ART DISTRICT : LIVE IN THE STREETS, SORTIE NATIONALE, RELEASE PARTY AU MOLODOÏ VENDREDI 17 JUIN

Actifs depuis quelques années dans la région, le groupe de Hip Hop Art District créé en 2007 est composé du rappeur américain Eli Finberg, alias Mr E, MC né à Woodstock, de Rhum’One au beatbox, et d’un quintet de Jazz composé de Sam à la basse, Djo à la batterie, Serge à la trompette, Seb aux claviers et Thomas au saxophone et a sorti son premier album en EP l’an passé.

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Depuis leur premier album, Djo, Sam et Thomas ont assuré l’accompagnement de Rana Fahran à Strasbourg avec brio.

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Et vendredi, ils fêteront par une Release Party au Molodoï la sortie nationale de cet album, « Live In The Streets », augmenté jusqu’au format Long Play de 6 titres inédits et avec une pochette de Jaek el Diablo, invitant DJ Nelson, Caterva, Tribuman & Jazzomatix et Gab en guest à 20 h (Happy Hour jusqu’à 22 h).

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Dès l’Intro, trompette et saxophone mettent dans l’ambiance Cool, font monter l’angoisse et tout explose sur le vocal « Rock It » alterné de Mr E et Rhum One comme James Brown et Bobby Byrd Getting Up The Sex Machine, puis se calment sur un clavier Reggae.

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Le nouveau titre « My Muse » est un hommage aux muses urbaines des musiques Funk & Be Bop qui les inspirent et les font porter leur esprit et leur musique jusqu’au ciel sur un bon groove de claviers et de bons cuivres. Et puis leur Muse c’est aussi, en slang abrégé, leur Musique, avec aussi la sensibilité d’un solo de trompette Truffazien commencé sur les scratches de Rhum One puis de plus en plus Miles électrique jusqu’au final. On voit déjà qu'elles les ont menés encore plus loin que dans l’album précédent.

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Avec CELL qui remonte dans la playlist s’ouvre et se referme sur nous la porte de l’enfer urbain, grâce à un featuring d’Electrik B aka GAB en français, au texte poétique quoique décrivant cette oppression, mais aussi sa libération. Mr E envoie vocalement soutenu par le clavier dans un mode plus méditatif et les bons cuivres en fond sonore suivi d’un scat beatbox de Rhum’1 dans l’aïgu. Mais même dans le Hell (Enfer), il y a encore un Espoir dans le message, une lueur qui perce de l’extérieur. Leur Hip Hop, comme le Blues, parle du dépassement de la souffrance et fait grandir, surmonter leurs problèmes ceux qui l’écoutent. Et Gab sera un des invités vendredi de cette Release Party.

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Le premier single « Sing » étonne aussi avec ses chœurs swinguants et son sample style Andrew Sisters sur l’air rendu célèbre par Benny Goodman au Carnegie Hall en 1938 dépoussiéré façon Caravan Palace ou Enneri Blaka pour la puissance sonore, avec un bon dosage entre le band live et les interventions extérieures des samples. On ne leur connaissait en tous cas pas ces influences pur Swingin’30ies.

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La transition vers « Over Again » est imperceptible, juste une variation d’intensité comme chez Miles Davis période électrique et le saxo en fond sonore, vers la bonne trompette de Serge Haessler (avec lequel on avait pu découvrir Mr E et Rhum’One dans son groupe Zeroklub aux Pelouses Electroniques) à la Erik Truffaz dans The Dawn. Le titre commence très calme puis monte en intensité avec la colère dans les vocaux mais rêve sur les claviers et les nappes beat boxées de Rhum’One. Il y a chez eux un dépassement de la révolte, deux aspects, comme la « Smokin’ Side » et la «Logic Side » de Smoking Suckaz With Logic, et chaque instrument trouve sa place dans l’arrangement, si bien que les fans de Jazz, de Funk ou d’Electro y trouveront AUSSI leur plaisir. Le Hip Hop ne peut pas se contenter de n’être qu’une musique de révolte, mais peut aussi devenir une musique d’amour universel.

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Rhum’One livre un Interlude clapotant en solo entre chœur Hip Hop et polyphonie pygmée à lui tout seul, hallucinant de musicalité et d’humour.

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L’émouvant « One Love » (), avec Maeva (chanteuse de Lomaë et choriste de Diam’s) en guest avait déjà été présenté au public lors d’un concert de solidarité pour Haïti au Zénith il y a deux ans. Le voilà enfin gravé sur un disque.

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Détaché de l’Intro, « Art Definitions » (titre éponyme du premier EP) prend un autre sens que celui de rampe de lancement prospective, présente deux définitions du Hip Hop, Ska tout d’abord puis version Hip Hop à la Jazzmatazz qu’on connaissait dèjà depuis Contretemps en 2008. Les cuivres apparaissent bien arrangés tant dans le rebond reggae que dans le Hip Hop plus urbain, et ils ont eu le courage de jouer avec eux Live pour roder la chose. Le résultat est mieux arrangé qu’Hocus Pocus, dans un style proche du leur. Rhum’One s’y dévoile encore comme un soliste Jazz parmi les cuivres.

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Elements montre que le Hip Hop peut aussi être spirituel, presque mystique, sans cesser d’être engagé, comme dans Ombre Est Lumière d’Iam, célébrant les éléments : La Terre, l’Air et le Feu dans un arrangement drum’n’bass à la Truffaz /jungle à la 4 Hero partant sur le rhodes electro avec un intéressant décalage des cuivres.

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Leurs références Hip Hop US sont aussi présentes dans Back In The Day, où cuivres et chœurs donnent une saveur à la Jazzmatazz qui ouvrira les fans de Hip Hop au Jazz, tout en leur rappelant leurs souvenirs de cette musique, dans un bel arrangement Jazz Soul. Vous pouvez aussi vous essayer au Quizz « Back In The Day » pour gagner T-shirts, Cd dédicacés, en reconnaissant les albums de Hip Hop cités dans le clip....

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Le titre éponyme «Live In The Streets » bénéfice d’un featuring de DJ Nelson (Vice Champion DMC deux années de suite) posant sur un texte d’actualité sur les révolutions arabes et la chute espérée des dictateurs corrompus, avec une citation du classique « Revolution Will Not Be Televised » de Gil Scott Heron mort récemment, mais la Révolution sera « Live In The Streets » ! Et DJ Nelson fait partie des guests de cette Release Party !

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On savait déjà Eli Finberg intéressé par bien d’autres musiques que le Hip Hop, avec Art District, mais aussi Blockstop, son groupe plus 70ies. La surprise de «Inside Two Temples » (la tête, entre désirs et réflexion, les yeux comme deus temples) est d’entendre de parfaits cuivres Ethio Jazz rappelant le tempo lent balayé par le sable du désert d’ « Ené Alantchi Alnorem » de Muklatu Astaké, ou Socalled (avec qui Eli a rappé sur le fire après une alerte incendie à l’Illiade !) et Arat Kilo dans « Babur » pour le tigre et contre les Dictateurs.

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La Jam vocale « Only with The Mouth » montre Rhum’One seul entouré de vocalistes, dans l’esprit a cappella des Dirty Dozen dont naquit le Hip Hop comme leur version moderne et urbaine.

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« Moz’art District » montre sur La Marche Turque de Mozart à l’indémodable ubiquité déjà raillée par Boris Vian en Cha Cha Cha l’ouverture d’Art District vers d’autres musiques énumérées avec un flow express du classique au Jazz, au Rock’N’Roll Over Beethoven de Chuck Berry, aux musiques traditionnelles, à d’autres cultures, à d’autres langues aussi. Mr E est certainement le rappeur le plus polyglotte de la région : ayant vécu en Espagne et au Brésil, on l’a vu rapper en espagnol sur le parvis « El Fuego, El Fuego » quand une alerte incendie avait interrompu un concert du MC juif Canadien SoCalled à l’illiade, et reprendre Haïti de Caetano Veloso au Zénith for Haïti... Autant de possibles, de, directions, de Définitions futures du Hip Hop qu’Art District développera sur scène.

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Dernière nouveauté, «Usual » cite le film « Usual Suspects » joue le rôle du gangster contre les flics sur un piano abstract hip hop, puis, quand Kaiser Sose se réveille, sur la puissance du saxophone baryton à la Morphine.

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Enfin, ils finissent en vrais Jazzmen par une version instrumentale magnifique de « Back In The Day », façon aussi de passer le micro à d’autres MC pour poser leurs mots / leur flow sur ce bel arrangement, comme sur une version dub les jamaïcains de Kingston et d’Angleterre.

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Bref, on y retrouve les raisons qu’on a d’aimer le Hip Hop et d’autres musiques et c’est tant mieux, et les nouveaux titres ouvrent Art District à des influences Swing, Soul, Ethio Jazz et Rock insoupçonnées, autant de raisons de les aimer et de les soutenir plus encore pour de nouvelles aventures.



Jean Daniel BURKHARDT

A ECOUTER SAMEDI SOIR 18 JUIN : WANG LI ET YOM A L’ESPACE CULTUREL DJANGO REINHARDT DU NEUHOF

Samedi soir 18 juin, l’Espace Culturel Django Reinhardt invite pour clore sa sa première saison deux artistes issus de deux cultures très fortes mais persécutées, cherchent néanmoins à trouver au plus profond d’eux-mêmes leur individualité musicale en composant leur musique : le joueur de guimbarde et flûte à calebasse Chinois Wang Li et le « Nouveau Roi De La Clarinettiste Klezmer » Yom!

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Wang Li est né à Shandong en 1980 de parents Communistes fervents a grandi chez ses grands-parents dans un complexe résidentiel de l’Armée Populaire jusqu’à 7 ans, une enfance qui l’inspire tant par les joies des jeux des autres enfants, que par ses propres terreurs en voyant bouger les feuilles sous le vent et croyant y voir des armées de fantômes, sans aucune éducation musicale.

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La guimbarde est un instrument de musique idiophone. Son origine est très ancienne. Elle existe en Europe depuis au moins l'époque gallo-romaine, mais elle est aussi très répandue en Asie et en Mélanésie. Elle est, de fait, réputée être l'un des instruments de musique les plus anciens du monde. C'est un instrument utilisé de tout temps par les chamans, notamment dans les pays scandinaves et en Sibérie. Malgré son apparence simpliste elle est aussi un instrument de la musique savante dans certains pays, mais sa destination habituelle est plutôt la musique populaire ainsi que l'indiquent les nombreux termes pour la désigner en France par exemple : Guimbarde, Harpe à bouche, Trompette tsigane, Trompe-laquais, Trompe de Béarn, Hanche-en-ruban, Campurgne, Citaro. Aux États-Unis, elle est aussi connue sous le nom de Jew's Harp qui pourrait être une déformation du français jeu. En Chine, elle est en bambou ou en cuivre et on l’appelle Kou-Hu ou Mulianku chez les Mongols, KOxian ou Kouqin dans les minorités du Sud Ouest.

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Mais Wang Li a refusé la vie à laquelle on le destinait, et est parti à Paris après ses études, y a joué et vécu dans la rue avant de trouver un hébergement au Séminaire de Saint Sulpice d’Issy Les Moulineaux où il mène un existence frugale d’ermite pour se débarrasser de ses démons, et entre au Conservatoire de Paris de paris. Ayant trouvé l’amour, il quitte le Séminaire.

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Wang Li a sorti «Guimbarde Chine », en 2007, compositions inspirées par ses souvenirs et sa vie, les battements de cœur et la passion sensuelle, puis « Rêve De Sang", plongée dans les rêves aux compositions inspirées des animaux et de la vie des grandes profondeurs en 2010 où il joue aussi de la flûte à calebasse, avec une technique polyphonique proche de celle des khènes Thaïlandais d’Asie Du Sud-Est, chez Buda Musique.

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Le talent de Wang Li est de trouver, seul sur son instrument rudimentaire et en solo absolu, un univers personnel et semblable à aucun autre, avec l’intensité d’une émotion universelle, et une modernité proche des musiques électroniques et des transes ambient.

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Yom est un clarinettiste Klezmer français. Son premier album, « New King Of Klezmer Clarinet » le montrait sur une photo couronné sur un trône avec un sceptre brandissant sa clarinette, et dix kilos de chaînes en or autour du cou moyennant un peu de sport pour parfaire sa musculature et pourrait bien paraître prétentieux. Mais quand on l’écoute on ne doute plus de son talent à l'entendre sur des tempos à couper le souffle, ou passant de l’émotion vibrante aux cris frees libres ou en souffle continu à la Sclavis.

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De plus, il y paye son dû à la tradition en reprenant sur la plupart des titres des compositions d’un des plus grands clarinettistes klezmer des années 20s/30s Naftule Brandwein (1888-1963). Né à Przemyslany en Galice (actuelle Ukraine), il avait connu la tradition européenne du klezmer avant d’émigrer en 1908 aux Etats-Unis pour y devenir le plus grand, quoique s'obstinant à tourner le dos au public pour cacher ses doigtés et se produisant avec des néons affichant "Naftule Brandwein Orchestra" autour du cou!

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Dans son deuxième album « Unue », un série de compositions jouées en duo avec en hommage au clarinettiste klezmer argentin Giora Friedman, Yom et Wang Li ont fini par enregistrer ensemble trois duos.

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Enfin, Yom vient de sortir un album de Klezmer Jazz-Rock « With Love » en Superman entouré de ses Wonder Rabbis.

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Enfin, au Mudd Club demain soir, le groupe « Pussy Cat Kill Kill » d'un des Bredelers sera en Live et Amy Binouze en DJ Set (c’est de la New Wave mais très Cool et dansante : même moi j’ai aimé la dernière fois)!

Jean Daniel BURKHARDT