orleans et utilise le bois de sa guitare comme percussion, pour « ne pas confondre partager et imposer ». Une autre chanson est plus émouvante encore car plus personnelle, sur son grand père dont « la maison de repos est bien loin d’ici », que, «s’il le pouvait », il aimerait kidnapper et emmener avec lui loin de ce monde de fous, en fugue poursuivie par la police. Ce n’est pas possible, mais c’est d’une magnifique naïveté déjà que d’en avoir l’idée…

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Dans la ville, parfois Twan fait parfois tache à chanter sa joie de vivre à ceux qui ont perdu la leur. Il en a fait une chanson amusante, « Hystérique ».

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Autre reprise également originale, celle de « Foule Sentimentale » d’alain Souchon en Sèga, sur un rythme kléger, reprise par le public, la plus douce des chansons contre cette société de consommation (), confrontée aux rêves d’autre chose que nous avons encore.

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Sur la « der des ders », le riffs funkys raoppellent un peu ceux de Roy Buchanan dans « Cant I change my mind», introduisant sa plus belle ballade poétique pleine d’espoir en de nouveaux matins : «Chaque Seconde » : « Nous ne savons plus voir à quel point l’aurore est une victoire…mais chaque seconde naissent des enfants qui demain feront l’histoire, alors jouis de chaque seconde qui passe.» Ce texte montre que Twan a déjà acquis par lui-même sa part de sagesse universelle en devenir, une vision globale. Bob Dylan le chantait déjà, environ au même âge, avec moins d’espoir, dans « Hollis Brown ».

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Twan se produira le samedi 3 octobre à 21 h au Caveau du Jimmy's Pub (29 rue des Juifs à Srasbourg).

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Bref un festival qui m’a montré des richesses de la scène locale que je ne soupçonnais pas, et m’en a rendu l’espoir. Longue vie à Interférences!

Jean Daniel BURKHARDT

dimanche, juin 10 2007

Suprise au J&B: Guess Who's the Guest! Devinez qui fut l'invité surprise!

Vendredi 1er Juin dernier, le 4ème Festival Electro Groove "Contretemps" invitait pour sa première soirée des DJs, de jeunes artistes locaux et un guest surprise au J&B (ex Jimmy's Bar). Côté DJ, DJ Boub, de Nancy, après avoir fait la première partie de Daddy G de "Massive Attack", anime sur "Right On FM" son "Off World Radio Show" dédié au groove sous toutes ses formes. Il a récemment remixé en reggae "Hurry On Now" de la chanteuse Soul anglaise Alice Russell (entendue dans le festival l'an passé) et l'a envoyé à tout hasard, ignorant qu'elle préparait un disque de remixes pour le label "Tru Thoughts",où il a été publié. Ses interludes funk, groove ou jazz ("My Baby Just Cares For Me" par Nina Simone) furent bien plus que des bouche-trous entre les artistes locaux, et plus attrayants en terme de nouveauté et de surprise pour les habitués. Twan.jpg Côté local, on a pu y entendre Loomaë, duo de la chanteuse Soul aux influences ethniques Maeva avec son guitariste, Yan (guitariste accompagnateur très recherché dans la région qu'on a pu voir aux côtés du chanteur Soul reggae Abdi) qui se lance en solo dans un registre "Nu Soul", dont a pu apprécier une reprise accoustique originale du "RH Factor" (projet Funk Soul Hip Hop) de Roy Hargrove issu de son premier album "Hard Groove". Enfin, Twan est aussi connu à la tête de son groupe reggae que comme auteur compositeur interprète de ses propres chansons qu'il accompagne à la guitare, avec pour l'occasion les percussions vocales d'un ami au "beat box"plutôt plus fin et rythmiquement plus intéressant que ce à quoi nous a habitué le hip hop en la matière. Lalanne_People.jpg Quant au guest invité surprise qui les rejoignit sur scène, quelques indices préalables: de bas en haut, il est chaussé de bottes tel un mousquetaire et a un léger accent du Sud (mais ce n'est pas D'Artagnan de Gascogne), porte une guitare en bandoulière, écrit et chante des textes fort poétiques (mais ce n'est pas Francis Cabrel) y promettant même que l'amour conjure la mort, porte des cheveux très longs qui lui ont valu le surnom de '"L'Indien" à ses débuts dans les années 70s, a fait un récital de douze heures et prend sur scène un plaisir physique évident, et est aussi capable de jouer les peoples trublions et clownesques dans les talk-shows télévisés (Gainsbourg, autre génie de la chanson adepte de la provocation télévisuelle a dit un jour: "la bêtise, c'est la décontraction de l'intelligence" et ils sont tous deux très intelligents) ou d'y pousser des cous de gueule passionnés, a été un supporter peinturluré de manière tricolore de l'équipe de France de football même lors de leur échec Coréen, ce qui relève de l'exploit en terme de fidélité! Lalanne_Foot.jpg Accessoirement, et ceci explique plus que toutes ces informations sa présence à Strasbourg, il se présente aux élections législatives sur la liste écologiste de l'alsacien Antoine Waechter pour "Strasbourg 2" (Quartier de la Krutenau, qui jouxte le J&B sur l'arrière), et se mettait en scène récemment dans son clip de campagne sur fond de sapins (Vosgiens?) pour faire couleur éco-locale. Il s'agit de... Francis Lalanne bien sûr! Lalanne_vert.jpg Il est plutôt sympathique de le voir dans la région avant les élections, et il paraïtrait qu'il aurait la ferme intention de s'y établir pour y gérer un bar. Ayant pris les auspices en plongeant à l'aveugle sa main dans sa collection de figurines de plomb régionales, il en aurait retiré une petite alsacienne avec sa coiffe, ce qui aurait achevé de le convaincre que le sort le menait à Strasbourg. Continuant sur sa lancée, on l'aurait vu dès le lendemain sur le bateau-bar "L'Atlantico" présenter son programme! Au moins ne pourra-t-on pas dire que le "parachuté" n'a pas tout fait pour se faire connaître dans la région! De là à affirmer qu'il y restera, on peut gager qu'un artiste de cet ampleur aura vite fait le tour des opportunités de carrière s'offrant à lui dans la région!

D'autres chanteurs français sont authentiquement originaires d'Alsace: Jacques Higelin , qui est bien trop fou et trop poète pour se présenter aux élections, mais qui nous avait fait il y a quelques la primeur de son spectacle "Higelin Enchante Trénet" (hommage à sa première idole Charles Trénet grâce au répertoire duquel il gagna plusieurs concours et radio-crochets dans la région) sous le chapiteau du Jardin des Deux Rives avec une décontraction sympathique, Alain Bashung qui est bien trop pessimiste et blasé pour croire à la politique, et Herbert Léonard, qui semble renier ses origines strasbourgeoises et modestes. En ce jour de premier tour des élections municipales où la vague bleue devrait submerger ses sapins verts, je ne puis m'empêcher de rêver à un député Francis Lalanne secouant l'Assemblée Nationale de sa passion généreuse et de ses coups de gueule, voire de sa voix... ç'aurait été amusant, non?

Jean Daniel

Ci jointe une photo de Francis Lalanne prise ce soir-là au JB. Merci à Léane Laures du blog "Skyblog de lyne67 Strasblog" qui me l'a envoyée.

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