ITJ () est né à Wolfi Jazz il y a quatre ans en 2012 de la rencontre du saxophoniste Rémi Psaume avec le groupe In Time Jazz (Matthieu Drago batterie, Louis Haessler basse, Raphaël Szolosy guitare). « La musique à laquelle ITJ adhère est celle d'un cocktail de groove orienté vers le molotov : le poing levé vers des champs d'influences divers et variés, pour une musique énergique à 360 degrés, prête à faire exploser les cadres et les critères. » Ils viennent de sortir ce printemps «Re/Enter The ghost » .

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C’est d’abord l’orage sonore funky de «Moneyless Man» dédié à « Mark Boyle, testeur d’vie radicalement faite de dépossession monétaire», puis « Walter S » dédié à « Walter Steiner, éternel refoulé des pistes de ski sur lesquelles il s’évertuait à sauter » mais héros d’un film de Werner Herzog, opposants à la compétition financière ou sportive actuelle.

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Autre belle idée dans cet album qu’ils ont voulu donner autant à penser qu’à entendre, « Africa is a Croncrete Utopia » avec Boni et Dobet Gnahoré et Moussa Coulibaly qui les emmena au Burkina Faso, tout en maintenant une bonne énergie dans le groupe et le solo de saxophone me fait plus penser à Steve Coleman sur la batterie puis rejoint les autres avec la liberté de Jam électrique de Miles Davis à l’Isle de Wight, avec des effets Breckeriens sur le saxo en faisant presque un accordéon/ mélodica.

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Suit « Méditerranée » (http://www.dailymotion.com/video/x1tmp1v), plus flamenco dont la basse me fait penser à Carles Benavent (avec Jorge Pardo, avec un beau solo de guitare, puis une envolée du saxo balkanique et volubile à la Julien Lourau poussée jusqu’au cri avant de revenir au thème

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Un autre solo de saxo de saxo m’a fait penser à « A Love Supreme » de Coltrane, la fin d’Acknowledgement juste avant les interventions vocales.

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Ils finissent par ce « Re-Enter The Ghost », hommage à Jacques Derrida invitant Hamlet « pour réfléchir à un monde « qui sortait de ses gonds » et à ses incertains lendemains » dans Spectres de Marx en 1993.

Pour le bis, la guitare prend un son de sanza (piano à pouces africain) ou de balafon avant un final en fanfare à l’énergie rock métal !

Bref un groupe libre et énergique mais qui donne aussi à penser à un monde meilleur.

Jean Daniel BURKHARDT

Photos du Concert Patrick Lambin