Mulatu Astatké est un vibraphoniste, pianiste et percussionniste Ethiopien et le père de l’Ethio Jazz. Vous avez peut-être découvert sa musique dans le volume 4 de la Collectrion Ethiopique ou sur le label Strut, ou dans le film « Broken Flowers » de Jim Jarmush, et il sera en concert Vendredi prochain 4 mars à la Salamandre!

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Mulatu Astatké est né dans la ville de Jimma en Ethiopie en 1943, mais à l’âge de 16 ans, il eut l’occasion de partir étudier en Angleterre au Pays De Galles dans une école privée, et y révèla un rare don pour la musique, dont il étudie harmonie et théorie, puis découvre le Londres du Swinging London des années 60s et la culture Caribéenne avec des musiciens trinidadiens, jamaïcains ou africains du Ghana et joue au Club Ronnie Scott.

Il lui en restera un goût pour les musiques latines qu’il exploitera dans ses premiers disques au début de sa carrière aux Etats-Unis. Mais sa passion pour le Jazz amène Mulatu Astatké à gagner la Côte Est des Etats-Unis pour étudier au Berklee College of Music à Boston comme le premier étudiant Africain, puis à New York.

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C’est alors qu’il eut l’idée de l’Ethio Jazz : combinaison de la gamme pentatonique Ethiopienne à cinq tons et les harmonies à 12 notes de l’instrumentation occidentale.

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Son premier groupe est l’Ethiopian Quartet, puis Quintet, avec des latinos portoricains, étant le seul Ethiopien aux Etats-Unis. Pour Gil Schnapper et son label Wiorthy Records, il enregistre deux disques« Afro-Latin Soul Records », faisant chanter aux portoricains un son sur le montuno de son piano en espagnol et amharique (langue d’Ethiopien) sur ce « I Faram Gami I Faram » en 1966.

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A son retour en Ethiopie en 1969, Mulatu Astaké trouve son pays un peu plus libre et pas si loin de la créativité anglo-saxonne. Le Négus Hailé Sélassié a échappé de justesse à un coup d’état et se voit forcé de lâcher du leste, au moins sur la musique, en fermant les yeux sur la création d’Ama Records qui enregistra les chefs d’œuvres réédités par Ethiopiques, dérogeant à la seule musique militaire autorisée. Mulatu Astaké peut donc faire du traditionnel Ethiopien Tezeta (Nostalgie) ce "Yegella Tezeta" (Souvenir Personnel) en 1969 repris par Jim Jarmush dans son film « Broken Flowers » en « Musique Ethiopienne Musique Ethiopienne bonne pour le cœur » d’Andy Murray en 2005..

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Autre titre de Mulkatu Atatké utilisé dans « Broken Flowers », ce « Yekermo Sew» (Un Homme d’Expérience et de Sagesse ») également extrait d’Ethiopian Modern Instrumental Hits », premier disque d’Ethio Jazz en 1969, où saxophones et trompettes remplacent le chant traditionnel. Et le solo de guitare/claviers n’a rien à envier au Rock en fait de distorsion !

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En 1972, Mulatu Astatké sort l’éponyme « Mulatu » dans « Mulatu Of Ethiopia » qui pose son style : wurlitzer électrique, vibraphone, guitare funky sinueuse et hantés par le saxophone et la flûte.

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Hélas, en février 1974, le Négus Haîlé Sélassié est renversé par une junte militaire marxiste. Ce « Yekatit » (Février) est l’acte d’allégeance de Mulatu Astatké à ce nouveau pouvoir, extrait de son disque Yekatit Ethio Jazz au groove irrésistible.

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Grâce au film de Jim Jarmush, Mulatu Astatké est revenu à la mode à plus de soixante ans , et a sorti tout d’abord en 2008un disque avec les Heliocentrics (jeune groupe d’afro beat anglais) dans la collectio Inspiration Information du label Strut. Ecoutons-le tout d’abord au vibraphone dans la reprise de son morceau éponyme « Mulatu », et n’a rien perdu de son groove. Preuve en est ce Chik Chikka toujours avec les Heliocentrics où il joue du wurlitzer, du piano et des percussions avec en fond sonore le krar (luth éthiopien).

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Enfin, en 2010, Mulatu Astatké a sorti « Mulatu Steps Ahead », un album magnifique, à la fois son plus Jazz (la clarinette de « The Way To Nice », sur le rythme du générique d’un James Bond in Ethiopia imaginaire) et son plus Africain, enregistré avec le groupe américain Either Orchestra et quelques Africains (la vièle n’goni et les likembé dans « Green Africa » derrière les cuivres Jazzy), mais où l’on retrouve aussi son groove irrésistible, et même un côté Afro Beat dans « Mulattu’s Mood » qui nous rappelle que Mulatu Astatké travailla avec Duke Ellington dans les années 70s, tout en apportant la touche Africaine avec la kora, et s’essayant même au Blues lent et majestueux dans « Ethio Blues », toujours avec des cuivres et un n’goni et une flûte entourant son vibraphone légendaire... Mulatu reprend aussi ces premiers succès, comme son « I Faram I Garam »de 1969 sur un rythme salsa et avec un chant arabisant plus présent. Quittons-le avec un dernier Boogaloo (la Panthère) extrait de son album « Mulatu Steps Ahead ».

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Mulatu Astatké sera en concert ce soir 4 mars à la Salamandre. Venez Nombreux.

OU DANSER CE WEEK-END? TOUT GRATUIT!!!!!!!!!!!

L'Elastic, , rouvre ce Week-end avec DJ Slimpickens (Dubstep) de 20 à 23 h. GRATUIT!

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Au Mudd Club, 7 rue de l'Arc En Ciel, il y aura aussi cette semaine Micka (DJ Rock Pop Indie) vendredi jusqu' à 1 heure du matin!

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et Jeff Lieb samedi,

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Et à l’Entrepôt il y aura DJ Miss Tricky & Nice Nico Vendredi

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et Da Club House Colmar samedi avec Don lorenzo, Jayffe, Lil ghost et en invité spécial dj Mom's ( FLMK REC ) figure emblématique de la scène house et techno de la ville de Colmar pour la 1er fois à l'Entrepôt!!!!

Jean Daniel BURKHARDT