Ndagga Rythm Force fut produit par le DJ Techno Dub Berlinois Mark Ernestus (en coulisses hier!

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C’est à croire que ça va taper (casser ?) plus dur à droite qu’à gauche de la scène, s’il faut en juger avant le concert par le nombre de baguettes prévues avant le concert (4 à gauche, 11 à droite, pour un nombre équivalent de 3 percussions de tailles diverse), ainsi qu’une batterie, clavier et guitare !

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Mangone Ndiaye Dieng à la batterie débute sur un rythme Africain, puis Jazz, puis Assane Ndoye Cisse à la guitare, Ibou Mbaye clavier , Mbene Diatta Seck chanteuse vêtue de noir à voix vibrante et puissante, son frère Modou Mbaye au talking drum, Bada Seck au sabar, , et Serigne Mamoune Seck au sabar. et Danseuse/Rappeuse Fatou Wore Mboup coiffée à la Cathy Guetta ou Tina Turner grande époque que j’ai cru s’appeler « Fatou Adou Wawo »? La chanteuse répétait « Wawo » et « Wawa »

Beaucoup d’écho sur les micros donnait un côté Sound System sur le groove de la guitare partant en mbalax! . Les bras de la danseuse Fatou Wore Mboup semblent rougir au feu de la danse et même fumer. Ils saluent et font monter sur scène un Frédéric de Casamance. Le guitariste Assane Ndoye Cisse est le père de la chanteuse Mbene Diatta Seck, Modou Mbaye au talking drum son frère. La mélodie rappelle un peu Zombie de Fèla Kuti, chanson interdite par le régime (il y traitait les soldats de Zombies) pour laquelle ils défenestrèrent sa mère à Kalakuta !

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Modou Mbaye au talking drum donne à la chanteuse Mbene Diatta Seck des billets de banque dont elle met dans la bouche du joueur de sabar de gauche jouant agenouillé un billet de 50 €. Dénonciation de la corruption de la Françafrique ou du racket de l’Afrique, de sa dette d’AOU Airlines (seun Kuti, le fils de Fèla dit « African Airways » : « African Airways n’est qu’une parodie du système économique africain. J’essaie de montrer l’Afrique, le système économique africain, comme un avion. Le numéro du vol est « AAIOU » dont la fin se prononce « I owe yo..., parce que l’Afrique doit de l’argent à tout le monde. Aux commandes, il y a un pilote occidental et un stupide co-pilote noir. Comme dans les films, le co-pilote est toujours noir mais n’est jamais très malin. Nous avons des moteurs chinois et une tour de contrôle dirigée par la Banque Mondiale. Mais où va cet avion ? Seun Kuti : Nulle part ! Il va s’écraser ? Seun Kuti : Il va traverser de terribles turbulences. Je ne sais pas s’il va s’écraser. J’espère qu’il ne le fera pas. Mais le fait est que notre développement économique n’a aucun but. Il manque d’idées. Mais, tant que le monde des affaires fait de gros profits, personne ne s’en soucie. Pourtant, en tant qu’Africains, nous méritons un authentique développement. Alors, quelle est la solution pour cette compagnie d’aviation ? Faut-il virer son directeur ? Seun Kuti : Les passagers doivent se saisir de l’avion et le poser, puis discuter d’une nouvelle destination et de la meilleure façon de le faire voler. Avant tout, nous avons besoin d’un nouveau pilote. Notre pilote occidental et le stupide co-pilote africain sont totalement incompétents. Il va également falloir échanger nos moteurs chinois contre des moteurs africains. Les Africains sont capables de créer des avions made in Africa » (Interview Mondomix 2014).

Joué sous l’aisselle avec une baguette coudée, le talking Drum rajoute une note plus chaude et moins sèche aux tambours sabars, clapote comme l’eau d’un fleuve d’Afrique sous les jeux enfantins et semble en effet parler, converser!

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La danseuse perd ses sequins à force de danser, m’offre une perle que je perds, deux autres et un sequins comme une petite pièce minuscule! Il faut dire que crie « WAWO ! » à chacune de ses apparitions ! Elle a déjà fait monter plusieurs françaises du public sur scène pour danser avec elle, danse à en perdre sa perruque, revient habillée autrement d’un pantalon Africain et un T Shirt IBRA FALL (http://www.xibar.net/PHOTOS-LA-RENCONTRE-ENTRE-CHEIKHOUL-KHADIM-ET-CHEIKH-IBRA-FALL_a37005.html), un mystique et guerrier africain de 1883 encore adoré par les « mourides » et d’un bonnet un peu comme les soufis Gnawa sans pompon pour une chanson « Ila Ilala » (peut-être un hymne soufi Africain ?)

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Les deux filles jouent aussi du sabar sur le groove de la guitare très bien en place qui enrichit discrètement mais très efficacement l’instrumentarium percussif de Blues, Jazz, Groove ou de finesse de kora dans les arpèges puis accélère en groove.

La danseuse danse sa transe de façon épileptique, possédée, comme pour prendre le bien de l’instant et exorciser le mal de ce démon qui la possède et l’habite dans un exorcisme positif. En Afrique les transes sont guérisseuses puis quitte la scène après son éruption!

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La danseuse revient avec des pans de vêtements blancs sur à la taille et aux mains comme des ailes de colombes, les mouvements de bras rappellent le vol tourmenté d’un oiseau dans la tempête!

Elle montre qu’elle est plus musclée que le talking drum quoique plus petite et lutte avec le talking drum au sol! Sa danse est défi et insolence, affirmation d’elle-même!

A sa énième invitation j’ai fini par monter sur scène pour la première fois de ma vie (à quatre pattes mais sans renverser le kit sabar en me relevant ce qui eût été catastrophique ni tomber ce qui eût été ridicule), a voulu danser et lutter avec moi en dansant « Qui est pour lui ? » Quelques clameurs, « Qui est pour moi ?» Clameurs mais je dis « Moi aussi ! » je suis pour elle, bien sûr!

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La dernière danseuse sur scène m’a de loin surpassé dans la danse, presque à l’égal de l’Africaine!

JDB

PHOTOS: Patrick Lambin avec mes remerciements!