Le Rappeur britannique Ty sera en Concert à La Salamandre le Vendredi 6 juin

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Le Hip-Hop est la dernière musique urbaine issue de la révolte noire aux Etats-Unis après les musiques Africaines, le Blues, le Jazz, le Rythm’n Blues, la Soul et le Funk, donnant enfin la parole aux ghettos. Pourtant, quand les amateurs de toute cette « Great Black Music » en écoutent, ils peuvent être déçus, depuis dix ans, par la pauvreté des samples où ne transparaît pas cette richesse culturelle, et les revendications souvent plus égoïstes que collectives des MCs, dont l’impro vocale et la tchatche pense ne plus avoir besoin de la culture musicale des DJs pour lui répondre par ses références, réduisant parfois l’accompagnement à un vieux track de James Brown déjà entendu mille fois ou à des scratches intempestifs.

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S’il est britannique et pas Américain, le rappeur Ty n’est pas de ceux-là.

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Dès le premier titre de son opus « Upwards » (2003), «Ha Ha » on comprend l’originalité de son univers décloisonné, posant son flot un sample de Rock 60ies Psyché blanc du Swinging London. Il a d’ailleurs beaucoup intéressé l’un des héros de cette période très créatrice en la personne de l’ex-batteur de Soft Machine, Robert Wyatt, qui l’a placé dans sa discographie.

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L’album propose des ambiances variées, portées par des musiciens Live, rythmiques, cuivres ou cordes, ce qui dénote d’un courage musical rare dans le hip hop, et son flot ne se contente pas d’un débit rapide ininterrompu , mais s’adapte à toutes les musiques, à tous les rythmes : tour à tour Monsieur Loyal des suburrbs sur un sample de Fête Foraine dans « Oh U Want More ?», capable aussi de l’émotion Cool des grands chanteurs Soul sur «Rain», de toute une palette d’émotions qui fait de lui un vrai chanteur, comme 2 Pacs ou quelques rares autres, pas si loin dans l’esprit de leurs grands aînés Otis Redding ou de la sagesse d’un Marvin Gaye. Originaire du Nigéria, Ty sait aussi s’entourer, sur « The Willing », d’un des derniers héros de l’Afro Beat à avoir joué avec son créateur Fèla Kuti, son batteur Tony Allen, puis remonter en pirogue jusqu’à l’Afrique noire resourcer sa voix aux polyphonies pygmées dans « Look 4 Me », revenir vers les belles pages plus urbaines de la Blaxploitation à la Sly & The Family Stone avec « Groovement », modernisé de synthés rythmiques et de beats originaux de cloches tinitinabulantes dans un style que reprendra le RH Factor de Roy Hargrove, prendre temps de nous faire rêver sur « Dreams », et méditer ses paroles poétiques en talk over entourées de superbes vocaux féminins Soul, mais capable aussi de regarder vers l’avenir par des beats broken futuristes.

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Depuis, Ty a été sollicité par Lily Allen, puis a sorti son nouvel album « Closer», enfonçant le clou avec des beats « Broken Hip Hop» plus affirmés mais toujours aussi originaux, ou proto-Dance-Hall dans « Everybody» , confrontant sa voix à des tempos variés. Les invités de marque ne sont pas en reste, il a collaboré pour le titre très pop «This Here Music» avec « Speech » d’ « Arrested Development », pionniers de ce Hip-Hop Peace au naturel séduisant les oreilles et les âmes en plus de faire de faire danser nos pieds, Bahamadia, Rich Medina, ou retrouvé ses vieux complices de «De La Soul » sur « The Idea ».

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On y trouve aussi des backings bien Funk Groove Blaxploitation s’étirant sur des Beats futuristes dans «What You Want», ou des vocaux plus soul sur le sentimental « L.O.V.E ».

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Il revient également sur ses origines Nigériennes dans « Sweating For Salary ».

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Quand Ty se produit en concert, ce n’est pas seulement avec un DJ mais en full band avec sa formation live groovy, et c’est ainsi que vous pourrez découvrir sa musique le 6 juin à 22 h à La Salamandre. La soirée continuera avec des DJ experts en Funk & Groove, Florian Keller, et No Stress, et Leeben, plus Global Groove.

JEAN DANIEL BURKHARDT