Odonata (du nom latin générique des libellules, « odonates ») est un talentueux et original trio « Chanson Rock Electro » Funky Wave strasbourgeois composé de Céline Righi (qui écrit les textes après avoir beaucoup écrit pour d’autres et chante), Demoiselle libellule longiligne et émouvante, Christophe Piquet (basse funky, basse piccolo et samplers) et Jérémy Steibel (batterie percussions) qui avaient déjà collaboré dans « Question D’Humeur ».

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On a déjà pu les voir et les entendre à la dernière fête de la musique avec un petit reportage réalisé par France 3 Alsace qui commence à 4'55, mais c’est étrange, le reportage portait aussi sur la maison des adolescents de Strasbourg, et les textes de Céline Righi ont un pouvoir thérapeutique contre les maux qu’impose la société moderne et le milieu urbain aux humaines, sa voix est consolatrice et leur musique, si elle est un peu sombre, est rehaussée par une basse festive funky ou une énergie Rock!

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Pour en revenir à la Musique d’Odonata, ils ont déjà sorti un EP « De Cimes En Abîmes » qui nous occupe aujourd’hui.

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Première plongée, premier voyage éponymes en montagnes russes entre ups and downs pour devenir SOI, « De Cimes En Abîmes » où la voix apaisée et le souffle, le texte dont on perçoit surtout la musicalité et quelques mots heureux ou nostalgiques, sont servis par un écrin de pulsations drum’n’bass et claviers (en fait des samplers en écho) trip hop ambient propices à la rêverie et une bonne basse évoluant dub jusqu’à un son de guitares à la Edgar Froese métal plus aigre jusqu’à un climax Rock. Une sorte d’Attack moins Massive car plus naturelle comme trip-hop, tripotte-hop minimaliste.

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« Ô Douleur » utilise en introduction d’un poème de Baudelaire « le mystique aliment » et « l’ennemi », mais là encore la basse est bien funky et l’étouffement comme d’une tranchée montre que notre univers urbain dépasse les pires de ses spleens, mais la voix et le texte par leur nostalgie d’un ciel plus spirituel montre le chemin d’une libération possible. Les effets et la voix apaisent autant qu’ils sont un baume pacifiant pour l’âme blessée.

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« Adieu Cantiques » est une digression sur « Bang Bang » de Nancy Sinatra en « shot me down » très Joy Division avec là encore des riffs compressés du « Voodoo Chile » d’Hendrix et les échos de la basse, formant une l'architecture complice autour de la voix cathédrale!

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« A L’Ouest » est un passage de turbulences urbaines plus rythmé par dérèglement de boussole sur les samples (puisque ni guitare ni clavier, fou on jurerait qu’ils sont plus grâce aux effets, à un son live même si modifié!) et une cohésion bien Funky à 2 minutes 44 !

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« Par le chas de l'aiguille » y passe un peu à la Taxi Girl mais le texte est meilleur entre le côté mélancolique de la new wave (souvent trop glauque) mais DANS une rythmique Funk ou Rock, vitale avec une belle cohésion entre samples asiatiques et voix, nostalgie et changement. Les Odonates ont trouvé la voie du milieu entre les paradoxes musicaux.

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L’EP termine sa quête par le minimaliste odonatique celtique « Cherche / Trouve » electro à la DJ Cam (Masterisé by Thorsten Glatte) et Funky, pierre philosophale et voie à suivre dans les bois des fourmillements percussifs à la légèreté de l’envol final!

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Depuis les Odonates ont fait une rechute asymétrique entre Rock, Funk et rythmiques orientales pour le clip de « Bancale »!

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Mais malgré cette perte volontaire des repères et de la stabilité bipède, l’Odonate à trois fois deux pattes vole toujours avec un équilibre personnel !



Jean Daniel BURKHARDT