Le jeudi 24 Janvier sort CLEAR FIRE sur le label Gaya, second album du saxophoniste ténor Samy Thièbaut! Après avoir mêlé avec Upanishad Experriences, mêlant Poésies de Baudelaire et Niezsche lues par Jackie Berroyer et Jazz en 2010.

On y retrouve le saxophone Coltranien de Samy Thièbaut sur une rythmique à la Miles Davis (Sylvain Romano basse, Adrien Chicot piano, Philippe Soirat batterie, julien Alour trompette), l’élément vocal et poétique étant assuré cette fois par un chanteur scatteur extraordinaire : Mèta qui rappelle les vocaleses de.... Le compositeur Samy Thièbaut aime les titres en miroir, en diptyque, comme ce False Memories suivi d’un Postlude qui ne vous laissera que de VRAIS souvenirs| !

Samy Thièbaut a aussi le goût des Suites musicales incluant des pièces courtes comme cette Ruthmos Suite ( Panta, Ruthmos plus long et Reï très court) qui nous le révèle plus Coltranien sur une rythme entre Olé et A Love Supreme, avec toujours une belle complicité avec Mèta au chant, plus proche de la complicité qui unissait Paroah Sanders à Leon Thomas dans Karma.

Autre diptyque de Samy Thièbaut sur Clear Fire, Les Yeux de N., introduits par un prélude, à la manière de L’Ecole Française reprise par les Frères Belmondo. Mèta y court comme ce feu clair qui donne son nom à l’album. Sa voix de chamane y passe du grave diphonique mongol aux aigues yodelés des pygmées d’Afrique pour créer ensuite une autre mélodie bouleversante sur la trompette de Julien Alour, jeune frère de la saxophoniste Sophie qui rappelle un peu Booker Little.

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Autre qualité qui saute aux yeux et à l’oreille sur le disque de Samy Thièbaut, un sens de l’harmonie et des proportions presque architectural qui place au centre l’instrumental isolé Strange Dance sans Mèta qui rappelle la période Hard Bop de John Coltrane avec Miles puis l’envol de Giant Steps avec un solo d'Adrien Chicot au piano.

Autre suite de Samy Thièbaut, Cultes, avec Aulos (du nom d’un chalumeau musical grec antique joué par l'aulide) où Mèta entonne un chœur à lui tout seul, suivi d’un solo classique d’Adrien Chicot au piano, et de Dionysiaque encore admirablement scatté par Mèta dont l’ubiquité n’a d’égale que la variété mélodique.

Daïmon était chez Socrate une divinité intérieure inspirant le jugement. Celui de Mèta, porté par Adrien Chicot au Wurlitzer vient d’Afrique au Brésil sur un saxophone de Samy Thièbaut à la Wayne Shorter.

Mais Samy Thièbaut sait aussi Phusis composer une Ballade Instrumentale à l'innocence harmonique bouleversante.

Puis dans Some Other Song, Samy Thièbaut chante une autre chanson du Brésil, Bossa Nova à la Stan Getz.

Enfin, on entend Mèta chanter enfin des mots d’une voix inouïe de maturité Rock avec la raucité comme d'une vie de clopes Riders On The Storm de Jim Morrison pour les Doors avec Alexandre Freiman à la guitare électrique.

Samy Thièbaut sera en concert au new Morning à Paris le 21 février et je passerai l'album demain 24 Janvier dans JAZZOLOGY sur Radio Judaïca à 21 h !

Jean Daniel BURKHARDT