Polaroïd 3 sort un clip et 4 titrees « Rebith Of Joy » : 2 chansons du premier album ONE réarrangées pour le trio (Christine Clément voix, Christophe Imbs claviers, Francesco Rees batterie) et deux nouvelles packagées dans une magnifique pochette où un volcan pourpre pleut ou tisse son magma vers les nuages d'un ciel d'aurore citronnée, peut-être eux même tissés par la terre noire dans l'ombre en un cycle éternel, inspirées par les relents d’apocalypse et l’espoir de nouvelle naissance de l’apocalypse programmée.
La première reprise «You Must Go On » de Christine Clément, est plus inquiétante, oppressante, plus ramassées sans la basse électrique funky Rock de Vincent Posty sur la première version mais dont on commençait à se lasser un peu du gimmick quoique efficace.
Le rôle rythmique est recentré sur les basses des claviers de Christophe Imbs alternant avec une danse liquide plus aigue, des tourbillons New Wave Electro de plus en plus stridents et insectisants jusqu’au climax de la batterie et de la voix pour la au milieu des insectes crieurs jusqu’au final. Elle permet de l’entendre autrement, de mesurer le chemin parcouru et d’éprouver le nouveau son du trio.
Plus calme « The Suburbs Of a Secret », autre reprise bénéfice d’effets lointains acidulés magnifique sur la voix lui donnant un côté plus électro et contemporain, une distance et des nuances inouïes, quelque chose de mouvant et robotique sur la batterie tribale de Francesco Rees. Les seuls effets qu’on connaissait jusque là à Christine Clément étaient ses propres vocalises. Les nappes montantes de vagues wave du clavier sont magnifiques, de l’orgue presque liturgiques au bruitisme sonore de plus en plus cataclysmique!
Christine Clément a aussi composé deux nouveaux titres : « A World Is Dead » nous fait entendre le nouveau style inédit du groupe : plus new wave et pop, avec une touche d electro, commençant d’une voix plus grave, rauque, à la Blondie puis retrouvant la petite fille de « Cachette » ou un côté Princesse à la Kate Bush ou Yasmine Vegas dans les inflexions puis poussant jusqu’au cri à la Lisa Gerhardt sur la sirène du clavier. L’accélération de la batterie de Francesco Rees est remarquable, et le clavier, l’ambiance générale fait penser à Joy Division ou aux groupes New Wave de Manchester.
« Not Here, Not There », l'autre nouveauté, vaut la peine d’avoir attendu. Après un rythme introductif rappelant un peu « You Must Go On » sur une batterie New Wave Rock entre New Order et Killing Joke, la mélodie du refrain ressemble à « Eyes Without A Face » (http://www.youtube.com/watch?v=z065qOCwuY8) de Billy Idol, avec le charme de la mélancolie féminin en plus, avec quelque chose de Folk Pop dans le début et des claviers aux sons inouïs de l’orgue au Japonisant 80ies ou Balinais, puis le talk over de Christine Clément fait penser à Front 242 en moins violent, rappelle un peu son autre groupe « To Catch A Crab ». Le refrain est une surprise mélodique par rapport à la strophe. D’un point de vue Pop New Wave, c’est peut-être la chanson la plus réussie du groupe jusque là en terme d'énergie et d'émotion mêlées, celle où l’on perçoit le plus à la fois l’ancrage pop wave et la distance prise avec lui pour un traitement plus contemporain!
Jean Daniel BURKHARDT