Le samedi 25 juin, les concerts commençaient sous les Douves et gratuits à 15 h 30 avec le trompettiste hard bop Varois José Caparros en Quintet avec l’excellent Michael Cheret applaudi l’an dernier au saxophone. « Musicien généreux et infatigable avec un son puissant, rond, fluide et souple, José Caparros est dans la traditions des hard boppers. On a pu l’entendre auprès de nombreux musiciens de haute volée (Riccardo Del Fra, Greg Abate, Bobby Porcelli, Dominique Di Piazza, Thierry Elliez, Siegfried Kessler, JeanMichel Proust, Philippe Petrucciani, Ahmet Gûlbay le batteur François Laudet, L’organiste Italien Oscar Marchioni, Jean Loup Longnon la pianiste japonaise Junko Moriya ; Le batteur japonais Hidehiko Kann le pianiste Pierre Christophe , le batteur Michel Denis Etc…… ) et avec son ami Nicolas Folmer (programmateur de Wolfi Jazz) dans un quintet à deux trompettes. Professeur diplômé d'état il enseigne au sein du département jazz (conservatoire) de Toulon, la pratique du répertoire l'harmonie jazz et un cours de culture musicale jazz.»

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Michael Cheret est toujours aussi tiré à quatre épingles, gilet et cravate (mais peut-être les mêmes que l'an passé) lyrique et Lesterien , avec le jeune batteur Thierry La Rosa, le contrebassiste noir Felipe Cabrera connu avec le Paris Cuban Project à la batterie et Wilhelm Coppey au piano.

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J’arrive sur un titre de sa composition qui me rappelle le standard « Tangerine » dont Woody Allen a utilisé la version de Dave Brubeck et ils terminent avec « Barbara » d’Horace Silver pour son épouse, pianiste Hard Bop d’Art Blakey qui fit du terme funky (à l’origine une insulte blanche raciste) un terme positive appliqué au Jazz avec son Opus de Funk.

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Bonne contrebasse et batterie, piano funky et bons unissons saxo trompette, puis Cheret s’envole toujours à la Stan Getz entre West Coast, Cool et Hard Bop dans son solo mais reste bien dans la rythmique et Caparros fait penser dans la justesse de ses envolées () lyriques ou Bop à Clifford Brown ou son maître Fats Navarro. Les deux souffleurs ont surtout de le talent de l’écoute et du respect de l’autre et le respect de la section rythmique de toujours revenir au tempo après leur solo qui ne s’en éloigne pas trop. Bon solo de contrebasse également entre les accords de piano un rien Bossa citant « Etrangère au Paradis » de Gloria Lasso mais le fait ressembler à un standard de Jazz et martèle bien dans le fond des touches funky avec la touche latine de « Que Pasa » sur « Song For My Father » d’Horace Silver pour son père Cap Verdien.

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Ils finissent d’ailleurs par « Cherokee » de Ray Noble en tempo medium avec contre chant de saxo sous la trompette à la Stan Getz meets Chet Baker: Stan Getz adorait Chet pour ses disques avec Gerry Mulligan et offrit de le remplacer, mais il s’aperçut que Chet reprenait ses phrases musicales pour les magnifier au lieu d’inventer les siennes ! Ce qui n’est pas le cas ici !

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Puis belle envolée de trompette à la Miles (pas aussi rapide que la version de Clifford Brown mais citant tout de même sa phrase initiale ralentie, et piano bien aussi à la Dizzie Gillespie/ charlie Parker avec accélérations Powelliennes au Massey Hall (la dernière rencontre de Diz et Bird). Le solo de saxophone volubile rappelle le «It Don’t Mean A Thing » de « Diz & Getz » où Diz avait décidé de prendre Getz en sandwich entre lui et Sonny Stitt mais il ne se laissa pas faire. Il y eut aussi un super solo de batterie alors qu’ils avaient très peu dormi d’après Caparros!

En tous cas ça fait du bien d’entendre du bon vieux Hard Bop Cool pur jus!

Jean Daniel BURKHARDT