Arrivé seulement pour le dernier groupe à 23 h à Interférences, j’ai vu dans la pénombre la Ciadelle hantée de deux statues réalisées pour l’occasion (?) d’un mange pierres ou divinité grecque sylvestre en papier collé et une autre à tête toute ronde et corps de fil de fer.

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J’ai vu tout de même « Inner Terrestrials », trio Punk Reggae Ska anglais fondé en 1994 à Brixton par Fran (guitare, chant rageur dans l’aigu), vêtu d’un t-shirt noir anti-nucléaire « TOXIC WAR BELFAST », Jay (chant, guitare basse) porte des locks qui chante d’une voix plus grave et cassée sur les chansons plus trashs, et le batteur Paco (revenu en 2007), plus gros et barbu, d’après ce que j’ai pu en voir derrière sa batterie, un peu à la François Hadji Lazaro.

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Dès le premier titre, on reconnaît le bon style Punk Reggae Ska des Clashs dans « London Calling » dans les effets sonores à la « Guns Of The Brixton », mais avec un tempo variant davantage entre ces trois styles du rapide au lent. En fait ils sont de Londres (Brixton est dans les quartiers Sud).

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Le second titre est déjà plus desperado punk, puis enchaîne reggae sur les roulements de la batterie efficaces, le chanteur rappelant un peu Joe Strummer par sa voix voilée.

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Jay remercie le public et le temps clément d’un «Thank You, Happy faces enjoying this summer autumn winter comming evening » (Merci Visages Souriants appréciant ce soir d’été automne hiver arrivant), tandis que Fran prend une flûte irlandaise pour l’intro Dub de la batterie en faveur des Animaux (ils ont dédié « Barry Horne » en 2002 à ce militant de la cause animale qui décéda des suites d’une grève de la faim, avec énumérant les « white animals six by six, two by two », comme un comptine des dix petits animaux blancs sur la batterie basse et une bonne basse groovy.

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« The Kettering » dénonce une « bad thing » dans cette ville du Northamptonshire où un groupe de protestation s’est élevé contre la construction d’une ville linéaire qui ne serait plus distincte des villes voisines de Corky et Wellimburg. Après des accords rageurs, puis reggae accéléré en ska rapide (ce sont les punks anglais qui firent découvrir ces musiques jamaïcaines au public Rock), à nouveau punk au refrain, puis à nouveau reggae ska.

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La chanson suivante rappelle un peu « Salut à Toi » des Béruriers Noirs dans les accords et le bassiste chante plus hardcore « with their hats » déclenchant un pogo dans la foule, jusqu’à un ralentissement de la batterie, puis reprennent « Fight for your rights, FUCK IT !».

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Dans le même esprit punk mondial, alter mondialiste ou Inner Terrestrien, ils interpellent le «Any one from the Germany Posse ?» ou le « Switzerland Posse,» sur un bon reggae.

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J’ai toujours pensé que les Sex Pistols auraient été une belle mort pour le Rock : par implosion de sa violence, abandon des causes qui l’avaient porté, désillusion totale et radicale juqu’à l’Anarchie et à une attitude grandguignolesque et autodestructrice face à la vie.

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Heureusement les Clash étaient moins ethnocentristes et arrivèrent à ouvrir le Punk à d’autres musiques.

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Et si le Rock binaire n’avait gardé l’authenticité de sa révolte, de son urgence que dans le punk ? J’ai raté les Washington Dead Cats, mais d’après ce que j’ai pu en entendre il y a dans leurs cuivres plus de l’esprit du Rock originel sur de bons Rockabillys à la Stray Cats, et dans la voix du chanteur quelque chose d’un Jerry Lee Lewis déjanté, cramé du piano/du ciboulot que dans tous les groupes pop valiumisés/hurlants anglosaxons.

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De quoi pardonner 33 ans après la crise d’ado opposée à Mick Jagger « No More Elvis Stones, Beatles, The Rolling Stones in 1977 » par les Clash sur la face B de leur premier single en 1977, quant aux Pistols, ils l’effrayèrent d’un écriteau du même acabit devant leur squat pour le faire fuir! D'ailleurs les couleurs des lettrines roses et vertes autour de la basse fracassée de "London Calling" rappellent étrangement le design d'un album d'...Elvis Presley!

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Ce qu’amènent les Inner Terrestrials, c’est peut-être cette variété rythmique au sein du même titre entre punk, trash, reggae et ska en une sorte de punk rythmiquement progressif mais avec des éléments issus de la culture punk ou apparus depuis.

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Cependant, comme les Clash dans « London Calling » avec « Jimmy Jazz », parvenant à intégrer des styles plus anciens jazz ou Rock’N’Roll de Gene Vincent avec « Brand New Cadillac » http://www.youtube.com/watch?v=LDsDBQNFbJo&feature=related, ils arrivent à allier la rage punk , le côté cool et exotique du reggae ou sautillant du ska à la beauté mélodique pop des compos.

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«For The Old School Only !» (avec un léger accent cockney) annonce d’autres riffs rageurs, et quand même un sacré coup de poignet du guitariste, la bonne basse et les coups de boutoir, le drive rythmique varié de la batterie dans « Some Mathematics for you ».

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Puis de la Métaphysique punk : « Shit Your God » (Merde ton Dieu ») rageur, puis bons solos de guitare rock et reggae. Si on voit le monde avec l’esprit punk, à constater les massacres sur la vie, la morale et les cultures primitives perpétrés au nom de la religion quand elle devient d’état ou intégriste, c’est compréhensible : « Reject your law, shit your god ! »

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Retour de la flûte sur la basse et batterie dub, puis ska sautillant. Le côté musique électronique improvisée du dub est présent aussi dans les effets de la guitare, aux cordes raclées par la flûte.

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Suit «All You Criminals Out There”, puis « Squatter’s Right », une défense en ska sautillant des droits des squatters : « Scrop The Rich/Hate The Rich/ The World is yours, This land is your land” dont on a bien besoin avec la politique d’exclusion des Roms actuelle dont même les anglais sont choqués.

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Ce côté protest song du rock et du punk les rapprochent de Woody Guthrie (This Land Is your Land) et sa « guitare tueuse de fascistes » ou la reprise Soul Black de Sharon Jones & The Dap Kings.

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La chanson reprend au refrain en version punk trash le « Get up Stand up for your rights » ... de Bob Marley comme les Clash dans « Know Your Rights » (dans l’album « Combat Rock », avec outre les tubes « Rock The Casbah » et « Should I stay or hould I go » un featuring du poète Beat Allen Ginsberg sur “Ghetto Defendant” et « Overpowered ByFunk ») et un solo de guitare oriental à la Cure dans “Killing An Arab” récemment repris par un vrai arabe, Rachid Taha (qui avait déjà repris du même album des Clash « Rock El Casbah ») dans la version de Speed Caravan. Le Rock redevient, grâce au Punk, une conscience politique et subversive, dénonciatrice.

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Dans « War », la guerre planètaire est dénoncée en ska rapide/ ralentie reggae avec effets, des échos dub sur la voix jusqu’au ralentissement dub final enrayant la guerre, puis reprenant la lutte d’un « smash them » en mode punk.

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Autre référence à Marley, son « One Love » harangué avant un reggae ska pour l’ouverture des prisons en reggae ska puis rock.

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Plus festif, le Ska « Move Along » est un bon rock ska sautillant reggae puis rock funky et final trash réunissant tous les tyles du groupes dans un énergie de pogo positif. Ou la vie comme une course poursuite accélérée.

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En bis, ils terminèrent par une reprise de la chanson des Clash entendue en filigrane, «Guns Of Brixton» en plus rock, plus trash, ska rapide, moins cool que l’original et sa guitare sinueuse, relaxante, écrasée d’effets rendaient tranchante comme un fil et presque dub.

Je n’ai jamais été vraiment punk mais certains d’entre eux à Haguenau au Black Velvet ou à Strasbourg furent mes camarades de nuits tardives et parfois blanches : Sylvie, Barbara, David Céline et Guitou, et Lou et Yvan etc... Je leur dois mon petit côté punk. Je leur dédie cet article en pensée.

Jean Daniel BURKHARDT

INTERFERENCE CONTINUE....

Le SAMEDI 11 SEPTEMBRE, Star Internationale US des platines d’importance en tête d’affiche : le DJ Américano-philippin Q-BERT pour la première fois à Strasbourg, Roi du Scratch et interdit de DMC parce qu’il gagnait à chaque fois (1991-1992...)

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Notre champion DMC local DJ Nelson, vice Champion DMC 2009, et Tête d’Affiche 2009 du Festival, sera présent lui aussi avec son nouveau projet, son « Crazy Show » avec le beat boxer /rappeur imitateur / Stand Up Eklips.

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Il y aura également des ateliers GRATUITS à partir de 15 h, où les enfants pourront apprendre à beatboxer comme Rhum’One, la MAO avec les Enfants De La Pluie, le scratch avec DJ Q...

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La soirée vous proposera aussi Fuglasker mêlant musiques traditionnelles et électroniques et le Breakstep Beature, Rotek, Sleepy Head & Ducky Touch (Electro Dub), Krike & Skitzo (Hip Hop)....

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ET LE CENTRE DJANGO REINHARDT OUVRE CE WEEK-END...

Pour l’inauguration, vous pourrez entendre en concert gratuit SAMEDI 11 SEPTEMBRE

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-Le Grand Ensemble de la Méditerranée regroupant dans un big band trad les meilleurs musiciens de l’Assoce Pikante (Maliétès, Boya, etc) à 16 h 30,

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-Pour le Jazz Manouche, vous pourrez entendre Mandino Reinhardt, accompagnateur de Tchavolo Schmitt et auteur du disque «Digo O Divès » avec Sony Reinhardt en chanteur.

-En soirée, vous pourrez entendre le clarinettiste Turc Selim Sesler, sacré « Coltrane de la clarinette » par The Guardian et qui a participé au film de Fatih Akin « Crossing The Bridge » sur la nouvelle scène turque.

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-Enfin, à 22 h 30, last but not least, le griot Guinéen qui fit entrer la kora électrique dans la pop des années 80s avec son tube « Yéké Yéké », Mory Kanté en personne.

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ET TOUT CELA GRATUIT (L'INAUGURATION DU CENTRE CULTUREL DJANGO REINHARDT!) S’IL VOUS PLAÎT !