Dans “Jazzology”, ce soir 7 avril à 21 h vous pourrez entendre de larges extraits de "A Night In Abyssinia », deuxième album du groupe Ethio Jazz Français ARAT KILO sorti il y a quelques jours sur le label Only Music, avec le concours de Socalled, Rokia Traoré et Mulatu Astatké en guests et présenté hier soir par un Concert au New Morning avec David Neeman et Rocé en guest!

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Le groupe Arat Kilo est composé de Camille Floriot (trompette, bugle, flûte , trombone à pistons et percussions), Michaël Havard (saxophones baryton, alto droit et sopranino, flûte traversière, percussions), Fabien Girard (guitare électrique, balafon, percussions), Samuel Hirsh (basse électrique, kalimba, percussions) et Arnold Turpin (batterie mélodie, percussions).

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Ces musiciens Parisiens se sont découverts en 2008 une passion commune pour le répertoire de la collection Ethiopiques réédité par Francis Falsetto (Ethio Jazz, Funk, Groove 1967-1974, pendant les dernières années du règne du Négus Haïlé Sélassié qui lâchait du leste entre deux coups d’état).

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Après un premier disque artisanal en 2008, voilà « A Night In Abyssinia »

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Dès le premier titre, Aykèdashem Lebè, un classique Ethiopique de Tlalhoun Gèssèssé, on retrouve le groove Afro Funky et la guitare saturée d’effets 70ies si caractéristiques de l’original mais se termine avec une basse funky dub.

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Mais Arat Kilo ne se contente pas d’être une copie, fût-elle fidèlement conforme à s'y méprendre comme les bretons Ethiopiques du Badume’s Band, des originaux, sans pour autant non plus s’en éloigner trop comme « Cannibales Et Vahinées » ou « Les Tigres Des Platanes ». Ils ont trouvé, comme leur nom l’indique « Arat Kilo » (nom d’un faubourg à 4 kilomètres d’Addis Abeba) la bonne distance, la bonne focale: assez loin pour ne pas se confondre avec les originaux, mais proches de cette tradition dans leurs compositions.

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Ainsi, dans l’intro de Babur part 1, ils ont invité le rappeur juif Canadien Socalled à poser son flow universels sur les dictateurs, la pluie, les tigres et les lions sur leur musique dramatique rappelant Tézèta de Mulatu Astaké, puis ils ont ajouté des influences non Ethiopiques, des Tablas indiennes à leurs guitares hypnotiques.

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Mais on retrouve dans la lenteur des cuivres de Lelit le groove obsessionnel des originaux Ethiopiques comme "Yekermo Sew » de Mulatu Astatké qui vous font vous croire poursuivi dans un taxi à Addis Abeba (dixit un ami de retour d’Ethiopie).

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Autre featuring d’Arat Kilo sur cet album, celui de la chanteuse Malienne Rokia Traoré, qu’on avait jamais entendue dans ce contexte sur « Get A Chew » jeu de mots sur "mâche un bout" de feuille de kat (feuille de cactus hallucinogène ethiopienne) en anglais et le prénom du grand saxophoniste de Free Jazz Ethiopien Guetatchew Mekurya.

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Si l’on retrouve aussi le côté funky « Mulatu » du tempo de la guitare et des cuivres dans « Fit Le Fit », l’originalité vient là aussi de la rythmique de percussions Gnawas Marocaines d’un solo de saxophone plus Balkanique à la Julien Lourau et du final Electro Dub comme un mirage désertique de l’Ethiopie rappelant son « Ene Alantchie Alnoren » de Mulatu Astatké rythmé par les vents du désert.

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Mulatu Astatké n’est pas qu’une référence obligée dans l’album, mais a posé les lames scintillantes de son vibraphone sur « Dewel » (Cloche), le plus Free de ses classiques, où Arat Kilo joue le rôle des Heliocentrics autour de lui, amenant des dissonances free jazz et bouleversant l’original de ralentissements dub autour de lui, lors de l’émission Musiques Du Mondes au studio 136 de Radio France Internationale le 2 avril 2010.

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On retrouve ensuite le bon groove funky dans « Addis Polis, les bons riffs de cuivres à la « Yekatit » avec là encore une fin modernisée par une rythmique drum’n’bass.

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Dans Enje Konjo, après une intro tintinnabulante à la flûte Indienne sur un mélodica rappelant les harmonium portatifs du Pakistan, le balafon étale ses lames clapotante autour d’une guitare psyché tremblotante comme le mirage d’un oasis sur la bonne basse groove avec une mise en place des cuivres à l’unisson jusqu’à un final dub, comme si le mirage Ethiopique était tenu à distance ou vu à travers ses vapeurs de percussions Kapaci Suling d'Indonésie.

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Celui que les Rastas Jamaïcains adorent sous le nom de Jah Rastafari n’est autre qu’Haillé Sélassié, Négus Empereur d’Ethiopie répondant à la prophétie de Marcus Garvey, après l’échec de sa tentative d’un retour des afro-américains en afrique au Liberia, d’un Roi Noir devant lequel s’inclineraient les rois blancs de l’Occident, et qui donna la région de Sahashamani aux rastas jamaïcains. Cela valait bien une version Reggae Fanfare Dub d’un classique Ethiopien par Arat Kilo, à savoir cet Ewnètègna Feqer deTesfaye Abbèbè/ Negussié Dagné Hirut Bèqèlè, Orchestre de la Police Militaire du Negus.

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Enfin, Arat Kilo joue encore la carte de l’originalité rythmique avec Wanz, un dernier Ethio Blues longue durée aux percussions Balinaise....

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A la semaine prochaine avec pour invité dans Jazzology Tribuman de Jazzomatix, le nouveau trompettiste et chanteur ragga d’Enneri Blaka qui viendra nous parler de ses projets.

Au Mudd Club ce week end:



-jeu 7 avr 2011 / 22h00 MICKA

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-ven 8 avr 2011 / 22h00 Jeff Lieb

Arat_Kilo_Jeff.jpg -sam 9 avr 2011 / 22h00SAN SODA (Bel/We Play House Rec.) JUSQU'A 4 HEURES

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Et les Artefacts ci dessous....

                             Jean Daniel BURKHARDT