Samedi 21 novembre dernier, le 6ème Festival Strasbourg Méditerranée s’ouvrait à Strasbourg par un concert de l’Electrik GEM à l’Auditorium de la Cité De La Musique et de La Danse.

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L’Electrik GEM s’est créé au festival Strasbourg Méditerranée il y a deux ans à partir du Grand Ensemble de la Méditerranée qui réunit des musiciens de plusieurs formations de l’Assoce Pikante qui pimente la scène locale de parfums d’ailleurs: Dimitar Gougov à la gadulka (vièle bulgare) de Boya et des Violons Barbares, Lior Blindermann (oud), Yves Béraud (accordéon) et Etienne Gruel (percussions) de Maliétès, en concert jeudi 26 novembre avec Gastibelza à la Salle de la Bourse et le samedi 28 novembre au Préo d’Oberhausbergen, Grégory Dargent (oud, guitare), Jean-Louis Marchand (clarinettes) et Fabien Guyot (qu'on a connu spécialiste des batteries et casseroles de cuisine au Troc Café) de l’Hijâz Car et de Nicolas Beck.

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Pour se donner une dimension plus Rock, Grégory Dargent est passé à la guitare électrique (à laquelle il accompagne Babx), et ils ont ajouté la folie de Jean Lucas (trombone libre) de La Poche a Sons entre autres, le Rock de Vincent Posty (basse électrique) de Zakarya entre autres, Fred Guérin à la batterie et de trois chanteuses Awena Burgess, Christine Clément (Ionah, Polaroïd 4, To Catch A Crab) et Sandrine Monlezun, bref un all-star de joyaux issus de ce qui se fait de mieux dans la région en Musiques Traditionnelles, réuni dans l'écrin et l'éclat électrique d'un projet très original.

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Ils présentaient ce soir-là leur projet « Radiopolis », dont le titre éponyme ouvrait et fermait, avec plus d’énergie encore, ce concert, et pour lequel ils ont lancé des souscriptions pour un disque à paraître. Bref, une musique alliant l’authenticité traditionnelle des voix et sonorités acoustiques, mais aussi urbaine et Rock, comme une radio des villes mondiales en hommage à l’Alexandrie cosmopolite, dépassant les clichés sur les Musiques Traditionnelles de manière décoiffante et excitante où chacun trouve sa place et se ressource en un maelstrom d’énergie débridée : sur les cordes pincées de l’oud de Lior Blindermann et frottées de l’archet de Dimitar Gougov et les percussions ethniques d’Etienne Gruel et contemporaines de Fabien Guyot, le trombone de Jean Lucas ajoute son souffle gueulard et sa puissance à la clarinette volubile, Vincent Posty son attitude Rock poussant Grégory Dargent et Fred Guérin et ses roulements au crime, les chanteuses ajoutant leurs voix douces d’abord, puis de plus en plus aïgues et fortes à chaque reprise vocale dans une transe entêtante et irrésistible.

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Les musiques traditionnelles ont aussi leur place dans leur répertoire, qu'ils échangent gaiement : des envolées tziganes de cavalerie, un rébetiko grec pur jus (Blues des tavernes grecques, spécialité de Maliétès avec son pendant Grec) chanté par Yves Béraud d’une belle et forte voix, un chant polyphonique Bulgare (dont Dimitar Gougov dirige une chorale) par les chanteuses en bis.

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On put ensuite finir la soirée, emporté par la fanfare Fanfaraï () aux chèches multicolores et au soprano free jusqu’à la Salle De La Bourse et danser sur des airs arabes de raï de Khaled, Cheikha Reimitti, Rachid Taha, gnawas, latins, balkaniques ou autres, connus ou non, toujours festifs, aussi bigarrés que leurs costumes et d’une modernité fervente dépassant les genres en les respectant, pour le plus grand plaisir des danseuses du ventre et des danseurs d’ici ou d’ailleurs jusqu’ à près de mi(lle et une)nuit .

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Le festival se poursuit jusqu’au 5 décembre dans les salles Strasbourgeoises avec concerts, contes, expositions, débats, et j’en passe.

Jean Daniel BURKHARDT